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Ce fut une magnifique histoire d'amitié. Une amitié comme celle que l'on voudrait vivre, comme si, dès le premier regard, la première parole échangée, un fil invisible n'attend plus qu'une brise pour se poser délicatement sur le front.
Henri est sculpteur-ferronnier dans la ferme héritée de ses parents. La soixantaine bien trempée, il vit seul après le terrible drame qui a coûté la vie à son épouse Claire, et une brouille avec sa fille unique, Emma, dont la colère est aussi lourde que le secret qu'elle porte.
Josselin revient de la guerre, un oeil en moins, le traumatisme de la perte d'un ami, et ses illusions perdues sur le métier de militaire et le bien-fondé de l'implication de la France à s'ingérer dans les affaires de tel pays plutôt qu'un autre.
Le hasard fera bien les choses pour ces deux âmes en peine, cherchant à se reconstruire. Les souvenirs de l'été 2007 guideront les pas de Josselin dans ce village des Aulnes et qui sait, renouer avec ses amis d'alors. Mais 12 ans ont passé et le village surplombé d'une colline, n'est plus que l'ombre de lui-même. le patron de la seule usine de la région toise, du haut de ses hauteurs, les habitants, les broyant dans ses mains.

J'ai trouvé ce livre magnifique pour tout ce qu'il véhicule. Une très belle histoire dans laquelle s'immergent avec brio vengeance, résilience, écriture et sculpture. La psychologie des personnages est fouillée juste ce qu'il faut pour s'y attacher profondément. D'ailleurs, cela m'a fait un drôle d'effet lorsque Henri et Josselin sont nommés, vers la fin, «l'ancien » et « le militaire », comme si l'auteur ne les reconnaissaient plus après qu'ils aient franchi la ligne rouge.

L'amour de la terre et son pays y est grandement valorisé, malgré une mort sociale qui s'annonce inévitable devant la cupidité, les magouilles et les chantages.

C'est un livre de combats. Combat pour la vie, pour la justice, pour la création. Parce que la création, il y est aussi beaucoup question. Les oeuvres d'art d'Henri sont, bien entendu un prolongement de lui-même, une technique que l'on apprend au fil des pages, mais aussi une réalisation de soi qui ne cesse de se développer au fur et à mesure des années qui passent. Et quand le moment arrive, mais pas avant, la transmission du savoir en devient l'aboutissement.

Ce livre a beaucoup d'attraits et plairait à un large public. J'ai passé, en compagnie de Henri, Josselin, Emma et Martin, Claire, et les méchants aussi, une journée fort agréable.

Merci à Babelio et aux Editions le mot et le reste, pour la découverte de cet auteur !
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Ce roman noir de Sébastien Vidal nous emporte en Corrèze, dans la petite commune de Missoulat où Josselin tente de se reconstruire. Soldat, il a perdu beaucoup à la guerre : son meilleur ami tombé au combat, son oeil et ses idéaux quant au rôle de l'armée française. Il souffre d'ailleurs d'un syndrome post-traumatique lui procurant des crises d'angoisse très violentes.

Suite à un accrochage avec un cerf, il rencontre Henri, sculpteur forgeron, qui très vite l'accueille dans sa maison perdue dans les bois. Un amitié quasi immédiate naît entre le vieil homme et le jeune militaire.

Le silence et le travail répétitif de la forge apportent calme et sérénité au jeune homme qui est venu à Missoulat par nostalgie, car il y a passé l'un de ses meilleurs étés en compagnie de trois amis, dont la charmante Emma, alors qu'il était ado. Il va d'ailleurs aller à leur rencontre et les revoir après 12 ans d'absence.

Venu chercher le calme, il se retrouve confronté à des conflits impliquant Henri et un homme d'affaire puissant, qui détient la ville et embauche la majorité des habitants. Petit à petit, la tension monte. Par amitié, Josselin reste pour aider Henri. Magouilles, conflits d'intérêt, rien de bien joli joli et personne n'est épargné, même ceux que l'on ne soupçonne pas.

J'ai aimé ce roman noir qui laisse la part belle à la nature. Cette terre inhospitalière est ici source de conflit et ne se laisse pas facilement apprivoiser. le dôme qui surplombe Missoulat ainsi que sa rivière toxique et sa tourbière deviennent des personnages à part entière. Et le Biscayou souffle toujours sur ces hommes et leurs drames.

L'intrigue est plutôt classique mais bien menée et les personnages finement dépeints. J'ai juste trouvé quelques longueurs et les scènes d'artisanat m'ont lassée. L'écriture est belle mais un peu trop sérieuse et précieuse à mon goût. Mais ça reste un beau roman sur l'amitié, la création et sur l'amour de la terre et du métier.

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La chronique jubilatoire de Dany Flingueuse pour Collectif Polar
Je remercie les éditions le mot et le reste et Babelio pour son opération « masse critique » sans qui je n'aurai pas découvert ce roman.
Un roman sur la résilience…
Pour Josselin, ancien militaire, victime du syndrome post traumatique, qui n'arrive pas à faire le deuil de son compagnon d'arme, qui essaye de retrouver le pays de ses vacances d'ado, sa bande de potes qu'il a sans doute un peu idéalisés.
Pour Henri, sculpteur, veuf depuis quelques mois et en « froid » avec sa fille, qui attend juste un signe de sa part.
Emma, la fille d'Henri, enceinte des fruits d'un viol.
Pour Martin, le pote des vacances, qui a sombré dans l'alcoolisme et qui tente d'oublier ses erreurs. Et qui entretient des relations étranges avec la tourbière derrière son camping-car.
Tous les personnages attachants de ce roman, à suspense cependant, doivent se reconstruire…. Les autres, les méchants ne vont pas leur faciliter la tâche, toujours prompts à les faire replonger !
Une quête rurale, ce retour aux sources pour Josselin changera fondamentalement sa vie.
J'ai beaucoup aimé ce roman lumineux qui a un peu flatté mon côté « fleur bleue ». Ne vous moquez pas lecteurs, même une mamie-flingueuse, elle aussi monophtalme, peut apprécier le dénouement à la hauteur de ses attentes. Une belle chronique villageoise, plus noire que Clochemerle, plus actuelle et réaliste aussi. L'auteur a su y mettre tout l'attachement qu'il porte à ses terres corréziennes, dans la même veine que Franck Bouysse, … solaire !
Un véritable coup de coeur, aussi pour d'autres membres du gang Collectif Polar.
Vite découvrez cet auteur encore trop peu connu et c'est bien dommage !

Lien : https://collectifpolar.blog/..
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Commençons par remercier Margot Mucci, trublionne du message vocal et attachée de presse des éditions le Mot et le Reste qui m'a aimablement fait parvenir un exemplaire numérique de ce roman, ce qui m'a permis de découvrir l'auteur et la maison d'édition, jusque là inconnus. Et ne vous laissez pas tromper par cette couverture que vous auriez pu faire vous-même sous Windows 98 : elle cache un livre extraordinaire.

Josselin a perdu un oeil lors d'une explosion au Mali quand il était militaire, et quelques mois après l'accident, il a démissionné et part se réfugier à Missoulat où il avait passé un été douze ans plus tôt, et où il compte se retrouver et penser à l'avenir.

Après un accident de voiture survenu à la tombée de la nuit, il trouve refuge chez Henri, un homme bourru vivant seul qui lui propose de rester dormir avant d'aller récupérer sa voiture dans le fossé au petit matin. L'homme s'avérera être un artiste de la ferronnerie, et Josselin et lui ne tarderont pas à devenir amis.

Le calme de l'endroit et de la petite ville de Missoulat seraient un refuge idéal si un richissime patron d'usine n'avait décidé de récupérer les terres d'Henri pour y implanter un parc éolien, et qu'après les menaces viennent les intimidations de ses hommes de main. Pour Josselin, venu panser ses blessures, il n'est pas envisageable de laisser son nouvel ami en difficulté, quitte à prendre tous les risques.

Dès les premières pages j'ai été enveloppé de l'ambiance électrique de ce roman, je sentais sourdre une violence qu'on pouvait respirer dans l'air et qui ne demandait qu'à exploser. Chacun des personnages de l'auteur est un condensé d'humanité et de noirceur, et cette dualité poussera chacun à devoir choisir l'ombre ou la lumière. Un polar magistral, parfaitement mené qui m'a gardé comme en apnée jusqu'à la dernière page. Ne le manquez pas !

Chronique partagée depuis le compte Instagram de L'Homme Qui Lit. Service de presse numérique adressé par l'éditeur.
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C'est un roman sur la résilience…
Pour Josselin, ancien militaire, victime du syndrome post traumatique, qui n'arrive pas à faire le deuil de son compagnon d'arme, qui essaye de retrouver le pays de ses vacances d'ado, sa bande de potes qu'il a sans doute un peu idéalisés.
Pour Henri, sculpteur, veuf depuis quelques mois et en « froid » avec sa fille, qui attend juste un signe de sa part.
Emma, la fille d'Henri, enceinte des fruits d'un viol.
Pour Martin, le pote des vacances, qui a sombré dans l'alcoolisme et qui tente d'oublier ses erreurs. Et qui entretient des relations étranges avec la tourbière derrière son camping-car.
Tous les personnages attachants de ce roman, à suspense cependant, doivent se reconstruire…. Les autres, les méchants ne vont pas leur faciliter la tâche, toujours prompts à les faire replonger !
Une quête rurale, ce retour aux sources pour Josselin changera fondamentalement sa vie.
J'ai beaucoup aimé ce roman lumineux qui a un peu flatté mon côté « fleur bleue ». Ne vous moquez pas lecteurs, même une mamie-flingueuse, elle aussi monophtalme, peut apprécier le dénouement à la hauteur de ses attentes. Une belle chronique villageoise, plus noire que Clochemerle, plus actuelle et réaliste aussi. L'auteur a su y mettre tout l'attachement qu'il porte à ses terres corréziennes, dans la même veine que Franck Bouysse, … solaire !

Allez, pour vous accompagner : https://www.youtube.com/watch?v=IuuDup22UBI, c'est cadeau !
Je remercie les éditions le mot et le reste et Babelio pour son opération « masse critique ».


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« J'ai dans les bottes des montagnes de questions,
Où subsiste encore ton écho,
Où subsiste encore ton écho… »
« La nuit je mens » Alain Bashung & Sébastien Vidal.
Étreindre « Ça restera comme une lumière » en regard d'une veillée au coin du feu, flammes littéraires.
« Ici, dans cette campagne, on aimait bien laisser venir. »
Josselin est de retour du Mali où il a perdu son meilleur ami, Erwan, lui-même : un oeil suite à une attaque assassine. Cabossé, choqué, il est en proie aux terreurs. le sol s'enfonce sous ses pas, il ne reconnait plus le chemin, s'égare dans ses angoisses, glisse dans l'abîme. Cet être de dualité vêtue cherche l'issue de rédemption dans un entre-monde apaisant en Corrèze. Région boisée, isolée, généreuse, dont la fraternité est la pierre angulaire de l'hospitalité. Ce sera dans ce récit les pages apaisantes d'un plausible retour à la vie pour Josselin. Dans ce diapason où la nature est en communion avec ses hôtes. On aime à imaginer la solitude qui s'épanche sur les forêts, les doutes qui s'éloignent incommensurablement. Mais voilà, les autres pages enclenchent le versant sombre. Josselin va tomber dans le piège des relents de familles qui s'entredéchirent depuis plusieurs générations.
« Les villes de province cachaient très bien leur jeu… ainsi que les personnages importants qui y vivaient. »
Josselin est accueilli un soir d'infortune par Henri, un artiste ferronnier d'un âge certain, portant sur ses épaules le poids générationnel des rancoeurs. La lumière s'éteint. Et pourtant, on est bien dans ce récit captivant : l'amitié entre ces deux hommes qui vont sceller l'entraide, la compassion, le déroulé des paroles certifiées. Josselin va être pris de plein fouet dans un magma de turbulences. Henri par des être vifs, assoiffés de pouvoir, d'argent. Henri est lié à ces derniers par un drame insurmontable : le décès de sa femme. Les évènements vont s'amplifier, crescendo irréversible. Josselin va oeuvrer au champ des possibles. Lui, le militaire, le manichéen, il va lancer les dés. Et pourtant Missoulat devait être le temps des retrouvailles avec ses amis, dont Emma, tous connus lors d'un été d'adolescence.
« Missoulat. Un peu moins de dix mille habitants, et, comme dans toutes les villes, l'envers du décor qui n'avait pas grand-chose à voir avec l'image officielle. La beauté du paysage au-dessus, la laideur des âmes en dessous. »
Au coeur de cette ville, l'usine de Charles Thévenet, et « les pires défauts humains. »
Henri apprend à Josselin à forger, transmettre, le liant est ferveur.
« -Tu le sauras. C'est un sentiment étrange, la conviction de détenir un secret, un savoir-faire. Quand la technique devient un morceau de toi, tu as gagné, c'est gravé à vie. -Je trouve ça passionnant. -Oui, si tu as la flamme, c'est une vie, géniale. »
Notre regard glisse d'une rive à l'autre. On aime cette osmose entre Josselin et Henri. Cette tendresse pudique, la franchise des attitudes. Josselin et sa part d'ombre, son ami Erwarn à qui il écrit en secret sur son journal intime. On est sur le seuil des métamorphoses. Les sentiers d'une Corrèze assignée aux douleurs. Épreuves nécessaires, abolir le mal.
« Ils se regardèrent un instant, plongés dans le silence et debout comme les hommes qu'ils étaient, avec leurs défauts et leurs qualités, avec leurs angles morts et leurs coins sombres. »
Ce récit parchemin est tremblant d'humanité.
« Ça restera comme une lumière, qui m'tiendra chaud dans mes hivers, un petit feu de toi, qui s'éteint pas. »
Missoulat, ses hommes de luttes et de foi, de violences intestines. Avant tout prenez soin de la profondeur d'une histoire dont les degrés sont des sculptures façonnées avec art. Renaître après les tempêtes et les bris de glace. Une lecture volontaire, de rédemption, magistrale. « Ça restera comme une lumière » est poignant, magnétique, rebelle et bleu-nuit. Publié par les majeures Éditions le Mot et le Reste.




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Incandescemment noir ! Je ne sais pas si le mot existe, il faudrait l'inventer ! Très touchant et émouvant, du brûlant au glaçant ! Je vais m'expliquer…

J'ai totalement été emportée par Josselin qui souhaite se reconstruire suite à son départ de l'armée. Souffrant de choc post-traumatique en plus d'avoir laissé un oeil au Mali. Il choisit de retourner sur un lieu de vacances lointain. le temps a passé et pourtant il sait que c'est là qu'il peut reprendre pied.

Sur des concours de circonstances il va être accueilli par Henri, veuf, ferronnier. le tournant et la magie va s'opérer. Cette rencontre va se révéler comme étant LA rencontre. Entre personnes qui ont souffert, leurs échanges ou leur absence permettent à chacun de transmettre à l'autre.

Joss apporte sa jeunesse, sa présence, Henri le gîte, le couvert et lui ouvre les portes de sa passion et des codes de ses sculptures. Un duo improbable qui va être amené à affronter les difficultés, les rancunes, les affrontements car même si cette ville paraît paisible ; elle renferme au contraire des secrets, des violences, des luttes intestines et le tout sous un brouillard opaque où chacun préfère tourner les yeux et vivre « comme si de rien n'était ».

Un livre qui prend littéralement aux tripes, tant sur les descriptions de l'environnement, qu'avec les personnages. le décor est à lui tout seul un protagoniste qui prend corps. Suivant les jours, l'angle de vision il peut être à la fois magnifique ou totalement austère. L'auteur choisit très habilement d'accentuer ou de distiller les ingrédients suivant les effets qu'il choisit de nous transmettre et des émotions.

Alors côté personnages on a du plus attachant où le lecteur peut se révolter suivant ce qui lui arrive !!! Au plus détestable où l'on aimerait rentrer dans le livre et distribuer quelques baffes. Pardon je m'éloigne… je m'emporte, ce livre m'a fait passer du sourire aux bords des larmes suivant les pages parcourues, des passages poignants. Cette lecture ne laisse pas indifférent, on se révolte, on a envie d'hurler, de plaisir et on profite des quelques moments d'éclaircies que permet la vie et l'auteur. 

Un parallèle qui m'a totalement frappée pendant cette lecture, dans cette atmosphère : l'alternance du chaud et du froid dans les émotions. Certaines joies (chaud), les malheurs (le froid), comme l'impression d'être l'acier entre les mains d'Henri. Un coup dans la braise, un coup dans le seau d'eau froide... Entre les deux on se prend des coups, on s'en prend plein la tête au sens propre et figuré. Même ressenti avec les moments de la journée, le soleil et la nuit…

L'auteur place son récit dans le monde rural avec l'omniprésence de la nature mais ne tombe dans le cliché de l'ambiance idyllique, il démontre également la puissance et la pression que peuvent infliger par certaines personnes qui se sentent emplies de pouvoir et leurs dérives. Où l'absence de rébellion ou de dénonciation car tout le monde se connaît et ne souhaite pas faire de vague, il manquerait plus qu'on perde son travail…

Je me suis sentie au centre de cette histoire tellement l'auteur arrive à nous immerger, nous devinons certaines choses mais cela n'enlève en rien au plaisir de la lecture.

Des personnages denses qui ont du corps, une âme, une place, une histoire qui nous touchent de plein fouet. le tout enrobé par une écriture très bien travaillée, aucune fausse note ; une pure merveille pour les yeux. Pour ceux qui, comme moi, ont lu les livres précédents de l'auteur, j'ai trouvé ici que l'auteur monte encore d'un cran pour notre plus grand bonheur.

Je crois vous avoir dit tout le bien que je pensais de ce roman noir sociétal, il ne vous reste plus qu'à le découvrir, j'espère avoir trouvé les bons mots, pour vous faire comprendre ce Coup de Coeur !!!
Lien : https://leslecturesdemaud.co..
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J'ai déjà lu plusieurs livres de Sébastien Vidal ( notamment sa trilogie des sentiments noirs) et j'aime son style d'écriture, mi-nature-writing mi noir. Il est très attaché à sa Corrèze natale et cette fois encore l'histoire contée se passe dans cette belle région, dépeinte avec une grande poésie. Quant à la petite ville où l'intrigue se noue, Missoulat, elle rappellera son homonyme américaine bien connue des auteurs de nature-writing de ce grand pays. Alors quand on aime le genre et le style, on ne peut pas être déçue n'est-ce pas?
Josselin est cabossé par la vie et il vient chercher à Missoulat une fraîcheur perdue, une jeunesse enfuie qui lui rappellent un bonheur simple, l'amitié insouciante entre ados de 16 ans.
Ce qu'il va trouver sera bien différent de ce qu'il imaginait et pourtant bien plus fort. Une complicité évidente avec un forgeron bienveillant, Henri, qui porte le poids d'une culpabilité et deux de ces anciens camarades de vacances, Martin et Emma.
Emma ne lui était pas indifférente alors et moins encore aujourd'hui.Emma qui a vécu l'horreur et qui avance tant bien que mal vers un avenir incertain.
Et puis il y a Thevenet, qui règne en maître sur la ville et ses habitants, une sale engeance on pourrait dire.
Tout est réuni pour que ces personnages si différents tissent la toile d'une situation qui va aller en s'aggravant, chacun agissant selon sa conscience ou sa malveillance.
Ce livre est un petit bijou qui fait la part belle à la nature et à l'amitié et qui confronte l'humain dans ce qu'il a de pire.
Le mal est parfois nécessaire pour sauvegarder le bien et Sébastien Vidal raconte cela avec une plume poétique trempée dans la noirceur des âmes et la lumière des coeurs.
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Après l'énorme coup de coeur que j'ai eu pour "Où reposent nos ombres", je ne pouvais en rester là avec Sébastien Vidal.
"Ça restera comme une lumière" était dans la wish-list. Une amie s'est occupée du reste, m'envoyant un formidable cadeau dédicacé. Superbe surprise.

J'ai attendu patiemment le bon moment pour le lire. Un Sébastien Vidal se déguste au calme, la tête vide de soucis pour pouvoir y mettre toute la beauté de sa plume. Car c'est cela que l'auteur nous livre, un roman empli de poésie.
La moindre description, que ce soit la préparation du café ou une simple poignée de main, prend toute une dimension. À la limite du sacré. C'est simplement étourdissant, enivrant de magnificence.
Vous trouvez que j'en fais trop ? C'est que vous n'avez jamais lu Sébastien. Parce que si c'était le cas, vous trouveriez que je n'en fais pas assez...

Sébastien Vidal manie nos émotions à l'aide de sa plume. Sa plus belle arme. Nul doute qu'il saura vous toucher au plus profond de vous, faisant peut-être rejaillir des sentiments enfouis ou rallumant un coeur rendu hermétique par trop de souffrance. Ou peut-être fera-t-il ressortir le plus pur sentiment, tout simplement parce qu'il est en chacun de nous. Dans tous les cas, c'est un style qui m'inspire énormément. Sans doute la plus belle plume qu'il m'ait été donné de lire.

J'ai tellement aimé ce lien que Josselin tisse avec Henri. Simplement donner, apprendre de l'autre, être bon et présent même dans les silences. Voilà la puissance de ce lien. Et ce n'est pas donné à tout le monde... "Tu as remarqué comme c'est étrange. Si on partage sa joie elle reste entière, alors que si on partage sa peine elle pèse moins lourd."
J'ai aimé aussi Martin, ce personnage brisé qui renaît au contact de Josselin.
Et Erwan qui maintient Josselin la tête hors de l'eau.
Et puis il y a Missoulat. Cet endroit où l'auteur a décidé d'y implanter son histoire. J'ai imaginé Les Aulnes, et c'est comme si j'y étais.

Comme la première fois que j'ai lu Sébastien Vidal, je referme ce roman avec la sensation que jamais plus je ne lirai quelque chose d'aussi beau. D'aussi puissant.

Si tu ne l'as pas lu, sache que je t'envie...

"Tu vois mon garçon, j'aime les étoiles. Que nous soyons puissants ou faibles, elles nous mettent tous à égalité. Nous sommes insignifiants sous leur lumière, cette idée me plaît."
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Il est très difficile pour moi de faire un retour de ce roman poignant qui m'a tant touchée.
J'aimerais lui faire honneur sans trop en dire.

C'était mon premier livre de l'auteur et dès le premier chapitre, j'ai su.
J'ai su que j'allais aimer, qu'il y avait derrière ces mots portés par une magnifique plume, de l'émotion, de la délicatesse.
Ce fut le cas.

L'auteur nous propose un roman noir avec un postulat de départ simple.
Deux hommes brisés par la vie qui vont se rencontrer et ensemble avancer.

Oui mais il le fait avec grâce et une certaine touche de lumière.

Henri et Josselin n'ont pas que de la chance dans la vie, pas pour les mêmes raisons mais les deux ont eu tendance à se renfermer sur eux-mêmes.
Leur rencontre va les bouleverser, une amitié va éclore et j'ai aimé comment l'auteur nous conte cette histoire.

Chacun aidera l'autre à sa façon, Josselin, va se retrouver embarquer malgré lui dans une sombre affaire, et là aussi j'ai adoré comment l'auteur déroule sa toile.

On n'est pas dans un thriller mais il y a tout de même un mystère qui plane dans le village, de sombres secrets et les personnages ont tous des démons qui parfois prennent le dessus.

J'ai trouvé ce récit juste, touchant et poignant.
Pas de fioritures ici, la plume lyrique de l'auteur et ses personnages bien dessinés font largement le travail.

J'ai adoré l'histoire de fond, sur la solitude, la rédemption, l'amitié, l'amour, mais des choses bien moins belles comme la quête de pouvoir, la vengeance.

J'ai beaucoup aimé Henri et Josselin, ce lien presque familial qui va se tisser.
En fait je pense avoir quasiment tout aimé, il y a peut-être quelques digressions sur la sculpture, mais ça n'a pas du tout entaché mon plaisir.

Ce livre se dévore avec plaisir et lenteur pour bien apprécier chaque mot, chaque protagoniste.

Un vrai régal plein de lumière et de douceur dans un monde parfois si sombre

Je recommande.
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