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3,6

sur 198 notes
La Corogne, août 2010. Germinal Ibarra, de la fenêtre de son bureau, regarde les étoiles filer dans le ciel. Taciturne, peu bavard, cherchant dorénavant un sens à son travail d'inspecteur, il préfère bosser de nuit. Sa femme, Carmela, lui reproche ses absences, notamment vis-à-vis de leur fils, Samuel, atteint du syndrome de Williams. Depuis 3 ans maintenant, c'est à dire depuis qu'il a retrouvé puis sauvagement assassiné l'homoncule, le violeur et le tueur de la petite Amanda, il erre dans sa propre vie et n'est plus que l'ombre de lui-même. Après un détour au club, il reçoit un appel du commissariat. Une jeune femme, présentant de multiples blessures, vient d'être admise aux urgences et réclame Ibarra à son chevet. Ce dernier aura bien du mal à reconnaître Eva Mahler, riche héritière de l'empire Malher et maman de la petite Amanda...
Trois mois plus tôt, Costa da Morte. À bord de la décapotable de son mari, Paola fuit. C'est dans cette pension, tenue par Dolores, qu'elle s'arrêtera. Loin de chez elle. Réservée, un peu en retrait, elle fera tout de même connaissance avec Mauricio, ce vieux chapelier argentin, et son petit-fils, Daniel...


Víctor del Árbol nous plonge dans un roman choral saisissant où s'entremêlent plusieurs histoires et plusieurs époques. L'on fait ainsi connaissance avec Ibarra, flic de son état, qui navigue entre deux eaux depuis qu'il a tué l'assassin d'Amanda. Un homme fatigué de vivre. Alternant habilement passé et présent, l'auteur tisse au fil des pages une galerie de personnages approfondie. Des personnages tourmentés, rongés, semblant tous porter leurs morts, fuir quelque chose ou avoir des comptes à rendre. Tous cherchant une raison de vivre. de Málaga à Punta Caliente en passant par Buenos Aires, de l'Espagne franquiste à la dictature argentine, l'auteur creuse peu à peu dans leur passé et dévoile petit à petit les actes de chacun mais aussi les liens existant entre eux. L'ambiance, à la fois mélancolique et pesante, accentue toutes ces souffrances et donne vie à ces morts si présents. Un roman dense, fouillé, émouvant et d'une profonde noirceur dans lequel l'auteur aborde différents thèmes tels que l'amour, le remords, la filiation, la vengeance, la vie et la mort mais aussi le poids du passé que chacun porte en soi. de sa plume poétique, noire et riche, Víctor del Árbol nous offre un roman âpre, cru et bouleversant.
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Ceux qui me connaissent un peu et suivent mes chroniques, savent l'enthousiasme quasi fétichiste que je porte à l'auteur catalan (d'adoption je précise) Victor del Arbol. Son dernier roman, Toutes les vagues de l'océan, reste sans conteste une de mes plus belles lectures de 2015. Pour vous dire j'en suis encore toute tourneboulée, 1 an et demi après. Aussi, quand j'appris que son dernier bébé venait de naître, ma pause déjeuner fut consacrée à l'aller-retour illico presto à la Fnac la plus proche ; tant pis pour le repas !

Retrouver l'univers sombre et sans concession de cette Espagne postfranquiste me chamboule. Victor del Arbol et sa galerie de personnages torturés, ambiguës au possible, sans compromis, oscillant entre le bien et le mal sur un fil tendu à l'extrême, le poids du passé en filigrane et qui ô grand jamais, ne laisse les morts et les vivants tranquilles, cet univers provoque à coup sûr un séisme émotionnel en moi.   

En résolvant l'affaire de la disparition d'une enfant trois ans plus tôt, l'inspecteur Ibarra a vendu son âme au diable. C'est désormais un homme aux prises avec ses propres démons, qui tente tant bien que mal de survivre au sein d'un mariage moribond. Ses retrouvailles, dans des circonstances dramatiques, avec la mère de la jeune victime qui n'est plus que l'ombre d'elle-même, font ressurgir les secrets et les non-dits. Dans leur sillage, un vieux chapelier argentin, une mère de famille portugaise et un jeune homme étrange, constituent le décor d'un drame imminent.

Que pasa, que paso ? No lo se. La magie (si on peut appeler comme ça l'univers de del Arbol) n'a pas opéré, ô misère, ô désespoir ! Je suis passée totalement à côté de ce roman, les pages se succédant rapidement sans marquer mon esprit de leur empreinte. Trop sombre sans doute, moins « habité » très probablement. Serait-ce l'épuisement du filon tant exploité par notre catalan ? J'en ai bien peur. La recette du roman choral imbriquant des destinées poursuivies par le passé, fait chou blanc cette fois-ci. Bien que plus court que les précédents romans, La veille de presque tout m'a semblée plus poussif, plus morne. Et mis à part Ibarra, aucun des protagonistes ne m'a touchée.

Un cru à la limite du beaujolais nouveau, pas assez vieilli en fût de chêne, trop piquant (et là je sens que je vais énerver les amateurs, mais j'assume ;)). Non Victor, je ne suis pas contente ! Mais n'étant point rancunière, y'a quand même de fortes chances pour que j'accoure acheter ton prochain. Mais por favor, pense à innover hein ?  
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Les romans noirs de Victor del Arbol auscultent toujours les mêmes mystères.
Ses personnages sont des fils conducteurs qui relient entre eux des destins brisés. Chacun a sa part d'ombre où les remous du passé s'infiltrent insidieusement.

L'auteur travaille comme un artisan qui engendre ses personnages, leurs passés, leurs caractéristiques, leurs destins et leurs voix.
L'écriture raffinée, aux échappées très poétiques séduit toujours.
Victor passe au crible tous les ressorts qui le meuvent. Et qui très fort, nous émeuvent à notre tour.

Seul bémol : la répétition des thèmes qui lui sont chers dans tous ses romans.
Il faudrait rapidement se renouveler afin d'insuffler au lecteur de nouveaux horizons !!


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Il y a Paola, Eva, Germinal, Daniel, Julio, Dolores, Martina, Mauricio, Oliverio. Des personnes qui traînent leur part sombre, leurs malheurs, leur solitude, leurs actes violents, la perte d'êtres chers.
Tout ce petit monde va se croiser et faire le point sur sa vie passée, présente et future. Chacun devra assumer ses actes et en payer le prix.
Un roman noir, dur, violent. le livre s'ouvre avec une scène de meurtre sur fond de vengeance assez terrible.
J'ai retrouvé avec plaisir la plume envoutante de Victor DEL ARBOL, ses ambiances sombres, ses personnages écorchés en quête d'une vie différente.
Toujours un très agréable moment de lecture avec un de mes auteurs préférés.
Je vous recommande le superbe roman toutes les vagues de l'océan, que j'ai adoré.
Vivement le prochain.
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Une des plus grandes joies avec le Festival Quais du Polar c'est qu'il permet de nous faire découvrir des grandes plumes de la littérature mondiale reconnues depuis longtemps mais qui n'avaient pas encore capté notre radar.

C'est le cas de Victor del Arbol, seul auteur espagnol à être présent sur Lyon à partir de vendredi qui visiblement s'est imposé depuis plusieurs romans et notamment "LA TRISTESSE DU SAMOURAI" et la Maison du Chagrin comme l'un des très grands auteurs de romans noirs, à suivre de près.

Ceux -il y a en cependant de moins en moins- qui affirme éhonteusement que le polar n'est pas tout à fait de la vraie littérature comme pourrait l'être la blanche devraient aussi découvrir cet auteur et notamment La tristesse du samouraï., auréolé notamment du Prix du Polar Européen que Quais du Polar et le magazine Point avaient décerné il y a cinq ans pour cette épopée recouvant quarante années d'histoire espagnole ,de la dictature du Caudillo et la division Azul à la tentative de coup d'Etat du 23 février 1981

Les romans de del Arbol, comme leurs titres d'ailleurs l'invitent fortement, distillent une charge poétique indéniable qui ne laisseront pas insensibles les chanceux qui oseront s'y aventurer.

Difficile de résumer l'intrigue de « La veille de presque tout », il y a dans le livre de del Arbol plusieurs histoires en une, et plusieurs époques mélées , avec quand même en démominateur commun et en toile de fond la didacture argentine- au moment de la guerre des Malouines, un peu comme le génial film Dans ses yeux de Juan José Campanella a auquel on pense parfois- dont les effets résonnent durablement dans l'âme et la chair des personnages du livre.

Avec « La veille de presque tout » Victor del Arbol nous offre un nouveau roman qui brasse les influences de la grande littérature blanche , avec des fresques romanesques brassant les lieux et les époques, et celles de la littérature policière avec des personnages et des situations reprenant les codes et caractères du roman noir, les romans de del Arbol étant souvent teintées de noirceur absolue et d'une mélancolie belle à pleurer.

La narration fait sans cesse des allers-retours et construit l'histoire douloureuse de personnages figés dans leur passé mais de façon assez habile pour le lecteur- qui doit toutefois être bien concentré puisse reconstituer les parcours de vie des protagonistes.

Mêlant fort habilement le présent et le passé, et souvent la souffrance intérieure qui anime la majorité des personnages l'auteur parvient à donner à son récit dense et intimiste toute la charge émotionnelle et aussi, comme à son habitude une grande résonance poétique témoignant d'une plume hors du commun..

Plusieurs histoires, plusieurs destins dont les fils et les racines s'entremêlent comme s'entremêlent la mort, la violence , les regrets, et même la folie et le vain retour à la réalité ..On les aime ces personnages torturés, qui ne pensent qu'à la vengeance ou se consument à petit feu...

Víctor del Árbol dévoile progressivement les secrets que ses personnages essaient d'étouffer, les passions qui les étreint et mêle les trajectoires avec une virtuosité époustouflante et dans une langue puissante et poétique.

La Veille de presque tout a reçu le prestigieux prix ­Nadal,- rien à voir avec le tennisman multi vainqueur de Roland Garros, équivalent du Goncourt en Espagne et c'est peu de dire que c'est largement mérité .
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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J'avoue ma perplexité et un brin de déception.
Je ne sais pas par quel bout aborder cet avis, comme je n'ai pas su quoi penser en cours de lecture, partagée entre agacement et curiosité pour la suite.

Comme à son habitude, Victor del Árbol commet un roman très sombre, même un peu glauque et passablement "foutraque", un livre qui donne l'impression d'être la somme de plusieurs histoires en une seule: un serial killer (vite dégommé), des viols et des morts d'enfants à toutes époques, une kyrielle de pathologies médicales (dépression, folie, addictions diverses, autisme, dédoublement de personnalité), le tout chapeauté par le contexte historique épouvantable de la dictature argentine avec bourreaux et disparitions.

Ça fait beaucoup de malchance pour les quelques quidams qui se croisent dans ce roman ! Pas étonnant que cela manque de liant.

Passé ce bémol en crédibilité, l'univers « Thriller noir » de l'auteur est toujours là, avec ce sens de la démesure dans les faits, au détriment du contexte historique documenté. L'ensemble se lit avec aisance, porté par un montage temporel original. Les personnages sont torturés, brisés, introspectifs. Aucune chance de s'y identifier ou de les trouver sympathiques, mais peu de risque de les oublier.
Tout cela donne une atmosphère pesante à souhait, et laisse peu de place à la réflexion sur le travail de deuil, la résilience, les notions de culpabilité et de pardon que les faits peuvent évoquer.

Au final, une lecture appréciée en demi-teinte, beaucoup moins addictive que le très beau « Toutes les vagues de l'océan » qui m'avait conquise.
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Victor del Arbol est un auteur de polar espagnol qui sévit depuis quelques années, avec de nombreuses critiques positives. Etant un grand adepte de ce genre et après lui avoir longtemps tourné autour, je me suis enfin décidé à découvrir son univers grâce à sa dernière création.

Pour le lecteur qui s'attend à un polar classique avec une intrigue importante ou des rebondissements à foison, je lui conseille de reposer cet ouvrage. Et pour le lecteur qui recherche une histoire légère ou qui cherche un livre qui lui fera du bien, alors là, je lui conseille même d'arrêter de lire ma chronique sur le champ et de plutôt relire une des précédentes (vous verrez, elles sont sympas aussi !).

Différents mystères jalonnent tout le roman. Mais ces énigmes servent juste de trame à l'histoire et leurs résolutions ne sont pas vraiment importantes. On s'attache plus aux causes qu'aux conséquences. C'est donc dans le passé des personnages que l'on va chercher la vérité. Alternant entre les différents points de vue et naviguant entre les différentes périodes, l'auteur creuse la psychologie de ses protagonistes. Il revient dans le temps afin de comprendre les évènements qui ont mené les acteurs à ces situations.

Le moins que l'on puisse dire alors, c'est que ce livre ne respire pas la joie. Les vies racontées sont particulièrement sombres et saturées de tristesse. A travers tous ces portraits, l'auteur aborde des thèmes tels que la disparition, la torture, le viol ou le meurtre qui conduisent au chagrin, à la vengeance ou à la folie. Résumée ainsi, vous avez saisi que cette histoire n'est en rien réjouissante mais qu'elle analyse en profondeur les répercutions que peuvent avoir les drames sur nos vies.

Victor del Arbol sonde l'âme humaine face à la tragédie. Il brosse le portrait de personnages aussi déchirés qu'attendrissants, avec une vraie mélancolie qui nous les rend attachants. Porté par une belle écriture, l'univers sombre de ce roman m'a beaucoup plu, même si j'ai craint un peu la surenchère de désespoir. Après cette lecture, il me faut donc très vite passer à autre chose pour ne pas tomber à mon tour, au fonds du trou.
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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C'est étrange : j'ai rencontré Víctor del Árbol au Salon du Livre de Paris. J'avais bien peu de choses à lui dire : je n'avais lu aucun de ses livres (son dernier roman m'attendait bien gentiment sur une étagère de mon bureau) et je ne savais rien de lui. Voilà ce que je lui ai dit, passionnant non ? Il a accueilli mes propos avec un immense éclat de rire, des yeux vifs et pétillants. Il m'a signé un autographe sur la feuille du bloc-notes que je lui tendais et m'a invitée à le photographier. Il riait toujours quand je l'ai quitté et je me souviens m'être dit : « Quelle joie de vivre chez cet homme, quel enthousiasme et quelle chaleur ! »
C'est avec cette image dans les yeux et dans le coeur que j'ai ouvert La veille de presque tout : et là : quel choc ! Etait-ce le même homme qui avait écrit ce texte magnifique et totalement désespéré ? Que de mélancolie, de détresse, de souffrance, de chagrin dans cette oeuvre très sombre où chaque personnage porte un lourd passé qui l'empêche totalement de se projeter dans le présent ! Je crois que ce que je retiendrai de cette oeuvre, c'est avant tout une atmosphère : l'impression d'avancer dans un cauchemar plein d'ombres et de fantômes où les êtres, écorchés vifs, peinent à poursuivre leur route et accepteraient volontiers d'en finir avec l'existence s'il était possible de le faire d'un coup en claquant des doigts.
Présentons les personnages. le flic porte un nom étrange : Germinal Ibarra. Il vient de résoudre une enquête et a été muté à La Corogne, ville de Galice où il est né. Il est appelé au chevet d'une femme grièvement blessée, Eva Mahler, qui semble le connaître car elle a demandé à le voir. Qui est-elle ? Qu'est-il arrivé à cette riche héritière ? Et lui, cet inspecteur sombre et tourmenté, qui est-il ? Finalement, c'est la question que l'on se pose au sujet de tous les personnages que l'on rencontre dans cette oeuvre. Chacun d'eux, et ils sont nombreux, cache une blessure profonde, qu'elle vienne de l'enfance ou de l'âge adulte, qui ne se refermera jamais. Et ils savent qu'ils devront vivre avec.
Mal installés dans la vie, exilés, victimes de l'Histoire, celle avec un grand H, la dictature argentine et ses bourreaux ou bien, la petite histoire, celle du quotidien, qui peut faire aussi mal que la grande, ils sont assaillis par un passé qui les rattrape et qui les ronge et se débattent pour échapper aux griffes de ce monstre hideux qui les retient en arrière.
Petit à petit, l'écheveau se démêle et l'on comprend, au tournant d'une page, l'étendue du désastre que l'on sentait venir. Personne n'y échappe. La folie rôde et frôle l'épaule de chacun. La perte d'équilibre semble imminente et hommes et femmes de ce roman semblent tous prêts à sombrer et à s'écraser sur les rochers, au bas de la falaise. On ne saura jamais tout d'eux. Ils ont tous leur part d'ombre. Et c'est ce qui fait le mystère de ces pages magnifiques, pleines de poésie, où l'on entend hurler le vent violent de Galice, comme un écho à la terrible plainte de ces personnages qui habitent autant le passé que le présent.
La veille de presque tout, cinquième roman de Víctor del Árbol publié en France, a remporté le Prix Nadal en Espagne, l'équivalent du prix Goncourt. L'auteur parvient sans conteste à créer dans ce roman une atmosphère empreinte d'une tristesse et d'une mélancolie indicibles et ce, grâce à une langue poétique dont le titre est un magnifique exemple.
A cela s'ajoute une construction bien pensée, puzzle fait de plusieurs histoires, de plusieurs voix et dont chaque pièce s'emboîte parfaitement. Des allers-retours entre différents lieux et temporalités permettent au lecteur d'approcher les personnages et de sonder le vide vertigineux qui est en eux.
La tragédie est là, inévitable. Terrible et belle à la fois.
Je repense au sourire de Víctor del Árbol… Je n'avais pas lu son livre quand je l'ai rencontré. Pas sûr que maintenant, je verrais le même homme.

Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Nouvelle plongée dans l'univers de Victor del Arbol. Comme à chaque fois, impossible d'en ressortir intact. Le genre de roman qui vous happe dès les premières phrases. Qui vous harponne dès le deuxième chapitre. Qui vous hante la journée et qui bousille vos heures de sommeil.
Je passe sous silence les heures à surfer entre wikipedia et autres sources internet pour combler mes ignorances de l'histoire de l'Espagne, de l'Argentine.
L'atmosphère, les personnages en teintes gris et noir, l'intrigue et surtout la construction du roman forment un bouleversant roman que l'on dévore d'un bout à l'autre.
Etre étonné, intrigué, bouleversé, charmé. Que demander de plus?
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Roman choral organisé autour de pages d'histoire entre 2007 et l'été 2010, avec des retours sur les années 70 en Argentine, de sinistre mémoire puisque c'était le règne d'une dictature sauvage, obtuse et tortionnaire. Mais n'y a t-il pas là redondance...

L'inspecteur Germinal Ibarra est une sorte de héros sombre et secret, il a brillamment élucidé l'enlèvement et le meurtre de la petite fille de onze ans disparue un jour à Malaga.
Aujourd'hui, en 2010, il est appelé par une mystérieuse femme qu'on a amenée à l'hôpital de la Corogne, en Galice. le voilà donc de retour sur sa terre, lui, le Gallego torturé par un lourd secret, lui le mari d'une femme qui essaie de le soutenir comme elle peut, lui, le père désolé d'un enfant a-normal, le jeune Samuel, qui souffre du syndrome de Williams, traits déformés, coeur fragile, toujours au bord du drame, maladie génétique dont souffrait Mozart, selon l'auteur, ce dont je ne trouve trace nulle part.

La femme hospitalisée, c'est Paola, venue il y a trois mois se cacher dans ce petit village galicien, au fond d'une campagne qui ressemble à la Bretagne. Là vivent des êtres atypiques : la Portugaise Dolores, qui a fui Dieu sait quoi, le vieil Argentin Mauricio, rescapé de la dictature argentine et qui a commencé par fuir en Allemagne avant de choisir ce trou perdu de la côte galicienne. Son petit-fils, Daniel, étrange jeune homme rescapé de l'incendie qui a détruit toute sa famille. Là Paola trouve un havre de paix, à l'abri de....quoi exactement ?

Les destinées douloureuses d'Ibarra et de Paola- Eva se croisent et se recroisent, entre meurtres, viols, et douleurs inconsolables. Un même but les réunit : comprendre, se mettre à l'abri, réparer ce qui peut l'être. Essayer de vivre.

Le roman est sombre, douloureux, il interroge sur la possibilité de résilience, sur le pardon, sur la permission, un jour, de découvrir un horizon plus clair. Aucune légèreté, aucun optimisme possible, c'est noir, c'est douloureux, bien écrit, avec des lieux et des personnages vivants. J'ai juste été un peu dérangée par la construction chronologique du roman qui, à mon avis, n'apporte qu'une certaine confusion.

Une bonne expérience cependant que la découverte de cet auteur catalan.
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