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Enrique Vila-Matas est décidément un auteur hors du commun.

Il nous entraîne à nouveau dans son univers très particulier peuplé des fantômes des écrivains qu'il affectionne, nous narre toute la difficulté d'être un écrivain dans un monde littéraire qui favorise le nombre sur la qualité, -même en matière de culture, vous vous rendez compte !- et nous entretient ici de la fin de la littérature, au sens où il l'entend.

C'est fou, c'est décalé, toujours empreint d'humour, surtout à l'égard de son propre personnage absurde. Vila-Matas ne se prend jamais au sérieux, que du contraire, et c'est ce qui séduit dans ses livres, et c'est par ce biais qu'il arrive à nous emmener dans ses folles promenades dans le brouillard, autrement dit sa perpétuelle introspection, quelque peu hallucinée, dans le monde désillusionné de l'écriture.

Un tout tout grand écrivain.

Cette oeuvre-ci n'est pas ma préférée toutefois. Mon grand coup de coeur reste, à ce jour, Docteur Pasavento.
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«Mourir écrasé sous le poids de la grande Bibliothèque, voilà l'idéal auquel doivent tendre les auteurs contemporains.» (Enrique Vila-Matas)

«Le narrateur du Mal de Montano d'Enrique Vila-Matas souffre d'une sorte de «maladie littéraire» : il ne fait l'expérience du monde qu'à travers les livres écrits par les grands noms de l'histoire littéraire qu'il a lus. Il est condamné à se comprendre lui-même et tout ce qui l'entoure à travers la vie et l'oeuvre des auteurs qui l'obsèdent. Il écrit le Mal de Montano dans l'espoir de trouver un remède – de quitter la littérature grâce à la littérature.» (Lars Iyer, «Nu dans ton bain face à l'abîme» –Éd. Allia)

Je me souviens avoir découvert l'oeuvre d'Enrique Vila-Matas avec «Le Mal de Montano» (comme la plupart d'entre nous, je préfère me souvenir de mes premières fois que de mes fins).

Je me souviens de cette lecture comme d'une addiction, de mon éblouissement en découvrant ce labyrinthe littéraire, l'érudition et l'inventivité virevoltante d'Enrique Vila-Matas, d'une sensation de bonheur vertigineux à plonger dans ce livre inclassable, à cheval entre fiction et essai, à la fois récit de voyage, journal intime, essai et réflexion sur la mort de la littérature.

La suite sur mon blog ici :
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Je ne sais pas si j'ai réussi à comprendre ce livre mais il m'a donné des ailes! Les idées fusent à sa suite. Il me donne une furieuse envie d'écrire une fiction, de relire les classiques ou de poursuivre un journal intime arrêté depuis longtemps!

Serait-ce à ces particularités qu'on reconnaît un grand livre? Sans doute pas mais toujours est-il que les citations y abondent, extraites des plus grands oeuvres de toutes les époques et de tous les pays.

Voilà d'ailleurs le fond du problème: le narrateur, venu rejoindre Montano, son fils, libraire à Nantes, découvre qu'ils souffrent tous les deux du même mal de la littérature mais en sens contraire. Son fils, qui vient de publier un roman sur le cas énigmatique des écrivains qui renoncent à écrire, est à son tour paralysé par la page blanche. C'est le fameux Mal de Montano d'où le titre de l' ouvrage.

A l'inverse le père ne pense qu'à la littérature, ne vit qu'à travers elle et les écrivains qu'il connaît presque par coeur, se sent dépossédé de sa propre pensée par toutes les phrases et les références littéraires qu'il a engrangées durant toute sa vie et qui le parasitent. le fils souffre du vide, le père du trop plein!

Mais en réalité le mal est plus profond puisqu'il s'agit surtout du mal de la littérature elle-même qui se meurt de la mainmise commerciale et d'une production exagérée de romans qui la laisse exsangue. le remède serait le journal personnel comme le fait l'auteur en ce moment même mais on apprend alors que ce journal est une du journal fictif il passe alors au dictionnaire de ses diaristes préférés et la liste est longue. Je retiens ceux que j'aime le mieux. fiction puisqu'il n'a pas de fils.
ide: le journal de cet écrivain raconte l'histoire de quelqu'un qui a passé sa vie à essayer d'écrire un chef d'oeuvre et n'a pas réussi.
Witold Gonbrowicz: Il a évité de faire de son journal une confession. Sa volonté a été celle de se créer au fur et à mesure. Dire au lecteur: « C'est ainsi que je voudrais être pour toi » et non «C'est ainsi que je suis.»
le grand thème du journal intime du XXe siècle est la maladie.
Franz Kafka: Je ne crois pas qu'il y ait plus grand malade de littérature que kafka. Son journal est terrifiant. Il craignait que la littérature ne l'aspire, comme un tourbillon, jusqu'à ce qu'il se perde dan ses contrées sans limites.
Katherine Mansfield: conteuse tchékhovienne et diariste angoissée. Tuberculeuse, la maladie fut le pivot de sa vie tourmentée et elle parlait de façon obsessionnelle de son mal dans son journal, ce qui donne un rythme, une cadence, une régularité à son écriture.
William Somerset Maugham: Je partage avec Maugham la croyance que dans l'héroïque courage avec lequel l'homme affronte l'irrationalité du monde, il y a plus de beauté que dans la beauté de l'art.
Henri Michaux, Cesare Pavese, Fernando Pessoa, Sergio Pitol, Jules Renard, Paul Valéry et son Monsieur Teste.
Après quoi il écrit à son tour le journal d'un homme trompé C'est précisément parce que la littérature nous permet de comprendre la vie qu'elle nous maintient en dehors d'elle.
Le Mal de Montano se termine dans un chalet de montagne suisse par la lecture du Journal de voyage de Montaigne en Italie par la Suisse et l'Allemagne. Il y retrouve le salut de l'esprit.
Un salut de l'esprit lié au salut de la littérature que je juge indispensable pour pouvoir attendre le jour où on trouvera la façon infaillible de disparaître de ce monde et de le faire définitivement.
Je sais bien ce que je fuis mais non pas ce que je cherche. Montaigne.
Un livre difficile mais exaltant. Réservé probablement aux fous de littérature pure et dure.

Lien : http://liratouva2.blogspot.f..
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Quelle déception... cet auteur me avait provoqué une certaine curiosité, mais...j'ai passé les pages et pas de histoire, rien d' interessant à lir..
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Le livre commence le 15 novembre 2000 par une nouvelle intitulée le mal de Montano. Montano est un écrivain qui a arrêté d'écrire après avoir écrit un livre sur les écrivains qui ont arrêté d'écrire, c'est son mal. Un malade de littérature. le narrateur de cette nouvelle est le père de Montano, dont on peut soupçonner, grâce à une tragique scène hamletienne, qu'il n'est pas tout à fait étranger à la maladie de Montano. D'ailleurs il en est lui-même atteint, à la variante près qu'il n'est pas du tout agraphe, n'étant pas romancier, mais qu'il est enclin à tout penser à travers la littérature, ce qui provoque chez lui quelques altérations de la réalité un peu dangereuses (visites d'écrivains morts, dédoublement de personnalité, possession de son esprit). Suit un dictionnaire sur les écrivains qui ont rédigé des journaux intimes, le narrateur de la nouvelle précédente en profitant pour écrire lui-même, entre deux entrées, un journal où il explique que le mal de Montano n'est qu'une fiction très éloignée de la réalité et comment il l'a construite et grâce à quels éléments . Puis le narrateur fait une conférence à Budapest dans le cadre d'un Symposium International sur le Journal Personnel comme Forme Narrative et enfin, finit par écrire le journal d'un homme trompé.
C'est très compliqué de parler d'Enrique Vila-Matas. A cause de cette phrase qu'écrivit Kafka à son ami Max Brod et qu'il a repris à son compte : « Tu ne dois pas dire que tu me comprends. » Et donc, je n'ai rien compris. Mais j'ai lu le livre d'un merveilleux colleur de citations, d'un malade de littérature, d'un pasticheur hilarant ou cultivé, d'un affichiste de talent qui colle fictions sur fictions et les lacère pour créer une réalité plus vraie que nature. C'est l'écrivain d'autofiction le plus menteur et le plus sincère qui soit. Mais la principale vertu d'Enrique Vila-Matas c'est de maintenir le lecteur dans la littérature. Quand on a lu et aimé (c'est la même chose) Kafka et Musil, lire le mal de Montano c'est comme se retrouver à un dîner entre amis où la conversation légère et ironique cache mal une réelle intranquillité.
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" le mal de Montano" est le deuxième volet de la trilogie sur les "pathologies de l'écriture".Ce livre a été primé en Espagne (Herralde) et en France(Médicis Étranger).
Le mal de Montano est une maladie appelée "littératose".
Le protagoniste du roman est un critique littéraire qui va s'inventer un fils souffrant de cette pathologie et dont la vie est jalonnée de références et de personnages littéraires. Mais en même temps, ce critique littéraire se sait atteint du même mal et voudrait tellement sortir de cet engrenage pour revenir dans le monde réel.
Inutile de vous dire que cet opus regorge de citations littéraires tous azimuts, c'est la quintessence du style vila-matien: la métalittérature.
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Pour mener à bien son exploration pratique du journal intime, dans un récit empli de faux-semblants, de références labyrinthiques, et d'accablants dédoublement, dans le mal de Montano met en scène ce parasitage littéraire, cette maladie de la lecture qui consiste à tout voir derrière un masque livresque, à croire même pouvoir se construire ainsi. Un roman extrêmement plaisant dans son intelligente exploration de cette disparation à soi-même que serait cette passion.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Livre sur la littérature, sur les écrivains, comme toujours chez Vila-Matas, livre sur la mort de la littérature, livre sur le journal comme oeuvre littéraire

et puis livre sur une souffrance, livre d'aventures vraies ou imaginées, ou symboliques - livre qui revient sur ses pas, reprend, éclaire différemment, bouleverse les mêmes événements, change les personnages, en ses différentes parties - en cette construction implacable, soutenant une fantaisie, un déploiement de la pensée..

difficile d'en parler - pourquoi diable m'y suis-je risquée ?
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Vila Matas n'a pas son pareil pour perdre son lecteur dans les méandres de sa pensée et de son délire ... Comment résumer cette histoire qui n'en est pas une ? Comment donner un aperçu de ce roman ? Comment se faire une idée précise de cet ouvrage ? Difficile . Disons qu'on est plongé dans l'univers particulier de V.Matas . Celui-ci nous fait partager ses difficultés à vivre , à écrire , à faire vivre son écriture ... C'est étrange , très surprenant . Bien entendu , il n'y a pas véritablement d'intrigue . le livre , plus proche du journal que du roman et bien que tournant en boucle , est assez construit . Il comporte 5 parties .
La première intitulée " le Mal de Montano" est la plus descriptive et la plus romancée . Cela aurait pu être une longue nouvelle . L'auteur se met en scène avec sa femme Rosa , il s'invente un fils , Montano , qui est atteint du fameux mal : il n'arrive plus à écrire . Il espère le soigner , mais à peine arrivé à Nantes, l'auteur retourne à Barcelone par le premier train car il a peur d'être atteint lui aussi ! A part quelques notes succintes sur un séjour en Argentine , réel ou imaginaire et quelques personnages à peine esquissés , il n'y a pas grande matière pour l'intrigue .
La deuxième partie est consacrée surtout à l'étude de quelques auteurs célèbres de journaux littéraires , ce qui permet à Vila Matas d'étaler ses connaissances et de "dialoguer" avec ses prédécesseurs .
La troisième partie " Théorie de Budapest" revient sur l'ensemble sous prétexte d'une conférence dans cette ville .
Dans la 4ème , il introduit le seul point commun à tous les diaristes : celui qui tient un journal est un homme trompé dans tous les sens du terme . D'ailleurs , Rosa couche avec son meilleur ami ce qui amène le héros à se transformer en errant et à repartir en Argentine où tout a changé . La dernière partie "le salut de l'esprit" est la plus obscure et n'est là que pour montrer qu'il ne peut et ne veut pas conclure ou faire une fin !
Oeuvre attachante mais très intellectuelle , ce livre ne laisse pas indifférent et , bizarrement , malgré l'aridité , on n'a pas envie de l'abandonner . On apprend pas mal de choses sur l'auteur qui est bien sûr son sujet favori .
Bouquin un peu difficile d'accès , agaçant par les redites et les effets un peu faciles . Méritait-il son prix Médicis étranger ? J'en doute . Loin d'être inintéressant cependant ... Après tout , on ne lit pas que pour se distraire et passer le temps !!!
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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