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sur 9040 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un hymne à la résilience, voilà comment je qualifierais cette autobiographie sincère et bouleversante de Delphine de Vigan. Oui, il a bien fallu que Papa Boris (Cyrulnik) se soit penché au-dessus du berceau de Delphine pour que cette dernière soit capable d'écrire tout court puis d'oser écrire son histoire familiale.
Amateurs de glauque, passez votre chemin, Delphine après une enquête minutieuse nous livre le portrait de sa mère, ses démons et son terrible secret.
Le roman se déroule en trois actes, comme une tragédie antique. le dernier acte, le mieux écrit selon moi étant celui qui relate les derniers instants de sa mère. Les deux premières parties souffrent de cette tergiversation tout à l'honneur de l'auteur dont on sent le souci de préserver l'image de sa mère et l'affection de ses parents proches restés vivants.
Il est toujours délicat dans les affaires familiales d'ouvrir la boîte de Pandore sans qu'il n'y ait quelques dégâts collatéraux. Je ne vais pas faire de la psychanalyse de comptoir, esprit de Boris es-tu là?
J'ai une admiration sans borne pour ceux qui se livrent à un tel travail mais je me suis sentie voyeuse en lisant ce livre et cela m'a gênée profondément .
Autant la tragédie vécue par Annie Duperey relatée dans son autobiographie "Le voile noir" m'avait émue aux larmes, autant j'ai eu l'impression de rester sur le pas de la porte avec "Rien ne s'oppose à la nuit avec la désagréable sensation d'avoir regardé par le trou de la serrure.
Je referme cet ouvrage en gardant un certain intérêt pour l'auteur.
Je suis persuadée qu'elle saura me charmer en me racontant d'autres histoires que la sienne. Affaire à suivre...
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Avis mitigé sur ce livre qui évoque quand même des sujets très durs , je n'ai pas ressenti de compassion pour les personnages , bien au contraire , le couple des grands parents surtout , le père puis grand père incestueux , la grand mère d'une indifférence incroyable .
J'ai pourtant lu ce livre assez facilement et peut-être que ce thème bouleversant fait blocage . Moi ce qui m'a marqué , c'est l'écriture froide de l'auteur , je suis pourtant passionnée par tout ce qui touche à la psychiatrie et j'ai trouvé que le portrait de la mère bipolaire était très bien , très réaliste mais en même temps j'avais l'impression de lire la description d'un cas clinique et non pas un récit de vie , c'est de qui m'a dérangé , le contraste avec les confidences très personnelles et si difficiles et la froideur , comme si l'auteur avait contrebalancé la lourdeur des thèmes évoqués par une absence de sentiments . je suis peut-être sévère avec l'auteur mais c'est mon ressenti du moment et tant pis si je suis à contre courant de toutes ces critiques si élogieuses .
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Mettre un disque sur la platine, se servir un verre, la soirée sera longue, tristesse intime à faire hennir les chevaux de plaisir. le roman, pas d'une franche gaieté. Bien calé à l'arrière d'une dauphine, je commence l'ouvrage, avec un minimum d'entrain, je dois l'avouer. Je ne sais pas, j'ai du mal, trop biographique pour moi, pourtant j'aime la noirceur. L'histoire d'un deuil, l'histoire d'une femme. Delphine revient sur sa mère, Lucille, qui a souffert tout au long de sa vie. Et pour comprendre la vie de cette femme, elle doit remonter jusqu'à son grand-père, Georges au comportement aussi autoritaire et intransigeant qu'ambigüe. Lucille, pour moi, c'était avant tout la guitare de B.B. King, je reste dans l'univers de la musique, rien ne s'oppose à la nuit. Osez remuer le passé, osez marcher sur l'eau et éviter les péages, osez écrire tous ces secrets. Lourds de sens, ces silences étouffés n'en demeurent pas moins insupportables. Mais je n'accroche pas à la vie de Georges, elle m'ennuie presque, je sais pourtant qu'elle est indispensable à la suite, du roman, du récit. En fait, j'aimais surtout lire les doutes de l'auteure sur le besoin d'écrire l'histoire de sa mère, un livre qu'elle n'aura jamais lu.

Et Delphine a commencé à me prendre par les sentiments, lorsqu'il était justement question de sa mère, d'elle et de sa soeur. Ces bouts de vies qui m'ont semblé plus réels que la carte postale de la famille, des souvenirs de vacances dans une maison de campagne. Oui, passée la première partie, j'adhère plus, les sentiments deviennent plus forts, plus palpables, ce ne sont plus des discours feutrés d'autres membres de la famille, ce sont des émotions, ce sont des impressions, des ressentis, plus rien n's'oppose à la nuit, rien ne justifie. Aaaaah… quand j'entends les premiers riffs de cette guitare, j'ai toujours quelques frissons qui me parcourent diaboliquement l'échine à en avoir la couenne qui frémit. Osez, Joséphine.
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Bien plus que d'autres, ce livre va toucher ses lecteurs un peu, beaucoup, passionnément ou pas du tout en fonction de leur propre histoire familiale. Pour moi, le bilan est assez mitigé.

Tout le début, l'enfance de Lucile au sein de cette famille nombreuse, en apparence très joyeuse mais pourtant marquée par les deuils et la souffrance, m'a semblé manquer de substance, de vie, de sang, de tripes, d'émotions... On pourrait parler de pudeur, mais, pour moi, c'est plutôt de la froideur. du coup, je suis restée en dehors de l'histoire, comme derrière une vitre. J'ai en outre été assez agacée par les constantes interruptions que fait Delphine de Vigan pour observer son nombril, du type 'l'homme que j'aime s'inquiète que je dorme mal' ou 'je tergiverse sans fin à l'idée de choquer les membres encore vivants de ma famille'. Oui, et alors ? On dirait qu'elle essaie de faire du Carrère, alors qu'elle écrit plutôt comme Pancol (ce qui n'est pas une critique dans ma bouche, j'ai beaucoup aimé les tout premiers Pancol, et je pense profondément qu'on n'a pas besoin d'avoir une écriture opaque pour dire des choses intelligentes et/ou intéressantes). Bref, à ce moment-là, je me demandais sérieusement pourquoi tout le monde trouvait ce livre si formidable.

Puis vint la maladie de Lucile, notamment ''l'événement'' du 31 janvier, et j'ai un peu changé d'avis. Je trouve qu'elle rend très bien la crise, sa peur, son souhait de fuir, celui de Manon de rester, leur impuissance d'enfants face à ''ça''... et leur amour. du coup, j'ai été plus indulgente par rapport à ses nouvelles digressions sur ses difficultés à écrire ou sur "l'homme qu'elle aime" (rien que cette expression, beurk). Mais je suis restée aussi hermétique face à la suite du récit, les week-ends, les révélations, la famille...

La fin, en revanche, a résonné très fort en moi. J'ai eu l'impression de comprendre, enfin, Lucile. Et, encore plus, de sentir les émotions mêlées de Delphine de Vigan et sa soeur. Probablement parce que cette situation s'apparente plus à la mienne (et je n'en dirai pas plus, à la fois pour ne pas spoiler et pour ne pas raconter ma vie... sachant que ma mère n'est pas bipolaire, qu'elle est vivante et le restera encore longtemps, j'espère).

Une critique au final assez éloignée de certains commentaires enthousiastes publiés ici, ou entendus de mes amies... mais une lecture qui ne m'a pas laissée indifférente et que je ne regrette pas. Peut-être même relirai-je ce livre dans quelques années pour voir si mon ressenti change en fonction de mon expérience...
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Perplexe. Je ne sais pas trop quoi penser de ce livre. Sans doute a-t-il eu la malchance de tomber sous mes yeux juste après la lecture de « La langue de ma mère » de Tom Lanoye, récit un peu similaire (histoire d'une mère et de sa maladie, et de la famille), auquel j'ai mis cinq étoiles parce qu'il m'avait touchée, pour des raisons toutes personnelles.
Or donc, dans « Rien ne s'oppose à la nuit », l'auteure raconte la vie de sa mère (devenue bipolaire et qui finira par se suicider) et de sa famille (nombreuse), parfaitement heureuse en apparence, mais pleine de failles voire toxique quand on gratte le vernis. Il s'y passe quelques jolies choses, mais surtout beaucoup de drames. Pour avoir lu « No et moi » et « Les heures souterraines », je savais que Delphine de Vigan ne fait pas dans la littérature joyeuse et colorée (et maintenant je comprends mieux pourquoi), mais ici l'ambiance est particulièrement sombre et pesante, et cela dure plus de 400 pages (édition grand format). Ouf, quelle apnée... Ensuite, ce n'est pas que ce soit mal écrit, au contraire, c'est fluide, finement analysé, ça se lit rapidement. Mais bon sang, qu'est-ce que c'est froid ! Et cette façon de parler de sa mère en l'appelant par son prénom, rarement en disant « ma mère » ou « maman » (sauf quand elle reproduit les dialogues)... Cette froideur est peut-être à mettre sur le compte de la carapace d'auto-protection qu'elle a enfilée pour éviter de revivre la douleur de ces années ou de se vautrer dans le larmoyant. On comprend bien qu'il y a, malgré tout, de l'amour et de l'affection, mais à force de rester sobre, neutre, à distance, le récit ne m'a pas touchée, je ne me suis pas vraiment sentie concernée (et je comprends, du coup, ceux qui parlent de « voyeurisme », même si ce n'est pas mon impression). Là où l'auteure m'a assommée, c'est avec ses doutes sur la nécessité, l'opportunité, le danger (pour elle, pour son entourage) d'écrire ce livre. Doutes certes compréhensibles, mais tellement répétés qu'on croirait des effets de style calculés pour maintenir un relatif suspense. Pourtant on avait bien compris que Delphine de Vigan avait besoin d'écrire ce livre, peut-être une thérapie pour elle.
Pas grand-chose d'autre à en dire, je me rends compte que ma critique fait souffrir ce livre de la comparaison avec celui de Tom Lanoye. J'aurais dû le lire à un autre moment.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Ni conquise, ni déçue. Juste le sentiment de n'être pas vraiment en phase avec les avis que j'ai lus sur ce livre. Certains y voient du voyeurisme, reprochant à Delphine de Vigan l'irrévérence de laver son linge sale sur la place publique. Pourquoi devrait-elle se taire ? Cela m'interpelle toujours, cette injonction au silence sur celui ou celle qui, au bout du compte, ne fait que dire ce qui est ou a été, pour tenter de se libérer de secrets trop lourds à porter et qui lui pourrissent la vie.

Redonnons à chacun ce qui lui appartient. Et si elle souhaite en faire un livre, pourquoi pas ? Libre est l'auteure.

"toute tentative d'explication est vouée à l'échec. Ainsi devrai-je me contenter d'en écrire des bribes, des fragments, des hypothèses.
L'écriture ne peut rien. Tout au plus permet-elle de poser les questions et d'interroger la mémoire."

Voilà le sentiment que j'ai eu en lisant Rien ne s'oppose à la nuit, cette impression que Delphine de Vigan, par procuration, s'attachait à libérer la conscience de sa mère de tout ce qui l'a conduite à mettre fin à ses jours, avant de s'attaquer à ses propres souvenirs et ressentis. Elle sème au fil des pages, tout ce surplus d'angoisse, de rancoeur et de peine, pour tenter de s'en débarrasser. Faire la paix avec et pour Lucile. Et il en faut du courage…

"J'écris Lucile avec mes yeux d'enfant grandie trop vite, j'écris ce mystère qu'elle a toujours été pour moi, à la fois si présente et si lointaine, elle qui, lorsque j'ai eu dix ans, ne m'a plus jamais prise dans ses bras."

D'aucuns ont loué cette ode à la mère, cette déclaration d'amour à celle qui l'a mise au monde. Je peux comprendre. Mais je n'ai pas vraiment ressenti cela.

Je ne dis pas que l'on ne peut aimer une mère stone du matin au soir, que vous devez prendre en charge à l'âge où d'autres jouent encore à la poupée ; je ne dis pas que Lucile est responsable, elle a fait comme elle a pu avec cette vie qui fut la sienne et cette bipolarité qui la faisait passer de l'euphorie à la dépression, sans pouvoir s'échapper de cette spirale infernale. Je ne dis pas que Delphine de Vigan n'aimait pas sa mère, mais plutôt qu'elle en a fait son deuil.

Celui de la mère réelle ? de la maman rêvée ? Se consoler avec l'idée que si elle n'a pas su (pu) être mère, elle a été une grand-mère extra.

"Un jour Lucile partirait, elle quitterait le bruit, l'agitation, le mouvement. Ce jour-là, elle serait une et une seule, distincte des autres, ne ferait plus partie d'un ensemble. Elle se demandait souvent à quoi ressemblerait le monde, ce jour-là, s'il serait plus violent, ou au contraire plus clément."

Ce qui m'a émue :

"Posée au-dessus des sacs et des cartons, trônait la pancarte "Pelouse interdite" de la résidence de Lucile, dont le pied était couvert de terre. A la demande de mes enfants, Mélanie, qui n'est pas du genre à reculer devant la transgression, l'avait arrachée.

Ma fille m'a expliqué, comme si c'était la chose la plus naturelle du monde, l'hommage qui était le leur.
- Grand-mère Lucile voulait la piquer, alors on l'a fait."
Lien : http://page39.eklablog.com/r..
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J'ai choisi d'écouter ce livre plutôt que de le lire... c'est que j'adore la voix de la narratrice, la même qui a lu Les heures souterraines et dont j'oublie le nom à présent. Honte à moi... Je me suis laissée bercer matin et soir par cette histoire... comme un cri du coeur, un cri d'amour, pour une mère qui a choisi de mourir vivante... À travers ces lignes, De Vigan, retrace l'histoire de vie de sa mère, son enfance, sa fratrie, sa relation complexe avec son père, ses amours douloureuses, sa vie de femme adulte... Bref, ça foisonne de souvenirs, pas toujours heureux, mais très personnels. J'ai écouté ce livre, comme j'aurai écouté une amie me raconter sa vie... Lucille, la mère, est un personnage complexe, pleine de contradictions, mais très attachante et émouvante... Un livre très personnel...
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J'éprouve toujours beaucoup de difficultés à rédiger la critique d'une auto-biographie.
Sans doute parce que l'exercice me semble relever plus de la démarche thérapeutique que du simple besoin d'écrire.
Or, qui suis-je pour juger du bien-fondé ou non de cette démarche, ou pour en faire une analyse qui serait obligatoirement faussée par ma vision extérieure des faits ?
Je ne suis donc pas une grande amatrice de ce genre littéraire qui me met parfois mal à l'aise en me donnant le sentiment "d'écouter aux portes".
La lecture d'Annie Ernaux, par exemple, m'avait déplue au plus haut point en me laissant l'impression d'avoir été, malgré moi, la confidente d'une histoire ennuyeuse.

Avec Rien ne s'oppose à la nuit, Delphine de Vigan réussit toutefois à convaincre la lectrice que je suis de prêter une oreille bienveillante et empathique à la relation poignante qu'elle fait du terrible destin de sa maman.
Oui, je me suis laissé toucher par cette vie dévastée par la bi-polarité, par cette femme victime de la maladie, esclave de son esprit torturé, incapable d'exprimer sans violence l'amour dont pourtant elle déborde.
J'ai entendu, sans juger, les hésitations et les peurs de l'écrivaine à coucher sur le papier l'histoire d'une famille fragile et forte à la fois...Sa famille, celle qui est et restera son seul point d'ancrage.
On pourrait polémiquer des heures sur la nécessité de jeter ainsi les failles de toute une famille en pâture aux lecteurs de tout bords.
A mes yeux, la seule chose indispensable est l'honnêteté de la démarche qui a reçu l'aval des personnes concernées et n'a pas été faite dans le secret.
Pour le reste, ça ne regarde qu'eux.

Voilà donc une auto-biographie qui aura su m'émouvoir et j'oserais même dire, me prendre aux tripes.
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J'avais une appréhension avant de lire ce livre, parce que le seul autre livre de Delphine de Vigan que j'avais lu ne m'avait pas vraiment plu. L'histoire m'a intéressée (mais celle du livre précédent aussi), je me méfie des témoignages autobiographiques, mais je n'ai pas d'a priori contre le genre en lui-même, l'évocation d'une relation entre une fille et sa mère bipolaire me paraissait un sujet intéressant. C'est d'ailleurs ce que j'ai le plus apprécié dans ce roman. le problème c'est que Delphine de Vigan est censée être écrivain de profession, j'attends donc d'elle un minimum de style (qu'il me plaise ou non) et là ,j'ai trouvé que c'était plat, du même niveau que le style d'un inconnu dont c'est le premier (et probablement unique) livre. Spontanément j'ai envie de citer deux ou trois livres de personnes dont l'écriture littéraire n'est pas le métier principal et qui ont écrit de bien meilleurs livres de témoignage (Olivia Ruiz, Philippe Torreton, Anny Duperey, …) superbement écrits en prime. Je pardonne d'autant plus volontiers une écriture plate à un inconnu dans la mesure où elle a pour lui un effet cathartique, et éventuellement le même effet sur les lecteurs concernés par ce qu'il écrit. Mais là, non, c'est plat, et presque froid, juste rattrapé à quelques grands moments, par l'histoire, d'abord celle de la famille de Lucile, famille nombreuse qui vit hors norme (mais qu'est-ce qu'une famille dans la norme ? Y en a-t-il vraiment d'ailleurs?) certes, mais qui est attachante, un peu envahissante (mais comme l'auteur le dit si bien, c'est un peu le propre de toute famille nombreuse) ; ensuite j'ai bien aimé la façon dont Delphine de Vigan décrit son adolescence, la transformation des relations en fonction du comportement de Lucile, son obligation finalement à se comporter en adulte avant l'heure. Mais beaucoup de points sont à peine effleurés, au prétexte qu'elle a déjà écrit à ce sujet dans d'autres livres (ou aussi parce qu'elle le fera?). C'est assez crispant car il est difficile que tout ne soit pas un minimum lié ou, à tout le moins, imbriqué. le lecteur reste sur sa faim. Les personnages des grands-parents, piliers de cette grande famille, m'interrogent bien plus que ce que ne semble le faire l'auteur : je crois que je comprends bien moins Liane et Georges que leur fille Lucile ! Quand à tous les passages où Delphine de Vigan s'interroge sur ce qu'elle écrit, sur ce qu'elle choisit ou non d'écrire, ils m'ont plus énervée qu'autre chose, car je n'y ai pas senti une pleine et totale sincérité, parce qu'il y a trop de mélanges de genre : fiction (c'est un roman), autofiction (mais dans la première partie, elle est une narratrice extérieure, puis ensuite elle narre à la première personne, plus les incises au présent de l'écriture, ça commence à faire un peu beaucoup), biographie (celle de sa mère), autobiographie (la sienne), variations incessantes d'époques. Un tel mélange demande un doigté et une qualité d'écriture que je n'ai absolument pas senti ici. J'ai pourtant été attirée jusqu'au bout par les bonheurs et malheurs de cette famille. J'ai bien aimé que, quoi qu'elle en dise, on ne sait pas trop où en est vraiment l'auteur dans sa relation filiale. Mais on peut comprendre un comportement sans pardonner ce qu'il a entraîné, ou pardonner un être aimé sans tout comprendre des causes de son comportement. Bref, j'ai nettement préféré ce livre à «D'après une histoire vraie» mais malgré cela je crois que je ne lirai pas un troisième livre de cet auteur.
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Confessions de famille. Quelle famille ! Je ne sais si j'ai aimé ou pas. D'habitude je ne suis pas très portée sur ce genre de thérapie. Je n'ai pas l'âme du vautour aimant se ruer sur le malheur. Je me garde une petite réserve. Et voilà que j'y ai trouvé trop de réserve à ces confessions. Trop de mornes explications, voilà que le vautour se réveillait en moi et que la petite gêne que je me réserve habituellement...pfitt disparue. J'en voulais plus. Mais bon...Cette lecture me faisait trop penser à Annie Ernaux que je n'apprécie pas particulièrement, j'ai donc lâché pour un temps ce livre. Puis je l'ai repris, j'ai persisté et j'ai presque fini par apprécié, je crois. J'ai aimé l'écriture, pas nécessairement le propos mais l'écriture. Alors voilà c'est tout j'aurai lu Delphine de Vigan.
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