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sur 5457 notes
C'est parti. Calée devant mon PC.
Une clope. Un thé.
Critique du jour : D'après une histoire vraie.



… …


… … …


Hem…


Euh…

… …


Pfff…

… …

Beuuuh…

Pas inspirée…

La panne dis donc.

Manquait plus que ça.
… …


D'abord c'est la faute à Delphine.

D'après une histoire vraie qu'elle dit.

OK. Mais « vraie » jusqu'à quel point ?

Et puis comment ça « D'après »... Hein ??

Parce que tu vois Delphine, j'ai terminé la lecture de ton dernier roman là, et maintenant… je ne sais pas, je ne sais plus, je suis perdue – hommage fugace à Michel F, je m'égare décidément.

Tu vois Delphine, j'ai peur de n'avoir rien compris. J'ai peur de comprendre. Il se peut que je n'ai pas tout compris. Je ne sais pas si comprendre c'est important, et si c'est important dois-je savoir à quel point c'est important de comprendre ? Faut-il que je réfléchisse encore pour comprendre ? Faut-il tout relire pour comprendre ? Et si j'ai bien compris ce que je crois comprendre j'ai peur de ne plus savoir qui je suis tu vois ? Et puis de toute façon qui suis-je pour comprendre ? Tu comprends ?

Tu vois Delphine, c'est pas bien joli d'embrouiller la tête des gens. J'ai aimé ta prose harmonieuse, tes indiscrétions sur ta soi-disant vie privée, tes digressions séduisantes sur l'amitié, les enfants, la vie à deux, la féminité, l'inspiration de l'écrivain tout ça, mais n'empêche, c'est moche de manipuler comme ça tes contemporains Delphine.

Faut que je te laisse voilà l'ambulance.
Ils ont l'air bien gentil les petits hommes en blanc.

Quand même hein, tu l'as pas complètement volé ton Renaudot Delphine.

L.



Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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C'est le quatrième livre de De Vigan que je viens de lire,les précédents étaient tous excellents, mais là, celui-là,en un seul mot est Génial.
L'histoire elle-même, est simple.L'écrivaine ,aprés le succès fulgurant de son dernier livre,"Rien ne s'oppose à la nuit",basé sur l'histoire "vraie " de sa mère, est assaillie par le doute,face aux questions du public et de son entourage sur ce qu'elle va bien pouvoir écrire, après un tel succès? Creuser plus encore dans son intimité ou pure fiction?
C'est là,qu'elle fait la rencontre d'une femme étrange,L.,d'à peu près son âge,qui travaille comme négre,dans la vie.Une femme, qui rappelle un personnage de Misery de Stephen King (l'auteur y emprunte notamment des exergues de chapitres qui enflamment d'autant plus l'histoire), qui va s'immiscer dans sa vie comme une sang-sue,à l'insu de toute sa famille et de son entourage, et va vite l'entraîner en panne d'écriture,voire la dépression.Je ne vais pas vous en dire plus,car c'est là le tour de force de l'histoire ,que De Vigan réussit à cent pour cent....
Un livre qui se lit d'un trait,bien que près de cinq cents pages,la tension monte peu à peu,super ambiance Hitchcockienne.Mais au fond il ne s'agit pas d'un roman de suspens,l'enjeu est tout autre, un enjeu intellectuelle et psychologique passionnant.
"Où est la vérité ? Où est la fiction?N'y avait-il pas toujours,dans la fiction une part de nous-mêmes ,de notre mémoire,de notre intimité ?"....
C'est superbement bien écrit dans le fond et la forme,à lire absolument!
Pour ne pas gâcher le plaisir de la lecture mieux vaut éviter les critiques de presse qui dévoilent l'enjeu.
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« Que le roman soit certifié réel ou non ne le rend pas meilleur. »

Si Delphine de Vigan a un message à faire passer, c'est bien celui-là! de multiples situations l'amène à en débattre au cours du récit. Et fort à propos puisque la narratrice Delphine, en couple avec François, est une auteure célèbre, qui se heurte fréquemment à son auditoire de fans à propos de cette question : avez-vous dit ou non la vérité? Et le roman lui-même est une sorte de démonstration de ce débat : entre le réel est l'imaginaire, est-ce à l'auteur de faire le choix, ou plutôt au lecteur de décider à sa guise?

Le coeur du récit est fascinant : j'aime particulièrement les histoires de harcèlement, d'emprise, avec cette lente transformation de la relation dans le couple bourreau-victime, dont l'un manipule l'autre, dans une relation duelle mortifère. C'est, à un autre niveau, mais avec les mêmes mécanismes, le même phénomène que l'hameçonnage par une secte, dont le gourou joue ce jeu pervers qui enferme la victime dans une logique fermée et implacable.

Delphine, donc, un peu déstabilisée par les retombées médiatiques de son dernier roman, trop intime, trop réel, trop impudique, lasse de s'en expliquer en boucle, doit faire face à ses vieux démons : la crainte de ne pas être à la hauteur, de laisser transparaître ses failles, de ne pas être la personne parfaite pour tenir le rôle social éprouvant que confère le succès médiatique. Avec ses angoisses surgit une peur de la page blanche. C'est pour cela que l'irruption dans sa vie d'une jeune femme qui incarne le personnage idéal que voudrait être Delphine, arrive à point nommé. Une amie, une vraie, disponible, à l'écoute, aux petits soins, qui semble deviner ses pensées, et avec qui elle se découvre tant de points communs.
Sauf que l'effet escompté se fait attendre, Delphine finit pas ne plus pouvoir écrire ne serait-ce qu'une liste de courses…
Qui est L.? C'est toute la question, et c'est ce qui rend l'histoire captivante. le lecteur se retrouve comme un funambule, oscillant sur une corde au dessus d'un gouffre avec un balancier qui hésite entre réel et fiction. Pris en otage aussi.

Quant à l'écriture, c'est encore une fois un régal. Elle incarne parfaitement le doute, la colère, l'épuisement, et tant d'autres sur la gamme des émotions et des sentiments. C'est ce qui avait sauvé, pour moi « Rien ne s'oppose à la nuit » dont l'impudeur m'avait perturbée.

C'est donc un excellent moment de lecture en cette rentrée 2015

Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Après l'immense succès de son dernier roman consacré à sa mère, succès auquel elle ne s'y attendait pas, Delphine, en plein désarroi et quelque peu perdue, est confrontée à la page blanche. Qu'écrire après cela ? L'imagination s'est envolée, l'envie avec. Pour rassurer ses proches, elle feint un projet de livre et leur cache ces lettres de menaces qu'elle reçoit. Pour avoir écrit sur ses proches, notamment sur sa mère, on l'accuse d'avoir sali son nom et semé la haine. C'est dans cette période un peu confuse, alors qu'elle est malléable et fragile, qu'elle fait la rencontre de L. lors d'une soirée chez une amie. de suite, L. s'est approchée d'elle, lui a parlé, l'a mise à l'aise et a semblé déjà la connaître. de suite, Delphine l'a admirée et l'a laissée entrer dans sa vie...

Quelle est la part du vrai et du faux dans ce roman psychologique ? Jusqu'où Delphine de Vigan s'est-elle mise en scène et à la fois mise à nu? Toujours est-il que le lecteur curieux s'immisce dans cette relation d'abord amicale puis exclusive, presque vampirique et s'introduit dans les coulisses. Se mettant elle-même en scène, parlant de son compagnon François [Busnel], citant quelques auteurs connus ou encore parlant de son dernier roman "Rien ne s'oppose à la nuit", l'on a du mal à bien discerner la frontière entre la vérité et la fiction. La tension va crescendo et l'ambiance devient oppressante. Dans ce thriller psychologique, l'auteur offre de belles réflexions sur les rapports entre l'auteur et le lecteur, sur le travail d'écriture, sur ce que l'auteur donne de lui-même, les attentes des lecteurs mais aussi sur la folie et le doute. L'intrigue est impeccablement menée et l'écriture constructive. Les trois citations de Stephen King donnent le ton quant aux trois grandes parties de ce roman.

D'après une histoire vraie... FIN*
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Que peut-on écrire après un livre aussi personnel et intimiste que « Rien ne s'oppose à la nuit », précédent roman de Delphine de Vigan largement plébiscité par la presse et par les lecteurs ? Pour l'auteur qui n'y était pas préparé, le succès a un effet dévastateur. Atteinte du « syndrome de la page blanche », même tenir un crayon ou envoyer un mail représentent alors une épreuve. Jusqu'au jour où elle fait la connaissance de L., une femme charismatique à la beauté envoûtante dont le métier de « ghost writer » consiste à écrire pour les autres, célébrités et artistes en tous genres…


Très vite, une complicité et une confiance s'installent entre les deux femmes. L. s'avère être un soutien indispensable à Delphine de Vigan pour affronter cette épreuve. L'amitié qui les lie va jusqu'à les voir partager leur quotidien. L'emprise de L. sur l'écrivain se fait de plus en plus forte et pernicieuse. Et si derrière cette apparente prévenance se cachaient des intentions beaucoup moins louables ?


Déjà séduite lors de ma lecture de « Rien ne s'oppose à la nuit », j'ai cette fois encore été conquise en découvrant le nouveau roman de Delphine de Vigan. L'auteur démontre une nouvelle fois son talent de romancière mêlant avec la plus grande habileté le réel à la fiction et nous entraînant où elle le souhaite, sans rien dévoiler de la toile qui se tisse progressivement autour du lecteur… En dire plus sur l'intrigue gâcherait le plaisir de la découverte mais attendez-vous à être angoissés, surpris et peut-être même dupés par cette histoire de manipulation, aux airs de thriller psychologique, qui offre de nombreux niveaux de lecture…


Construit en trois parties : « Séduction », « Dépression » et « Trahison », le roman nous plonge dans une réflexion passionnante sur le travail d'écriture, l'inspiration, tout en touchant à des sujets plus sensibles, plus intimistes, tels que la folie ou les relations nocives et destructrices. L'écriture quant à elle est toujours aussi agréable et maîtrisée et rend la lecture particulièrement addictive. Pari réussi pour cet auteur qui n'a pas fini de se dévoiler et de nous surprendre ! Un roman brillant à côté duquel il serait vraiment dommage de passer !
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J'ai beaucoup aimé ce livre car Delphine de Vigan m'a pris par surprise.

En lisant toute la première partie, elle/le narrateur m'agaçait beaucoup. J'ai même failli abandonner en cours de route tant j'ai pu être horripilé.

Puis ma lecture bascule et là, elle me bluffe complètement. Et je ne sais plus où j'en suis mais comme c'est agréable de se faire surprendre dans son gentil roulis de lecteur.

Au final, une belle réflexion sur le métier d'écrivain, une invitation à réfléchir à ce qu'est vraiment "une histoire vraie" en littérature.

Enthousiasmé par ce livre!
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Une chauve-souris est rentrée dans ma chambre, m'obligeant à éteindre, dans la panique, ma lampe de chevet, pour la laisser repartir par la fenêtre, grande ouverte sur le ciel étoilé, dans des battements d'aile fébriles et des petits cris affolés...Cas de force majeure :j’ai toujours été paniquée par ces bestioles, et n’ai pas pu terminer « D’après une histoire vraie »…Je l'ai donc achevé ce matin, au soleil, dans un climat plus diurne et apaisé..

N’empêche que la bestiole n’a pas manqué d’à propos: c'est bien de vampirisation qu'il s'agit dans ce roman.

Voici le sujet en deux mots : Delphine de Vigan en personne, un peu dépassée par le succès de son dernier roman et guettée par la panne d’inspiration qui suit souvent un best seller, est contactée par une jeune femme qui semble tout connaître d’elle, et, plus troublant encore, la deviner à demi mot. Cette dernière se rend vite indispensable, mais réserve sa présence à la seule Delphine, évitant soigneusement tout contact avec ses proches. Plus elle couve et phagocyte l’écrivain, moins celle-ci arrive à écrire, développant bientôt une véritable phobie face à l’écriture. Alors, L. (c’est le nom de la femme chauve-souris) devient de plus en plus inquiétante, de plus en plus exigeante : Delphine doit écrire ! Mais pas n’importe quelle fiction : elle s’est engagée dans le VRAI avec son dernier livre, c’est sa réalité VRAIE qu’elle doit continuer de livrer en pâture aux lecteurs, autres vampires…

"D’après une histoire vraie" a tout du thriller – on est vraiment scotché à ce livre qui dégage une tension et un malaise palpables…plus subtils, mais tout aussi terrifiants que dans Misery de Stephen King, malicieusement cité en exergue d’une partie du livre !

Mais il a tout du piège littéraire aussi : comme dans un tableau d’Escher, on se demande si l’escalier monte à la tour, ou s’il descend, si l’eau cascade ou si, bizarrement, elle remonte, si l’on voit des chevaux noirs sur fond blanc ou au contraire des oiseaux blancs sur fond noir…

S’agit-il d'une auteure à succès fragile , un peu paumée, aux prises avec une admiratrice manipulatrice et machiavélique ? Ou d’une auteure diaboliquement habile, vampirisant ses admirateurs pour nourrir son univers romanesque?

Est-ce un récit inspiré de faits réels incroyablement romanesques, quoique fortement ancré dans l’actualité littéraire et éditoriale …ou une fiction incroyablement plausible grâce à des effets de réel aussi habiles que trompeurs ?

Le roman-récit donne le vertige….et la mise en abyme va très loin, puisque ce qui s’avère mensonger (bel oxymore) est le fruit d’une « contaminatio » habile de la fiction littéraire…

« Cette histoire est vraie puisque je l’ai inventée » disait ironiquement Boris Vian.

Delphine de Vigan, bien loin de la panne d’inspiration qui sert de prétexte à ce récit, jongle brillamment avec le vrai et le fictif, avec la victime et le bourreau, avec les genres littéraires- autobiographie ? thriller ? essai pervers sur l’écriture romanesque ? - varie les perspectives, les angles d’attaque, bref, nous donne le tournis…

On en redemande…

Une petite chauve-souris, avec le recul, est finalement bien inoffensive au regard de cette vampirisation radicale…

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Pour faire le portrait d'un roman à succès

Peindre d'abord Delphine
vulnérable auteur en panne d'inspiration
Peindre ensuite L.
fan diaboliquement rouée
Agencer ensuite
quelque chose d'habile
quelque chose d'efficace
et surtout quelque chose de vrai
pour le lecteur
Ménager un suspense
Installer une emprise diabolique
un vertige
Placer ensuite le roman
dans une librairie
dans une bibliothèque
ou dans un grand magasin
Se cacher derrière l'héroïne
sans rien dire
sans commenter…
Parfois le lecteur arrive vite
mais il peut aussi mettre de longs mois
Ne pas se décourager
attendre…
la vitesse ou la lenteur de la lecture
n'ayant aucun rapport
avec le succès du roman
Quand le lecteur est accro
s'il est accro
attendre qu'il ne lâche plus le roman
et quand il croit comprendre, démêler le vrai du faux
accentuer doucement la tension
puis
tromper les apparences et les faux-semblants
en ayant soin de maintenir séduction, dépression et trahison
Entraîner ainsi le lecteur dans les coulisses de la création littéraire
en choisissant le plus efficace de ses ressorts
pour lui
l'ambiguïté
Ecrire donc, se donner à lire, garder les vrais prénoms,
les bribes de sa propre vie,
ses états d'âme, son inspiration
et puis attendre que le lecteur applaudisse
Si le lecteur n'applaudit pas
c'est mauvais signe
signe que le roman est mauvais
mais s'il applaudit c'est bon signe
signe que vous pouvez obtenir un prix
Alors vous pouvez laisser venir à vous
l'inspiration
et envisagez de continuer à…
Ecrire.
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Tiens ça me rappelle "le Zahir" de Paulo Coelho que j'ai lu il n'y a pas très longtemps, impossible de distinguer la réalité de la fiction.
De plus le sujet du livre est le même : je parle de moi il n'y a que ça qui m'intéresse. Rendez-vous compte tous les malheurs que je subis. Hein c'est dur la célébrité ! L'on écrit roman sur la page de couverture et on brode sur une base d'histoire qui ressemble étrangement à la vôtre.
Près de 500 pages pour évoquer la panne de l'écrivain, franchement ça fait maigrelet comme sujet.
Mais le pire de tout ça c'est que j'ai bien aimé, comment dire, l'écriture de Delphine de Vigan est tellement fluide que j'ai absorbé mots et phrases à la vitesse de la grenouille sautant sur le papillon (pardonnerez cette métaphore, j'écris sur le bord du bassin).
Et alors que vous vous méprenez sur le sujet du livre, insidieusement une intrigue se noue, une qui vous fait gamberger : mais j'en suis ou ? Ou c'est qu'est y la réalité ? Une intrigue que vous n'avez même pas vu venir. Comme ça en douceur. Vous en êtes à ruminer sur les célébrités qui se tripotent l'intellect, et vous vous retrouvez complètement balader par l'auteure, qui elle doit bien se marrer à écrire de telles histoires bien tordues. Me suis retrouvé, gorge serrée, bouche ouverte, langue sortie : arghhh !
Le livre ? Ah oui ! Bah impossible à raconter sans dévoiler la fin de l'histoire. Tout ce que je peux dire : lisez-le jusqu'au bout, jusqu'à la fin*
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"Que peut-on écrire après ça ?". Cette question a été (trop) souvent posée à Delphine de Vigan par les lecteurs et les journalistes, après la parution de son ouvrage très intime "Rien ne s'oppose à la nuit".

Dans ce roman aux allures de thriller psychologique, l'auteur/narratrice, en proie aux tourments de la page blanche, s'interroge et décide de repasser à la fiction. Cette volonté s'affirme tandis qu'elle reçoit des lettres anonymes de plus en plus violentes, l'accablant des dégâts qu'elle a provoqués en racontant sa vie et celle de ses proches dans son précédent récit.

Comme le titre l'annonce, le "vrai" est au coeur de cet ouvrage. Quid des frontières entre autobiographie et "fiction pure" ? Quid des limites entre le réel et le paraître chez les personnages publics, et même chez n'importe quel individu, célèbre ou pas ? Qu'est-ce qui est vrai, qu'est-ce qui est faux dans ce que l'on projette sur autrui, ce que l'on veut voir de lui, et dans l'image que chacun a de soi-même, en décalage avec ce que les autres perçoivent ?

Récit captivant d'une descente aux enfers, histoire d'une femme qui entre en léthargie et en souffre, tandis que ses enfants et son compagnon ont pris leurs distances (études et travail obligent). Une femme qui a pour unique compagnie cette mystérieuse L., amie aussi précieuse qu'envahissante, aussi bonne fée que malfaisante.
J'ai dévoré ce roman en une journée comme un (bon) thriller. Suspense à la clef parce que l'auteur nous fait comprendre d'emblée que ça va mal tourner.
J'ai quand même pris le temps de cogiter sur toutes les questions que soulève ce récit riche : qu'est-ce que l'amitié ? que cherche-t-on chez ses amis ? un miroir ? quand commence-t-on à se (laisser) vampiriser ? quid de la création artistique et littéraire en particulier, des rapports entre un auteur et ses lecteurs, de ce qu'ils attendent de lui au fil de la découverte de son oeuvre, de la marge de liberté de l'écrivain, de son honnêteté...

Un roman "périlleux et formidable" dit l'un des protagonistes. J'approuve et j'ajoute : habile et vertigineux, même si l'exercice n'est pas nouveau.

4,5/5 "seulement" en raison de quelques agacements à la lecture, un chouïa trop de narcissisme mâtiné de fausse modestie dans le personnage de Delphine, peut-être - mais l'effet "identification" du lecteur n'en fonctionne que mieux, cela dit, et c'est une des forces de l'écriture de cette auteur.
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