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Critique de Ziliz


Ziliz
20 septembre 2015
Vous connaissez le Bel-Ami de Maupassant ? Histoire de l'ascension sociale et professionnelle fulgurante de Georges Duroy dans les milieux de la presse et de la politique, via les femmes, à la fin du XIXe siècle.
Même chose ici, transposée au début du XXIe siècle : parcours d’une jeune stagiaire de vingt-deux ans dans l'univers impitoyable de la grande distribution. Sans diplôme, elle brûle les étapes et se retrouve très vite « chef du secteur textile ». Poste prestigieux dans un hypermarché qui emploie 650 personnes. Drôle de femme qui se décrit comme « une poche plate et sans relief, parce que vide » qui se sent enfin exister en grimpant dans la hiérarchie, prête à se laisser grimper dessus par le premier venu occupant un poste stratégique, quitte à écraser du monde sur son passage et à affronter l’hostilité des collègues qu’elle a trahis, suscitant à la fois l'admiration et le mépris de ses supérieurs, car personne n’est dupe de ses manoeuvres.

On sait que les conditions de travail dans la grande distribution sont très difficiles : horaires de dingues, pression, compétition entre salariés (donc délation, manipulation, coups bas pour sauver sa peau)…
Je n’ai jamais remis en cause les situations décrites par l’auteur dans ce récit, « l’inhumanité » des relations entre ces salariés. Par contre, j’ai eu beaucoup de mal à croire au personnage de cette jeune femme glaçon, sans états d’âme, même pas perverse, à la fois fragile, pas très futée, et tellement douée pour tout piger et tirer les ficelles en ayant plusieurs « coups » d’avance. Est-ce une image concentrée de ce qui se passe dans cet univers ou bien le lecteur est-il censé trouver ce personnage crédible ? Je n’ai pas réussi, donc aucune empathie, donc distance…
L’intrigue m’a parfois semblé confuse, je me perdais dans les stratégies commerciales entre centrale d’achat et fournisseurs indépendants, faute de connaître ce milieu, sans doute. On peut s'enliser dans ce récit très répétitif et étouffant – « rayon textile », « secteur textile » apparaissent de manière lancinante – à l’image d’une vie professionnelle aussi aliénante, sans aucun doute, dont on ne s’extrait même pas en rentrant chez soi le soir et le week-end.
J’ai espéré un nouvel élan avec la seconde partie du roman, à mi-parcours, je m’y suis encore plus ennuyée, étant de plus en plus agacée par les comportements de cette femme blindée et lisse qui ne lâche jamais prise.

Avis mitigé, ma réticence portant essentiellement sur le personnage central que je n'ai pas "senti" - il est souvent fait référence à l'odeur de l'autre dans ce roman.
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