Beau livre. Cet ouvrage est le catalogue d'exposition sur Cima da Coneglio ayant eu lieu musée du Luxembourg. je n'ai pas pu visiter cette dernière mais je me suis fait une joie de découvrir ce peintre grâce à ce livre. Il contient de très belle illustration et permet d'apprendre à connaitre cet artiste méconnu de la renaissance vénitienne à placer entre Bellini et Giorgione. Cet artiste a mérité d'être redécouvert et c'est toujours avec plaisir que je contemple ses oeuvres dans l'ouvrage
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dans les dix dernières années du XVème siècle, la peinture de Giovanni Battista Cima da Conegliano contribua de manière décisive à l'évolution de l'art en Vénétie, et en particulier à l'immense succès de deux sujets proposés à la dévotion privée: la représentation, empreinte d'humanité et de douceur, de la vierge à l'enfant, qui lui offrit l'occasion de produire toute une série de variations et d'exercices sur le thème du divin et de l'humain, et celle de saint Jérôme, plus spécialement destinée aux érudites et davantage orientée vers la méditation sur la nature du pêché.
bien qu'il s'agisse d'un panneau peint au début des années 1510, le raffinement de son exécution et la virtuosité de son chromatisme le situent dans la parfaite continuité de ce que Cima a produit au XVème siècle et montre clairement que la voie choisit par l'artiste pour se démarquer des innovations de Giorgione: maintenir fermement une recherche chromatique de haut niveau faite de juxtaposition précieuse et de moirages destinés à enrichir les drapés, tout en créant un contraste avec les couleur terreuse du paysage.
exécuté à la tempera sur un support constitué de deux toiles fines à maillage carré, le tableau montre une faiblesse dans la préparation qui demeurera une caractéristique des œuvres de Cima. On constate ici un manque d'adhérence du plâtre au support, avec une première couche de plâtre presque sans colle suivie d'une strate de colle plus consistante sur la seconde couche de préparation, laquelle est ainsi un contact étroit avec la couche de blanc de ceruse.
loué pour ses portraits, immensément célèbres pour ses variations sur le thème de la vierge à l'enfant, à laquelle aucun autre artiste ne sut prêter une féminité aussi profond et une spiritualité aussi impalpable, Bellini transmet son art dans un langage qui atteint sa plus haute expression dans cette sorte de pure abstraction scénique, de dialogue ininterrompu entre l'humain et le divin qui prit la forme de retable d'autel.
il avait en effet appris à simplifier les anatomies, à donner à ses œuvres une luminosité nouvelle et de la profondeur dans la couleur, à accentuer le dessin des drapés; dans les figures modelées par la lumière, ainsi que dans la technique raffinée des fins glacis utilisés pour rendre la plasticité des volumes, on sent l'influence d'Alvise Vivarini.