AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782377352203
400 pages
Archipoche (07/11/2018)
3.07/5   15 notes
Résumé :
Fils d’un boulanger d’Arras, Vidocq (1775-1857) est tour à tour délinquant, soldat, déserteur, bandit et forçat. Évadé du bagne, il trahit le « milieu » en échange d’une amnistie et se fait engager comme agent secret dans la police, c’est-à-dire comme mouchard. Son zèle y fait merveille. Audacieux, séducteur, machiavélique, il ne recule devant aucun danger.
Que lire après Les mémoires authentiques de VidocqVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Dans la première partie des mémoires authentiques de Vidocq, il retrace son enfance pendant laquelle il se distingue très rapidement par son intelligence, sa science du déguisement et son à propos, il y décrit ses aventures, relatant ses nombreux forfaits, vols, escroqueries qui le mènent tout droit au bagne dont il s'évade systématiquement, l'occasion de se rendre compte qu'apparemment les évasions (avec déguisement en matelot, militaire ou autre grimage) semblent assez faciles et les complicités avec d'autres repris de justice assez rapides...Dans la deuxième partie, atteignant le sommet dans les vols et les larcins en tout genre, et surtout, souhaitant se ranger, il prend la décision de collaborer avec la police et, grâce à sa connaissance du milieu et son réseau, travaille pour le chef de la Sûreté, développant des tactiques particulièrement intelligentes et opportunistes allant de l'infiltration, à la provocation de forfaits pour coincer les malfrats. Tantôt connu sous le sobriquet de Jean-louis, mais plus souvent sous celui de Jules, il s'enorgueillit, au faîte de sa carrière dans la dernière partie, de la résolution de la totalité des cas dont il a la charge.

Les mémoires authentiques de Vidocq est le recueil de trois livres rédigés par Vidocq, cette édition est nettoyée de certains ajouts ou modifications effectués par son éditeur, des changements condamnés par Vidocq quand il en a eu connaissance à l'époque.
C'est un portrait éminemment subjectif où Vidocq, homme d'action s'exonère bien souvent de ses penchants criminels pour les attribuer à des mauvaises rencontres...
Mon ressenti après la lecture des mémoires authentiques de Vidocq est mitigé..j'ai apprécié la vivacité d'esprit de l'homme, la plongée dans le milieu interlope du milieu, le langage fleuri et l'argot des dialogues assez truculent, mais le récit reste anecdotique, très descriptif sur les types de méfaits, les auteurs, de sa façon de faire, et reste répétitif. Je me suis perdue également avec le grand nombre de personnages; le récit manque quelquefois de mise en perspective ou de contextualisation politique ou historique, qui est à peine abordé (Révolution, Directoire, Empire - tout juste évoqué de loin). Bien évidemment Vidocq n'est pas écrivain mais un homme d'action qui veut laisser son nom dans l'histoire de la police et sa personnalité romanesque ne pouvait que fasciner les grands écrivains comme le seront Alexandre Dumas et surtout Balzac qui s'en inspirera pour son Vautrin.
Je tiens à remercier les Éditions Archipoche et Babelio - Masse Critique pour la découverte de ce sacré personnage...
Commenter  J’apprécie          200
Quel fieffé homme que ce Vidocq ! La préface très instructive de Roger Martin nous met d'ailleurs en garde : cet homme , outre d'être prétentieux, pas très fréquentable, était aussi mégalo et falsifiait les événements pour les tourner toujours à son avantage.
Nous voici donc plongés au 18ème siècle, dans le milieu des coquins, des bandes organisées, des trousseuses de montres, des criminels sans coeur, des escrocs, petits et grands, de tous genres. Délinquant malin, Vidocq, échappé du bagne, fait partie de ceux-là ; il connaît si parfaitement ce milieu dont il fait partie qu'il devient indic, balance à tout va ses camarades de mauvaise vie... tant et si bien qu'il intègre la police pour en devenir le chef. Avouons que ce parcours laisse tout de même admiratif !
Vidocq se raconte avec aucune once de modestie - fort, séduisant, intelligent, intègre (euh, là , on ne te croit plus Vidocq!) - et déroule avec satisfaction ses nombreux et formidables exploits non sans mentir et égratigner quelques camarades au passage.
La lecture est sympathique ( beaucoup plus que le personnage), l'argot imagé et jouissif. Son passage de balance à chef suprême de la Sûreté de Paris est peu explicité, ce qui est un peu frustrant. Reste à se pencher sur une bio sérieuse pour comprendre ce personnage controversé qui a inspiré au passage (excusez du peu !) Alexandre Dumas, Victor Hugo, Eugène Sue , etc.
Merci à la Masse Critique de Babelio et aux Éditions Archipoche qui a particulièrement soigné son envoi ( petit courrier, marque page, joli petit carnet!).
Commenter  J’apprécie          126
Le public des années 1820, avide de sensationnel, se passionne pour les crimes. Les vies de criminels font l'objet de romans, de pièces de théâtre. Dans cet ordre d'idée, les Mémoires de Joseph Fouché, célèbre ministre de la Police sous le Directoire, le Consulat et l'Empire, décédé en 1820, paraissent en 1824.
L'année suivante, les journaux parisiens reprennent la suggestion faite par Balzac lui-même dans son Code des gens honnêtes. La mode des mémoires est lancée.
Vidocq, qui vient de démissionner, ou plutôt qui vient d'être démissionné, pense qu'écrire ses mémoires va lui permettre de rebondir. Et l'affaire s'avère juteuse : il signe avec le libraire-éditeur Tenon un contrat pour trois volumes pour la somme de 24000 francs-or.
La rédaction des mémoires se déroule bien jusqu'à ce mois de janvier 1828 au cours duquel l'ancien chef de la Sûreté se fracture le bras et se retrouve donc dans l'incapacité de corriger les épreuves et d'écrire le second volume.
Tenon, qui ne veut pas prendre de retard, engage Emile Morice, littérateur et journaliste recommandé par Charles Nodier lui-même.
En juillet 1828, le premier volume est achevé et le second en route, sans demander l'avis de Vidocq qui s'insurge, mais il est impossible de revenir en arrière.
Les mois passent. Face au succès retentissant du premier volume, il faut absolument boucler le second et écrire le troisième. C'est alors que l'éditeur engage un autre « teinturier » ou « nègre » en la personne de Louis-François L'Héritier, connu sous le nom de L'Héritier de l'Ain, auteur dramatique, essayiste et journaliste. L'Héritier rédige le troisième à la hâte, puis le quatrième dans la foulée, les deux premiers se vendant comme des petits pains.

Qui était réellement Eugène-François Vidocq ?
Il naît à Arras le 24 juillet 1775 dans une famille de la petite bourgeoisie. Enfant, il est intrépide, rusé et bagarreur, traits de caractère qu'il conservera toute sa vie. Il mène une vie aventureuse d'escroc et de voleur jusqu'en 1796, date à laquelle il est condamné à huit ans de travaux forcés par le tribunal de Douai pour faux en écritures publiques et authentiques. Dans un premier temps, il est incarcéré au bagne de Brest dont il s'évade. Arrêté en 1799, il est cette fois-ci enfermé au bagne de Toulon d'où il s'évade le 6 mars 1800, ce qui lui vaut respect et notoriété sans conteste auprès du Milieu.
En 1809, il est à nouveau arrêté. Comme il ne veut pas retourner au bagne, il propose alors à la police de servir de mouchard à la Préfecture. Il « exercera » d'abord à la prison de Bicêtre, puis à La Force, ancien hôtel particulier du quartier du Marais transformé en maison de détention.
Deux ans plus tard, il est placé officieusement, par le préfet de police Pasquier, à la tête de la brigade de Sûreté, service de police dont les membres sont d'anciens condamnés dont le rôle est d'infiltrer le Milieu.
Excellent physionomiste, Vidocq est capable d'identifier n'importe quel individu vu une seul fois, même grimé. Il excelle d'ailleurs dans l'art du déguisement.
En 1818, gracié par Louis XVIII, il récupère ses droits de citoyen.
De 1811 à 1827, date de sa démission, ses hommes réalisent trois fois plus de captures que les policiers ordinaires. Ses méthodes brutales, bien souvent en marge de la légalité, ainsi que ses excellents résultats lui attirent bien plus d'ennemis que d'amis, aussi bien parmi ses anciens camarades que dans les hautes sphères.
En 1827, le préfet de police, désireux de purger sa police de ses éléments louches, l'oblige à démissionner...Commence alors l'aventure des Mémoires.
Aujourd'hui, les Mémoires de Vidocq présentent un intérêt indéniable pour deux raisons : elles permettent une incursion dans le monde interlope du crime et dans celui, bien souvent pas mieux loti, de la police des premières décennies du 19e siècle. Elles offrent également, même si toutes les péripéties racontées ne sont pas toujours crédibles, un remarquable témoignage sur une période trouble de notre histoire, allant du Consulat à la Restauration des Bourbons. Une lecture autant instructive que divertissante.
Commenter  J’apprécie          30
Le nom Vidocq nourrit depuis longtemps l'imaginaire collectif et populaire, rappelant à chacun les nombreux films et livres qui lui ont été consacrés. C'est l'image de l'horrible forçat devenu indic et chef de la sûreté qui vient tout de suite à l'esprit. A la question de savoir qui était François-Eugène Vidocq, l'historien Xavier Mauduit (qui lui a consacré une biographie récemment) apporte une réponse nuancée : « Il n'est ni l'horrible malfrat, ni le respectable représentant de la force publique. Il est un peu des deux. Il est Vidocq ». Il convient donc de se départir de tout manichéisme pour entreprendre la lecture de ses mémoires parue aux Editions de l'Archipel, fin 2018.
Ces mémoires – hagiographiques – le représentent comme un individu qui a su revenir dans le droit chemin, quitter un passé de brigand pour devenir un digne représentant de la loi luttant sans relâche contre ceux auxquels il appartenait dans un proche passé. Pourtant à la lecture, l'on ne saurait être dupe et la moindre prise de recul met en exergue l'ambivalence du personnage. Prêt à tromper ceux qui étaient ses amis pour obtenir les faveurs de la justice, recourant à des méthodes controversées afin d'arrêter les fuyards, il est en fait prêt à tout pour remplir ce qui semble être à ses yeux son devoir ; pour poursuivre ce qu'il désigne lui-même comme « sa destinée ».
La lecture des mémoires de Vidocq s'avère très instructive pour toute personne qui désirerait comprendre davantage les vicissitudes du personnage. Parsemée d'un argot que l'on a plaisir à (re-)découvrir, la lecture s'effectue sans accrocs dans cette France du XVIII-XIXè siècle et, notamment, dans ce Paris aux airs de Gavroche. La répétition de manoeuvres similaires peut parfois avoir tendance à lasser mais la manière dont elles sont narrées fait vite oublier leur similitude.
Bref, à ceux qui aime les histoires de personnages complexes, celles de la police et de la justice françaises, voire les polars, je recommande vivement Les Mémoires authentiques de Vidocq !
Commenter  J’apprécie          90
Un grand Oui ! le sel de ce récit se trouve dans le doute qui parsème cette « confession ».
Vidocq nous fait-il tourner en bourrique ou est-ce qu'il se livre sincèrement ? Ni l'un, ni l'autre de toute évidence.
Malgré tout, on se surprend à admirer l'audace de cet homme qui a su naviguer parmi les différents régimes de la France du début du XIXème siècle.
Qu'importe si la vérité est enjolivée, le principal n'est pas là, c'est une ode au culot, l'illustration parfaite du « plus c'est gros, plus ça passe » !
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Mes succès m'avaient acquis une grande renommée. J'étais devenu, à la fois, la terreur de tous les mauvais sujets et la providence de leurs dupes. Mon bureau était journellement encombré de gens qui venaient se plaindre de vols. Et pour en nommer les auteurs, les moindres renseignements me suffisaient. A peine m'avait-on rapporté deux ou trois circonstances que j'interrompais les plaignants par ces mots : " Votre voleur est un tel". Cet "oracle" les étonnait. Le plus grand nombre, au lieu de me témoigner de la reconnaissance, ne voyait en moi - dans le chef de la police de Sûreté - que le complice des criminels dont on venait se plaindre. On supposait que j'étais informé d'avance des coups qu'ils méditaient, et associé aux bénéfices de leur coupable industrie.
Commenter  J’apprécie          20
...je fuyais toutes les occasions qui pouvaient m'entraîner dans la carrière aventureuse où j'avais été, jusqu'alors, entraîné malgré moi. Mais il est impossible de maîtriser sa destinée. Une singulière propension, à quoi j’obéissais sans m'en douter, me rapprochait sans cesse des individus que j'avais intérêt à fuir.
Commenter  J’apprécie          60
Ensuite, il revint vers les chevaliers du Soleil. "Attention ! dit-il, cet homme n'est point coupable. Celui qui a volé la bourse aura la plus longue des pailles que je tiens. Approchez et tirez-en chacun une." Lorsque le tirage fut fait, Roman se fit remettre les pailles. Une seule se trouva plus courte que les autres. Ce fut celle d'un nommé Joseph d'Oriolles. On le fouilla. L'argent volé fut trouvé dans sa ceinture. La crainte d'être découvert lui avait fait raccourcir sa paille.
Commenter  J’apprécie          30
Supprimée en 1791, la flétrissure, peine infamante de l'ancien Régime, fut rétablie par Napoléon.
Le Code Pénal de 1810 la décretait publique, imprimée au fer rouge sur l'épaule. On distinguait TP (Travaux forcés à perpétuité ), T (à temps), D (Déporté). S'ajoutaient selon les cas F ( Faussaire), V ( Voleur) ainsi que le nom du département où siégeait la cour criminelle ayant prononcé le jugement.
(Note de Roger Martin)
Commenter  J’apprécie          30
En sortant de prison, je fus conduit en grand pompe à la société patriotique où l'on me commanda de jurer fidélité à la République, haine aux tyrans, etc. Je jurai tout ce que l'on voulut. De quels sacrifices n'est-on pas capable pour conserver sa liberté ?.
Commenter  J’apprécie          50

Videos de Vidocq (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de  Vidocq
#lempereurdeparis #bd #glenat
Sous le règne de Napoléon, François Vidocq, le seul homme à s'être échappé des plus grands bagnes du pays, est une légende des bas-fonds parisiens. Laissé pour mort après sa dernière évasion spectaculaire, l'ex-bagnard essaye de se faire oublier sous les traits d'un simple commerçant. Son passé le rattrape pourtant, et, après avoir été accusé d'un meurtre qu'il n'a pas commis, il propose un marché au chef de la sûreté : il rejoint la police pour combattre la pègre, en échange de sa liberté. Malgré des résultats exceptionnels, il provoque l'hostilité de ses confrères policiers et la fureur des criminels qui ont mis sa tête à prix...
Disponible en librairie !
+ Lire la suite
autres livres classés : histoireVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (35) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3125 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}