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Critique de hashtagceline


Pëppo vit dans un camping un peu décrépi, le Ropical (le T est tombé depuis longtemps). Il habite une caravane avec sa soeur Frida et ses deux bébés, Colette et Georges que Pëppo surnomme les dodus.
Dans ce camping, il y a aussi Maximilien dit Tonton Max, « le gérant » de l'endroit et Valdo dit l'Argentin, un vieux musicien mais aussi Mado, une femme peu avenante qui est là depuis toujours. Pëppo se demande même « si elle n'était pas là avant l'ouverture du camping, si le camping n'a pas été tout simplement dessiné puis construit autour » d'elle.
Bref, voilà le tableau. Ah oui, j'oubliais : les parents de Pëppo et Frida. Ils forment un duo d'artistes et sont partis faire leur numéro sur un bateau depuis qu'au camping, question public, ce n'est plus trop ça… Ils envoient une carte quand ils y pensent, reviennent une fois l'année et puis voilà.
Le reste du temps, Pëppo se débrouille avec sa soeur et « sa famille » du Ropical.
Pëppo, lui, c'est un drôle de phénomène. Tonton Max le surnomme « le piaf » parce qu'il préfère aller à la plage qu'au lycée et qu'il vit de la débrouille.
Pourtant, un matin, Pëppo se retrouve face à une situation inédite : Frida est partie. Alors en soi, pourquoi pas. Elle a bien le droit, Frida. Mais le souci, c'est qu'elle lui a laissé ses deux marmots en garde. Pëppo, avec les enfants, ce n'est pas trop ça. Pourtant, il va bien falloir qu'il se débrouille avec eux aussi…

Ce qui pour moi fait toute la force de Pëppo, ce sont ses personnages et les relations qui les lient. Séverine Vidal nous dresse une galerie de portraits d'hommes, de femmes et d'adolescents d'une richesse extraordinaire!
Aucun personnage de cette histoire n'est là par hasard. Que ce soit le héros ou des figures plus secondaires, chacun apporte quelque chose et tous réussissent à nous atteindre à un moment ou un autre du récit.
Prenons les principaux.
Tonton Max et Valdo sont devenus une vraie famille pour Pëppo comblant en quelque sorte l'absence des parents en vadrouille. Les deux hommes font figure de rescapés de la belle époque du Ropical, traînant leurs carcasses dans la nostalgie de ces années où tout était encore possible. Tonton Max a lui toujours espoir de faire repartir l'activité du camping… Valdo, lui, est là parce qu'il n'a sans doute pas d'autre endroit où aller.
Très importants, Bibiche et son mari le sont aussi. Ces deux touristes débarquent au Ropical, apparemment sans raison. Pourtant, ils cachent un secret. Mais en attendant qu'il soit découvert, ils vont redonner un peu vie au Ropical en s'y installant pour un jour puis finalement plus longtemps. Ils sont très touchants.

Et Pëppo, sacré Pëppo… Ce garçon est si attachant et tellement plein de bonne volonté. Il trace sa route, sans s'occuper du reste, mais sans nuire aux autres. Il prend conscience de la notion de responsabilité quand il se retrouve seul avec les deux bébés. Et mine de rien, même si on a peur à certains moments (pour les bébés), il gère, Pëppo !
C'est un personnage véritablement touchant qui cache des blessures ravivées par le départ de sa soeur.

Et puis, il y a Marie-Lola. L'exaspérante et aussi très sympathique Marie-Lola qui vient pimenter encore un peu plus l'existence du jeune héros. La relation que les deux vont entretenir est atypique mais très vraie et finalement très belle.

Et puis, pour terminer, il y a Frida, l'absente, à qui Pëppo parle régulièrement pour la supplier de revenir. La figure de la soeur se dessine à travers ce qu'en dit son frère. On devine sa fragilité derrière la force mais aussi une certaine lassitude de cette vie pas comme les autres. A moins qu'il y ait une autre raison?

Bon, je m'arrête là pour les personnages. Il y en a d'autres qui ne font que passer mais qui ont leur importance ou qui sont justes super drôles.

Et par-dessus tout, il y a la verve de Séverine Vidal. Elle nous raconte à sa façon les aventures de tout ce petit monde-là. Que c'est drôle ! La scène où Pëppo va demander de l'aide à Mado, celle où il emmène les petits sur la plage ou celle encore où il va prendre le goûter avec Valdo et que leur festin se transforme en vente à la sauvette… et bien d'autres encore ! Les situations sont amusantes mais la manière dont Séverine Vidal tourne ses phrases et nous les présente les rend encore plus réjouissantes.
Après quelques pages, on sait qu'on a entre les mains un texte qui va nous surprendre et nous désarçonner.
Mais en même temps, au-delà de tout cet humour, c'est beaucoup d'émotion. Car tous les personnages cachent des espoirs déçus, de la souffrance et de la tristesse. Tout est dans la nuance. J'ai été très touchée et j'ai même sorti mon petit mouchoir.
Lien : https://www.hashtagceline.co..
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