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J'ai bien apprécié ce livre d'Éliane Viennot, que j'ai d'ailleurs un peu préféré au dernier, "Non, le masculin ne l'emporte pas sur le féminin ! petite histoire des résistances de la langue française" auquel je reprochais de ne pas avoir assez développé la partie concernant les suggestions de ce que l'on pouvait mettre en place.

Ici, une partie sur quatre y est dédiée et elle est bien développée, pratique, dans l'ensemble les conseils sont facile à mettre en oeuvre.
Je ne respecte pas toutes les consignes ayant tendance à abuser du point médian dans les noms de métiers plus éloignés elle conseille de ne pas l'utiliser par exemple dans formateur·rice et de le limiter "aux termes très semblables" comme étudiant·e.

Les deux premières parties reprennent une présentation de la langue française, de son histoire, des enjeux, des batailles autour de l'invisibilisation du féminin, de la volonté d'occulter les femmes des postes en lien avec le pouvoir, de le rendre indicible au sens propre et par là même impensable.
La troisième partie est une sorte de guide souple proposant différentes manières d'augmenter l'inclusivité de son langage.
Je considère la postface comme une quatrième partie à part entière, car bien que courte, elle est très intéressante en terme d'expérience, de représentation, d'expérimentation et d'applicabilité. Cette postface est signée par Raphaël Haddad et Chloé Sebagh.


Un bon petit livre (126p, 142 avec les annexes), facile à lire, dont on peut choisir les parties que l'on souhaite lire. Il est particulièrement intéressant de relire et de revenir s'appuyer sur la partie III "Rendre son langage inclusif" de la p71 à 106.
Uniquement deux reproches: le prix, 15€ pour un petit livre, et la couverture en papier un peu gommé qui se salit et s'abîme très vite.
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Le langage inclusif, on en entend parler de plus en plus. Malheureusement, ce qui en ressort des médias c'est que c'est une lubie des féministes endurcies et on a l'impression que c'est rejeté en masse par la population masculine. Personnellement, je ne suis absolument pas contre, mais j'avoue ne pas savoir tout ce que cela implique. Je me disais même que c'était peut-être un peu compliqué et que ça ne valait pas la peine de changer encore une fois la langue française pour si peu de choses. C'est pour cela que j'ai été vraiment ravie de recevoir ce petit livre des éditions iXe, petit précis court mais efficace sur ce qu'est le langage inclusif et qui m'a fait changer d'avis.

Au début, je ne pensais pas en faire un article sur notre petit Bazar, car ce n'est pas directement lié à la littérature de jeunesse. Puis, je me suis dit, qu'après tout cela concerne tout le monde et que si on pouvait débuter ce langage dès le plus jeune âge et l'intégrer dans la littérature de jeunesse, ce ne serait pas plus mal. Ce petit précis a donc tout à fait sa place sur notre site.

Il est divisé en trois parties. Les deux premières se focalisent sur une petite histoire du genre dans la langue française. En remontant jusqu'aux racines latines et en passant par les âneries de l'Académie Française, on en arrive à la conclusion que les hommes sont tout de même de sacrés froussards pour avoir peur de se voir émasculés par de simples mots féminisés et partagés à égalité avec les femmes. Enfin, ce n'est pas dit en ces termes dans le livre, je vous rassure, c'est ma petite réflexion personnelle.

Ces deux premières parties sont vraiment bien ficelées et ne sont pas du tout rébarbatives. L'autrice nous explique clairement tous les changements progressifs dans la langue française en ce qui concerne le féminin, elle fait des comparaisons avec d'autres langues (pour nous montrer un peu comme on est bête en France de se poser tant de questions à ce sujet) et surtout nous montre qu'il n'y a pas si longtemps que cela, notamment au niveau des noms de fonctions et métiers, le féminin ne posait aucun problème. Ce sont les Messieurs de l'Académie Française qui ont pris peur au siècle dernier et ont décidé de masculiniser le tout.

Pour un juste retour des choses et tenter d'appliquer un langage plus égalitaire, la troisième partie nous offre un petit panel de modalités simples que l'on pourrait tou·tes se mettre à appliquer. Féminisation des mots, écriture épicène avec point médian, mot englobant, accord de proximité… Tout ça paraît un peu lourd au premier abord, mais finalement, bien appliqué c'est vraiment simple, lisible et praticable également à l'oral sans problème. Il faut juste savoir doser et ne pas faire croire que l'on va écrire avec des points médians partout, ce qui rendrait effectivement les choses beaucoup plus complexes. D'ailleurs, ce petit précis est rédigé en langage inclusif et il complétement accessible. Il n'y a même pas de point médian à toutes les pages, juste du bon sens disséminé un peu partout !

Je ne promets pas que je réussirai à appliquer le langage inclusif dans tous mes écrits futurs, mais j'ai en tout cas essayé de m'y tenir pour cet article. Pas du premier coup, mais j'ai essayé de me relire consciencieusement pour voir où je pourrai améliorer mon langage (je pense y être arrivé, mais s'il reste un couac, je m'en excuse). Et vous savez quoi ? Ben ce n'est pas si compliqué que ça. Tout simplement parce qu'en réalité ça n'implique que très peu de changements. Ici, je n'ai pas eu à me soucier d'accords de proximité, pas de noms de métiers englobant masculin et féminin cités donc même pas besoin de point médian à ce niveau. Seulement sur le mot « tous » quand il englobe féminin et masculin (et encore, il existe d'autres façon en langage inclusif de l'écrire, sans point médian, comme toustes). ). Puis juste la féminisation du mot « auteur » en « autrice » que j'utilisais déjà de toute manière. Je ne sais donc pas si j'arriverai à appliquer ce langage tout le temps, mais en tout cas pour les noms de métiers féminins, je le fais déjà et continuerai à le faire.

Juste deux petites remarques :

Je ne sais pas comment appeler un homme qui est sage-femme. Parce qu'après tout, ça doit marcher dans les deux sens.

Faire un point médian sur Word avec « alt-0-1-8-3 », ce n'est pas des plus pratiques.

En tous les cas, je suis ravie d'en avoir appris un peu plus sur l'écriture inclusive.

Un grand merci à la masse critique de Babelio et aux éditions iXe pour cette découverte heureuse !
Lien : http://lebazarlitteraire.fr/..
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Un livre qui puise dans les sources historiques de la masculinisation de la langue francaise. L'auteur revient sur la création de l'Academie française responsable pour beaucoup dans la régression de la langue. Très instructif. Ainsi le mot autrice était courant au 16e siècle !
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Adopter le langage inclusif est à la portée de tout le monde, tout de suite

Dans son introduction,Eliane Viennot aborde le camp conservateur et sa croisade contre la « féminisation de la langue ». Elle indique « À tort, puisque la langue française possède à peu près tout ce qu'il faut pour exprimer le féminin, et qu'il est bien plutôt question de réduire la place écrasante qu'occupe aujourd'hui le masculin dans ses usages courants ».

Les noms de métiers, qu'ils soient acceptés ou toujours jugés ridicules, ne sont que la partie immergée de l'iceberg. le langage inclusif (dont l'écriture n'est qu'un volet) vise à éradiquer la suprématie historiquement construite du masculin dans les énoncés.

Après, l'extension des usages, par exemple, des doublets ou de la double flexion – « Françaises, Français ! » -, des parenthèses ajoutées – « né(e) » -, d'une certaine conception de l'égalité des sexes – « un fauteuil pour Monsieur, un strapontin pour Madame » -, en 2017 un manuel scolaire de CM2 (aux éditions Hatier) utilisait une écriture inclusive… Un « péril mortel » pour les uns, « une pensée dictatoriale pour d'autres… de curieuses réactions contre « un souci de s'exprimer de manière plus exacte et plus égalitaire, en s'appuyant pour l'essentiel sur les ressources traditionnelles de la langue française, et pour le reste sur des innovations encore en cours d'élaboration – quoique le plus gros du travail (de réflexion, de conception) soit déjà derrière nous ».

Faire le point, ouvrir les yeux et les oreilles, revenir sur la masculisation délibérée de la langue…

« Parce que les obstacles les plus importants à l'adoption du langage inclusif ne résident pas dans la langue elle-même, mais dans les fausses idées que nous avons de son fonctionnement et dans la méconnaissance de son histoire, une première partie de cet ouvrage sera consacrée au rappel des relations qu'y entretiennent le féminin et le masculin, et une deuxième aux transformations qui lui ont été artificiellement imposées pour renforcer le poids du masculin. La troisième et dernière partie présentera les solutions qui sont à notre portée pour restaurer l'équilibre entre les genres, afin de mieux accompagner – voire accélérer – la marche vers l'égalité ».

Eliane Viennot analyse la longue période de masculinisation forcée, les deux genres de la langue française, les désignations des inanimés et le genre arbitraire, les animé·es et le genre motivé, la répartition systématique des féminins et des masculins entre les femmes et les hommes, les inventions politiques de l'Académie et les noms de métiers qu'il « faudrait » mettre au masculin, l'égale production de mots tant pour les femmes que pour les hommes, les « anciens » mots correspondant au féminin, les chasses gardées masculines et les « ça ne se dit pas » au mépris des « ça s'est dit », le rappel que les substantifs féminins ne viennent pas de substantifs masculins (les bâtis sur un radical), les accords selon l'oreille ou le sens, l'accord de proximité et l'accord selon le sens, les affaires du neutre manquant (mais jamais pour les parler des personnes), les substantifs épicènes, les prévalences masculines construites, le retour de mots anciens et leurs formes genrées, les actions de démantèlement du monopole masculin et des hiérarchies normatives…

Le second chapitre est consacré à la masculinisation historique du français. Celles et ceux qui condamnent la soit-disant féminisation « idéologique » de la langue, restent bien silencieuses et silencieux sur cette masculinisation qu'il faudrait passer par profit et perte… L'autrice aborde, entre autres, la main mise des chrétiens masculins sur les fonctions nécessitant des savoirs, la création de l'Académie et « son interventionnisme à la fois infondé linguistiquement et orienté idéologiquement », les mots féminins et les infléchissements masculinistes, l'imposition du pronom il, les accords, le genre masculin affirmé comme plus noble – cette ritournelle toujours présente -, le blocage sur le masculin singulier de formes qui variaient en genre, le rejet des termes variables, « Pourquoi faire simple quand on peut faire français ? » comme le disent nos ami·es québécois·es, la nomination des femmes au masculin, l'interdiction aux femmes de se dire « poétesse, philosophesse, médecine, autrice, peintresse, etc. », les accords de proximité, le pronom la, le rôle de l'école obligatoire, le masculin qui doit l'emporter sur le féminin… sans oublier ces chambres de représentation de la « nation » élues qui n'ont jamais voté l'accès des femmes au droit de vote.

Dans le troisième chapitre, Eliane Viennot argumente sur la nécessité de rendre le langage inclusif. « La langue est un bien commun, ce bien commun doit être maitrisé pour que chacun et chacune puisse comprendre les autres (d'hier et d'aujourd'hui) et exprimer son point de vue clairement, voire créer une oeuvre littéraire ». Il convient donc comme l'écrit justement l'autrice de poursuive le travail de décontamination déjà commencé, utiliser les substantifs de féminins de personne, de combattre les soit-disant allergies à certains mots (autrice, écrivaine) qui sont au coeur de cette activité littéraire construite comme un monopole masculin, renoncer à un certain élitisme visant à mettre à distance les « nobles professions » d'avec les professions féminines ordinaires, pratiquer la double flexion contre les us informatifs lacunaires et sexistes, promouvoir les mots englobants, les termes collectifs… Je souligne les paragraphes sur l'épicénat des noms qui « ne règle aucun problème ».

L'autrice poursuit avec l'accord de proximité non seulement pour les adjectifs et assimilés mais aussi sur le(s) verbe(s) et les pronoms qui poursuivent l'énoncé, un véritable système cohérent, le renoncement à la révérence masculine, l'abandon de cet homme qui avait signifié pendant des siècles mâle et qui serait devenu synonyme de mâle + femelle. Il faut cesser de parler de l'homme quand nous voulons parler des êtres humains. Sans oublier ce singulier qui ne peut représenter des populations fort variées, « Usons dans des pluriels, et profitons-en pour nous intéresser à ce qu'ils recouvrent ».

Eliane Viennot aborde aussi les troncatures particulières, le point médian, la barre oblique, les déclinaisons possibles et nécessaires à l'oral, l'expression en deux termes, l'ordre alphabétique, « parfaitement arbitraire, cet ordre permet de mettre fin à la domination du masculin sans la remplacer par une pseudo-galanterie, qui n'est pas de mise entre les mots »…

En conclusion, l'autrice souligne la nécessité de généraliser ces pratiques inclusives, de bousculer l'ordre des maitres, de réfléchir sur le langage. L'égalité fait fait du bien, de même la liberté.

En postface, « Langage inclusif : s'outiller pour convaincre », Raphaël Haddad et Cloé Sebagh présentent les travaux de l'agence Mots-Clés. Elle et il rappellent que l'écriture inclusive n'est pas une finalité et déconstruisent certains arguments contre le langage inclusif. « l'adoption de l'écriture inclusive implique d'être conseillé·e, formé·e, outillé·e pour désamorcer et parfois devancer ces résistances en définissant les standards collectifs les plus adaptés »

J'ajoute aux propositions présentées, l'utilisation systématique du prénom précédant le nom dans les écrits citant des personnes, pour assurer la visibilité de toustes.

J'écris maintenant souvent une question en fin de mes notes de lecture. Une question, posée à toustes les auteurs et autrices (mais bien évidement pas à Eliane Viennot), pourquoi ne pas utiliser une écriture plus inclusive ? – le point médian, l'accord de proximité, les historien·es, les habitant·es, les acteurs et les actrices, les citoyen·nes, les militant·es, les ouvrier·es, les employé·es, pour rendre visibles les unes et les autres, les iels et toustes.

Pour ne pas se servir du langage inclusif, les un·es et les autres évoquent de multiples prétextes. Ils sont ici mis à nu avec beaucoup d'humour, exemples et propositions… Mais peut-être faudra-t-il, en particulier envers les productions « militantes » ou tournées vers les « émancipations », mettre en place des boycotts afin que la marche vers l'égalité, dans ses expressions langagières, ne soit plus considérée comme accessoire…

Lien : https://entreleslignesentrel..
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Au programme : quelques rappels (par exemple, non, les mots féminins ne naissent pas des mots masculins, mais tous sont bâtis sur un radical commun !) sur une langue qui possède déjà tous les outils nécessaires à plus de parité, un petit historique de la masculinisation du français et enfin, des recommandations pour rendre son langage, à l'écrit comme à l'oral, plus inclusif.

Vous pouvez retrouver bon nombre de ces préconisations sur le site de l'autrice, mais voici une courte liste. Utilisons dès à présent :
- Les noms féminins pour désigner métiers et fonctions (ils existent et, même s'ils vous semblent étranges, dites-vous que vos oreilles ont tout à fait la capacité de s'y réhabituer !) ;
- La « double flexion » (vous savez, le « Françaises, Français », « les étudiantes et les étudiants », « les acteurs et les actrices »… et l'ordre alphabétique n'est pas sexiste, lui !) et les mots englobants (« le monde agricole » plutôt que « les agriculteurs » ou « les agriculteurs et agricultrices ») ;
- L'accord de proximité et l'accord selon le sens, et cessons une bonne fois pour toutes de dire que « le masculin l'emporte sur le féminin », une règle bien plus politique que linguistique !
Il y a bien d'autres conseils, mais je vous laisse les découvrir. En outre, ce sera bien plus intéressant, bien mieux formulés, sous la plume d'Eliane Viennot que sous la mienne.

En effet, comme les deux premiers, c'est un livre passionnant qui se lit avec délices tant il est bien écrit. On pourrait juger le sujet aride, austère, mais c'est tout le contraire. Rangez aux placards vos préjugés sur les essais ! Ce n'est pas un livre réservés aux linguistes, philologues et spécialistes et ce n'est pas un livre qui laisse de marbre. On s'agace devant les prétextes misogynes de l'Académie française et on s'afflige de la masculinisation connue par notre langue (si ce n'est le contraire), on s'amuse des piques bien envoyées de l'autrice et on s'instruit. On s'instruit sur l'histoire de la langue, on redécouvre des mots pluriséculaires qui nous semblent des néologismes. Et en s'instruisant, le regard change, s'affûte, tout comme les idées et les arguments pour les défendre.

Tous ces débats sur la langue française resteraient-ils si virulents s'il était mieux connu que les noms de métiers et de fonctions que refusent si violemment certain·es existent depuis des siècles ? Que cette insupportable règle du « masculin l'emporte sur le féminin » n'est devenue la norme que grâce à (ou à cause de) l'école obligatoire pour tout le monde ? Que les nouvelles règles masculinistes de l'Académie – sur les accords comme sur les noms de métiers – ont longtemps semblé aussi farfelues que les changements réclamés à présent (et qu'elles ont longtemps été ignorées par la plupart des Français·es) ? Je suis sans doute idéaliste, mais je pense que c'est le genre d'ouvrage qui peut amener à une prise de conscience… sauf que je suppose qu'il ne prêchera que des convaincu·es.

Car non, le masculin ne l'a pas toujours emporté sur le féminin, pas dans la langue française en tout cas ! Ce langage sexiste a été construit par une élite, luttant contre les usages et la logique, jusqu'à ce qu'il devienne la norme, une règle bêtement ânonnée, digérée et acceptée. Et pourtant, cette règle sur les accords choque à l'oreille. Prenons cette phrase de Racine, citée dans le livre, « Armez-vous d'un courage et d'une foi nouvelle » : qui prononcerait « Armez-vous d'un courage et d'une foi nouveaux » sans grimacer, voire sans sourire un peu ?
J'ai réalisé que, bien des fois, j'ai triché avec les règles, intervertissant deux noms pour que, le masculin se retrouvant dernier, la phrase « sonne » mieux. Et qu'est-ce que cela, si ce n'est un accord de proximité déguisé pour correspondre aux règles « officielles » ? J'avoue que c'était de l'ignorance avant de découvrir les éditions iXe qui en font la promotion, mais à présent, continuer relèverait avant tout de la lâcheté, n'est-ce pas ?
De plus, l'ouvrage utilise la règle de proximité et je constate que je n'ai remarqué aucune de ses applications, que rien ne m'a choquée.
Donc pourquoi ne pas l'utiliser à mon tour sur le blog ? Il me faudra peut-être un peu de temps, j'utiliserais sans doute encore bien des fois la règle que j'ai si bien apprise, mais le changement est tout à fait faisable.

Finissons par la postface (logique). Rédigée par deux membres de l'agence Mots-Clés, celle-ci est des plus utiles. Elle offre en effet des arguments pour défendre l'écriture inclusive et la volonté de redonner une place digne de ce nom au féminin dans la langue française. Pertinent et malin !

Je sens que ce « petit précis historique et pratique » va rester sur mon bureau, comme un guide pour féminiser mon écriture (ma parole aussi, mais c'est là un autre combat puisque, détestant cet exercice, je suis déjà bien contente quand les mots sortent de ma bouche à peu près dans l'ordre souhaité) et pour défendre mes opinions.
Un dernier mot : ne vous inquiétez pas, les évolutions sont naturelles et la langue française s'en portera très bien. Et peut-être que la société aussi !
Lien : https://oursebibliophile.wor..
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Merci à Babelio et aux Éditions iXe pour l'envoi de ce livre en échange d'une chronique honnête.

C'est toujours un plaisir de découvrir les livres de ces éditions, cet ouvrage-ci me faisait fort envie depuis sa sortie et j'étais donc ravie d'avoir l'opportunité de le découvrir ! D'autant que j'ai également L'Académie contre la langue française de la même autrice dans ma bibliothèque.

Il me semble que ce petit livre est l'outil parfait pour se renseigner sur le langage inclusif, en comprendre les enjeux, l'histoire et commencer à le pratiquer. Il synthétise, il me semble, tous les points importants de la question.

Éliane Viennot commence par répondre à la question « pourquoi », en expliquant le besoin et les enjeux d'un langage qui n'exclurait pas la moitié de la population : elle en profite pour recontextualiser les genres grammaticaux dans l'évolution de la langue et le fait que le masculin n'ait jamais été l'équivalent du neutre.

Puis elle revient sur l'évolution de la langue autour du masculin : comment un grand nombre de noms de métiers et fonctions sont devenus uniquement masculins alors que leurs équivalent féminins existaient depuis longtemps (mon préféré : libraresse). Bien sûr, c'est l'occasion d'aborder l'apparition de la fameuse règle « le masculin l'emporte sur le féminin ». Voire, comment les usages (dictés par l'Académie…) ont supprimé des formulations neutres pour les mettre au masculin (« ça pleut » et « faut partir » sont devenus incorrect pour « il pleut » et « il faut partir »).

Le but étant de faire bouger les choses, le troisième chapitre donne des outils pour pratiquer le langage inclusif, par exemple en utilisant tous les substantifs féminins (même ceux qui ont été supprimés), la double flexion (« les étudiantes et les étudiants »), des néologismes si nécessaires, l'accord de proximité et en bannissant l'usage de « l'homme » pour parler de « l'humain »…

Pour terminer, la postface de Raphaël Haddad et Chloé Sebagh reprend dix arguments contre le langage inclusif, sous forme de tweets, et y répond : l'outil parfait pour s'armer contre ce genre de discours !

En bref, si le langage inclusif vous intéresse ou vous rend perplexe, ce livre sera parfait pour vous !
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