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Hervé Le Corre (Autre)
EAN : 9782359700794
250 pages
Le beau jardin (17/11/2023)
3.83/5   12 notes
Résumé :
Venise, l'hiver, le Carnaval. L'inconnue est belle. Adrien Leck vient de la rencontrer et il se dit que plus tard, peut-être, il la verra dormir. Mais soudain, un coup de feu claque et la jeune femme s'écroule.
C'est le Carnaval et les Brigades Rouges sont au rendez-vous. Elles ont annoncé un attentat par jour. L'inconnue qui prenait un verre au Florian avec Adrien Leck est leur première victime.
Mais Lætitia Vanese n'est pas une inconnue. Elle est jug... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Etat d'urgence est un polar symbolique des années 70, des combats perdus de la gauche européenne des lendemains déçus ou trahis, de la fin d'une époque, dans une ville belle, décrépite, vieillissante, Venise, cénotaphe de sa grandeur passée.
Le cinéaste Adrien Leck se trouve en Vénitie en période de carnaval. Il rencontre une belle inconnue, soudainement abattue devant ses yeux. Cette femme est une figure locale, Laetitia Vanese, une juge qui travaille sur un dossier explosif, celui des Brigades Rouges, des repentis et des vengeurs.
Il y a du Visconti dans cette peinture que fait Vilar de la ville, on pense parfois à Laura de Preminger avec ce personnage de femme fantomatique qui hante le personnage principal.
Etat d'urgence est un roman noir triste et mélancolique signé par l'une des plumes les plus singulières du polar français. Je remercie Babelio et la maison d'édition le beau Jardin qui a eu l'excellente idée de confier la rédaction de la préface à Hervé le Corre, pour l'envoi de ce livre reçu dans le cadre d'une opération Masse Critique.
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C'était sa troisième incursion dans le monde du polar. Jean-François Vilar avait abandonné temporairement le Paris de son photographe fétiche Victor Blainville (entre "Passage des Singes"1983 et "Bastille Tango"1986) pour sillonner les rues et les canaux d'une Venise submergée par une vague rouge sang alors même qu'elle se cachait derrière les masques et les oripeaux de son carnaval.
Nous sommes en 1982 et le sang en question est celui versé par une résurgence des tristement célèbres Brigades Rouges, décidées à mettre la cité des doges sous un feu roulant qui atteint d'abord une juge de l'anti-terrorisme. Un attentat perpétré sous les yeux du cinéaste Adrien Leck, qui vient juste de faire la connaissance de la victime avec qui il entamait une relation amoureuse. C'est à travers son regard acéré et cynique que nous suivons le déferlement de violence dont il devient le témoin privilégié, puis un acteur de premier plan. Venu, accompagné d'un repenti, faire des repérages pour son futur film sur le terrorisme, il est servi, vivant en réel ce qu'il voudrait inscrire sur pellicule.
La réédition bienvenue de ce roman du regretté JF Vilar (disparu en 2014) démontre, s'il était besoin, la large palette du talent d'un auteur qui réussit à mêler avec bonheur un mirage politique, une histoire d'amour impossible et une réflexion désenchantée sur la société des années 80. En outre la poésie mélancolique, qui émane de cette odyssée tragique et qui doit beaucoup à une cité de tous les fantasmes, ajoute au charme du livre. Vilar met en scène avec brio ses personnages ("des êtres singuliers", dit Hervé le Corre dans une préface éclairante), leurs failles, leurs illusions, leurs compromissions, rendant très crédibles ces révolutionnaires aux causes viciées, que lui-même eut l'occasion de côtoyer dans sa jeunesse.
Enfin, on a même le plaisir de retrouver Victor Blainville dans un rôle secondaire, qui vient photographier Venise avec la même passion qu'il le fait pour Paris et que Vilar magnifiera dans ses romans majeurs que seront "Les Exagérés" (1989) et "Nous cheminons entourés de fantômes au front troués" (1993) qui séduiront tous ceux qui ont une âme de piéton de Paris.
Décidément, une excellente initiative que cette réédition, qui est une invitation à aller plus avant dans l'oeuvre d'une des meilleures plumes du roman noir français du XXe siècle finissant.
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Lu en diagonale. Je n'ai pas vraiment accroché l'intrigue centrée sur les Brigades Rouges sévissant en Italie durant la décennie 1970/1980.

Il s'agit d'une féroce dénonciation par Jean-Francois Vilar (1947-2014) de la violence, des attentats commis par les Brigades Rouges ainsi que. du climat de terreur régnant alors en Italie où
il était pratiquement impossible de se déplacer sans la peur au ventre, donner son avis où tout simplement lutter contre lesdites Brigades Rouges sans être dans leur collimateur avant d' être abattus par l'un de leurs tueurs à gage.

Un polar extrêmement dur, et, violent.
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En voyant la couverture rouge illustrée du meurtre masqué sur le Rialto j'ai sauté sur le livre.
Dès les premières pages j'ai eu peur d'être tombé sur un roman à l'eau de rose de la collection Arlequin. Dieu merci le roman policier prend vite le dessus.
Gros points positifs, Jean-François Vilar sait vraiment bien écrire et décrire, les lieux, les personnages, leur caractère, leurs émotions..
C'est aussi un des rares auteurs à avoir une pleine connaissance de Venise et de la politique italienne. le côté Venise je maîtrise... c'est bon, par contre le côté politique italienne des années 70-80 (Mafia, gouvernement, brigades rouges) ne fait pas partie de mes connaissances. de ce fait je suis sûrement passé à côté de beaucoup de choses.
Dans les deux tiers de l'histoire, Adrien Leck le personnage principal de ce roman n'est qu'un simple spectateur des évènements qui se déroulent autour de lui. J'aurai apprécié le voir plus acteur. Peut-être un clin d'oeil de l'auteur pour insister sur le thème du cinéma dans lequel baigne toute l'histoire.
Un roman bourré de qualités qui pourtant m'a laissé aussi froid que tous les morts qu'il contient. Des spécialistes le jugeront bien mieux que moi.
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Un polar dans la nuit vénitienne, drôle d'endroit pour une rencontre mortelle car Venise, sauf dans les romans de Dona Leon (!), est autre choses qu'une ville violente. La réédition de cet ouvrage, un peu touffu, est bienvenue et la langue soutenue de l'auteur fait passer l'histoire un peu oubliée, de ce côté-ci de la frontière, des Brigades et de leurs terribles exactions.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Kafka a séjourné à Venise, m'expliqua Joachim sans que je lui demande rien. A l'hôtel Sandwirth , en septembre 1913. Après, il va en Suisse, à Riva. Il rencontre une femme, lui fait un enfant. On oublie toujours qu'il était assez séducteur. Je vais peut-être écrire un scénario là-dessus.
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Il détestait quitter Paris. Il acceptait Venise parce que c'est la ville des chats et que ces animaux étaient sa seule vraie passion.
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Dans l'avion, Arno m'avait confié qu'il détestait Venise. « À cause de son obscène obstination à survivre. » Il avait volontiers le goût de ce genre de formules faciles et les soulignait généralement, pas dupe, d'un petit mouvement de main, poignet souple, comme on chasse un insecte.
Qu'avais-je, depuis des mois, à m'encombrer d'Arno ? (p. 20)
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« Si nous ne bluffons pas, nous sommes fichus », avait dit Laetitia. Elle avait ajouté : « Il serait plus prudent de bluffer. » (p. 23)
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Video de Jean-François Vilar (1) Voir plusAjouter une vidéo

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