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EAN : 9782707319418
138 pages
Editions de Minuit (02/02/2006)
3.27/5   204 notes
Résumé :
Sam est le frère de Lise.
Du moins c'est ce que tout le monde croit quand Lise se marie avec Henri. Mais c'est surtout Henri qui doit le croire, pour que Sam et Lise puissent réussir leur mauvais coup. Seulement Henri aussi a un frère, un vrai cette fois, et qui s'appelle Edouard. Or même vrai on peut être un faux frère.

Présentation de l'éditeur
Faut-il priver le lecteur du bonheur de découvrir, détail après détail, le fin mot - s'il ex... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (40) Voir plus Ajouter une critique
3,27

sur 204 notes
Un court roman à l'atmosphère atypique, notamment en raison d'un style narratif particulier puisqu'intégralement raconté à la première personne.
Le décor est planté avec maîtrise de façon habile et fait monter la pression crescendo, le scénario proposé tient la route avec une crédibilité que j'apprécie particulièrement, c'est à dire sans outrance ni invraissemblance.
Comme tout est vu et observé de la fenêtre d'un seul narrateur, nous allons ressentir au premier degré les doutes, les interrogations, la jalousie, le mépris de Sam, auxquels s'ajoutent les dialogues avec lui-même et ceux qu'il s'invente avec Lise ou Henri.
En fait, toute la gamme des émotions issues d'un cerveau tourmenté car embarqué dans une spirale d'événements qui ressemblent fortement à une "fuite en avant" sans espoir de retour.
Pour l'histoire je dirais que l'on se retrouve au coeur d'un fait divers orchestré par des amateurs et que dans ce cas tout peut arriver, surtout le pire.
Côté style c'est une découverte car je ne suis pas coutumier de ce type de narration, les dialogues et observations vus d'une seule "lorgnette" sont forcément subjectifs, et j'ai eu le sentiment que l'on suivait autant une histoire d'arnaque que l'histoire intime de Sam.
Si je dois mettre un petit bémol, il concernera les descriptions que j'ai trouvées un peu nombreuses (je ne suis pas fan de descriptions...).
En conclusion, j'ai aimé ce roman noir qui se lit très vite (130 pages en numérique) et je remercie nameless en passant pour sa critique enthousiaste qui m'a convaincu de commencer cette lecture.
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Une belle nappe blanche, des serveurs en livrée, un paysage de mer au loin... Une belle fête que ce mariage entre Henri Delamare, riche commissaire-priseur quinquagénaire et Lise, si jeune et si jolie Lise rencontrée dans un bar à hôtesse.
Et pui il y a Sam, le narrateur, qui se demande ce qu'il fait là. Il le sait bien pourtant ce qu'il fait là, à jouer le frère de Lise alors qu'en réalité il est son amant ! Car tout ça - le mariage, les parties de golf avec Henri - fait partie d'un plan "insoupçonnable", un coup à 1 million d'euro pour changer de vie et partir aux "States" avec sa Lise.

Un couple organise une arnaque pour rafler le pactole et recommencer une nouvelle vie.
Un sujet qui semblerait plutôt convenu de prime abord mais que Tanguy Viel développe avec tout ce qu'il faut de force, de talent narratif et de suspense pour susciter, dans ce court roman noir, une tension et un intérêt accrus. L'auteur a même l'audace de nous signifier dès le début l'échec du coup monté mais son écriture, en longues phrases amples, écumantes, swinguées, avivent la tension dans une ambiance électrique.
Un bon putt, dirait-on au golf !
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Pourrais-je dire que c'est drôle ?
Drôle : amusant, étrange, dérangeant, comique, burlesque, émouvant, énervant.
Pourrais-je dire que c'est l'histoire du serpent qui se mord la queue ? sauf que, étant une vraie ophiophobe, cette image me fait fuir....
Pourrais-je dire que c'est une fable ou un conte et non pas un roman ?
Que c'est écrit comme on parle.
Mais que ca se lit, bien, agréablement, car c'est affûté et sans dentelle, comme l'histoire, comme les "héros".
Oui, parce que, quand même, les héros, sont un peu concons. Victimes peut être des mirages de l'argent, ou de la femme à posséder, bon, d'accord, mais à part ça, rien. Donc sont bien un peu et même beaucoup concons, tous.
Sauf le deus ex machina, le frère. Ah ah ah.... lui qui dans l'ombre semble agir ou pas, lui qui en tout cas remporte le pactole, soit Lise, la femme... et tout le reste (argent, propriétés). du point de vue de la morale et tous les mouvements anti, pro, trans, féministes et autres, ... je ne sais pas.
Personnellement, je me suis bien amusée. Tellement c'est complètement à côté de la plaque. Et tellement c'est attendu.


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RESTER EN BRETAGNE 🌊//

🌊C'est quasi systématique : quand je reste plus de quelques jours ailleurs qu'à Lyon, j'essaie de trouver et de lire un livre qui se passe sur mon lieu de vacances.

🌊 Ainsi dans le train du retour, j'ai lu Insoupçonnable de Tanguy Viel (Paris Brest aurait été encore plus synchro mais j'ai vu le film et je me souvenais assez bien de l'histoire).

🌊J'ai retrouvé, dans ce roman, les bords de mer, la lumière et les couleurs de la Bretagne mais mon regard a d'abord été capté par cette nappe blanche immaculée dans la scène de mariage inaugurale.

🌊 Découpée en séquences, gros plans, fondus, l'intrigue même d'Insoupçonnable (celle d'un commissaire priseur qui épouse une femme -Lise- deux fois plus jeune que lui, sans se douter qu'elle a en tête, avec celui présenté comme son frère, un plan diabolique) m'a donné l'impression d'être dans un film de Claude Chabrol.

Peut être peu habituée à lire des romans noirs français, j'ai eu régulièrement le sentiment d'être dans une histoire datée, à la façon cette fois de Simenon et cela m'a empêché de croire vraiment à ce que me raconte Sam, le narrateur, faux frère et vrai amant.

Parce que j'ai aimé les longues phrases de Tanguy Viel, ses personnages anti-héros, l'humour qui se glisse entre ses mots alors je retournerai volontiers avec lui en Bretagne ou ailleurs.
Vous connaissez cet écrivain ?
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On plisse les yeux avec suspicion comme un acteur de série B qui en ferait trop tout au long de la lecture de ce polar qui en fait trop... en si peu de pages... une musique cliché, un peu de vent pour inquiéter le spectateur, le bruit des vagues, des effets de lumière inquiétants, de l'amour, des manigances... de l'argent bien sûr... on n'y croit pas du tout, mais qu'est-ce qu'on s'amuse de ne pas y croire ! Car ces effets de suspens abandonnés le long de la narration sans que le narrateur semble y prendre garde comme les morceaux de terre de ses semelles sont bien séduisants... il faut beaucoup d'intelligence pour atteindre ce degré de détachement...
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
[...] Je listais chaque détail comme au supermarché on raye une par une les courses faites.

Disparition du corps, fait.

Vêtements sur la plage, fait.

Nettoyage de la voiture, fait.

Ramassage des billets blancs, fait.

Alors est-ce que c'est aussi comme au supermarché quand, même avec une liste et la meilleure volonté, on rentre chez soi et il manque obstinément quelque chose ?
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Une fois, quelqu'un m'a raconté, a t-elle dit, il avait un billet de un dollar et dessus il avait fait un dessin, un cœur ou quelque chose comme ça et bien sûr, il l'a donné dans un magasin. Mais dix ans plus tard, il était loin dans un autre pays, on lui rend la monnaie dans une station essence et sur quoi il tombe à l'autre bout du monde, son billet de dix ans plus tôt avec le dessin. C'est incroyable, non?
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Parce qu'il y avait toutes ces soirées où même sobres, ils arrivaient à s'amuser, eux, les professions libérales et les chefs d'entreprises, les vendeurs de voiture et les banquiers souriants, ces soirées où les filles tournaient vers chacun d'eux, et le plaisir pris par eux à les rendre presque esclaves, des coupes de champagne offertes le premier soir en échange d'une main sur leur cuisse, aux nuits inavouées qui n'en finissaient pas, certaines, de fatiguer leurs corps.
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[...] Cela, je ne sais pas ce qui t'a pris, Lise, ce qui a traversé d'un point à un autre ton esprit ce jour où tu m'as présenté Henri, quand au lieu de tout ce qui était prévu et parfait elle a dit : Je te présente mon frère. Elle ne devait pas dire ça, elle devait dire «je te présente un ami», elle a dit «mon frère».
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mais je voulais que ça s'arrête vite, ces heures dûes à l amour, là sur ce balcon de fer à attendre un dénouement, quelque chose qui viendrait mettre un terme à cette tension du secret, quand les mardis et les vendredis, les peut-être et les ne viendra plus, les minutes comptées , les au revoir dans la rue sans s'embrasser, il fallait que ça cesse vite, disais je à Lise, à cause de cette fatigue générale que valait le temps qui passe, les plusieurs mois de patience qu'il nous faudrait avoir pour se sentir hors d'atteinte, oui, il fallait qu'on ne puisse plus reculer pour ne pas voir sur nos lèvres, sur nos yeux, l'inquiétude nous monter à la tête, et toute la crainte à supporter ce qui, dans nos rires, essayait encore de prendre des airs d'évidence .
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