Allons plus bas
extrait 3
Plus rien
façades criblées
et renoncules
un coquelicot
d’argent
brises sentant les
feux
vergers de cuivre
cachant
la tubéreuse
noire
et les seuils.
Des champs où
furent laissés
une main qui
tremble
un regard d’au-delà
le monde
il m’entre il
ne ment pas
il
brûle
dans le chaume
afin de retenir
veut nommer
nomme
ne s’éteint pas.
//Esther Tellermann France (26/06/1947 -)
Allons plus bas
extrait 2
Et
j’attendrai
la déchirure
des lacs tièdes
et des nuits d’en
dessous
franchirai
la mémoire
d’une porte qui
s’ouvre
je perdrai
à nouveau.
Les espaces
comme en toi
je creuse
cherche les calcites
éclats d’onyx
frontières
de ce côté du
monde
vents nous auraient
couchés
puis rousseur
nous couvre
avec le cri
et les fosses.
//Esther Tellermann France (26/06/1947 -)
Allons plus bas
extrait 1
Vite
naviguons
peignons
nos faces et
dispersons le sel
allons plus bas
là où la terre
oscille et se soumet
en cendres
où tombent
la fièvre
et les dieux.
Là
dans les résines
se sont figées
les voix
ô
forêts qui
vous effacent
gonflent
le souvenir.
//Esther Tellermann France (26/06/1947 -)
Allons plus bas
extrait 4
Raconte
le trop de nuits
et de senteurs
là
de ce côté du monde
le trop de rouge
et de bouches
et les bruits de
tessons
qui enflent
dans le glas
remugle d’infinis
et d’entrailles
rien.
Raconte
comme
l’attente est
bourreau
et corde
comme
il fallut taire
l’appel
gorgé
arracher
l’humide.
//Esther Tellermann France (26/06/1947 -)
Les jours obscurs
Extrait 6
*
des hirondelles
des hirondelles en nombre
perdues
peut-être l’océan
oui
comment peut-on imaginer
**
*
Derrière les cyprès
là où le jour tombe
sans hésiter
saute du pont
le danger est inutile
nos peurs sont inutiles
oublie tout çà
Regarde en bas
ce même vide chaque fois
**
//Prune Mateo (1978 -)
Présenté par Robert Maggiori, philosophe co-fondateur des Rencontres Philosophiques de Monaco et critique littéraire.
« Dialogue entre un carnivore et un végétarien » de Michael Huemer (Avant-propos de Peter Singer), traduit de l'anglais (USA) par Paul Laborde aux Éditions Albin Michel, 184 pp., 15€