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EAN : 9791096935932
196 pages
Le muscadier (14/10/2021)
4.28/5   16 notes
Résumé :
Des premières manifestations de lycéens à l’exil dans les camps à la frontière turque, Noor est aux premières loges de la révolution syrienne et de son glissement vers la guerre civile. Ce qui était un rêve à l’origine devient pour elle et ses amis une forme de lutte vitale : témoigner, rendre compte, faire savoir au monde ce qui se passe dans leur pays, avec pour seule arme leur smartphone.

De la Ghouta à la province d’Idlib, Noor apprend au fil des ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Déclenchée en mars 2011 par la répression des manifestations pro-démocratie, la guerre en Syrie s'est progressivement complexifiée avec l'implication, sur un territoire déjà très morcelé, de groupes djihadistes, de forces régionales et de puissances internationales.
La communauté internationale n'a pas augmenté son aide à mesure de l'aggravation de la crise humanitaire ; elle a même fermé ses frontières.
Ziad Majed parle de « génocide lent » suite au blocage des convois humanitaires, au bombardement systématique des hôpitaux, des commerces, des écoles et des unités résidentielles.
En se prolongeant dans le temps, le conflit syrien est devenu à la fois une guerre civile, une guerre confessionnelle et une guerre par procuration. Depuis mars 2011, le conflit a fait plus de 500 000 morts.


Témoigner, raconter à tout prix : c'est ce qui meut Noor, l'héroïne du roman de Patricia Vigier. Nous la suivons de mars 2011 à mars 2017 dans la première partie de l'ouvrage et nous la retrouvons ensuite jeune adulte dans une seconde partie.
Depuis l'enfance, Noor rêve d'être journaliste. Elle partage sa passion avec Faisal, son ami de toujours. Elle apprend son métier de jeune reporter en devenant témoin de la guerre qui s'installe dans son pays. Les manifestations sont réprimées à balles réelles ; de nombreux jeunes y perdent la vie. C'est le cas de Marwa, sa soeur. Noor multiplie pourtant les reportages, dans un pays aux prises avec les attentats et les interventions violentes des Chabihas.
Ce roman est très engagé et très touchant. Les personnages sont attachants, complexes, en proie à de multiples contradictions. Ainsi Faisal, l'ami de toujours mais aussi le rival dont les actes invitent à se questionner sur la déontologie des journalistes. La tante Sarjawi, pour qui Noor est la nouvelle Bathzabbai, promise à un grand destin. le père de Noor, tiraillé entre les deuils, la demande d'exil de sa femme, la peur pour les siens et la fierté de voir son enfant témoigner et résister. Harum, le rayon de soleil, le cadeau venu du plus heureux hasard.
Car la vie continue en Syrie. La solidarité s'installe au fil des pages et des années qui passent : petites structures d'accueil de quartier, échanges pour la garde des enfants, pour l'alimentation, implication des organisations humanitaires ; Patricia Vigier nous dépeint un quotidien fait de petits bonheurs et de grandes désillusions.
La professionnalisation croissante de Noor, au fil du roman et son ouverture à sa vie de femme libre, sous le regard de son bienveillant protecteur Husam, le photographe des génocides, permettent au jeune lecteur d'aller vers plus de maturité, plus de lucidité. le lecteur grandit en même temps que Noor traverse le conflit syrien. Ce roman rappelle aux jeunes que chacun peut trouver sa voie : même quand les trajectoires semblent sans lumière, l'amour et l'engagement restent des remparts à notre humanité blessée.
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Merci à @babelio_ êtes aux editions @le_muscadier de m'avoir sélectionner pour cette masse critique.

Ce roman de @patricia_vigier_autrice fait parti de la collection "rester vivant" qui parle du monde d'aujourd'hui. Cette dernière permet en plus d'attiser l'imaginaire, d'éveiller le sens critique et de poser un regard incisif sur les comportements individuels et collectifs.

Noor, vit en Syrie, à l'heure où la guerre civile éclate, elle voit sa ville disparaître sous les bombes, des proches et des innocents se faire tuer, le radicalisme prendre possession des libertés de tous.
Du haut de ses 16 ans, elle décide avec un groupe de lutter en devenant journaliste de terrain, en débutant avec son téléphone portable et en publiant ses vidéos sur les réseaux sociaux.
Elle va devoir affronter de nombreux obstacles et faire face aux douleurs et incompréhension de cette guerre.
Entre la sensation d'être délaissé par les pays voisins et ce besoin de se battre chaque jour pour que chacun connaisse la vérité, Noor va devoir apprendre à survivre aussi en tant que femme.

Un roman à mettre entre toutes les mains.
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La guerre civile en Syrie est un conflit qui s'éternise depuis 2011. Ce qu'on sait sur ce qu'il s'y passe, on le doit bien souvent au travail de personnes courageuses et déterminées à faire sortir l'information du pays. Noor est une de ces journalistes citoyens. Depuis l'enfance elle rêve de ce métier et c'est donc tout naturellement que la jeune adolescente va commencer à relayer sur Internet son quotidien et celui de l'ensemble des habitants de Syrie. Un autre regard que celui du régime qui voudrait faire passer tous les habitants qui ne lui sont pas fidèles, pour des citoyens. Au fil des reportages et témoignages, au fil des années qui passent, Noor raconte inlassablement le conflit.

Le roman Noor, envoyée spéciale de Patricia Vigier est une oeuvre de fiction mais il ne manque pas de réalisme. Noor incarne la voix de tous ceux qui essayent de garder la Syrie au coeur de l'actualité. Qui plus est, en tant que femme, elle incarne aussi la lutte quotidienne de ces dernières pour se faire entendre, pour pouvoir agir et défendre leurs droits, sans préjugé, sans barrière, sans risque et sans chaperon dans leur pays.

Divisée en deux parties, Noor, envoyée spéciale se déroule entre mars 2011 et mars 2017. La première partie se passe lors de l'adolescence de Noor en Syrie, lorsqu'elle commence à couvrir le conflit avec les moyens du bord, accompagnée de son ami Faisal. La seconde partie, elle, se passe lors de son exil et son refuge dans un camp, là encore Noor continue son rôle, au mépris de ceux qui voudrait l'empêcher de faire correctement son travail.

Noor, envoyée spéciale est un roman très engagé. J'ai été touchée par le personnage de Noor et par son histoire, son combat. Patricia Vigier nous raconte avec justesse la vie en Syrie et les difficultés quotidiennes de Noor et de sa famille. Si la situation vécue par les Syriens est dramatique, je suis admirative de la force et du courage de cette jeune fille qui ne renonce pas à ses idéaux, ses rêves et veut croire au-delà des multiples obstacles, trahison, désillusion et pertes qu'elle va vivre.

Mon seul petit bémol dans cette lecture c'est parfois sa chronologie. J'ai eu quelques difficultés à me repérer au début dans la temporalité du roman car les premiers chapitres passent d'une date à une autre et notamment je n'ai pas trop compris le sens des chapitres évoquant un séjour chez sa tante à Palmyre. C'était certes intéressant mais ça tombait un petit peu comme un cheveu sur la soupe et cassait, selon moi, la dynamique du récit.
Lien : https://www.lirado.fr/noor-e..
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Noor, envoyée spéciale de Patricia Viguier relate d'une histoire d'une jeune fille qui croit à ses rêves : être journaliste. L'héroïne est Syrienne. Daesh arrive, et massacre tout ce qui bouge et partage pas leur vision obscurantiste.La femme est reléguée au second plan cachée sous un habit intégral si elle ne veut pas être violée, tuée. Et toujours en présence d'un homme référent (père, frère, mari)

Ce roman est poignant et criante de vérité et beaucoup plus accessible que la Porte du néant du même sujet. Noor est l'homologue de Malala.
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Noor habite en Syrie et témoigne de la révolution pleine d'espérance qui secoue le pays, puis de son glissement vers la guerre civile. Nous la suivons, enfant puis jeune adulte de 2011 à 2017. Ce qui est pour elle une vocation, devenir journaliste, devient vital : elle veut montrer à l'étranger ce qui se passe réellement dans son pays : le massacre des manifestant.es pacifistes, la violence contre la jeunesse révoltée afin de la contrôler, l'exil, les bombardements sur les camps de réfugiés, la main mise des radicaux qui veulent contrôler les femmes...
Noor montre l'horreur et la difficulté du quotidien. Elle lutte avec ses amis Faisal et Husam pour faire sortir des vidéos, des images sur internet pour que l'on sache et que l'aide internationale arrive, que les crimes contre l'humanité soient punis. Les descriptions sont violentes et crues. le témoignage sur l'usage des armes chimiques contre les civils, les enfants, est bouleversant. Une violence qui résonne encore depuis quelques semaines avec un autre conflit.
Un roman à mettre entre toutes les mains pour ne plus dire qu'on ne savait pas.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
« Les rues étaient noires de monde, les rideaux de fer des boutiques avaient tous été fermés. Les enfants et les adolescents se trouvaient en tête de cortège sur l’un des reportages, ils brandissaient des slogans inscrits au feutre sur des feuilles de papier, ainsi que des drapeaux de la Syrie, à bout de bras. La foule scandait des mots, des revendications. (…) Les riverains à leurs balcons joignaient leurs applaudissements et leurs voix aux leurs. »
p.37

« Les manifestations se succédèrent tous les vendredis, rassemblant de semaine en semaine un nombre croissant de jeunes, mais aussi les parents. Tous les samedis avaient lieu les obsèques de ceux qui étaient tombés sus les balles des forces de l’ordre. Le régime restait sourd. Pire, il promettait de lâcher du lest à l’écran, pour satisfaire les observateurs internationaux, et réprimait plus sauvagement dans les rues. »
p.49
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« Les rues étaient noires de monde, les rideaux de fer des boutiques avaient tous été fermés. Les enfants et les adolescents se trouvaient en tête de cortège sur l’un des reportages, ils brandissaient des slogans inscrits au feutre sur des feuilles de papier, ainsi que des drapeaux de la Syrie, à bout de bras. La foule scandait des mots, des revendications. (…) Les riverains à leurs balcons joignaient leurs applaudissements et leurs voix aux leurs. »
p.37
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« Marwa a fait partie de ces victimes. Mon père et ma mère allaient, à tour de rôle, avec d’autres parents, réclamer des nouvelles de leurs enfants disparus. Un soir, Marwa leur a été rendue – ou plutôt une poupée de chiffons sales et sans ressorts. Ils ont fait la morale à mon père en l’accusant d’avoir fait de sa fille une trainée, une terroriste qu’il convenait de briser par tous les moyens… »
p.50
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« Nous devons témoigner nous-même de ce que nous faisons, ne pas laisser des personnes extérieures parler de nous à notre place. Nous sommes acteurs, pas sujets ni victimes passives, tu comprends ? »
p.133
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