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EAN : 9782840497400
232 pages
Seguier Editions (24/08/2017)
3.88/5   8 notes
Résumé :
C’est d’abord une histoire vraie : celle de José Sáez, un jeune berger espagnol – pauvre comme tant d’autres dans l’Espagne des années 1960 – dont le physique est identique, à la mèche de cheveux près, à celui qui sera bientôt le plus célèbre des toreros du XXe siècle, Manuel Benítez « El Cordobés ». Que faire d’une telle ressemblance ? Tromper les foules ? Récupérer un peu de l’argent et de l’éclat promis à un autre que lui ? Telle est la décision de José Sáez, qui... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Je suis l'autre n'est pas un roman taurin. C'est l'histoire aussi incroyable que véridique, de José Sáez, « El Otro », qui ressemblait physiquement beaucoup à Manuel Benítez Pérez dit « El Cordobés », l'un des plus fameux toreros du vingtième siècle et qui se fit passer pour lui dans la rue comme dans les arènes. La ressemblance entre les deux hommes est si frappante que j'ai cru que la photo de couverture était celle del Cordobés alors qu'il s'agit de l'Autre.
Le Cordouan était devenu dès ses débuts un personnage légendaire suivi par de fervents aficionados et ainsi que par la presse du monde entier. Lapierre et Collins lui ont consacré un ouvrage devenu best-seller, ...Ou tu porteras mon deuil et Dalida une chanson.
S'il est plus facile de se faire passer pour un chanteur ou pour un acteur afin d'obtenir des avantages financiers et attirer les regards, descendre dans l'arène et imiter le style d'un grand torero devant des taureaux de 500 kilos est une autre affaire. "Dès lors, je ne pouvais plus être moi, José Sáez Fernandez, et j'allais me transformer en L'Autre, le double de Manuel Benítez Pérez El Cordobés » C'est pourtant ce à quoi Sáez va consacrer sa jeunesse, au risque de se perdre.

La traductrice et romancière Berta Vías Mahou, dont j'avais beaucoup aimé le roman consacré aux derniers jours d'Albert Camus, Venían a buscarlo a él nous livre une intéressante variation sur le double, l'identité, la dualité. Elle immerge le lecteur dans le projet du personnage principal, un homme aussi pauvre et fougueux que Manuel Benítez, qui vit dans la tauromachie la seule possibilité de s'extraire de sa condition misérable. S'il ne fut pas un Goliadkine ibère, qui perdit complètement la raison et finit dans un asile, il paya un lourd tribu à son illustre jumeau. Il n'exista plus. La thématique du double ainsi que le tableau très intéressant que nous offre la romancière sur l'Espagne sclérosée des années 60 sont au coeur de ce roman qui ne contient que peu de scènes relatives à la tauromachie, à l'exception de quelques lignes consacrées à la retransmission télévisée d'une corrida. Pour l'autre, comme pour El Cordobés , la seule possibilité de sortir de son milieu d'origine dans une société cloisonnée et cadenassée par le régime, était de briller dans les arènes, ces vitrines garantes de l'identité nationale. Le populisme adore les héros et les rites mortifères (Himmler aura les honneurs d'une corrida lors de sa visite officielle en Espagne). Je suis l'Autre est un récit incroyable mais vrai d'une disparition par identification, tellement spectaculaire que l'on se demande comment Berta Vias Mahou a pu l'exhumer des décennies plus tard et la restituer dans un roman déconcertant qui a reçu le 26è me prix Torrente Ballester. Je remercie les éditions Séguier pour ce voyage dans la tête de l'Autre.
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Je suis l'Autre est un livre qui vous fait voyager en Espagne et c'est exactement ce que je voulais (histoire de prolonger un peu par procuration les vacances :-(
Le thème du torero prend une grande place . Berta Vias Mahou nous donne de nombreuses informations ( les notes de bas de pages sont très utiles et intéressantes) sur tout ce monde particulier. Je précise que ces informations ne sont pas ennuyeuses, au contraire , elles nous permettent de visualiser les costumes et tout ce qui entoure le torero .
Toutefois, comme le titre l'indique "je suis l'Autre", la thématique de l'identité est ici centrale. Devenir autre, rester soi-même, usurper l'identité d'un autre sans se trahir... J'avoue que je m'y suis parfois un peu perdue El Cordobés ou José ? mais le ressenti global en refermant ce livre est très positif.
J'ai aimé, j'ai véritablement été pendant quelques jours au coeur des arènes et de ce monde de la tauromachie même si comme le précise la préface de l'éditeur " le "Cordobés" sera ici le personnage très secondaire du récit et la tauromachie un simple décor de comédie humaine, c'est-à-dire de turpitudes plus souvent que de grandeur".
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D'abord en fond de ce roman l'Espagne des années soixante , entre l'Italie des Don Camillo , la Provence de Pagnol , et à l'ombre d'une dictature sombre et triste qui ne veut pas dire son nom .
José Fernandes Saez est un berger , paysan sans terre qui veut devenir Torero et a les traits de la vedette des arènes de cette époque Manuel Benitez dit El Cordobes qui est en train de révolutionner les corridas par son style à la fois fou et décousu , il sera des années plus tard le cinquième Califfe de Cordoue .
L'idée géniale de l'imprésario de Saez sera de faire passer son poulain pour ce dernier .
Et José Saez s'incline , devenant L'Autre . Comédie des apparences....certains le trouvant d'ailleurs plus ressemblant à l'original ; il rencontrera aussi à un certain moment son modèle provoquant là un trouble ; Qui suis-je ?
C'est une histoire vraie , José Saez a existé et vit toujours , c'est son portrait qui orne la couverture de cette belle édition , comparez le à une photo du vrai El Cordobès et vous comprendrez...
C'est aussi l'occasion de nous parler de l'âme Espagnole qui oscille toujours entre deux extrémités , la peine et la joie , la vie et la mort , le deuil et la fête , le faux et le vrai ; d'ailleurs la corrida représente toute la dualité de ces oscillations .
Berta Vias Mahou qui a écrit ce roman possède une sensibilté qu'elle exprime dans un style doux et par moment parsemé de nervures d'humour discret et un peu triste . Trés agréable découverte d'un auteur et de son beau style.
Merci à Babelio Masse Crtique .
Merci aux éditions Séguier , votre travail est magnifique , j'aime beaucoup .
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En préambule, je dois avouer que j'ai eu l'occasion d'assister à une corrida d'EL Cordobès en 1974 aux arènes de Nîmes....aussi quand j'ai vu sur la couverture du livre reçu, cet homme avec cette mèche sur le front, ce regard pénétrant puis le titre du roman : je me suis posée la question de l'identité du personnage ! C'était Manolo Benitez ou un autre ?
José Sàez est un berger pauvre qui est le sosie d'El Cordobés, mais le problème réside dans le fait que ce sont les autres ( ses aficionados, ses agents ) qui vont se servir de cette ressemblance parfaite pour mettre en scène une supercherie à leur profit ! Ils veulent " vendre du chat pour du lièvre ", et Josè en est conscient mais s'il veut atteindre la gloire, la réussite, les richesses il doit faire taire ses scrupules en entrant dans ce jeu de " double ".
Au cours du récit Berta VIAS MAHOU va nous faire " tanguer" entre l'autre et l'Autre, "vasciller" entre Manolo et Josè au point de ne plus savoir qui envoie des reflets dans le Miroir : le Maître ou le Sosie ?
Un "paso doble " de l'identité qui répond à l'attente d'un peuple fier qui est brisé par le franquisme, un peuple qui se cherche un "Dieu" dans les années 1960 au travers d'un homme jeune, beau, rebelle, courageux, flamboyant comme son habit de lumière, enfin un homme qui défie le taureau donc la Mort !
Cette ferveur, cette fascination expliquent comment un "simple" sosie a pu tracer un destin en parallèle avec El Cordobès..
Enfin, Berta VIAS MAHOU nous amène avec beaucoup de poésie au travers des beaux paysages andalous pour découvrir le monde de la tauromachie dans ses traditions et son vocabulaire précis, documenté aux couleurs et aux accents chauds de l'Espagne !
A lire, même si vous n'êtes pas un aficionado car le dépaysement est assuré !
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"Je suis l'Autre" de Berta Vias Mahou (290p)
Ed. Séguier
Bonjour les fous le lectures....
Ce livre est avant tout une histoire vraie: celle de José Saez.
Années 1960.
José Saez a 18 ans et est décidé à changer de vie. Fini la misère qu'il a toujours connue et ses petits boulots de maçon ou de berger.
A lui la tauromachie: il deviendra matador !
A peine inscrit à l'école de tauromachie, José découvre que son visage n'est plus le sien, mais celui d'un autre, Manuel Benítez "El Cordobés", dont la carrière fulgurante débute tout juste et qui deviendra le plus célèbre matador du XXe siècle.
Mais il ne veut pas usurper son identité sans travailler jusqu'au moindre détail de ce qui fait la grâce si particulière de la vedette des arènes. Il se fond en lui, s'oublie et devient «L'Autre».
En étant "L'Autre", José Saez ne cherche pas à forcément à mentir. Des regards se posent sur lui et veulent croire au miracle d'une rencontre avec le Dieu des arènes.
Dans la sinistre Espagne franquiste, son beau visage est source d'espoir, de rêve, d'exaltation.
Il n'est pas facile d'être "El otro" d'un matador.. ce serait plus facile d'être le sosie d'un acteur ou d'un chanteur plutôt que de risquer sa vie dans les arènes.
"El Otro" va connaitre la gloire et la misère, l'ambition et la désillusion. Il va y perdre sa propre identité, sa propre existence.
Il ne peut y avoir deux rois dans l'arène
Très joli récit que nous fait revivre Berta Vias Mahou dans ce livre poignant sur l'identité.
On plonge dans le monde des toreros dans les années 60, dans l'Espagne franquiste et les merveilleux villages andalous.
Premier livre de cette auteure traduit en français.
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critiques presse (1)
LeFigaro
29 septembre 2017
Dans son premier livre traduit en Français, la romancière espagnole nous emmène à la rencontre du grand El Cordobés et de son sosie, berger torero.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
On dit que le paradis a été éparpillé sur la terre entière et c'est pour cela qu'on ne le reconnaît pas. Qu'il nous faut en rassembler les morceaux.
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C’est d’abord une histoire vraie : celle de José Sáez, un jeune berger espagnol – pauvre comme tant d’autres dans l’Espagne des années 1960 – dont le physique est identique, à la mèche de cheveux près, à celui qui sera bientôt le plus célèbre des toreros du XXe siècle, Manuel Benítez « El Cordobés ». Que faire d’une telle ressemblance ? Tromper les foules ? Récupérer un peu de l’argent et de l’éclat promis à un autre que lui ? Telle est la décision de José Sáez, qui descend dans l’arène avec le visage de « l’autre » au risque d’y connaître l’échec et les mauvais coups. Ce n’est pourtant pas là le danger principal qui menace José, ni même l’enjeu de ce livre. Pris par le vertige du destin et de la réussite, José met tout en œuvre pour devenir L’Autre, au point d’en oublier la contrepartie exorbitante de son choix faustien : son visage, son passé et son nom ne lui appartiennent plus. Se révèle peu à peu le thème incontournable de ce livre, si subtil, si original, si espagnol dans l’âme et dans le style : l’Identité.
Berta Vias Mahou est née à Madrid en 1961. Diplômée en histoire ancienne, elle a traduit en espagnol plus d'une vingtaine de grands écrivains allemands tels que Ödön von Horváth, Stefan Zweig, Arthur Schnitzler, Joseph Roth et Goethe. Ancienne journaliste pour El País Semanal, elle est l'auteur de plusieurs essais, recueils de nouvelles et romans, parmi lesquels Venían a buscarlo a él (Ils sont venus le chercher, Acantilado, 2010), pour lequel elle obtient le prix Dulce Chacón en 2011.
En 2014, c'est avec Yo soy El Otro (Je suis L'Autre, Acantilado, 2015) qu'elle remporte le 26e prix Torrente Ballester.
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Ils ont besoin de héros ou scélérats , qu'ils honorent ou décapitent comme ils le feraient avec des dieux ou des criminels . Comme si quelque chose d'aussi absurde qu'une divinité pouvait exister en dehors de notre imagination .
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