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Critique de Camethysta


Désolation est le 1er tome d'une dystopie post-apocalyptique, se déroulant en France, sur une centaine d'années environ. La collision d'un astéroïde avec la Terre a fait effondrer la civilisation humaine, qui se redresse lentement dans des cités souterraines sous dôme, afin d'échapper à l'annihilation de l'environnement et des conditions météorologiques glaciaires.
C'est dans ce contexte que le narrateur principal, Jean Verger, se présente comme "le dernier vampire". Sa situation particulière permet à l'auteur de nous faire remonter le temps à travers son histoire et comprendre ainsi ce qui a amené l'Humanité à la situation présente. de plus, ses 600 ans d'existence lui donne un regard assez philosophique sur l'espèce humaine, sa source de subsistance. Malheureusement pour lui, la Science a trouvé le moyen de rendre l'Humain quasiment immortel, mais également toxique pour sa consommation personnelle.
Sous cet aspect plutôt Science-fiction, le côté Fantastique est très présent et même majoritaire. Je dirais, qu'en fait, ce roman est bien plus fantastique par les thématiques de fond que S.F. qui, elle, sert plutôt à poser le décor.
On retrouve les thèmes chers à la littérature vampirique avec un personnage froid, cynique, amoral et clairement prédateur. Un vampire quoi. Mais aussi très nostalgique et amoureusement désespéré, qui promène le fatalisme du temps à travers toutes ses rencontres.
Plusieurs interlocuteurs déroulent l'histoire tout au long des années et se croisent à intervalles réguliers, formant un chant choral opposant Vampires/Humains, avec en filigrane les moyens et instincts destructeurs des uns et des autres.
Deux "voix" de narrations s'entremêlent :
- sous forme de journal intime, de réflexions pour le ou les vampires, toujours à la première personne. Là, l'espèce humaine est clairement infériorisée, méprisée et décrite comme peu intelligente, incapable de s'abstraire de ses pulsions mesquines sous-jacentes. La supériorité
vampirique est glorifiée et auto-suffisante ;
- et sous forme de récit actif, de façon plus distanciée pour les personnages humains, à la 3ème personne. A aucun moment, les humains ne soupçonnent l'existence des vampires, limités par leurs manques de perceptions ; les portraits sont d'ailleurs beaucoup plus superficiels, même si une opposition est faite entre l'égocentrisme, la décadence de certains et l'altruisme, l'idéalisme d'autres.
J'ai trouvé que sous des dehors plutôt originaux (un vampire en SF post-apocalyptique), la trame et les idées développées sont assez conventionnelles de la littérature fantastique vampirique : la solitude mère de tous les vices et justifications, qu'elle soit vécue par l'Humain ou le Vampire (ex-humain, soit dit en passant), le défaitisme de
l'évolution, l'instinct de survie, et seule consolation l'Amour. Car ne vous y trompez pas, la romance vampirique et humaine est très présente, suscitant bon nombre de réflexions, réactions.
Mon goût me portant plus vers la SF, je n'ai pas été enthousiasmée par cette lecture, ayant été déçue par certaines approximations scientifiques, développées pour la cohérence de l'histoire ; de même, la romance vampirique était trop présente, alourdissant le récit à mon goût, mais je ne suis pas amatrice de romances en général. C'est donc un point qui doit être plutôt léger dans mes lectures pour m'agréer.
Le dénouement, par contre, a rattrapé nettement mon agacement par son ironie et son originalité, faisant basculer le propos de l'auteur dans la dimension féministe. Je vais donc me pencher sur le deuxième opus pour voir ce que l'auteur peut bien avoir à nous proposer.
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