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EAN : 9782709646680
150 pages
J.-C. Lattès (04/02/2015)
4.18/5   25 notes
Résumé :
Je me laisse tomber sur un banc, le souffle court. Je ne sais plus où je suis. À Paris. Dans une rue. Elles se ressemblent toutes. J’ai rendez-vous. Je suis perdue. Je tente de me calmer. La respiration abdominale n’a pas été inventée pour les caniches, comme dirait ma copine Véronique. Inspirer. Expirer. Je me répète la date, mon nom, celui de mon mari, de ma meilleure amie et du président de la République. Commence à m’apaiser. Ce n’est pas pour aujourd’hui. Ça n’... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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L'on a coutume de dire au sujet de la Litterature francaise qu'elle ne mérite pas que l'on s'y attarde , eh bien l'on a grandement tort .
De prime abord ce livre , deuxième roman apres Brioche de Caroline Vie , critique de Cinéma de qualité , n'attire pas trop le lecteur lambda .
En effet la thématique est sombre , peu engageante , eh bien on a encore tort .
Sur la maladie d'Alzheimer l'on a pu voir tout et n'importe quoi , Caroline Vie arrive donc avec çet opus sur un terrain largement connu.
Et pourtant ...
Çet opus c'est un cri d'amour déchirant , un amour qui se meurt , détruit par cette maladie , qui emporte l'être aimé , vers des rivages inconnus ...
Le style de Caroline Vie c'est très frontal , a l'image de Brioche elle ne prend pas de gants avec le lecteur , préférant la percussion directe au ton "supermarché ".
Il est certain qu'ici l'on est en présence d'un texte qui demande une implication de la part du lecteur , il faut aller le chercher ce livre , il ne se prête pas à une lecture de plage ou à une approche de romans de supermarchés .
Oui il faut s'investir , parce que Caroline Vie est exigeante avec le lecteur , elle le malmene, le pousse dans ces retranchements , et c'est d'ailleurs ce qui fait en grande partie l'intérêt de ce livre .
On a dans les mains un objet littéraire de qualité , une oeuvre tragique , forte , qui vous prend dans ces lianes , et vous laisse avec le sourire du lecteur qui est heureux de ne pas avoir était pris pour un idiot .
C'est une oeuvre qui peut interroger le leçteur sur sa propre situation par rapport à la maladie , par rapport à sa vision de celle ci , ce n'est clairement pas une oeuvre anecdotique .
Il faut saluer l'effort de Caroline Vie , qui porte à bout de bras une fiction sur un sujet très complexe , qui le fait avec une maîtrise confondante quand l'on repense au fait que c'est seulement son second roman .
La suite de sa bibliographie est attendue avec la plus grande impatience !
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L'arrière-grand-père de la narratrice, un homme instruit, impétueux, athée et anarchiste avait affublé son unique fille d'un prénom tout à fait extravagant pour l'époque, puisqu'il l'appela Lachésis. Dans la mythologie grecque, Lachésis est l'une des trois Parques, divinités maîtresses de la destinée des hommes. Ces trois soeurs sont fileuses, elles mesurent l'existence de chaque être humain : l'une fabrique et tient le fil, une autre le déroule et le place sur le fuseau, quant à la dernière elle le coupe. Naturellement, Lachésis prénomma sa fille Clotho, continuant ainsi « la lignée » instituée par son père. À son tour, Clotho donna à son enfant, la narratrice, le doux prénom de Morta, qui ne pourra s'empêcher d'appeler sa propre fille Nona (équivalent romain de Lachésis). D'emblée, nous rentrons dans une tragédie. Sauf qu'ici, les femmes n'auront aucun choix sur leur destin implacable. Elles le subiront. Car l'une après l'autre, un fléau dérobe l'essence de leur propre existence, la mémoire...
C'est ainsi que Lachésis, la grand-mère et Clotho, la mère de Morta sont fauchées par Alzheimer. Morta raconte les effets de la maladie, la déchéance, les instants grotesques, la folie, les médecins, les maisons de retraite, le regard des uns et des autres, la « malédiction » qui pèse tant sur ses épaules. Elle fait le portrait de sa famille, des bourgeois quelque peu excentriques, une mère qui rêvait de devenir danseuse étoile au Bolchoï et qui finalement sera professeure d'espagnol, un père charmeur auprès de la gente féminine, communiste convaincu, décrit crûment parfois la réalité d'une maladie insidieuse et envahissante... Mais Morta parle d'elle surtout, de la vie qu'elle s'est faite avec cette épée de Damoclès suspendue au-dessus d'elle. Une vie très « raisonnable », un mari qu'elle aime, une fille qu'elle adore, un métier qui la passionnne (elle est auteure de polar). Persuadée de sombrer un jour ou l'autre dans l'oubli et la folie, elle tente de tracer sa route malgré la fatalité. le regard qu'elle pose sur sa grand-mère puis sa mère est tour à tour tendre, triste, désoeuvré, indigné. Seulement, le destin auquel elle se sera préparée sa vie durant ne se passera pas tout à fait comme elle l'avait envisagée...
Un roman dont je suis sortie très émue. L'auteure utilise l'ironie, l'humour noir pour ôter tout pathos. Etonnamment donc, ce livre n'est pas sombre. La lumière est d'ailleurs présente d'un bout à l'autre de l'histoire. Rires, larmes et fantaisies se cotoient. Et beaucoup d'amour aussi.
Lien : https://lesmotsdelafin.wordp..
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Regarde la mère si tu veux savoir à quoi va ressembler la fille plus tard !

La narratrice se penche sur son histoire familiale et plus précisément sur quatre générations de femme et leur rapport face à la déchéance due à la maladie d'Alzheimer.

Voici le second roman de cet auteur, qui semble aux antipodes du premier : fini les éclats de rire, place aux frissons au long de la colonne vertébrale à la lecture d'une nouvelle descente aux enfers.
Reste l'humour du titre, référence d'une auteure- journaliste-critique de cinéma à un film-catastrophe culte.
Mais le ton n'est pas non plus larmoyant face à cet angoissant thème : le propos reste sans tabou et réaliste (il me semble assez autobiographique), avec beaucoup d'émotion. Et c'est ce que j'aime chez Caroline VIÉ ! Elle a su mettre des mots sur des situations qui laissent souvent sans voix ceux qui les vivent. Comme s'il y avait une inversion des rôles et que l'auteur se retrouve le confident de son lecteur.

Cet ouvrage aborde également pudiquement le thème de la transmission mère-fille et celui des secrets de famille.
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Découverte en 1906 par Aloïs Alzheimer, la maladie 'd'Alzheimer, est une affection du cerveau dite « neurodégénérative », c'est-à-dire qu'elle entraîne une disparition progressive des neurones qui servent à programmer un certain nombre d'actions, En disparaissant elles entraînent une allitération de la mémoire, du langage, du raisonnement....... Nous sommes tous concernés par ce véritable fléau qui nous fait extrêmement peur puisque contrairement aux idées reçues, la maladie ne touche pas uniquement les personnes âgées. C'est pourquoi, je vous recommande la lecture de cet ouvrage.

La romancière Caroline Vié présente trois générations d'une même famille.,Morta, la narratrice est très est très heureuse auprès de ses parents et ses grand-parents., Mère et fille deviennent des complices. Elles partagent même des joints Pourtant, s'effondre lorsque sa mémé perd la tête. Les années passent. ,Morta devient écrivain et se marie avec son éditeur. Elle mène une vie calme rythmée par la publication de ses romans et les affres de la vie de famille jusqu'au jour où la malédiction s'abat sur elle. Sa mère, à son tour perd la tête......

Tout au long de cette lecture on se pose forcément la question de savoir quelle serait notre réaction face à un tel drame Inconsciemment, ou consciemment, si on a voulu lire ce livre c'est parce que nous espérions trouver une réponse dans le cas ou nous serions confrontés à des situations et des décisions douloureuses avec les personnes qui nous sont les plus chères. Ce livre a la capacité de nous donner quelques pistes de réponse.

Mention très bien. Ce livre aborde un thème délicat celui de la perte progressive d'un être cher à cause de la maladie 'd'Alzheimer avec beaucoup de pudeur .Nous sommes en face d'un texte émouvant; bouleversant. Ce livre à l'écriture très simple mais parfois cruelle exprime la souffrance de plusieurs êtres diminués ainsi que le dévouement et l'amour de sa famille.Ce roman est un choc et décrit des ravages de la maladie sans détours Plus qu'un roman , cet ouvrage est un petit guide informatif qui permet de déceler les symptômes de la maladie. il nous aide à prendre conscience que la douceur du souvenir domine sur la douleur de l'absence. Il faut se fabriquer des souvenirs pour quand on aura besoin de rire demain Tout contre notre coeur bat notre amour éternel.
Cette maladie est une épreuve difficile, Il va falloir apprendre à vivre différemment, Il faut faire le deuil de la vie d'avant. Il va falloir se battre malgré les coups de blues. Il en va de même pour l 'entourage, Cette maladie est devenu le combat de toute une famille et l'oblige à faire le deuil de la vie rêvée. Il faut investir dans l'espérance pour trouver la force de faire front.

Bonne lecture.

Lien : http://www.babelio.com/monpr..
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Beaucoup d'originalité dans ce récit familial qu'il soit autobiographique ou pas. Originalité dans la ballade à travers les générations des femmes de cette famille, une, deux, trois générations. Les allers et retours, les peines et les joies, les relations entre mère et fille qui ne varient pas beaucoup malgré les époques.
Beaucoup d'émotion, d'humour, de crainte et d'espoir, car le filigrane du récit est la maladie, la mort, et surtout le chemin que retrécit entre l'une et l'autre étape quand Alzeihmer fait planer son ombre. Elle l'a eu l'aurais-je ? hérédité ou non, l'angoisse par contre demeure. Malgré l'humour malgré les prénoms au consonnance absurde ou bizarre, l'angoisse persiste pour atteindre son paroxysme....
Parmi les illustres personnages féminins de ce livre, un homme surtout le père de la narratrice, militant communiste, d'un passé jamais révolu (presque ?) intéressant, farfelue, noyé parmi ces femmes, mais qui demeure aux commandes pour s'enfuir en premier tant la douleur parait insupportable...
Récit très intéressant, un style très agréable, une configuration et un déroulement du texte qui permet de "prendre l'air", et au final un livre que j'ai bien apprécié.
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critiques presse (1)
LeFigaro
20 avril 2015
Un récit abrupt et sans détour, mais qui contient également beaucoup d'émotion.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
« La mère aime sa fille. La fille aime sa mère. L'amertume se dilue dans le temps pour laisser place à un bel amour. (...) Nous gâtons la Petite sans la rendre imbuvable, lui apprenant à dire « bonjour » et « merci ». Je glisse souvent mon nez dans les plis de son petit cou. Je voudrais que le temps s'arrête sur ces instants-là qui ne peuvent durer, qui ne dureront pas. Ce amour est le seul où l'on doit apprendre à son objet à se détacher de vous, à s'affranchir, à vous quitter. Je fais mon devoir sans faiblir. Mon cadeau le plus précieux à ma fille sera de lui léguer l'indépendance dont ma propre maman m'a fait présent. C'est en animal que je la pousse tout doucement hors du nid, de la tanière, de la maison. En lui apprenant à voler de ses propres ailes avant de tomber moi-même en piqué dans la folie. »
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« Pendant qu'on vivait sans se préoccuper de rien, en se souciant de tout, la porte du possible s'est doucement refermée sans même grincer pour nous en informer. Ne demeure plus alors que la régression dans l'espoir de mettre le pied dans l'embrasure, d'ouvrir de nouveau la boîte à délices. La mère danse dans sa tête. Elle chie dans sa culotte. J'aimerais croire que sa réalité porte des chaussons de pointes et non des couches souillées. Je parviens parfois à me convaincre que Maman a réussi dans le monde parallèle de son esprit à devenir une étoile du Bolchoï sous une pluie de fleurs et de vivats. « Il y a des chemins qu'on doit emprunter seule, ma petite fille », me dit-elle soudain tout bas. »
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Nous avons plié trois parents en cinq mois top chrono : c'est ce qu'on appelle de l'efficacité. Je vis cette période dans une espéce de brouillard en tentant de parer au plus pressé. Avoir à se colleter le quotidien est finalement une bonne chose. L'activité constante évite de penser.
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Maman n'est pas dans la chambre, elle conte fleurette à un monsieur asiatique couvert de tuyaux dont l'immobilité mutique lui semble de bon aloi. " Ton père est bien jaune ", dit-elle sur le ton du reproche. Quand on la conduira enfin auprès de son époux, elle se plaindra du fait qu'il n'est plus trop causant.
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« Vient l'heure de se mettre en route. Maman est contente de sortir, heureuse d'arriver, de découvrir sa chambre individuelle-tout-confort-où-elle-sera-tranquille. Celle où elle devrait mourir sans son mari et sans son chat. C'est moi qui suis sur le point de tomber raide d'asphyxie. Je range le linge marqué comme pour une colo, les photos et les objets. Caressant chaque chose comme pour lisser un réalité rugueuse. Je ne pleure pas. Je flatte les choses parce que je suis incapable de serrer ma mère dans mes bras. Je me répète que je n'avais pas le choix. C'est ce que se disent tous les traîtres du monde. Soudain, je prends la fuite. Lâchement. Je me précipite dans l'escalier de service et ne me réveille que devant chez moi. Dans mon dos, j'ai entendu Clotho crier mon prénom, dont elle se souvenait pour la première fois depuis des mois. »
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