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André Jarry (Éditeur scientifique)Marcel Arland (Préfacier, etc.)
EAN : 9782070320493
311 pages
Gallimard (25/05/1973)
3.66/5   62 notes
Résumé :
Les poèmes antiques et modernes sont fortement influencés par Chénier, Byron et Chateaubriand. Vigny est alors un poète débutant qui hésite entre classicisme et romantisme. L'originalité de ces poèmes est la traduction d'une pensée philosophique sous une forme épique ou dramatique. Vigny aborde les problèmes qui seront au coeur de sa réflexion philosophique, la pitié, l'amour, la solitude du génie, les rapports de Dieu et de l'humanité. Dans ces poèmes Vigny semble ... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
"Le seul mérite qu'on n'ait jamais disputé à ces compositions, c'est d'avoir devancé, en France, toutes celles de ce genre, dans lesquelles une pensée philosophique est mise en scène sous une forme Épique ou Dramatique." Voilà ce que dit Vigny à propos de ses poèmes.

Comment parler d'un recueil de poésie? Une chose assez difficile! Comment peut-on décrire une lecture? Ce que je garde de cette lecture ne sont que des réminiscences (je l'ai lu lorsque j'avais dix-neuf ans à peine, féru du romantisme à cette époque). Des réminiscences très vagues; un sentiment emprisonné dans une bouteille et jeté dans le fleuve des années qui court. Vigny a suivi le conseil de Boileau en cela qu'il a travaillé son texte en ôtant plusieurs poèmes qu'il croyait médiocres, il n'a gardé qu'une vingtaine; mais malgré cela, on risque de tomber sur des poèmes trop ennuyeux et lourd pour un lecteur moderne (peut-être, parce que Vigny se voulait moins romantique dans ses poèmes et plus impassible; qu'on ne ressente pas de sincérité et d'intimité chaleureuse: celles justement qu'on a aimées chez un Baudelaire).

Ce lecteur moderne, peut-être, va apprécier plus ses épopées grandioses (Eloa, Moïse). Il va apprécier aussi ses poèmes modernes comme le bal, le malheur, ou les poèmes d'inspiration antique comme le bain, ou le bain d'une dame romaine (qui sont de véritables tableaux); et bien d'autres vers ça et là. Le mieux qu'on puisse faire dans cette situation est de lire le recueil en entier (et je parle seulement des Poèmes antiques et modernes), pour faire, après, une lecture fragmentaire de temps à autre pour les passages qu'il pourra aimer. Et à mon avis, il ne regrettera pas sa lecture (c'est ce qui m'est arrivé).
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Lus avec Les Destinées il y a un an ou deux, puisque j'avais eu la chance d'acquérir une édition les regroupant, d'une librairie malheureusement désormais fermée...

Je m'étais régalé, et les deux oeuvres étaient indissociables, même si l'on sentait clairement l'évolution dans Les Destinées. Il se dégageait tout de même une magie de ces Poèmes antiques et modernes, une ambiance, une féerie... J'aime beaucoup cet auteur, un romantique un peu dans l'ombre, avec moins de fioritures, mais qui sait émouvoir.

Je l'avais découvert en cours suite à la lecture de la Mort du loup... Poème des Destinées magnifique, bouleversant, rythmé comme je les aime, et qui reste mon préféré de Vigny.
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J'ai une autre édition sans ISBN que celle ci, il y a le livre mystique, antique, moderne; philosophique et les poèmes retranchés.
Je n'ai pas apprécié ce volume: les vers sont plutôt fluides et agréables mais la plupart des poèmes sont très mystiques, parlent de la Bible ou son moralisateur: des thèmes qui ne me font pas rêver. J'ai notamment levé les yeux au ciel en lisant le poème "aux sourds-muets", qu'on transforme un handicap en force c'est une chose, que quelqu'un vienne dire qu'un handicap est une grande chance et que la personne n'a pas à se plaindre et qu'elle devrait être heureuse c'en est une autre (Je recopie le poème intégralement dans les citations).
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Revisiter les textes sacrés et certains épisodes historiques....c'est ce que ce recueil poétique se propose de faire grâce à un vers assez souple et un souffle dynamique de cette première école Romantique.

Vigny est finalement assez peu connu, vite éclipsé par Lamartine et Hugo. Pourtant ses vers sont fluides et sa musicalité indéniable, surtout dans certaines pièces courtes.
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La mort du loup, est le seul poème que j'ai lu du capitaine de Vigny... mais je me suis promis, le plus tôt possible, de changer ça. Ce poème, et c'est un novice qui le dit, est d'une perfection sans nom.
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
LA NEIGE

I
Qu'il est doux, qu'il est doux d'écouter des histoires,
Des histoires du temps passé,
Quand les branches d'arbres sont noires,
Quand la neige est épaisse et charge un sol glacé !
Quand seul dans un ciel pâle un peuplier s'élance,
Quand sous le manteau blanc qui vient de le cacher
L'immobile corbeau sur l'arbre se balance,
Comme la girouette au bout du long clocher !
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Dansez : un jour, hélas ! ô reines éphémères !
De votre jeune empire auront fui les chimères;
Rien n'occupera plus vos cœurs désenchantés,
Que des rêves d'amour, bien vite épouvantés,
Et le regret lointain de ces fraîches années
Qu'un souffle a fait mourir, en moins de temps fanées
Que la rose et l'oeillet, l'honneur de votre front ;
Et, du temps indompté lorsque viendra l'affront,
Quelles seront alors vos tardives alarmes ?
Un teint, déjà flétri, pâlira sous les larmes,
Les larmes, à présent doux trésor des amours,
Les larmes, contre l'âge inutile secours :
Car les ans maladifs, avec un doigt de glace,
Des chagrins dans vos cœurs auront marqué la place,
La morose vieillesse... O légères beautés !
Dansez, multipliez vos pas précipités,
Et dans les blanches mains les mains entrelacées,
Et les regards de feu, les guirlandes froissées,
Et le rire éclatant, cri des joyeux loisirs,
Et que la salle au loin tremble de vos plaisirs.
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« Je suis celui qu'on aime et qu'on ne connaît pas.
Sur l'homme j'ai fondé mon empire de flamme,
Dans les désirs du cœur, dans les rêves de l'âme,
Dans les liens des corps, attraits mystérieux,
Dans les trésors du sang, dans les regards des yeux.
C'est moi qui fais parler l'épouse dans ses songes ;
La jeune fille heureuse apprend d'heureux mensonges ;
Je leur donne des nuits qui consolent des jours,
Je suis le Roi secret des secrètes amours.
J'unis les cœurs, je romps les chaînes rigoureuses,
Comme le papillon sur ses ailes poudreuses
Porte aux gazons émus des peuplades de fleurs,
Et leur fait des amours sans périls et sans pleurs.
J'ai pris au Créateur sa faible créature ;
Nous avons, malgré lui, partagé la Nature :
Je le laisse, orgueilleux des bruits du jour vermeil,
Cacher des astres d'or sous l'éclat d'un Soleil ;
Moi, j'ai l'ombre muette, et je donne à la terre
La volupté des soirs et les biens du mystère.
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La bain d'une dame romaine

...
Sa tunique est livrée aux Femmes de Milet,
Et ses pieds sont lavés dan un vase de lait.
Dans l'opale d'un marbre au veines purpurines
L'eau rose la reçoit ; puis les Filles latines,
Sur les bras indolents versant de doux parfums,
Voilent d'un jour trop vif les rayons importuns,
...
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Tel retrouvant ses maux au fond de sa mémoire,
L'Ange maudit pencha sa chevelure noire,
Et se dit, pénétré d'un chagrin infernal :
"Triste amour du péché ! Sombres désirs du mal !
De l'orgueil, du savoir gigantesques pensées !
Comment ai-je connu vos ardeurs insensées ?
Maudit soit le moment où j'ai mesuré Dieu !
Simplicité du coeur ! à qui j'ai dit adieu,
Je tremble devant toi, mais pourtant je t'adore,
Je suis moins criminel puisque je t'aime encore ;
Mais dans mon sein flétri tu ne reviendras pas !
Loin de ce que j'étais, quoi ! J'ai fait tant de pas !
Et de moi-même à moi si grande est la distance
Que je ne comprends plus ce que dit l'innocence,
Je souffre et mon esprit par le mal abattu
Ne veut plus remonter jusqu'à tant de vertu.
Qu'êtes-vous devenus, jours de paix, jours célestes !
Quand j'allais, le premier de ces Anges modestes,
Prier à deux genoux devant l'antique loi,
Et ne pensais jamais au-delà de la foi ?
L'éternité pour moi s'ouvrait comme une fête ;
Et des fleurs dans mes mains, des rayons sur ma tête,
Je souriais, j'étais... J'aurais peut-être aimé !"
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Videos de Alfred de Vigny (21) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alfred de Vigny
Enseignement 2016-2017 : de la littérature comme sport de combat Titre : Tropes de la guerre littéraire : Athlète
Chaire du professeur Antoine Compagnon : Littérature française moderne et contemporaine : histoire, critique, théorie (2005-2020)
Cours du 10 janvier 2017.
Retrouvez les vidéos de ses enseignements : https://www.college-de-france.fr/site/antoine-compagnon
L'émergence de la figure de l'athlète pour désigner l'écrivain est certainement liée au nouveau régime de liberté d'expression expérimenté à partir de 1820, qui favorise l'activité de la presse, et suscite une concurrence accrue entre ses représentants. Si l'écrivain est comparé à un athlète, c'est parce qu'il prend part à une lutte qui, loin d'être seulement métaphorique, engage également son corps. Victor Hugo, dans les Odes et Ballades (1827), fait se succéder « le chant de l'arène », « le chant du cirque » et « le chant du tournoi » ; dans Les Contemplations (1856), il fait rimer poète non seulement avec prophète, mais encore avec athlète. La rime se retrouve chez Alfred de Vigny, chez Théodore de Banville, chez Alphonse de Lamartine qui célèbre en Lamennais le poète martyr, athlète du christianisme, retrouvant ainsi le sens religieux du terme.
Pour être écrivain et se faire une place dans un champ littéraire compétitif, il faut être endurant, robuste de corps, et que cette robustesse se transmette encore au style. Trois écrivains, en particulier, paraissent unir ces deux qualités, physique et stylistique : Alexandre Dumas, « athlète du feuilleton » que les Goncourt décrivent comme « une espèce de géant » s'astreignant à la plus rigoureuse hygiène de vie ; Gautier ; et surtout Balzac, à qui Sainte-Beuve – avec Rodin – reconnaît le corps d'un athlète, et qui sait mieux que les autres avec quelle générosité et quelle régularité il faut produire pour survivre. Son personnage Lucien de Rubempré, aspirant à la carrière littéraire, est moins chanceux, doté seulement d'un corps chétif qui paraît le signe d'un écrivain « sans coeur ou sans talent ». le vocable est beaucoup moins appliqué à Hugo, que seul Jules Janin distingue en ce sens, comme le seul survivant de la dure bataille romantique. Baudelaire, lui, sait bien dire la distance de son corps à celui de Pierre Dupont, poète du prolétariat, décrit comme un véritable Hercule. Cependant, il sacrifie au lieu commun au moment de faire l'éloge d'Edgar Allan Poe, mélange de féminité et de robustesse, d'orgie et de rigueur.
Martinville, rare soutien de Lucien dans Illusions perdues (1837), incarne l'écrivain-athlète, mais assure aussi le passage du registre du sport à celui du sport de combat. Il est par excellence l'écrivain polémiqueur, l'athlète insulteur, seul capable de rendre les coups de tous côtés à la fois et d'accompagner Lucien dans son revirement politique. L'artiste-athlète est majoritairement pensé sur le modèle de l'escrimeur, du maître d'armes. Tous les écrivains du milieu du XIXe siècle sont familiers d'Augustin Grisier, maître d'armes des fils de Louis-Philippe et de l'École polytechnique, puis, sous le Second Empire, du Conservatoire national d'art dramatique. Gautier, Sue, Dumas qui préface son célèbre livre Les Armes et le Duel (1847), fréquentent sa salle d'armes. Grisier entretient dans son livre et dans sa salle d'armes le souvenir de Joseph Bologne, chevalier de Saint-George, connu comme le « chevalier noir ». Né à la Guadeloupe d'un propriétaire terrien et d'une esclave, le chevalier de Saint-George reçoit sur le continent une éducation noble, où la littérature et les sports, les arts et les armes ont une proportion égale ; il manie le fleuret et l'archet avec autant d'agilité. Grisier et Bologne ont en commun de refuser le duel, au nom d'une conception rigoureusement esthète du combat d'armes. La figure de ces maîtres d'armes est essentielle, en ce qu'elle assure la réversibilité du combattant et de l'écrivain : si ce dernier manie la plume comme une épée, le maître d'armes doit en son ordre manier l'épée comme une plume. Il est un parfait esthète, et toujours un écrivain en puissance.
Il existe une version dégradée, mercenaire du maître d'armes, exécuteur des basses
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