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Critique de NMTB


NMTB
20 décembre 2014
Le livre commence le 15 novembre 2000 par une nouvelle intitulée le mal de Montano. Montano est un écrivain qui a arrêté d'écrire après avoir écrit un livre sur les écrivains qui ont arrêté d'écrire, c'est son mal. Un malade de littérature. le narrateur de cette nouvelle est le père de Montano, dont on peut soupçonner, grâce à une tragique scène hamletienne, qu'il n'est pas tout à fait étranger à la maladie de Montano. D'ailleurs il en est lui-même atteint, à la variante près qu'il n'est pas du tout agraphe, n'étant pas romancier, mais qu'il est enclin à tout penser à travers la littérature, ce qui provoque chez lui quelques altérations de la réalité un peu dangereuses (visites d'écrivains morts, dédoublement de personnalité, possession de son esprit). Suit un dictionnaire sur les écrivains qui ont rédigé des journaux intimes, le narrateur de la nouvelle précédente en profitant pour écrire lui-même, entre deux entrées, un journal où il explique que le mal de Montano n'est qu'une fiction très éloignée de la réalité et comment il l'a construite et grâce à quels éléments . Puis le narrateur fait une conférence à Budapest dans le cadre d'un Symposium International sur le Journal Personnel comme Forme Narrative et enfin, finit par écrire le journal d'un homme trompé.
C'est très compliqué de parler d'Enrique Vila-Matas. A cause de cette phrase qu'écrivit Kafka à son ami Max Brod et qu'il a repris à son compte : « Tu ne dois pas dire que tu me comprends. » Et donc, je n'ai rien compris. Mais j'ai lu le livre d'un merveilleux colleur de citations, d'un malade de littérature, d'un pasticheur hilarant ou cultivé, d'un affichiste de talent qui colle fictions sur fictions et les lacère pour créer une réalité plus vraie que nature. C'est l'écrivain d'autofiction le plus menteur et le plus sincère qui soit. Mais la principale vertu d'Enrique Vila-Matas c'est de maintenir le lecteur dans la littérature. Quand on a lu et aimé (c'est la même chose) Kafka et Musil, lire le mal de Montano c'est comme se retrouver à un dîner entre amis où la conversation légère et ironique cache mal une réelle intranquillité.
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