«
Dans un jour ou deux » est un roman très particulier. Assez décontenançant de prime abord, il s'avère également intrigant et agréable. le style de
Tony Vigorito (ainsi que la traduction de
Jacques Mailhos) y sont pour beaucoup. L'écriture de l'auteur m'a totalement séduit, bien qu'il m'ait fallu quelques pages pour m'y habituer. Elle est relativement alambiquée, avec ses tournures compliquées et, quelques fois, des mots peu, voire pas, utilisés. Il ne s'agit donc pas d'une lecture simple et l'ouvrage se lit relativement lentement. L'écriture est néanmoins toujours fluide et remarquablement lyrique. L'auteur nous décrit des situations simples, nous dépeint des personnages en des termes à la fois inhabituels et beaux, recherchés, parfois poétiques. Rien dans ce livre n'est dit platement.
En outre, l'auteur ne lésine pas sur les notes d'humour. Celui-ci est en effet omniprésent dans le roman et constitue à mon sens le principal attrait du livre. Certains passages sont hilarants, certaines remarques, anecdotes ou autres traits d'esprit et jeux de mots sont tout simplement désopilants (pour ne citer qu'un petit exemple : l'auteur – ou du moins le traducteur – n'utilise pas deux fois la même expression pour nous parler de la manie qu'a le général Kiljoy de se remettre l'entrejambe en place !).
La quatrième de couverture est quelque peu trompeuse car en la lisant on pourrait s'attendre à un roman bourré de suspense. Or, il n'en est rien. La tension dramatique est moindre et joue un rôle mineur dans l'histoire, faisant plutôt office de toile de fond pour dépeindre l'évolution d'une société post-apocalyptique, d'une humanité détruite par la main de l'homme.
Outre cette quasi-absence de suspense, la trop grande place occupée par la philosophie et la sociologie m'a également quelque peu déçu. Par moment,
Tony Vigorito s'envole dans un trip philosophico-linguistique qui m'a laissé perplexe et surtout perdu. La signification de certains passages, parfois de plusieurs pages, demeure malheureusement pour moi un mystère total. Certaines tirades, principalement de Blip et Sophia, sont tout bonnement incompréhensibles, du moins à la première lecture. C'est dommage car, ces passages cassent la lecture et la rendent un tantinet lassante.
Pour conclure je dirais que «
Dans un jour ou deux » est un chouette livre, très bien écrit et surtout bourré d'humour, parfois un peu trop philosophique pour moi, mais dans l'ensemble très plaisant à lire.