Nous autres, de Makulusu

Ils étaient quatre garçons à prêter serment à Makokaloji, la caverne aux sorciers : Frérot, l'Ainé, deux frères nés au Portugal, Tit'père, leur demi-frère mulâtre, et Kibiaka qui est noir. Quatre garçons de Makulusu, un quartier pauvre de Luanda, et qui parlent aussi bien le portugais que le quimbundo, une langue africaine. Dans les années soixante, en Angola, l'heure est aux choix héroïques et au déchirement. Au début de ce récit, l'Ainé, qui en est aussi le narrateur, se rend à l'enterrement de Frérot, sous-lieutenant de l'armée portugaise, tombé dans une embuscade. L'Ainé attend Tit'père, mais celui-ci, qui a choisi de lutter pour l'indépendance, ne viendra pas. Il sera arrêter. Il manque aussi Kibiaka. le narrateur déambule dans les rues de la Vieille Luanda et se souvient de tout, comme en un rêve, par bribes intenses. José Luandino vieira a écrit ce récit alors qu'il était emprisonné au bagne de Tarrafal sur une île du Cap-Vert. Un récit parfois déconcertant, utilisant volontiers des mots et des expressions africains, jouant sur les répétitions et les ruptures, les ellipses et les sauts dans le temps, au point d'en devenir hypnotique, un récit où se mêlent avec beaucoup d'intensité l'amour et la mort et qui narre, avec des choix parfois opposés, un combat pour la dignité.