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Critique de latina


Je suis si triste, tellement triste de voir ces élèves, ces jeunes femmes toutes maigres, grelottantes dans leur habit osseux, l'air désenchanté, comme si elles s'abstrayaient du monde, déjà.
C'est pour cela que les romans sur l'anorexie m'interpellent, je voudrais savoir, je voudrais comprendre, je voudrais aider. Mais est-ce possible ?

Delphine de Vigan nous livre ici son histoire vraie. Elle nous parle d'elle à la 3e personne, Laure aux parents boiteux, à la mère « folle » comme elle dit, au père perpétuellement en colère. Cette Laure qui a tant besoin d'amour, qui se raccroche au médecin qui l'a sauvée, qui se lie avec les autres patients du service de gastro-entérologie où elle a échoué un « beau » jour, au seuil de la mort.
« Elle a l'air d'un trombone démantibulé, d'un cintre de pressing, d'une antenne télé après une tempête. Elle n'est qu'une épingle noyée dans ses vêtements, un ectoplasme, la tête pleine de honte et d'angoisse ».

Petit à petit, les kilos reviennent, elle est gavée avec une sonde entérale. Ce petit bout de plastique qui lui sort du nez devient son petit papillon, et quand après quelques mois, on lui retire, ça lui manque un peu, oui. Mais elle a peur, elle continue d'avoir peur. Car la vie n'est que lutte et elle avait trouvé le moyen de se construire une carapace de glace, qui malheureusement l'avait conduite à la frontière de la mort.

Je me suis sentie, par la magie des mots de cette auteure, pleine d'empathie pour ces jeunes filles. Je peux dire après cette lecture que je les comprends un peu mieux, mais que puis-je faire d'autre, à part écrire ce modeste billet qui espère sensibiliser à ce problème lancinant ?
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