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EAN : 9782075050692
192 pages
Gallimard BD (02/04/2015)
3.7/5   63 notes
Résumé :
Werner Heisenberg, l'incertain. Alan Turing, l'affranchi, Leo Szilard, le prophète errant et Hugh Dowding, le chevalier du ciel.

Physiciens, mathématicien et militaire, ils ont été les acteurs cruciaux autant que discrets d'une aventure qui les dépassait : la Seconde Guerre mondiale. Un jour, une nuit, en songeant dans la rue ou en rêvant au clair de lune, ils ont eu un éclair de lucidité qui a changé la face du monde.
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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♫Monsieur Einstein loin des canons
Croyant travailler pour lui seul
A découvert des équations
Qui vont nous tomber sur la gueule♫
-Sic page 7 de la postface -
Y 'en a marre - Léo Ferré - 1961 -
----♪----♫----📞---💣---📞----♫----♪----
Sous un faux air de la Bombe humaine
Chargé d'excentricité, chassé des LREM
un électron libre bombardé de protons
Le rythme de Villani, avoir été où tous les potes iront...
Le don de compteur voire d'excellent narrateur
S'adjoint Baudoin sans particule, en guise de dessinateur
Hum.....faut p't' être pas naître sous-doués !
pour comprendre son vulgarisé, non !
Une réaction enchaîne ce que la Bombe Amen
A TOI de prendre en main
Quatre destins
Hors du commun
Rendre Hommages Post Mortem



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Je vous parle aujourd'hui d'une BD ou plutôt d'un roman graphique que j'ai découvert via masse critique et Sequencity que je remercie vivement.

Et surtout je demande aux spécialistes de m'excuser si j'ai commis des erreurs dans mon texte car je ne connais pas grand-chose en physique…

C'est l'histoire de quatre chercheurs au moment de la deuxième guerre mondiale, qui nous font part de leurs découvertes et surtout de leurs réflexions personnelles sur le devenir de celles-ci.

« Werner Heisenberg, l'incertain. Alan Turing, l'affranchi, Leo Szilard, le prophète errant et Hugh Dowding, le chevalier du ciel, comme nous les présentent les éditions Gallimard.

"Physiciens, mathématicien et militaire, ils ont été les acteurs cruciaux autant que discrets d'une aventure qui les dépassait : la Seconde Guerre mondiale. Un jour, une nuit, en songeant dans la rue ou en rêvant au clair de lune, ils ont eu un éclair de lucidité qui a changé la face du monde.»

Ils ont travaillé à la confection d'une bombe, d'un code secret et d'une bataille aérienne décisifs pour mettre fin à la deuxième guerre mondiale mais quel est leur ressenti à chacun, leurs doutes, leurs interrogations, leurs réflexions sur la science, sur la vie en général?

Ce que j'en pense :



J'ai beaucoup aimé ce roman graphique de 192 pages car il m'a permis de faire la connaissance de ces chercheurs que je connaissais un peu pour Werner Heisenberg, et Alan Turing mais pas du tout Szilard et Dowding.

L'idée des deux auteurs est très intéressante, et le livre très bien construit. Ils alternent l'histoire des héros et leurs réflexions personnelles ce qui donne un aspect aéré, vivant au texte.

La présentation de Werner Heisenberg (prix Nobel de physique à 31 ans !!) m'a beaucoup plu, avec les réflexions de ce génie allemand, mis sur la touche par les Nazis car il est juif, qui se demande avec le recul comment il n'a pas pensé à l'utilisation du principe de la réaction en chaîne dans la fabrication de la bombe atomique et pose aussi la question de l'incertitude dans la science. Il entre en scène de façon assez drôle : fait prisonnier en 1945 avec neuf de ses confrères, ils discutent de leur échec alors que la bombe est en train de tomber sur Hiroshima et leur conversation est enregistrée par la BBC (opération Epsilon)

Alan Turing est le père de l'informatique, il a réussi à décoder Enigma et les codes secrets les mieux gardés de l'armée allemande et a ouvert la voie au codage binaire… tout peut se mettre en code sur une machine et ceci permettra l'organisation du débarquement, (la première opération « informatique » en somme. Mais, lui non plus ne sera pas reconnu à sa juste valeur car mis sur la touche pour cause d'homosexualité… « Il est plus facile de casser un code qu'un préjugé »

L'image de Léo Szilard, atteint d'un cancer qui va recevoir sa dose de radioactivité pour le traitement de son cancer permet de parler de la fission de l'atome, la stabilisation de l'uranium et de développer le principe de la réaction en chaîne pour arriver à partir d'une petite source d'énergie à l'explosion de la bombe. On se souvient qu'alors la science misait sur l'eau lourde). Il ébauche ce qui va devenir, plus tard, le principe de précaution : peut-on tout faire au nom de la science ? Où doit-on mettre les limites et tout simplement faut-il en mettre. « Un scientifique, ça fonctionne un peu comme un artiste, ou un poète. L'imagination, c'est l'outil indispensable pour réaliser l'impossible. »

le quatrième génie est un militaire, Hugh Dowding. Il prouve qu'il faut utiliser des chasseurs (on ne peut s'empêcher de penser aux drones utilisés en ce moment) au lieu de bombardiers et il va entraîner en un temps record des jeunes pilotes pour les rendre opérationnels le jour J, et surtout organiser le débarquement dans ses moindres détails, la logistique, la prise en compte de tous les paramètres sans sous estimer les forces ennemies, utilisant les radars. C'est le héros de la bataille d'Angleterre, controversé lui-aussi, car un esprit libre, spécialiste dans l'art de la guerre. « Faire la guerre, c'est prendre vite des décisions difficiles mettant en jeu des vies humaines » ou,plus loin « et faire la guerre, c'est aussi encaisser les coups durs et toujours garder la tête haute »

Personne n'est oublié dans ce roman, on croise Einstein, Oppenheimer, Joliot-Curie, Niels Bohr, Fermi… et tous en fait sont fascinants et nous font rêver au passage.

Même les comportements des Etats sont étudiés, les Nazis qui éliminent les chercheurs juifs, les Anglais et leur intolérance de l'homosexualité, le bien et le mal, empêcher l'ennemi de gagner même si on perd soi-même son âme (les bombes sur Hiroshima et Nagasaki ont fait des dégâts considérables pour obliger le Japon à céder.

Ce roman pose toutes les questions que tout un chacun se pose dans sa petite tête : jusqu'où peut-on aller ? Que devient une découverte quand elle est utilisée par des esprits malveillants, politiques religieux ou autres ? Science sans conscience n'est que ruine de l'âme disait autrefois Rabelais

Les textes sont soignés, reposent sur une étude approfondie des travaux de ces chercheurs de génie, avec de temps en temps une note d'humour qui montre la fragilité de ces êtres aussi tels Porgy, l'ours mascotte de Turing, avec qui il dialogue.

Un seul bémol : j'ai lu ce roman graphique via mon ordinateur. C'était la première fois que je lisais une BD en numérique et cela m'a gênée, j'ai fait beaucoup d'allers et retours car les dessins sont beaux, tantôt légers, tantôt plus sombres selon le texte, et c'est moins agréable donc je me procurerai sûrement ce roman graphique en version papier pour le plaisir d'une relecture et éventuellement pour corriger les erreurs que j'ai pu commettre.

En tout cas, je vous recommande ce roman graphique qui donne envie d'aller voir plus loin dans le domaine de la physique pour la profane que je suis. et encore merci de me pardonner les maladresses et erreurs éventuelles car ce n'est pas mon domaine.

note: 9/10
Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
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Premier coup de cœur de l'année 2016 !
J'avais repéré ce livre depuis des mois sur Babelio, puis en librairie ...
J'ai enfin pris le temps de le lire. Je l'ai vraiment apprécié. Personnellement, cela m'a fait connaître 3 des 4 "rêveurs lunaires". Avant cette lecture, je connaissais surtout Alan Turing, car les dernières années, plusieurs livres sont sortis sur Turing (ce dont se réjouit Villani dans la postface très intéressante).
Il faut dire aussi que je suis passionnée de sciences et d'informatique.

Ce livre peut, je pense, être aussi apprécié par des personnes moins passionnées de sciences. A condition d'être intéressé par l'Histoire, le 20e siècle, l'humanisme ... On peut trouver bien des thèmes intéressants dans ces 4 portraits. A lire peut-être moins vite si on n'est pas familier des concepts exposés (physique, mathématiques ...), mais à lire quand même ...

Moi qui lis peu de BD et romans graphiques, j'ai vraiment trouvé remarquable le travail difficile auquel le duo d'auteurs s'est attelé. Villani avec sa passion et son érudition, Baudoin avec son graphisme ambitieux, les 2 sont complémentaires et le résultat est superbe, fluide malgré des sujets difficiles.

A lire !
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Je suis assez nulle en maths et en physique et pourtant j'ai bien aimé ce roman graphique qui nous raconte la seconde guerre mondiale, sous un angle original, celui de la science, et surtout les raisons de la victoire des alliés comme la victoire d'un duel de savants. C'est le titre qui m'a plu, puis c'est l'idée qu'un lauréat d'une médaille Fields se mette à la BD. le scénario met en scène le dessinateur Edmond Baudoin qui discute tranquillement dans l'arrière pays niçois avec Cédric Villani, mathématicien et co auteur de l'album. Au travers du destin de trois savants et d'un officier supérieur britannique, c'est toute une époque qui revit dominée par la mise au point de la bombe atomique . J'aime le principe d'incertitude énoncé par Werner Heisenberg, de quoi nous inciter à la modestie, et donner envie de se mettre à la physique quantique. Encore heureux qu'il se soit trompé dans ses calculs cet homme ! le destin tragique d'Alan Turing, le maître des nombres et l'inventeur de l'informatique est émouvant de part l'injustice dont il a été victime dans une Angleterre puritaine qui emprisonnait les homosexuels. Léo Szilard nous interpelle sur le principe de précaution, et Hugh Dowding, sur la guerre à mener avec une rigueur toute scientifique pour survivre. C'est toute une génération de scientifiques qui est convoquée à travers eux: Einstein, Oppenheimer, Niels Bohr, Fermi, Schrödinger.....c'est l'atome qui est expliqué clairement, ce sont les doutes et la responsabilité des découvreurs qui sont mis en évidence. " on avait construit la bombe pour ne pas se faire atomiser par les Allemands, pas pour massacrer les Japonais", dit Leo Szilard avant d'abandonner la physique pour se mettre aux sciences du vivant, las de lutter contre les pouvoirs politiques et militaires. Un graphisme noir et blanc peut apparaître violent comme les enjeux de vie ou de mort de cette époque. L'album comporte des suppléments pour nous préciser les sources d'information des auteurs comme leur choix de faire dialoguer Turing avec son ours Porgy. Ces quatre hommes se ressemblent un peu par les tourments qu'ils ont éprouvés, de vraies tempêtes sous leur crâne aurait dit Victor Hugo. Modestement, nos deux auteurs les sortent de l'ombre et leur rendent un hommage sincère, d'après eux, sans leur génie, notre vie ne serait pas la même . Un bon bouquin et une façon originale de diffuser la culture scientifique , et pour cette cause, Villani mouille le maillot, un engagement remarquable à tous points de vue !
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J’ai reçu la BD « Les rêveurs lunaires » dans le cadre d’une masse critique BD numérique, association entre BABELIO et SEQUENCITY que je remercie sincèrement pour m’avoir permis de découvrir cette somme impressionnante de Cédric Villani et Edmond Beaudoin.
Cédric Villani que je connaissais pour ses interventions fréquentes dans le Monde et son look infernal.
En signant le scénario de cette BD, il ajoute à ses talents de mathématicien vulgarisateur celui d’historien de la science et de la recherche.
Son propos est admirablement servi par le dessin de Beaudoin, tantôt noir et lugubre, tantôt dépouillé, toujours surprenant de recherche et de découvertes.
L’ouvrage se présente comme un échange de deux amis, se référant chacun à leur village d’origine, sur l’histoire de l’humanité, la place de la culture et sa relation avec le pouvoir, et au sein de la culture, la place spécifique de la recherche scientifique et de sa relation avec le politique et l’économique.
Un projet ambitieux qui selon moi a atteint son objectif :
- Nous rapporter des faits souvent ignorés, sur des hommes et des femmes de l’ombre qui ont contribué à des découvertes majeures pour la civilisation.
- Nous faire toucher du doigt la réalité des relations entre la recherche et le pouvoir, qu’il soit religieux, politique ou militaire ; relations souvent orageuses….depuis Copernic et Galilée….
- Nous sensibiliser sur la position à géométrie variable de la société civile sur la recherche scientifique, ignorée, déformée, vilipendée, jetée en pâture aux contempteurs de tous bords.
- Nous convaincre de la nécessité de ne pas freiner la recherche en dépit des positions moralistes qui s’en défient et mettent en exergue le côté « sombre » de nombreuses découvertes.
- Nous montrer l’intérêt du principe de précaution qui est souvent, contrairement à ce que les médias ou les politiques en font, le contraire d’une position frileuse.
Ces différentes citations résument l’état d’esprit de l’ensemble de l’ouvrage :
« Quand le doute ronge le cœur, la tête n’arrive à rien. » Page 47
« Un scientifique, ça fonctionne un peu comme une artiste, ou un poète. L’imagination, c’est l’outil indispensable pour créer l’impossible. » Page 114
« La rigueur est mère de liberté. » Page 166
« Ce sont les rêves qui font progresser l’humanité et font vivre les individus. » Page 173
Le récit s’appuie sur la vie de 4 génies, (Léo Szilard, Alan Turing, Hugh Dowding), dont la contribution a été déterminante dans la victoire des alliés en 1945.
Ces personnes ont en commun d’être autonomes, de ne pas se conformer aux frontières des disciplines qui enferment la pensée, de savoir se battre contre le pouvoir et l’autorité pour faire « bouger les lignes » comme on dit aujourd’hui, d’avoir une capacité d’imagination et d’anticipation des phénomènes exceptionnel. Pour autant elles restent humbles et modestes.
L’ouvrage est réparti en une introduction, 4 parties à peu près équivalentes, des zones tampons où l’on retrouve Baudoin et Villani qui échangent leurs points de vue, une postface qui présente le contexte dans lequel cet ouvrage a été élaboré.
Le propos d’introduction nous pousse à réfléchir sur la fait que la civilisation dite de progrès s’accompagne aussi du progrès des armes et des armées, qui a conduit aux horreurs découvertes en 1945 où « l’histoire de l’humanité atteignit son paroxysme d’inhumanité. »
Par ailleurs, si l’histoire retient l’action des grands hommes elle maintient sous le boisseau l’histoire de ceux qui ont « réellement » contribué à faire l’histoire, les scientifiques notamment dont le résultat des recherches, peut découler d’événements totalement aléatoires.
Le premier exemple choisi est celui de la mise au point de la Bombe A larguée sur Hiroshima le 6 aout 1945.
Werner Heisenberg, le chercheur allemand se demande pourquoi il n’a pas pensé à la réaction en chaîne qui à partir d’une faible source d’énergie déclenche une explosion atomique gigantesque.
Dans cette partie, sont opposés les moyens mis en œuvre par les deux camps les Nazis dont le crédo anti-juif les conduisait à éliminer tout chercheur non-aryen, et les USA avec le projet Manhattan qui regroupe l’élite des chercheurs et mobilise 125 000 personnes et des moyens considérables.
Même s’il convient de relativiser la mansuétude des politiques américains, puisque quelques années plus tard Oppenheimer le père de la Bombe A se verra interdit de travailler aux USA, soupçonné d’être communiste.
Alan Turing, le mathématicien anglais, à l’origine de l’informatique, parvient avec son équipe, à casser le code Allemand Enigma, des mathématiciens Polonais ayant contribué à déchiffrer la première version.
Turing a compris que tout modèle d’action peut se décortiquer en une multitude de décisions simples interagissant entre elles.
Il a l’idée d’utiliser les connexions de circuits électriques pour imaginer une machine universelle qui permettra de définir des critères de « décidabilité ».
L’organisation du débarquement du 6 juin 1944 est la première application en réel de cet ancêtre de l’informatique décisionnelle.
Pourtant, après la fin de la guerre, il sera condamné pour homosexualité, et le pouvoir politique anglais ignorera les services qu’il a rendus à la nation et au monde libre.
De même, Leo Szilard, qui a déterminé avec Fermi le principe de la réaction en chaîne, essentiel dans la mise au point de la bombe A, le Hongrois émigré aux USA, après un passage par Berlin et Londres, n’a jamais été impressionné par la morgue de Rutherford, le chercheur britannique, qui déclare en 1933, en parlant de neutrons et de l’énergie libérée en cassant le noyau :
« C’est une énergie minuscule. Quiconque croit pouvoir l’exploiter est un rêveur lunaire » page 113
Szilard s’obstine contre vents et marées à démontrer que Rutherford est un imbécile. Il fait écrire une lettre à Roosevelt par Albert Einstein pour demander des moyens, qu’il obtiendra.
C’est Szilard aussi qui a l’idée d’utiliser le graphite pour stabiliser l’uranium et choisir le moment du déclenchement de la réaction en chaîne. Les Allemands, et beaucoup d’autres scientifiques ne juraient alors que par l’eau lourde.
Szilard est un agitateur d’idées autant qu’un scientifique, puisqu’il est à l’origine de la création d’une instance internationale de régulation des armes atomiques (actuelle), de l’idée du téléphone rouge, du concept de « principe de précaution ».
Ainsi, Joliot-Curie avait déposé en 1939 les brevets d’applications civiles et militaires de l’énergie nucléaire, dont le principe de la réaction en chaîne, sans mesurer les risques encourus si des esprits malveillants dans la communauté scientifique s’emparaient de ces données.
C’est la capacité de chercheurs comme Szilard à persister dans son idée malgré les croyances dde l’époque, qui permettent à la recherche de progresser.
Le pouvoir politique ne s’y trompe pas, qui rallie ces chercheurs à sa cause, après les avoir contestés ? Mais le ralliement se fait aux conditions du pouvoir…
Dernier héros de la 2ème guerre mondiale, Hugh Dowding, celui qui a gagné la bataille d’Angleterre, et dont le film de Guy Hamilton en 1969, raconte l’histoire.
Contre l’avis de l’Etat-major anglais, Hugh Dowding prône le développement des chasseurs au lieu de celui des bombardiers, la formation de jeunes pilotes, les salles de contrôles du suivi des duels aériens, l’utilisation des radars.
Il pose ainsi les principes du management, souvent oubliés d’ailleurs aujourd’hui dans les entreprises :
- Voir les choses sans fard
- Ne pas sous-estimer l’adversaire
- Anticiper sur la technologie
- Rien de bon ne se construit sur la peur
- Prendre vite des décisions difficiles
- Ne pas croire aux idées reçues
- Faire confiance et le montrer
Toutes choses dont l’institutionnel et le hiérarchique ont peur.
A propos des idées reçues :
1* Il faut souligner dans le cours du récit, à partir de la page 163, cet hommage rendu par Villani au rôle de la Pologne pendant la 2ème guerre mondiale :
Les Polonais ont fournis les meilleurs pilotes de la RAF
Ils ont cassé la première version du code ENIGMA des Nazis
A Wisna ils ont opposé une résistance de 3 jours aux Nazis qui les attaquaient à 50 contre 1
2* Sur la rigueur allemande :
Pour Speer, un proche d’Hitler, Incompétence, Arrogance, Egoïsme sont les trois mots qui caractérisent le régime Nazi. (Page 165)
La postface rappelle cette citation de Victor Hugo : « On résiste à l’invasion des armées, on ne résiste pas à l’invasion des idées. », dont on retrouve une déclinaison sur la façade d’une bibliothèque de Phnom Penh : « La force lie un temps, l’idée enchaîne pour toujours. »
L’idée de ce livre doit également à Marc Monticelli directeur de l’Espace Turing à Nice, et à Jena Philippe Uzan de l’institut Poincaré.
Une BD à mettre entre toutes les mains, notamment celles des pédagogues, parents ou professeurs, qui souvent sont englués dans les certitudes.

Lien : http://desecrits.blog.lemond..
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critiques presse (4)
BDGest
04 mai 2015
Amateur d’Histoire, féru de Sciences, passionné de destins hors norme, simple lecteur, pas de doute mal placé, cet album est fait pour toi.
Lire la critique sur le site : BDGest
Du9
04 mai 2015
Un ouvrage instructif, portant la réflexion, donnant à voir la science moins dans ses fictions habituelles que dans son humanité cachée.
Lire la critique sur le site : Du9
ActuaBD
24 avril 2015
Une œuvre aussi poétique que pédagogique.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Culturebox
10 avril 2015
Ils conjuguent récit intime et grande histoire.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Les dix commandements de Leo Szilard : I. Apprends à reconnaître les liens entre les choses et les lois de la conduite des hommes, de sorte que tu saches ce que tu fais. II. Dirige tes actes vers un but qui en vaut la peine, mais ne te demande pas s'ils permettront de l'atteindre ; tes actes doivent être des modèles et des exemples, non pas des moyens de parvenir à un but. III. Parle à tous les hommes comme à toi-même, sans te poser de questions sur l'effet que tu feras, afin de ne pas les exclure de ton monde ; car dans l'isolement on perd de vue le sens des choses et la foi dans la perfection de la création. iV. Ne détruis pas ce que tu ne peux pas créer. V. Ne touche aucun plat, sauf si tu as faim. VI. Ne convoite pas ce que tu ne peux posséder. VII. Ne mens pas sans besoin. VIII. Honore les enfants. Écoute leurs paroles avec révérence et parle-leur avec un amour infini. IX. Conduis tes actions pendant six années ; la septième va rejoindre la solitude, ou un peuple étranger, de sorte que le souvenir de tes amis ne soit pas une entrave à être ce que tu es devenu. X. Mène ta vie avec douceur, et sois prêt à partir quand tu es appelé.
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Heisenberg est entré dans l'histoire en tant que théorie physico-mathématique, et jusqu'ici personne ne semblait bien pressé de faire revivre son personnage humain, difficile à appréhender. Du moins c'est ce que je croyais, jusqu'à ce qu'un concours de circonstances remarquable ne me fasse connaître un projet de ce type... Un soir de janvier 2014, l'écrivain Jérôme Ferrari et moi-même étions les invités d'honneur d'une réception un peu mondaine à Riyad; nous nous étions réfugié près du buffet pour échapper à une conversation qui ne parvenait pas à prendre, et à un fâcheux qui nous bombardait de questions de haute volée ("Quelle est l'influence de la réalité sur votre œuvre?"...) En désespoir de cause, je tendis une perche à Ferrari; "Ça t'a inspiré quelque chose mon exposé sur Poincaré?..." Et de fil en aiguille, nous avons découvert avec stupéfaction que nous étions, l'un et l'autre, en train de préparer un travail de fiction mettant en scène Heisenberg dans une dimension intimiste. Ce fut le début de deux heures de discussion passionnées...
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Les êtres humains chassent, dansent et parlent depuis plus d'un million d'années peut-être.
Mais l'entraide et la violence ont façonné les sociétés humaines avant même qu'il y ait des mots pour les dire.
Avec les siècles et les millénaires, les sociétés devinrent de plus en plus vastes, de plus en plus construites: l'entraide et la violence toujours mieux organisées. Les dimensions individuelles et collectives comptaient de plus en plus. L'idée née dans un cerveau était démultipliée et réalisée par toute une communauté.
Des habitudes se prenaient, des conventions s'installaient, des cultures se créaient, influencées par les environnements et les accidents de l'histoire.
Commenter  J’apprécie          50
J'ai lu le compte-rendu de la conférence de ce vieux croûton de Rutherford. Il parlait de neutrons et de l'énergie qu'on libère en cassant un noyau. Il expliquait que c'était une énergie minuscule. Que quiconque croyait pouvoir l'exploiter était un rêveur lunaire! Vraiment ! Un rêveur lunaire! ( propos attribués à Léo Szilard p. 113)
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c'est beau, quand même, de se dire qu'à coup de formules mathématiques écrites de main humaine sur brouillon, on arrive à prédire des choses qui sont complètement invisibles, des phénomènes qui se produisent à une échelle inaccessible! Harmonieux comme une symphonie.
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Le premier d'entre eux sera Carla, d'Edmond Baudoin et Jacques Lob, un roman graphique majeur qui commence comme ça : un homme, plutôt jeune, hèle un taxi. Une Mercedes noire. À l'intérieur du taxi, une jeune femme, habillée de cuir noir. C'est Carla. L'homme est pressé, vite à l'aéroport, compagnie Transaerial, au départ. Il est anxieux. Quand il arrive, c'est trop tard, l'avion a décollé. Il retrouve Carla, qui lui propose de le ramener en ville. L'homme lui raconte son histoire : le coup de foudre, réciproque, avec une belle étrangère, l'amour fou, la fuite de celle-ci, et cette nouvelle que la radio diffuse dans le taxi : un appareil de la Transaerial, en direction de New York, s'est crashé peu après le décollage, avec à son bord 450 passagers. On ne sait pas s'il y a des survivants...
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