Les heures souterraines

Autant le dire tout de suite : j'ai trouvé ce livre assez noir, pessimiste même. L'essentiel des chapitres se passe dans une entreprise et nous sommes amenés à voir une violence insidieuse, un harcèlement : cela passe par de petites choses qui pourraient sembler insignifiantes mais qui sont en fait terrible pour la femme qui les subit. C'est finalement le même thème que "Stupeurs et tremblements" d'Amélie Notthomb (le souvenir que j'en ai en tout cas). Delphine de Vigan joue avec le lecteur en le laissant espérer une rencontre qui serait bénéfique avec l'autre personnage principal du livre, un homme médecin, qui ne va pas bien lui non plus. C'est ce qui pousse à continuer le livre : y aura-t-il une issue heureuse ? La personne qui harcèle ira-t-elle encore plus loin ? J'ai été pris jusqu'au bout d'autant plus facilement que c'est bien écrit. J'ai aimé ce livre mais ai été tendu pendant toute sa lecture ce qui a gâché le plaisir immédiat (j'ai tendance a aimé les happy-end !). C'est le premier roman de Delphine de Vigan que je lis et cela me donne l'envie d'en lire d'autres.
Lu en février 2010.

L'histoire:
L'histoire se déroule à Paris, ville qui apparait comme une sorte de personnage très angoissant.

Il y a d'un côté Mathilde, une jeune veuve qui élève seule ses 3 enfants.
Quand son mari est décédé, dix ans plus tôt, Jacques l'a recrutée comme son adjointe à la tête du Service marketing d'une grande entreprise.
Depuis, elle avait repris pied, réappris à vivre, différemment, mais à vivre tout de même.
Un jour le système se grippe, Jacques est blessé par un comportement de Mathilde et n'aura de cesse de lui faire payer.
Débute alors pour elle, une longue descente aux enfers.

De l'autre côté, il y a Thibault, médecin urgentiste d'une quarantaine d'années qui passe ses journées dans sa voiture, coincé dans les embouteillages, pour aller d'un patient à un autre.
Thibault vient de passer un cap, il a enfin réussit à quitter cette femme qu'il aimait tellement mais qui ne lui donnait rien d'autre que du sexe.

On va suivre ses deux vies en parallèle et attendre que peut-être elles se rencontrent ....

Mon avis:
Un grand coup de chapeau pour le personnage de Mathilde et toute la description de l'usure morale infligée par son chef de service(...)
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Le début de ce livre est poussif et pesant. Pesant, il le restera tout du long. La description du quotidien dans le souterrain du métro et RER est pénible à lire. C'est là bien sûr la volonté de l'autrice mais cela m'a rappelé une réalité que je connais bien et que je ne souhaite pas retrouver dans mes échappées littéraires.

Le livre est évidemment plus que ça. Il nous raconte la vie de Mathilde et celle de Thibault. Là aussi la lecture s'avère rude. La vie misérable de Mathilde a un côté pathétique, on a cette sensation d'une accumulation de malchance qui lui tombe dessus. On a au final bien moins d'informations sur Thibault, même s'il est évident que la vie lui pèse.

C'est bien écrit, mais le sujet de l'intrigue rend le tout très lourd, presque désagréable. Il m'a été difficile d'avancer. Je me rends compte que cela est voulu et qu'il s'agit de l'effet que ça eu sur moi et que d'autres auront une expérience moins douloureuse. Je ne peux me résoudre à mettre une mauvaise note, car j'ai ce sentiment que le livre réussit exactement ce qu'il veut faire.

"Les heures souterraines" voit son héroïne principale descendre aux enfers. Il s'agit ici d'harcèlement moral.

Mathide a un emploi intéressant qui lui fait un peu oublier la perte de son mari. Elle a des responsabilités, rencontre du monde, a de l'importance au sein de l'équipe. Son avis compte pour son patron qui semble l'apprécier à sa juste valeur.

Puis un jour, revirement de situation. Lors d'une réunion, Mathilde n'a pas défendu l'attitude de son patron. Par un simple mot, elle se l'est mise à dos.

Petit à petit, il entreprendra son oeuvre de destruction, il lui retirera ses responsabilités, la discréditera auprès de ses collègues, l'ignorera complètement. Il veut l'anéantir et Mathilde se défend très mal.

Thibault est médecin, il vient de quitter la femme qu'il aime mais qui, elle, ne l'aime pas. Il n'en peut plus. Il doit l'oublier mais elle s'impose à lui.

Mathilde et Thibault ne se connaissent pas, ils ne se rencontrent que furtivement. Pourtant, ils vivent des moments similaires...

Un roman qui m'a interpellé, pas gai, pas gai du tout mais qui a su maintenir mon intérêt pour l'histoire même si je le le trouve un peu plat. Il ne se passe pas grand-chose pour ces deux héros que la vie détruit peu à peu.
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Que de perte de temps à lire la banalité d'une vie parisienne; l'écriture est fluide et agréable mais la noirceur de vie chez 2 personnages qui n'arrivent pas à se gérer est totalement insipide. C'est sûr que ce genre de livre ne va pas aider ou faire rêver les nombreuses personnes qui vivent la même chose dans les grandes villes !

Un roman fort sur la souffrance psychologique face à la société. Deux personnes en souffrance, l'une dans sa vie professionnelle, l'autre dans sa vie amoureuse.
Une solitude face au harcèlement moral dans le monde du travail, fléau de notre société actuelle…
Une solitude face à un amour à sens unique et à la vision de la société qui se dégrade.
Une lente descente en enfer, dépression, repli sur soi.
Un roman percutant comme toujours avec Delphine de Vigan que j'aime de plus en plus découvrir.
Un beau coup de ❤ pour cette plume tout en sensibilité, émotion et humanité.

Extraits :
“ A trente ans, elle a survécu à la mort de son mari. Aujourd'hui elle en a quarante et un connard en costume trois pièces est en train de la détruire à petit feu.”

“ Il avait oublié à quel point il était vulnérable. Est-ce que c'était ça, être amoureux, ce sentiment de fragilité ? Cette peur de tout perdre, à chaque instant, pour un faux pas, une mauvaise réplique, un mot malencontreux ? Est-ce que c'était ça cette incertitude de soi, à quarante ans comme à vingt ?”

Les heures souterraines nous plongent dans un univers sombre avec deux histoires toutes aussi troublantes l'une comme l'autre. Nos deux protagonistes font face cruellement à un problème de taille nommé l'indifférence. Mathilde et Thibault sont pris dans un engrenage qui les attire inexorablement vers un néant sans fin. Ils sont tous les deux représentatifs d'un monde dans lequel la violence est une seconde peau. Lui est médecin urgentiste. Il passe des heures à côtoyer la maladie, voire la mort. Elle est veuve, a trois enfants jeunes à élever. Elle est cadre dans une entreprise en plein essor. Ils font partie d'un groupe social, qui vient de les rejeter. Un grain de sable est venu tout fracasser d'un seul coup d'un seul. Thibault attendait un petit plus de Lila. Mathilde vivait heureuse du temps où elle abondait dans le sens de son boss, Jacques, qui ne rêve que d'une chose, à présent, se venger habilement et indéniablement. Ce rejet les a plongés dans cette solitude fétide et absolue contre laquelle ils ne peuvent plus rien. Alors Thibault se noie dans le travail pour oublier ce qui l'étreint le plus jusqu'à l'étouffement. Mathilde n'a plus rien à faire et sombre peu à peu vers un trou noir avide de la happer. Ils marchent côte à côte, près de leurs ombres peu à peu dépecées de leur substance même. Ils sont épuisés par cette vie qui les efface indubitablement.
L'auteure habilement laisse le lecteur choisir sa fin. On pourrait très bien imaginer qu'ils se recroisent et qu'ils puissent repérer ce quelque chose qui les sauverait, se trouver pour dissiper cette ambiance délétère. Mais ici, l'auteure en a voulu vraisemblablement autrement. Oui revenons à ce titre emblématique Les heures souterraines, signe annonciateur d'heures douloureuses, vers les affres de l'Enfer, une chute inexorable et lente vers Le Styx, que plus personne n'oserait traverser. Et puis, après cette brève rencontre, Thibault voit par terre une carte au nom étrange, celle qui devait porter chance à Mathilde. Il la ramasse et la jette dans la première poubelle.
Cette-fois, il n'y aura plus aucun doute. Cette vie qui n'a qu'un seul but, « Anéantir » pourrait facilement arriver à ses fins, Mathilde se rapprochant un peu trop des rails du métro, et lui s'asphyxiant dans une dépression nerveuse, dont on ne peut se relever.
Un très beau texte écrit d'une belle plume.
Rose-Marie Thénin Septembre 2023

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Mathilde et sa descente aux enfers au travail à cause de son supérieur hiérarchique.
Thibault amoureux d'une femme qui ne semble pas l'aimer.
Portraits de 2 personnes en détresse.
Delphine de Vigan décrit si bien la vie de ses personnages.
Ce livre m'a beaucoup touché.

Une description juste, détaillée, précise, et terrifiante de la manière dont la ville, l'entreprise, peuvent engloutir de manière vicieuse les êtres, qui ne se voient plus, enfoncés et perdus dans leur solitude et qui subissent silencieusement les affres de leur vie, tels des poissons dans un aquarium, se frôlant, sans jamais se toucher, sans jamais s'arrêter, presqu'imperméables aux autres, jusqu'à ce qu'on les retrouve un matin le ventre a l'air…
Bouleversant.

Dans ce roman, nous rencontrons tout d'abord Mathilde, une jeune femme veuve et mère de 3 enfants. Elle travaille dans une grande entreprise tournée vers l'international.

Tout se déroulait pour le mieux jusqu'à une fameuse réunion où son patron décide, sans que personne ne sache pourquoi, de lui mener la vie dure. La vie professionnelle de Mathilde va devenir un réel enfer...

De l'autre côté, nous rencontrons Thibault, un jeune médecin. Pour lui aussi, rien ne va plus. Il enchaîne les heures de travail et les visites médicales à domicile à travers les rues parisiennes...

Et si un jour, Mathilde et Thibault étaient amenés à se rencontrer, se croiser au détour d'une rue....


Mon avis

Ce roman est pour moi une déception.

Je l'ai lu en entier, je voulais en connaître la finalité.

Malheureusement, je n'ai pas compris où voulait nous emmener l'autrice.

Par contre, j'ai trouvé intéressant le sujet du harcèlement au travail. C'est un fait qui existe de plus en plus. On voit bien que dans cette histoire, que le patron de Mathilde a un seul but, celui de lui faire lâcher son poste et de lui faire péter les plombs.