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Citations sur Un soir de décembre (172)

Par définition l'amour est insupportable, monsieur. L'amour est une plaie. Au sens propre. D'abord blanche, nette, elle ne tarde pas à saigner, parfois elle s'infecte, parfois elle se dessèche, elle démange, au-dessus d'elle se forme une croûte sombre qu'on s'efforce de ne pas arracher. L'amour finit toujours par se transformer en cicatrice, plus ou moins vaste, plus ou moins silencieuse. La question n'est pas de savoir si l'amour est supportable ou non. La question est de savoir si l'on se protège ou si l'on s'expose. Si l'on vit à l'abri ou à découvert. Si l'on est prêt à porter sur soi la trace de nos histoires, à même la peau.
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Il exécute les gestes, respecte les horaires et les itinéraires, il se regarde vivre, ni présent ni absent, ignorant ce qui lui échappe comme ce qui lui appartient.
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Je suis immobile. Il m'arrive de penser que je suis l'immobilité même. Je conjugue le verbe attendre, j'en épuise les sens, sur tous les modes, sur tous les tons. J'attends le bus, j'attends mon heure, j'attends que tu viennes, j'attends mon tour, attends-moi, attends que je ty reprenne, j'attends que jeunesse se passe, j'attends de pied ferme, j'attends le bon moment, tout vient à point à qui sait attendre, le train n'attendra pas, j'attends qu'il revienne, je comme le messie, ça attendra demain, qu'attends-tu de moi, j'attendrai le jour et la nuit, j'attendrai toujours, je n'attends pas après toi, je n'attends pas d'enfant, j'attends qu'il m'appelle, j'attends qu'il me parle, en attendant mieux, je ne m'y attendais pas, surtout ne m'attends pas.
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On abrite tous une perte ou un manque. Quelque chose en creux qu'on a fini par apprivoiser.
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Je conjugue le verbe attendre, j’en épuise le sens, sur tous les modes, sur tous les tons. J’attends le bus, j’attends mon heure, j’attends que tu viennes, j’attends mon tour, attends-moi, attends que je t’y reprenne, j’attends que jeunesse se passe, j’attends de pied ferme, j’attends le bon moment, tout vient à point à qui sait attendre, le train n’attendra pas, j’attends qu’il revienne, je l’attend comme le Messie, ça attendra demain, qu’attends-tu de moi, j’attendrai le jour et la nuit, j’attendrai toujours, je n’attends pas après toi, je n’attends pas d’enfant, j’attends q’il me rappelle, j’attends qu’il me parle, en attendant mieux, je ne m’y attendais pas, surtout ne m’attends pas.
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- Croyez-vous que l'on puisse retrouver une femme, une femme qu'on aurait aimée, dix ans plus tôt ? [...] Pensez-vous que l'on puisse retrouver une femme qu'on a aimée, d'un amour différent,unique, d'un amour qu'on croyait avoir oublié ?

- Est-ce qu'on quitte une femme qu'on aime, monsieur, je vous retourne la question. Le sacrifice, la punition, le renoncement, pardonnez-moi, c'est bon pour la littérature, « quand on aime il faut partir »,« je t'aime donc je te quitte », « ni avec toi ni sans toi », laissez-moi rire... Quand on aime on s'accroche, on s'incruste, on s'agrippe, on se cramponne, monsieur, on rampe, parce qu'alors il n'y a pas de limites, il n'y a pas de choix.

- Et s'il s'agissait d'un amour sans repos, un amour... insupportable ?

- Par définition l'amour est insupportable, monsieur. L'amour est une plaie. Au sens propre. D'abord blanche, nette, elle ne tarde pas à saigner, parfois elle s'infecte, parfois elle se dessèche, elle démange, au-dessus d'elle se forme une croûte sombre qu'on s'efforce de ne pas arracher. L'amour finit toujours par se transformer en cicatrice, plus ou moins vaste, plus ou moins silencieuse. La question n'est pas de savoir si l'amour est supportable ou non. La question est de savoir si l'on se protège ou si l'on s'expose. Si l'on vit à l'abri ou à découvert. Si l'on est prêt à porter sur soi la trace de nos histoires, à même la peau.
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J'ai continué à lire. Et à rêver. J'ai compris trop tard que la langue n'était pas une affaire de savoir-faire, et encore moins de perfection. Qu'est-ce qui donne aux mots les plus usés, aux phrases les plus convenues cette musique souterraine ? Voyez comme les écritures les plus arides, les plus sèches, nous font parfois vaciller. Lisez tout haut, écoutez le son, voyez comme certaines phrases résonnent, s'insinuent, qui n'ont rien d'extraordinaire en apparence, rien en leur syntaxe ne relève de la prouesse ou de la performance, elles n'ont rien à prouver, il suffit de les écouter. La langue surgit du corps, monsieur, qu'elle vibre, qu'elle hurle ou qu'elle murmure, qu'elle s'étire ou se resserre, elle finit toujours par se donner à voir, à entendre, à caresser.
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J'entretiens des relations dépourvues de contenu, privées de sens, j'écoute et je n'ai rien d'autre à offrir que l'écho feutré de mon silence.
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Savoir que l'écriture ne compense rien, ne sublime rien, qu'elle est précisément là où tu n'es pas, c'est le commencement de l'écriture.
Roland Barthes
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L’amour finit toujours pas se transformer en cicatrice, plus ou moins vaste, plus ou moins silencieuse. La question n’est pas de savoir si l’amour est supportable ou non. La question est de savoir si l’on se protège ou si l’on s’expose. Si l’on vit à l’abri ou à découvert. Si l’on est prêt à porter sur soi les traces de nos histoires, à même la peau.
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