Bien loin de la série française. Passionnant.
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Je retrouvai au Petit Hôtel la plupart des détenus qu’avant mon évasion j’avais vu mettre en liberté. Quelques-uns n’avaient fait, pour ainsi dire, qu’une courte absence. Ils se trouvaient arrêtés sous la prévention de nouveaux crimes ou de nouveaux délits. De ce nombre était Calandrin, dont j’ai parlé plus haut : élargi le 11, il avait été repris le 14, comme prévenu de vol avec effraction et de complicité avec les chauffeurs, dont le nom seul inspirait alors un effroi général. Sur la réputation que m’avaient value mes diverses évasions, ces gens-là me recherchèrent comme un homme sur lequel on pouvait compter.
De mon côté, je ne pouvais guères m’éloigner d’eux. Accusés de crimes capitaux, ils avaient un intérêt puissant à garder le secret sur nos tentatives, tandis que le malheureux, prévenu d’un simple délit, pouvait nous dénoncer, dans la crainte de se trouver compromis dans notre évasion : telle est la logique des prisons. Cette évasion n’était toutefois rien moins que facile ;
on en jugera par la description de nos cachots : sept pieds carrés, des murs épais d’une toise, revêtus de madriers croisés et boulonnés en fer ; une croisée de deux pieds sur trois, fermée de trois grilles placées l’une à la suite de l’autre ; la porte doublée en fer battu. Avec de telles précautions, un geôlier pouvait se croire sûr de ses pensionnaires : on mit pourtant sa surveillance
en défaut.
J’étais dans un des cachots du second avec un nommé Duhamel. Moyennant six francs, un détenu, qui faisait le service de guichetier, nous fournit deux scies à refendre, un ciseau à froid et deux tire-fonds. Nous avions des cuillers d’étain : le concierge ignorait probablement l’usage qu’en pouvaient faire
des prisonniers : je connaissais la clef des cachots, elle était la même pour tous ceux du même étage ; j’en exécutai le modèle avec une grosse carotte, puis je fabriquai un moule avec de la mie de pain et des pommes de terre. Il fallait du feu, nous en obtînmes en fabriquant un lampion avec un morceau de lard et des lambeaux de bonnet de coton.
Non contents de dilapidations de ce genre, les chevau-légers, réunis aux gabarriers chasseurs, enfonçaient pendant la nuit des barriques de sucre, dont le contenu disparaissait entièrement, emporté par portions dans des sacs noirs, qu’on appelait black-straps (bandes noires). Des constables, venus à Paris en mission, et avec lesquels j’ai dû être mis en rapport, m’ont assuré
qu’en une nuit, il avait été ainsi enlevé de divers vaisseaux jusqu’à vingt barriques de sucre, et jusqu’à du rhum extrait au moyen d’une pompe (gigger), et dont on remplit des vessies. Les bâtiments à bord desquels se pratiquait ce trafic étaient désignés sous le nom de game ships (vaisseaux à gibier).
À cette époque, les vols de liquides et des spiritueux étaient, au surplus, fort communs, même dans la marine royale. On en trouve un exemple fort curieux dans ce qui arriva à bord de la frégate la Victoire, qui apportait en Angleterre les restes de Nelson, tué, comme on sait, au combat de Trafalgar.
Pour conserver le corps, on l’avait mis dans une tonne de rhum. Lorsqu’en arrivant de Plymouth, on ouvrit la tonne, elle était à sec. Pendant la traversée, les matelots, bien certains que le sommelier ne visiterait pas cette pièce, avaient tout bu à l’aide de calumets de paille ou de giggers. Ils appelaient cela
mettre l’Amiral en perce. Les bateliers chasseurs se tenaient à bord des vaisseaux qu’on déchargeait, pour recevoir et transférer sur-le-champ à
terre les objets volés. Comme ils étaient chargés de traiter avec les receleurs, ils se réservaient des profits considérables ; tous faisaient beaucoup de dépense. On en citait un qui, du fruit de son industrie, entretenait une femme très élégante, et et possédait un cheval de selle.
Par hirondelles de vase, on entendait ces hommes qui rôdaient à marée basse, autour de la quille des vaisseaux, sous prétexte de chercher de vieux cordages, du fer, du charbon, mais dans le fait pour recevoir et cacher des objets qu’on leur jetait du bord.
Aussitôt l’on fouilla Joseph, et l’argent volé fut trouvé dans sa ceinture. Ma justification était complète. Roman lui-même me fit des excuses ; en même temps il me déclara que j’avais cessé de faire partie de sa troupe ; « c’est un malheur, ajouta-t-il, mais vous sentez qu’ayant été aux galères… » Il n’acheva pas, me mit quinze louis dans la main, et me fit promettre de ne pas parler de ce que j’avais vu, avant vingt-cinq jours. – Je fus discret.
Vidocq nous livre progressivement sa vie de saltimbanque, ces fréquentations douteuses tout au long de sa vie et comment de bagnard, il entre à la sureté et connaissant le monde des voleurs , leurs habitudes et leur patois, il arrive à force de travestissement, de ruse et d'observation à arrêter tous ces déchets de la société. bref ,il nous livre chaque affaire et la manière qu'il a de les menés. c'est assez répétitif ,un peu long à mon avis cependant c'est une tranche de vie et un état de la société au 18éme siécle.
#lempereurdeparis #bd #glenat
Sous le règne de Napoléon, François Vidocq, le seul homme à s'être échappé des plus grands bagnes du pays, est une légende des bas-fonds parisiens. Laissé pour mort après sa dernière évasion spectaculaire, l'ex-bagnard essaye de se faire oublier sous les traits d'un simple commerçant. Son passé le rattrape pourtant, et, après avoir été accusé d'un meurtre qu'il n'a pas commis, il propose un marché au chef de la sûreté : il rejoint la police pour combattre la pègre, en échange de sa liberté. Malgré des résultats exceptionnels, il provoque l'hostilité de ses confrères policiers et la fureur des criminels qui ont mis sa tête à prix...
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