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début du chapitre 12,
Le narrateur écrit à Thessalonique en 96 après J.C., il s’agit de Timothée, évêque de Thessalonique.
Il y a trente ans, Jérusalem était une ville extrêmement explosive. Il y sautait aux yeux des uns comme des autres que les juifs n’allaient pas tarder à se rebeller contre l’autorité romaine, et il n’était pas moins clair que, sauf intervention divine, Rome l’emporterait haut la main. C’est alors que Jésus entra dans l’Histoire, et Son arrivée – tardive – à Jérusalem servit aux sionistes de signal pour lancer l’attaque contre les Romains et leurs alliés, ou collabos, les juifs infatués du Temple, ou, plus précisément, contre les banquiers de cette organisation qui n’employait pas moins de vingt mille salariés.
Jésus, à la tête d’une armée de rebelles, occupa donc le Temple. Il en chassa économistes et arbitragistes, puis prit une décision qui allait sceller Son destin : celle d’abaisser le taux d’escompte officiel.
Ponce Pilate, avant d’être nommé gouverneur de Palestine, avait été un des premiers économistes de la Banque centrale de Rome. En fait, il avait été propulsé dans les hautes sphères par les anti-inflationnistes qui, sous le règne de Tibère, avaient investi le ministère des Finances. L’empereur, on le savait, préconisait des taux d’intérêt élevés afin de maintenir une taux d’inflation quasi nul – au risque de voir augmenter le nombre des chômeurs parmi la population des hommes libres. Ponce Pilate, comme Jésus, était un tenant de l’économie de l’offre. Il applaudissait donc, intérieurement, à la politique monétaire de Jésus et eût été parfaitement disposé à Le nommer roi des Juifs, comme Hérode avant Lui, mais à condition qu’Il se soumette à l’autorité romaine.
Bob Roberts, film américano-britannique réalisé par Tim Robbins en 1992. Avec Tim Robbins, Giancarlo Esposito, Alan Rickman, Gore Vidal. Trailer