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EAN : 9791096373369
120 pages
La Déviation (04/03/2021)
4.6/5   5 notes
Résumé :
Victor est peintre. Il abandonne sur son chevalet une toile abandonnée pour fuir un danger mortel. Lequel ? Il prend le premier train pour n'importe où - mais vers le sud tant qu'à faire - et désactive son portable.
Est-ce parce que le narrateur est peintre ? La lumière occupe une place importante dans le récit où les ambiances et les lieux insolites se succèdent. Chacun est très évocateur et renvoie le lecteur à ses propres souvenirs ou rêveries : ville de p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Abandonnant sa toile inachevée sur le chevalet (cheval laid ?), Victor, le narrateur, quitté précipitamment son logis parisien et rejoint la gare la plus proche en emportant quelques affaires de rechange dans un sac.

Il se sent traqué (par qui, par quoi, cela ne nous importe pas, c'est la suite qui compte) et prend un billet pour le premier train en partance. Il s'installe dans un wagon et est bientôt rejoint par quelques voyageurs dont une jeune femme.

S'ennuyant, il sort son calepin à esquisses, et croque (tiens, il commence à avoir faim !) la jeune voyageuse. Arrivés à destination, la voyageuse, Agnès de son prénom (nous ne sommes pas encore familiarisés avec elle, mais en l'appelant par son prénom, cela évite les répétitions) demande d'un ton impératif à Victor de lui montrer ses dessins.

Elle est favorablement impressionnée et elle aimerait qu'il lui fasse découvrir sa production. Ne l'aurait-il pas sous forme de clichés dans son téléphone portable ? Comme tous les artistes, il doit être fier de présenter ses oeuvres ! Hélas, non. Il a ôté la carte de son portable afin de ne pas être repéré.

Tant pis. Elle l'emmène chez sa grand-mère qui accueille favorablement ce nouvel amoureux. Démenti immédiat d'Agnès, mais ce n'est pas grave. Victor est nettement mieux que Gabriel, le précédent compagnon d'Agnès, qui n'était pas un ange. D'ailleurs Agnès elle aussi est en fuite, désirant échapper à cet individu patibulaire (mais presque) et vindicatif.

Comme il possède son permis de conduire (et doit surtout de se bien conduire), Agnès lui propose d'emprunter le véhicule de sa mamie et de se réfugier dans une vieille demeure appartenant à une grand-tante décédée dans la campagne (non, elle n'est pas décédée dans la campagne, quoi que, c'est la demeure qui est sise dans la nature). Il existe des problèmes d'héritage, n'entrons pas dans les détails, mais laissons nous aller sur de petits chemins qui ne sentent pas forcément la noisette.

Sur place, Victor découvre une résidence quelque peu décrépite mais calme. C'est un bon point, d'autant qu'il pourra s'installer dans une pièce qui semble avoir accueilli quelqu'un qui maîtrisait la peinture (Des palettes en font foi. Des palettes d'artiste-peintre, est-il bon de le préciser !).

Seulement un individu s'invite dans ce petit coin prévu pour le recueillement, et cela dégénère. Un tableau figuratif sous forme de nature morte ?



Dans ce court roman, nous entrons de plain-pied dans une intrigue dont on ignore le début, mais cela ne nuit en rien à l'histoire.

Lorsqu'on fuit, il faut se dépêcher. Est-ce pour ça que les chapitres sont inexistants, comme si lecteur devait suivre Victor, le narrateur, et Agnès dans leur périple et surtout ne pas les perdre de vue ?

La peinture tient une grande place dans ce texte, mais ce n'est pas étonnant, sachant que Gilles Vidal est lui-même artiste-peintre. Des tableaux sombres, dans lesquels le noir prédomine, avec des coulures d'un brun rougeâtre, comme des dégoulinures de sang. D'ailleurs, la couverture est là pour en témoigner.

La poésie n'est pas absente non plus car Gilles Vidal n'oublie pas qu'il sacrifie pour son plaisir à cette forme littéraire qui subsiste, bon an mal an, malgré la défection du lectorat.

Cette histoire de fuite en avant (je sais, fuite en arrière serait plutôt impropre), une balade menée rapidement sur les routes, les protagonistes se déplaçant comme s'ils avaient le diable à leurs trousses (ce qui est peut-être vrai) est appelée en général Road-story par les snobinards qui préfèrent se réfugier dans des anglicismes de mauvais aloi. Mais ce n'est en aucun cas, un road-movie comme imprimé en quatrième de couverture, puisque ce terme s'applique aux films. Petite remarque en passant, mais à lire des expressions anglo-saxonnes dans des romans français (dans leur présentation) ainsi que dans les médias, me hérisse toujours un peu le poil.

Nonobstant, ce roman minimaliste est mené sur les chapeaux de roues et démontre que point n'est besoin de s'éterniser dans une intrigue pendant cinq cents kilomètres, pardon cinq cents pages. Trop de délayage fait perdre sa force au propos.
Abandonnant sa toile inachevée sur le chevalet (cheval laid ?), Victor, le narrateur, quitté précipitamment son logis parisien et rejoint la gare la plus proche en emportant quelques affaires de rechange dans un sac.

Il se sent traqué (par qui, par quoi, cela ne nous importe pas, c'est la suite qui compte) et prend un billet pour le premier train en partance. Il s'installe dans un wagon et est bientôt rejoint par quelques voyageurs dont une jeune femme.

S'ennuyant, il sort son calepin à esquisses, et croque (tiens, il commence à avoir faim !) la jeune voyageuse. Arrivés à destination, la voyageuse, Agnès de son prénom (nous ne sommes pas encore familiarisés avec elle, mais en l'appelant par son prénom, cela évite les répétitions) demande d'un ton impératif à Victor de lui montrer ses dessins.

Elle est favorablement impressionnée et elle aimerait qu'il lui fasse découvrir sa production. Ne l'aurait-il pas sous forme de clichés dans son téléphone portable ? Comme tous les artistes, il doit être fier de présenter ses oeuvres ! Hélas, non. Il a ôté la carte de son portable afin de ne pas être repéré.

Tant pis. Elle l'emmène chez sa grand-mère qui accueille favorablement ce nouvel amoureux. Démenti immédiat d'Agnès, mais ce n'est pas grave. Victor est nettement mieux que Gabriel, le précédent compagnon d'Agnès, qui n'était pas un ange. D'ailleurs Agnès elle aussi est en fuite, désirant échapper à cet individu patibulaire (mais presque) et vindicatif.

Comme il possède son permis de conduire (et doit surtout de se bien conduire), Agnès lui propose d'emprunter le véhicule de sa mamie et de se réfugier dans une vieille demeure appartenant à une grand-tante décédée dans la campagne (non, elle n'est pas décédée dans la campagne, quoi que, c'est la demeure qui est sise dans la nature). Il existe des problèmes d'héritage, n'entrons pas dans les détails, mais laissons nous aller sur de petits chemins qui ne sentent pas forcément la noisette.

Sur place, Victor découvre une résidence quelque peu décrépite mais calme. C'est un bon point, d'autant qu'il pourra s'installer dans une pièce qui semble avoir accueilli quelqu'un qui maîtrisait la peinture (Des palettes en font foi. Des palettes d'artiste-peintre, est-il bon de le préciser !).

Seulement un individu s'invite dans ce petit coin prévu pour le recueillement, et cela dégénère. Un tableau figuratif sous forme de nature morte ?



Dans ce court roman, nous entrons de plain-pied dans une intrigue dont on ignore le début, mais cela ne nuit en rien à l'histoire.

Lorsqu'on fuit, il faut se dépêcher. Est-ce pour ça que les chapitres sont inexistants, comme si lecteur devait suivre Victor, le narrateur, et Agnès dans leur périple et surtout ne pas les perdre de vue ?

La peinture tient une grande place dans ce texte, mais ce n'est pas étonnant, sachant que Gilles Vidal est lui-même artiste-peintre. Des tableaux sombres, dans lesquels le noir prédomine, avec des coulures d'un brun rougeâtre, comme des dégoulinures de sang. D'ailleurs, la couverture est là pour en témoigner.

La poésie n'est pas absente non plus car Gilles Vidal n'oublie pas qu'il sacrifie pour son plaisir à cette forme littéraire qui subsiste, bon an mal an, malgré la défection du lectorat.

Cette histoire de fuite en avant (je sais, fuite en arrière serait plutôt impropre), une balade menée rapidement sur les routes, les protagonistes se déplaçant comme s'ils avaient le diable à leurs trousses (ce qui est peut-être vrai) est appelée en général Road-story par les snobinards qui préfèrent se réfugier dans des anglicismes de mauvais aloi. Mais ce n'est en aucun cas, un road-movie comme imprimé en quatrième de couverture, puisque ce terme s'applique aux films. Petite remarque en passant, mais à lire des expressions anglo-saxonnes dans des romans français (dans leur présentation) ainsi que dans les médias, me hérisse toujours un peu le poil.

Nonobstant, ce roman minimaliste est mené sur les chapeaux de roues et démontre que point n'est besoin de s'éterniser dans une intrigue pendant cinq cents kilomètres, pardon cinq cents pages. Trop de délayage fait perdre sa force au propos.

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Gilles Vidal avec « L'art de la fuite est un secret », emmène ses lecteurs dans un road-movie assez court qu'il jalonne de descriptions poétiques.


L'auteur emploie de longues phrases dans pratiquement tout le roman et utilise la première personne du singulier. Ceci donne une intimité sensuelle à l'histoire. Cependant, j'aurais davantage apprécié que cet effet de style ne soit pas systématique, l'action me semblant laisser la place à l'introspection. Mais j'ai finalement trouvé dans ma lecture la raison de ce choix d'écriture : l'anxiété ! On retarde les événements parfois par peur d'y être confronté.

« Je lui demandai, ce qu'il fit sans se faire prier et ce, avec de longues phrases de prosateur exalté qui n'en finissaient pas de se dérouler, parsemées d'incises précipitées qui témoignaient de son anxiété sous-jacente et, parfois, d'envolées embrouillées sur les bords»


Au fil des pages, la poésie du quotidien s'étale dans les moindres gestes du quotidien même les plus anodins. Dans « L'art de la fuite est un secret », mettre de l'essence, manger une pâtisserie relèvent de l'élégance la plus pure. 


Ainsi, les mots se succèdent pour montrer la vie des personnages et surtout la « fuite » d'un dénommé Victor et une femme qui l'accompagne. Une certaine angoisse et de la violence se détachent par petits fragments pour arriver à une fin énigmatique.


Les moyens de transport jouent un rôle comme s'ils évoluaient sur les phrases leur servant de routes interminables. J'avais parfois l'impression d'entendre les sons surgir de ce livre !

« Toujours rencogné contre la vitre froide fouettée par un fin crachin, les images aux gris multiples et étagés de banlieue sculptée au scalpel de misère, crachotaient maintenant devant mes yeux, en un rythme cisaillé à la manière d'un film en stop motion. »

Gilles Vidal est un maître quand il s'agit de laisser planer des ambiances. Ce roman (presque une nouvelle) est plein de poésie, un moment en dehors du temps dans lequel les sentiments sont passés au crible grâce à une écriture de haut vol !

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Ce court roman, n'est pas à proprement parler un polar. Même si un homme, Victor, un artiste, un peintre, fuit. Il guette par-dessus son épaule, souvent. Dévisage la foule. Dans ce train qui le conduit loin de Paris et qu'il a pris au hasard, dévisage les passagers. Anxieux d'être rattrapé.
Avant de couper son portable et d'en ôter la puce (et oui les films policiers peuvent être source d'inspiration lorsque l'on cherche à fuir) il découvre un message de son ami Paul Brousse, écrivain et poète.
Extrait page 16 :
« Ce que je laissais derrière moi valait-il la peine que je me mette en danger ? Mais ce danger était-il réel, ou bien l'avais-je fantasmé, avais-je été emporté par la paranoïa ? »

Face à lui, une passagère cachée sous un ample manteau, un bonnet et des lunettes noires. Victor ne peut s'empêcher de croquer dans son carnet pour occuper le temps, si long, coupé de son portable.
A la descente du train, elle l'interpellera, il la suivra. Découvrira qu'elle se nomme Agnès et qu'elle aussi fuit. Son ex-compagnon violent est sur ses traces.

Et les voilà à fuir tous les deux, dans une ode à la peinture et aux couleurs qui inondent les pages de ce récit. Car l'aïeule d'Agnès était artiste peintre. Et elle, est relieuse d'art.
Extrait page 46 :
« Tout ici donnait l'impression d'un univers où toutes les étoiles, toutes les planètes seraient alignées, une harmonie parfaite de tous les billions d'atomes la composant, et c'était comme un bonheur parfait qui m'habitait, moi, planté là au milieu de cet atelier parfait que je découvrais pour la première fois. »

Extrait page 103 :
« L'après-midi jaunissait, il deviendrait ocre plus tard, juste avant que la suie de la nuit ne l'absorbe totalement. »


En conclusion :
Une fois encore, je me suis laissée porter par l'écriture de Gilles.
Par sa poésie qui fleurit entre ses lignes. Par ses parenthèses philosophiques.
Par ce road-movie qui est, avant tout, un prétexte pour parler avec talent de Culture autant que de la rencontre de deux fugitifs.
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Victor est peintre. Il laisse son chevalet avec une peinture inachevée pour fuir ... où ? au hasard. Pourquoi ? Je me suis laissée entrainer par ce roman court, écrit en un seul chapitre, road-movie poétique, polar mystérieux où la violence est sous-jacente, Les descriptions des paysages sont magiques, lumineuses : villages de province, stations services, personnages rencontrés .... un délice, une narration sublime ! Au fil des pages, je me suis laissée porter par le rythme, la lumière et ce sentiment de fuite de quoi ?
Je vous le recommande vivement !
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
La toile était restée sur le chevalet, inachevée, et je ne cessais de penser à elle tandis que, à pied, je me dirigeais d’un pas vif vers la gare en jetant de temps à autre quelques regards furtifs autour de moi comme si j’avais eu le feu aux trousses. Mais sans doute était-ce le cas.

Je pris au distributeur automatique le premier billet pour n’importe où. J’entends par là que, étant pressé, je choisis celui dont le départ était le plus imminent tout en ayant malgré tout choisi dans un éclair de lucidité de me diriger vers le sud. Tant qu’à faire.
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