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EAN : 978B01DLED88C
Audiolib (16/03/2016)
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3.9/5   6297 notes
Résumé :
DELPHINE DE VIGAN
NO ET MOI


Elle avait l’air si jeune. En même temps il m’avait semble qu’elle connaissait vraiment la vie, ou plutôt qu’elle connaissait de la vie quelque chose qui faisait peur.

Adolescente surdouée, Lou Bertignac rêve d’amour, observe les gens, collectionne les mots, multiple les expériences domestiques et les théories fantaisistes.

Jusqu’au jour ou elle rencontre No, une jeune fille a p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (752) Voir plus Ajouter une critique
3,9

sur 6297 notes
Déjà plus de 150 critiques sur ce roman, il va donc être difficile pour moi d'être originale.
J'aime beaucoup Delphine de Vigan et son écriture, sa manière de décrire la misère et la souffrance de monsieur et madame tout le monde. J'ai retrouvé ça dans No et moi malgré le fait que j'ai lu ce roman en anglais (et qu'il avait subi une traduction).
S'agit-il ici d'un livre pour ado pas sur car Lou est d'une maturité incroyable et tous les adultes peuvent a mon sens apprécier ce livre. L'histoire nous montre le quotidien d'une SDF, ses souffrance et ses difficultés. J'ai été touché par ce thème car malheureusement les sans domicile font partis de notre quotidien, on les voit chaque jour dans les rues et le plus souvent on les ignore ou on tourne le regard en préférant très vite les oublier!
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Autant le dire d'emblée : ce livre m'a bouleversé. Vous suivrez Lou, gamine insignifiante à la tête trop pleine, surdouée introvertie aux fesses et à la poitrine incapables de remplir jean et soutien-gorge, jeune prodige au crâne farci de projets farfelus et de statistiques abracadabrantes. Lou, trop petite, trop douée, et toujours en décalage par rapport aux autres, toujours en dehors de la conversation, toujours à côté… Pas étonnant qu'elle finisse par rencontrer une autre esseulée, elle aussi en dehors du cadre, elle aussi en dehors de tout. Elle se nomme No. Une vraie amputée de l'amour qui a quitté sa famille, ou ce qui en tenait lieu, pour vivre dans la rue. C'est un sans-abri à la peau grise et au regard méfiant, à l'image de ceux qui hantent nos rues et vivent à nos côtés « dans la ville invisible au coeur même de la ville ». Ces deux inaptes à la vie sociale ont bien plus de points communs que de choses qui les séparent. Elles s'entichent l'une l'autre, elles s'entraident, se nourrissent de leurs propres expériences, de leurs handicaps, de leurs tendresses. Et l'on rit de bon coeur de leurs facéties de gamines, de leurs rêves démesurés, de leurs confidences entre filles, du regard acerbe qu'elles jettent sur le monde des adultes. Lou décide alors de sortir No des territoires invisibles où elle est en train de mourir à petit feu. Elle affiche une détermination sans faille, emploie des trésors d'ingéniosité pour parvenir à ses fins. Et à certains moments, on croit que No va s'en sortir, on veut croire que la réalité va se faire tordre le cou par une valeureuse mouflette. Et on a le coeur plombé quand les évènements filent entre les doigts de Lou, malgré tout son courage, toute son opiniâtreté. C'est quelque-chose de grand ce qu'elle essaie de faire, de vraiment très grand. Seulement voilà ! La réalité a toujours le dernier mot, et No aura traversé la vie de Lou avec l'élégance et la brièveté d'une étoile filante une nuit d'été… Sur les dernières pages, on se retrouve un peu déçu, un peu amer… On aurait tant voulu y croire… On a quand même un petit sourire en coin, parce qu'avec tout ce qui lui est arrivée, elle est devenue plus forte notre Lou, et tellement plus grande…
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C'est l'histoire de Lou Bertignac, âgée de 14 ans. Intellectuellement précoce, elle est en classe de seconde avec des adolescents plus âgés qu'elle et notamment Lucas qui s'est mis en échec scolaire car personne ne s'intéresse à lui. Lou est différente des autres de la classe, elle ne pense pas de la même façon, se livre à des expériences bizarroïdes dans sa chambre, essaie de tout maîtriser par le mental. Elle est loin des préoccupations des filles de sa classe.
Un jour, un professeur demande de faire un exposé et Lou brillante à l'écrit peine à s'exprimer oralement et devant les sourires plutôt moqueurs des autres, elle se lance encouragé du regard par Lucas dont elle est sous le charme, elle fera son exposé sur les SDF car elle en croise une le matin en venant en cours.
Le professeur est surpris par ce choix difficile et promet de l'aider.
Paralysée par le trac elle va à la rencontre de No (Nolween en fait) et lui dit qu'elle veut l'interviewer pour son exposé et pour cela mieux la connaître autour d'un café, c'est tout ce qu'elle peut lui offrir avec son argent de poche.
Peu à peu elle entre dans la vie de No, qui dort dans la rue la nuit, fait la manche dans l'indifférence générale, elle est sale, mal habillée mange quand elle peut… entre elles, un lien fort se noue, No arrive à faire confiance à Lou car elle est différente et accepte de la suivre un jour chez ses parents.
Après être passées chez Lucas, pour se laver et se montrer sous un jour plus propre dans la famille de Lou qui en fait ne raconte qu'une partie de la tragédie de No, sinon ils auraient dit non, elle va entamer une autre vie. Au début elle dort des jours entiers car elle dormait d'un oeil jusqu'ici, participe aux travaux de la maison..
La mère de Lou est dépressive depuis qu'elle a perdu son deuxième enfant (mort subite du nourrisson) et depuis elle est en mode survie, les rôles sont inversés, c'est Lou qui la protège, qui joue la maman alors que le père fait ce qu'il peut comme il dit. La mère de Lou se réveille au contact de la détresse de No, enfin elle s'intéresse à quelqu'un (et ce n'est pas Lou) donc sort de la torpeur où la plongent ses médicaments. No finit par trouver un travail, très dur et peu à peu commence à boire. Et d'autres problèmes vont commencer….

Ce que j'en pense :
Delphine de Vigan nous raconte l'histoire de 3 solitudes : celle de Lou enfermée dans son « surdouement » qui intellectualise tout, raisonne sans cesse mais est incapable de nouer ses lacets et qui pense pouvoir sauver No parce que rien ne doit être impossible. Elle est seule dans sa famille, face à la dépression, aux silences, au manque d'intérêt de sa mère qu'elle défend pourtant quand la famille ne supporte pas qu'elle ne fasse pas d'effort. Elle est enfermée dans un monde sans émotion, les adultes et les autres lycéens ne comprennent pas son mode de pensée.
Puis la solitude de No, que sa mère a abandonnée quand elle était enfant car issue d'un viol collectif et qui a eu une vie à peu près normale tant que sa grand-mère a été là. Sa mère qu'elle cherche à retrouver mais qui la repousse toujours comme si elle voulait l'effacer de sa vie. Elle doit essayer de survivre quand les autres vivent, avec la cigarette dans une main la bière dans l'autre, dans le dénuement le plus absolu et l'indifférence générale.
Il y a aussi une troisième solitude, celle de Lucas, jeune homme rebelle de 17 ans qui passe son temps à se faire renvoyer d'un lycée à un autre, qui se fait expulser des cours car il est dans la provocation. Il vit tout seul dans l'appartement d'un de ses parents. Son père est parti à l'étranger et vit sa vie, sa mère habite avec un autre homme et passe de temps en temps remplir le frigo et laisser de l'argent pour se donner bonne conscience.
Delphine de VIGAN nous décrit superbement bien ces trois êtres paumés, réunis par leur vie solitaire et qui trouvent, en aidant No qui est encore plus abîmée qu'eux par la vie, un sens à la leur par l'empathie. Ils sont révoltés par l'indifférence générale vis-à-vis des SDF et refusent de restés passifs devant cette misère.
Un beau livre bien écrit, qui m'a encore plus touchée que « rien ne s'oppose à la nuit » où je trouvais que les émotions étaient bridées.
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Je poursuis mon tour littéraire auprès de Delphine de Vigan avec No et moi.
Roman que je ne vais pas résumer après plus de cinq cent critiques...

Une histoire d'amitié, et de regards surtout, entre deux ado dont les poches ne semblent pleines que de rêves. Comment pourrait-il en être autrement à quatorze ou dix-huit ans, quand toute la vie est devant soi. Pourtant certains rêves peuvent s'échouer quand on ramasse la misère la bouche ouverte, les mains sales d'avoir fouillé le sol crasseux plutôt que des draps roses.

Puisque le monde est fait d'ombre et de lumière, regardons de plus près dans No et moi les ratures de la vie manque de bol, le manque d'amour, le manque de tout. La rue comme domicile, la méfiance au ventre, l'espoir aux oubliettes. Réalité amère à travers No d'une société qui dépense des millions pour des ponts et des gratte ciel mais laisse moisir dehors des milliers de sans abris happés par le malheur.

Et ça fait mal.

Regardons de plus près ce qui se passe là où il y plus de chance, des draps roses et un air de famille heureuse. Pour Lou, c'est un cerveau en ébullition, elle pense sans arrêt, et puis elle voit, ce que beaucoup ne veulent plus voir.

Et ça fait mal.

Si l'amitié avait le don de tout réparer avec une bonne accolade, la misère humaine pourrait tourner sur elle-même, la vie c'est pas un conte de fée, la vie c'est pas si simple, il y a comme des blessures qui ne veulent pas se refermer, comme des routes qui ne mènent jamais nulle part, comme une nausée perfide qui ne vous quitte jamais. Puis, il y a une femme du nom de Delphine qui a compris toutes ces choses difficiles à nommer, avec sensibilité et beaucoup de clairvoyance, et au loin, deux gamines avec le même bonnet, pas nées à la même époque, deux gamines pleines de doutes accrochées aux étoiles à moitié soûles d'avoir trop pleuré.
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No (diminutif de Nolween) est une fille des rues, une fille à qui la vie n'a rien donné et qui a dû apprendre à se débrouiller toute seule. Elle n'a pas d'emploi, a arrêté ses études très tôt, n'a jamais reçu la moindre attention de la part de sa mère et ne croit plus en rien...elle vit au jour le jour, squatte chez les uns et les autres, est trimbalé de foyer d'accueil en foyer d'accueil jusqu'au jour où elle rencontre Lou Bertignac. Lou est une jeune fille extrêmement intelligente. Elle a 13 ans et est déjà en seconde, elle a un foyer et des parents, même si sa mère est tombée dans une grande dépression suite au décès prématuré de sa toute jeune soeur. Lou est néanmoins une jeune fille ambitieuse, curieuse de tout et secrètement amoureuse de Lucas, le beau gosse rebelle de la classe, de quatre ans son aîné. Lou et No n'ont donc a priori rien en commun, aucun centre d'intérêt qu'elles pourraient partager ni le même âge et pourtant elles ont un point commun qui n'est pas négligeable, celui de la solitude et de l'exclusion. L'une parce qu'elle est une sans-abri et l'autre parce qu'elle est trop précoce et qu'elle n'a donc, par conséquent, pas d'amis. Ces deux jeunes filles sont toutes les deux en marge de la société et entre elles va se créer un lien très fort que rien, si ce n'est la dure réalité de la vie, pourra rompre.

Une très belle histoire d'amitié, d'amour aussi, probablement un peut trop utopiste mais qu'est ce que cela fait du bien de rêver de temps en temps...L'écriture est très simple et le roman se laisse dévorer en un rien de temps. Ouvrage probablement destiné aux adolescent(e)s pour les sensibiliser aux dures conditions de vie lorsqu'on vit dans la rue mais qui se laisse facilement lire, que l'on soit petit ou grand. J'ai acheté ce dernier suite aux conseils d'une amie, que je remercie d'ailleurs, car il s'agit pour moi d'une très belle découverte !
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critiques presse (1)
Lecturejeune
01 décembre 2007
Lecture jeune, n°124 - Lou, 13 ans, est une enfant précoce qui entre en classe de seconde. Elle va faire alors deux rencontres décisives ; un jeune homme peu préoccupé par ses études, beau garçon et coqueluche des filles de sa classe, et No, une jeune adulte qui vit dans la rue. Un lien très fort unit les trois personnages, tous tournés vers la solitude. Lou se sent isolée au sein de sa famille « disloquée » et rejetée par sa mère qui ne parvient pas à faire le deuil de l’enfant qu’elle a perdu. Lucas est lui aussi l’enfant d’une famille déchirée et se sent délaissé. Enfin, No n’a jamais connu ses parents et se retrouve en marge de la société. Avec beaucoup de réalisme, l’auteur nous livre une histoire juste et sensible, accessible pour un jeune public. Un roman émouvant, bien écrit et facile à lire, qui peut être un « livre passerelle » entre la littérature de jeunesse et le roman « pour adultes ». Cécile Robin-Lapeyre
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
Citations et extraits (728) Voir plus Ajouter une citation
On est capable d'envoyer des avions supersoniques et des fusées dans l'espace, d'identifier un criminel à partir d'un cheveu ou d'une minuscule particule de peau , de créer une tomate qui reste trois semaines au réfrigérateur sans prendre une ride , de faire tenir dans une puce microscopique des milliards d'informations . On est capable de laisser mourir des gens dans la rue.
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Dans la vie il ya un truc qui est gênant, un truc contre lequel on ne peut rien: il est impossible d'arrêter de penser. Quand j'étais petite je m'entraînais tous les soirs, allongée dans mon lit, j'essayais de faire le vide absolu, je chassais les idées les unes après les autres, avant même qu'elles deviennent des mots, je les exterminais à la racine, les annulais à la source, mais toujours je me heurtais au même problème: penser à arrêter de penser, c'est encore penser. Et contre ça on ne peut rien.
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Je ris aussi je crois, je suis heureuse, là, tout de suite, dans l'engourdissement du sommeil, et si c'était ça le bonheur, pas même un rêve, pas même une promesse, juste l'instant.

Moi, je m'en fous pas mal qu'il y ait plusieurs mondes dans le même monde et qu'il faille rester dans le sien. Je ne veux pas que mon monde soit un sous ensemble A qui ne possède aucune intersection avec d'autres (B,C ou D), que mon monde soir une patate étanche traçée sur une ardoise, un ensemble vide.

Dans les livres il y a des chapitres pour bien séparer les moments, pour montrer que le temps passe ou que la situation évolue, et même parfois des parties avec des titres chargés de promesses, La rencontre, L'espoir, La chute, comme des tableaux. Mais dans la vie il n'y a rien, pas de titre, pas de pancarte, pas de panneau, rien qui indique attention danger, éboulements fréquents ou désillusion imminente. Dans la vie on est tout seul avec son costume, et tant pis s'il est tout déchiré.
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- Je voulais te demander un truc. Est-ce que tu sais dans quel sens on tourne la langue quand on embrasse un garçon ?
D'abord elle ouvre ses yeux, très très grand. Et puis elle rit. Je ne l'ai jamais vue rire comme ça. Alors je ris aussi. Si j'avais plus d'argent, j'appellerais le garçon et je crierais "Champagne", je claquerais dans mes mains, je ferais venir des petits-fours comme au mariage de ma grande cousine, des quantités, on mettrait la musique à fond dans le café, on danserait sur les tables, on inviterait tous les gens à notre fête, No irait se changer dans les toilettes, elle enfilerait une belle robe et des jolies chaussures, on fermerait les portes pour être tranquille et pour faire le noir, on monterait le son comme dans la chanson.
- T'as de ces questions ! Y a pas de sens pour embrasser, on n'est pas des machines à laver !
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Noël est un mensonge qui réunit les familles autour d'un arbre mort recouvert de lumières, un mensonge tissé de conversations insipides, enfoui sous des kilos de crème au beurre, un mensonge auquel personne ne croit.
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Vidéo de Delphine de Vigan
Elle est l'éditrice attitrée de plusieurs écrivains contemporains qui comptent dans le paysage littéraire français, tels que Hervé le Tellier, Delphine de Vigan ou encore Monica Sabolo. Depuis 2019, elle s'évertue à faire briller le talent des écrivains de la prestigieuse maison d'édition Gallimard, dont elle est secrétaire générale. Elle y a rapidement porté de grands succès, comme par exemple le livre L'anomalie de Hervé le Tellier, prix Goncourt 2020. Rencontre.
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Où se sont rencontrées No et Lou pour la première fois?

Dans un parc.
A la gare.
Dans un café.
Au lycée.

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