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Lord Cochrane tome 2 sur 4

Gilberto Villarroel (Autre)
EAN : 9782373050998
445 pages
Aux forges de Vulcain (19/02/2021)
3.64/5   43 notes
Résumé :
1826, Paris. Jean-Baptiste Dallier, un bonapartiste ami des frères Champollion, est assassiné dans les catacombes. Le célèbre héros écossais Lord Cochrane arrive alors à Paris. Il y retrouve Champollion le Jeune qui possède les preuves de l'existence de Cthulhu, un monstre antédiluvien. Champollion a récupéré un manuscrit de la main de César, qui décrit comment il s'est rendu sur R'lyeh, la ville du monstre, au large du fort romain construit sur la longe de Fort Boy... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Lord Cochrane, tome 2. Onze ans après avoir défait Cthulhu, Lord Cochrane revient, tout auréolé de la gloire de ses victoires en Amérique du Sud. Mais il reste un paria en Angleterre. Or un appel à l'aide son ancien compagnon de lutte, Champollion le Jeune, le fait accourir à Paris. Les tentacules seraient-elles de retour ?

Une suite ? Pas vraiment !
Tout d'abord, comme le précise l'auteur lui-même dans sa note de fin de livre (et il est bavard, Gilberto Villarroel : on sent le passionné qui a envie d'échanger avec ses lecteurs – il ne manque plus que le petit verre pour accompagner tout cela), il n'est pas utile d'avoir lu Cochrane vs Cthulhu pour profiter pleinement de ce nouveau tome. Les personnages sont les mêmes (puisque Cochrane est entouré de soldats survivants de la première aventure et du capitaine français Eonet ; et qu'il retrouve les frères Champollion : belle équipe, en vérite !), il est souvent fait référence aux évènements du premier roman, mais tous les éléments sont expliqués ou mis en perspective. Autrement dit, on peut très bien entamer la découverte des aventures du « marin audacieux », comme le surnomme affectueusement l'auteur, par ce Lord Cochrane vs l'Ordre des catacombes. D'ailleurs, entre les deux, onze ans se sont écoulés et il en a accompli, des trucs, ce lord Cochrane : sa campagne en Amérique du Sud lui a valu nombre de titres de gloire. Et nombre d'inimitiés !

Un tome maitrisé
D'ailleurs, commencer par Lord Cochrane vs l'Ordre des catacombes, cela peut être une bonne idée, tant ce récit est plus abouti que le précédent. Gilberto Villarroel s'est débarrassé (ou, du moins, a atténué) de certains tics ou habitudes parfois agaçants. Ce qui donne naissance à un livre au rythme trépidant, digne des Dumas et consorts. L'auteur sait enchaîner les aventures avec aisance et fluidité. Et un naturel affirmé, même si souvent, la vraisemblance doit rester remisée au placard. Car il s'en passe, des évènements. Et à un rythme digne de celui de Jack Bauer dans la célèbre (mais ancienne) série 24h chrono. Et cela passe très bien. D'autant que l'auteur a divisé son roman en deux trames narratives, rendant ainsi le récit plus dynamique encore : le « présent » qui raconte le séjour de Cochrane à Paris pour aider les Champollion, puis sa tentative de libération de l'épouse d'un ami prisonnière de l'Ordre des catacombes, et enfin sa recherche d'un document prouvant de manière absolue la véracité de son combat contre Cthulhu ; le « passé », lointain, qui remonte à l'an 52 avant J.C., aux côtés de César et de Vercingétorix. Ce dernier « moment » m'a bien fait plaisir, même s'il m'a moins convaincu, dans le ton, que la narration des aventures de Lord Cochrane.

Un héros flamboyant
Car Cochrane a tout de même un charme fou ! Il attire l'oeil autant que les emm… Il fait d'ailleurs partie de ces héros qui tombent sans cesse de Charybde en Scylla, mais s'en sortent grâce à leur ruse et, en l'occurrence, à leur courage qui frôle, en apparence, la témérité. Quand un danger se présente, l'Écossais fonce dans le tas, ce qui a tendance à surprendre ses adversaires. Cependant, il ne le fait pas bêtement, sans réfléchir. Au contraire, esprit avisé, il examine sa situation le plus précisément possible et évalue ses chances de réussite. Puis il élabore un plan, de toute façon audacieux et souvent spectaculaire. D'où une grande jubilation pour le lecteur. Je me demandais régulièrement comment diable (un de ses surnoms, justement) il allait faire pour se sortir du mauvais pas dans lequel il se retrouvait. Et j'étais souvent agréablement surpris par le résultat. Comme, en plus, Gilberto Villarroel n'hésite pas à faire intervenir les progrès de la science, on obtient des scènes d'anthologie.

L'Histoire, toujours l'Histoire
Lord Cochrane vs l'Ordre des catacombes a beau être un récit d'aventures intégrant le mythe de Cthulhu, donc pas très vraisemblable, Gilberto Villarroel tient le pari de nous faire croire au monde dans lequel il nous plonge. Et il y parvient parfaitement tant il maitrise le Paris du XIXe siècle, tant il connaît la région de fort Boyard. Tant aussi il montre à travers ses récits toute la curiosité qui le travaille et le fait fonctionner. Comme il l'écrit dans sa note historique (eh oui, encore une note de fin d'ouvrage, tout aussi intéressante que l'autre), il découvre des lieux, des machines, des personnages et tente de les caser dans son histoire. Parce que cela lui fera plaisir. Et ce plaisir est contagieux. Quelle joie de visiter avec lui le cimetière du Montparnasse, de s'enfoncer dans les catacombes, de prendre la mer autour de l'ile d'Aix ! Quelle agréable surprise de voir rouler l'une des premières automobiles à vapeur !

Quelle chance de lire les aventures de Lord Cochrane ! Et ce n'est pas fini : une troisième tome est en route et devrait, si le méchant virus ne passe pas par là, arriver sous nos latitudes en février 2022. Une nouvelle occasion de vibrer avec un homme au courage et à loyauté sans limite, prêt à tout pour aider ses amis et faire triompher la vérité.
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
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Comme je venais de terminer un page turner quand ce livre est arrivé chez moi j'ai eu un peu de mal à le pages tourner. Aussi mon avis est peut-être biaisé par ce que mon esprit gardait en tête en commençant cette histoire.
Néanmoins Gogol et Wikimonpote sont mes alliés de procrastination et j'ai complété ma lecture. Déjà truc bizarre, le fort Boyard(pour avoir vécu à côté on se connait un peu) (de vue) qui est un personnage de pierre d'importance dans l'univers, n'a commencé à être construit que plusieurs décennies apres les événements des deux bouquins à tentacules de Gilberto Villarroel parce que mauvais temps, coupe dans les budgets, attaques et mutineries (je n'irai pas voir comment le fort est bâti dans le premier tome parce page pas turner toussa). Bref entre le bouquin et moi ça commencait moyen.

Ensuite, les précédentes aventures nous sont abondamment rappelées (ce qui drôlement sympa) (mais un peu lourd: vous reprendrez bien une part de tarte au rappel avant d'aller plus loin). le hic c'est que les aventures courantes sont aussi rappelées (même Caesar nous en fait plein dans ses mémoires). Aventures sommes toutes assez simplistes. En fait j'ai eu l'impression de lire un bouquin pour enfants des années 60 ou un synopsis léger de film à venir. Beaux héros bien propres et gentlemen sur eux, des enquêtes, des combats de cape et d'épées, rebelotte pour l'enquête, etc. Moi j'ai besoin d'un peu plus pour me sentir comblée.

Et donc, dommage pour moi, qui attendais de découvrir ce livre avec impatience. Je crois vraiment que les mondes de Lovecraft, je vais continuer à les arpenter avec mes dés de roliste. Pour l'instant ce n'est qu'à ces moments que je les apprécie.

[Masse critique]
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Décidément, j'aime vraiment beaucoup cette collection des "étoiles montantes de l'imaginaire" de Pocket. Chaque texte est différent du précédent mais se dévore en moins de deux grâce aux univers addictifs sélectionnés. Après l'orient, après les loups garous, c'est une petite revisite lovecraftienne à la sauce historique et policière qui nous est proposée ici et tel les romans pulp de l'époque, je l'ai englouti très très rapidement, le sourire aux lèvres et le coeur à cent à l'heure.

Depuis quelques année, Gilberto Villarroel, auteur, scénariste et producteur de télé et de cinéma chilien s'amuse à utiliser un personnage historique méconnu : Lord Cochrane pour lui faire vivre de drôles d'aventures dans un XIXe siècle à la fois réaliste et fictif où le fantastique est au tournant de chaque maison. Il s'attaque dans les premiers tomes à la figure de Cthulhu, célèbre créature lovecraftienne, mais fait partir son héros dans une autre direction avec le Trésor de Selkirk dans le troisième tome qui vient de paraître, ce qui montre bien l'imagination dont il sait faire preuve.

Je n'ai pas lu le premier tome avant de plonger dans la suite des aventures de ce "détective" anglais mais cela s'est fait sans le moindre souci, ce qui me fait dire que chacune de ses aventures peut se lire indépendamment et séduire tout de même le lecteur. Il faut dire que l'auteur nous prend pas mal par la main pour tout resituer et bien faire le lien, peut-être même un peu trop. Effectivement, ce nouveau tome fait tout de même près de 600 pages avec ses annexes, forts intéressantes au passage, et il souffre parfois de quelques longueurs dues à un auteur qui veut trop bien faire. Il ne veut pas que son lecteur soit perdu. Il lui rappelle donc en long en large et en travers qui est son héros et ce qu'il a vécu. Il lui décrit par le menu le XIXe siècle dans lequel il évolue à grand renfort de long passage sur l'histoire politique et plus de l'époque, ce que tout simple connaisseur comme moi connaît déjà et peut trouver inutile, mais qui ne le sera pas pour le néophyte. A vous de voir où vous vous situez.

Mais on ne peut pas enlever à Gilberto Villarroel de savoir nous divertir. de la première à la dernière page, il offre une aventure rythmée et ponctuée de nombreuses péripéties et autres retournements de situation, avec un héros dont l'équipe s'étoffe au fil des pages et qui nous fait bien voyager sur les routes et plus de la France du XIXe. J'ai beaucoup aimé le décor de cette histoire, le sentiment de vraiment y plonger tête la première et de vivre les aventures à côté de notre cher Lord bien aventureux.

L'intrigue tient pourtant sur un dé à coudre avec le héros qui doit replonger dans les mystères de R'lyeh et Cthulhu suite aux menaces qu'il reçoit et au danger qu'un de ses amis subit. Pour cela, il se lance sur les traces d'un mystérieux et méconnu manuscrit de Jules César, que celui-ci aurait occulté de sa célèbre Guerre des Gaules, le tout tandis qu'une organisation occulte le poursuit : L'Ordre des Catacombes. C'est on ne peut plus classique mais très efficace et le lecteur retrouvera l'ambiance d'autres romans policiers et thriller qui l'auront fait tout autant palpiter le temps d'une aventure bien rythmée et parfois bien tendue.

Cependant quand on me met une créature telle que Cthulhu en couverture, je m'attends à ce que l'oeuvre de Lovecraft soit bien prégnante dans le texte. Elle l'est mais pas autant que je l'aurais souhaité. J'ai eu l'impression qu'après en être parti et avoir parlé de l'expérience du héros avec elle, l'auteur tournait un peu autour du pot voire la fuyait de peur de vraiment s'y confronter, ce qui n'arrivera du coup que dans les dernières pages. C'est dommage. Il passe plus de temps au final à nous décrire les tensions et la course poursuite entre Cochrane et l'Ordre des Catacombe qu'à vraiment entrer dans le vif du sujet avec les Anciens et leur cité. Je suis un peu restée sur ma faim.

Pour autant, le mélange entre Histoire et fantastique est vraiment savoureux, de même que l'ambiance de polar à l'ancienne. On sent que l'auteur connaît bien ses classiques et s'est très bien documenté, car tout est très vivant et réaliste, donc crédible, jusque dans la bascule qui se fait pour l'aura lovecraftienne apparaît. C'est fort séduisant. On ressent très bien le mystère de ce texte, l'urgence et la peur suscitées par cette cité et les créatures qui la peuplent, l'ambiance pesante de certains lieux significatifs comme les Catacombes ou l'île d'Aix.

C'est également un vibrant hommage à la littérature de gare qui a eu un si vif succès dans les années d'après-guerre. On y retrouve la même formule d'action et tension non stop avec deux camps opposés qui se cherchent et se poursuivent sur les routes de la France. On découvre à leurs côtés le Paris du XIXe mais également des lieux comme La Rochelle, Niort, Poitiers ou l'île d'Aix. C'est assez rare pour le souligner.

Alors certes, Lord Cochrane VS l'Ordre des Catacombes fut avant-tout pour moi un divertissement et non pas une lecture profonde ou émouvante comme j'aime, mais je n'ai pas boudé mon plaisir. J'ai pris ce divertissement pour ce qu'il était et j'ai vécu une belle aventure très mouvementée aux côtés de notre Lord et de ses acolytes. J'ai aimé la pénétration de idées lovecraftiennes dans ce XIXe siècle si bien sourcé et décris. C'était fun et dépaysant. Je suis donc curieuse de lire ses prochaines aventures avec de Trésor de Selkirk, marin écossais qui a inspiré Robinson Crusoé. 
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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Je remercie Babelio et les Éditions Aux Forges de Vulcain pour m'avoir confié cet ouvrage dans le cadre d'une opération « Masse Critique ».

1826. 11 ans se sont écoulés depuis que Lord Cochrane, le célèbre amiral écossais, ait assisté à l'émersion de la cité perdue de R'lyeh au large de Fort Boyard alors qu'il était capturé par la Garde impériale de Napoléon. En compagnie du capitaine Eonet et des frères Champollion, il était alors parti explorer cette cité sur laquelle se trouvait un puits géant au fond duquel gisait une créature immortelle nommée Cthulhu.
Sans preuve tangible pour étayer son témoignage, Lord Cochrane n'avait pas pu rendre public le récit de son aventure, de peur de passer pour un fou. En effet, comme les hiéroglyphes présents sur une tablette découverte à R'lyeh le stipulaient, cet inframonde n'apparaissait pour une courte durée que tous les 20 siècles environ lors d'un alignement favorable des étoiles.
Seul le témoignage d'un érudit tel le professeur Champollion le Jeune, qui avait décrypté ces hiéroglyphes, aurait pu lui servir de soutien mais il restait sans nouvelle de ce dernier.
1826 donc, de retour à Paris, Cochrane apprend que le professeur Champollion, désormais conservateur du musée du Louvre, désire le voir. Durant cette rencontre, Champollion informe l'amiral qu'on lui a remis récemment un document très ancien rédigé par César en 52 avant JC qui prouverait l'existence de R'lyeh et de Cthulhu.
Mais c'est sans compter sur la secte secrète de l'Ordre des Catacombes prête à tout pour mettre la main sur ce manuscrit.

Ce roman d'aventure fait suite à « Lord Cochrane vs Cthulhu » que je n'ai pas lu. Comme expliqué par l'auteur à la fin du livre, « Lord Cochrane vs l'Ordre des Catacombes » est un standalone, c'est-à-dire qu'il peut être compris sans avoir lu le précédent. Je n'ai en effet rencontré aucune difficulté à comprendre l'histoire.
Le rythme est soutenu, pas le temps de s'ennuyer avec ce roman qui mêle intrigues et situations délicates qui devront faire appel à la perspicacité de Lord Cochrane et de ses acolytes.
Je ne suis pas une inconditionnelle des fantasy. Toutefois, je me suis laissé emporter par cette histoire qui nous fait (re)découvrir divers endroits de Paris, la Rochelle, Poitiers, l'Île d'Aix, ... Les descriptions des lieux sont précises et assez détaillées pour nous emporter au coeur de l'action.
La présence de personnages et d'éléments historiques réels en font également un roman très enrichissant.
Les scènes de combat sont dignes des plus grands films d'action et nous rappellent que l'auteur oeuvre également dans le domaine du cinéma.

Une agréable lecture instructive et divertissante.
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Le premier volume des aventures du fameux Lord Cochrane m'avait permis de faire de belles rencontres. La rencontre d'un auteur d'abord, Gilberto Villaroel, d'origine chilienne, résident à Paris, passionné d'histoire européenne et de littérature fantastique. La rencontre avec une maison d'éditions ensuite, aux forges de vulcain, dont les couvertures minimalistes et hautes en couleurs m'ont immédiatement séduites. Enfin j'ai pu faire connaissance avec une figure historique des plus fascinantes, le fameux Lord Cochrane, navigateur anglais, inventeur excentrique, héros du chili et tant d'autres choses encore. Inutile de vous dire qu'avec tous ces éléments réunis le livre n'est pas resté longtemps sur le présentoir de mon libraire.

L'aspect historique prend une place plus importante dans ce volume, là où le premier volume faisait plus office de parenthèse fantastique sans réel lien avec la marche incessante du monde. le récit se situe durant la période ô combien confuse de la restauration monarchique. Napoléon et son empire sont partis en fumé mais pourtant son ombre imprègne tout le récit. L'auteur parvient à dérouler l'aspect historique de son récit tout en évitant de donner un simple cours d'histoire et c'est en grande partie grâce à son personnage principal, lord Cochrane.

La plume de l'auteur ne s'anime jamais autant que lorsqu'il s'agit de mettre en scène cet aventurier intrépide, ce soldat rebelle qui a dû dire adieu à sa patrie, cet inventeur touche-à-tout qui regrette la lenteur du monde qui l'entoure. À la fin de l'ouvrage, l'auteur explique que Lord Cochrane a probablement servi de source d'inspiration pour nombre de figures d'aventurier navigateur qui ont émergé dans la culture populaire contemporaine et ce n'est guère surprenant. Ce personnage charismatique dynamite les pages du récit, son aura de capitaine chevronné accorde au moindre dialogue une atmosphère chargée en testostérone, rendant la narration encore plus riche et savoureuse. La caractérisation sur ce personnage est très juste, l'auteur en fait un personnage complexe, non manichéen, plus âgé mais donc aussi plus sage mais toujours déterminée à faire mordre la poussière à ses adversaires.

En ce qui concerne l'intrigue l'auteur a décidé de s'aventurer vers des chemins plus balisés. Ce tome est l'occasion d'invoquer l'esprit des pulps d'antan, le Paris des mystères et ses ruelles insalubres. Cela donne un récit d'aventure honnête mais on y perd l'originalité du premier volume. L'auteur coche les cases des récits d'aventures du 19ème siècle. le cimetière lugubre, les catacombes morbides, sans oublier les ecclésiastiques fanatiques qui font office d'ennemis au final bien peu menaçant mais très clichés. le rythme est haletant, les personnages ont à peine le temps de s'extirper d'une situation mortelle qu'une nouvelle péripétie survient. Mais ce que l'on y gagne en rythme on le perd en atmosphère. L'apport de cet ordre des catacombes est minime, jamais le récit ne va développer de réelles intrigues politiques ce qui empêche d'accorder du crédit et de l'épaisseur narrative à cet ordre de fanatiques.

Le fantastique est quelque peu en retrait dans ce tome. L'univers Lovecraftien sert plus de toile de fond que de moteur à l'intrigue. Les horreurs surgies de l'esprit de Lovecraft n'ont qu'un rôle extrêmement secondaire. Les chapitres se déroulant dans l'Antiquité et incarnant deux autres personnages historiques majeurs, à savoir César et Vercingétorix, sont plaisants à suivre au début avant que l'on comprenne qu'il s'agit pour l'auteur de mettre à nouveau en scène un combat contre la divinité des profondeurs. Une confrontation intéressante mais qui a perdu la fraîcheur des débuts.

Un petit bémol également concernant la plume de l'auteur. Celle-ci est très riche et dense. L'auteur livre des éléments historiques, il dresse un portrait détaillé de la situation politique française et revient sur les dernières heures du règne de Napoléon, il effectue une biographie qui couvre plusieurs années de la vie de ce cher Lord Cochrane. Mais il nous donne aussi des détails techniques sur l'artillerie, la marine, la conquête de la Gaule par les Romains, et une étrange machine à vapeur qui servira vaillamment nos protagonistes. Tout ça fait que le récit souffre d'une certaine rigidité factuelle que la plume de l'auteur n'allège pas tend celui-ci tient à tout expliquer, tout détailler au risque de relâcher l'attention du lecteur. L'effort de produire le récit le plus complet possible que ce soit au niveau historique, technique ou des portraits de personnages est louables mais cela se fait au détriment de l'intrigue qui aurait pu être moins orientée action et offrir un peu plus d'effroi fantastique.

Avec ce second volume des aventures de Lord Cochrane l'auteur a pris le parti d'une aventure plus terre à terre en rappelant à notre bon souvenir l'esprit des récits d'aventures mâtiné d'une légère touche de fantastique. On y perd donc l'originalité du premier volume pour suivre un récit d'aventures mouvementées mais manquant d'originalité, qui vaut surtout pour la présence de son héros principal qui illumine chaque page où il est présent.
Lien : https://culturevsnews.com/
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critiques presse (1)
SciFiUniverse
24 mars 2021
Roman historique d'une grande précision aux touches de fantastiques élégantes, ce deuxième volet autonome des aventures de Cochrane vous mène de Paris à la Rochelle et vous confronte à un ordre secret de cultistes puissants.
Lire la critique sur le site : SciFiUniverse
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Dès qu’on lui retira son bandeau, Jean-Baptiste Dallier ouvrit les yeux dans l’espoir d’identifier l’endroit où ses ravisseurs l’avaient enfermé. Après des jours entiers passés à subir coups et tortures, il était très fatigué. La première chose qu’il vit, ce furent ses pieds nus, couverts de plaies, puis son pantalon si sale qu’il était impossible d’en déterminer la couleur originelle. Poussière, urine, excréments et sang formaient un sinistre mélange qui, à n’en pas douter, devait sentir très mauvais, même si après tant de jours d’épuisement et de privation, il avait cessé de se préoccuper de ce genre de détails, surtout parce qu’il était incapable de ressentir autre chose que de la douleur.
Mais cette fois-ci, ce fut différent. Tous ses sens restaient en alerte, car il savait que quelque chose d’important était sur le point de se passer. Il avait été enfermé deux semaines dans la cave d’une église, puis on l’avait emprisonné et emballé comme un paquet de linge, on l’avait chargé dans le coffre d’une voiture à cheval et on l’avait ressorti une demi-heure plus tard dans les mêmes conditions, comme s’il s’était agi d’un bagage. Il ne perçut pas la chaleur du soleil. Il devina que la nuit était déjà tombée et qu’ils se trouvaient en quelque lieu solitaire. On le descendit à l’aide de cordes dans un trou, sur dix ou vingt mètres, il n’aurait su dire combien, jusqu’à ce qu’il heurte le sol, qu’il sentit couvert de gravier. Puis deux soldats – car ses ravisseurs étaient des soldats, ce point était très clair dans son esprit – le portèrent et le conduisirent dans un tunnel. L’air de ce lieu souterrain était tiède, plus tempéré qu’en surface. Il entendait le bruit des gouttes d’eau qui coulaient depuis le plafond, à cause de l’humidité peut-être, ou bien d’infiltrations. Les gouttes ne s’écrasaient pas directement par terre, quelque chose leur barrait le chemin. On entendait des craquements semblables à ceux de branches mortes.
Les soldats lui levèrent les bras et attachèrent ses fers à un pilastre. Sur la même colonne, au-dessus de sa tête, ils placèrent une torche. Puis, ils lui retirèrent son bandeau. Son menton tomba sur sa poitrine, à cause de la fatigue. Il garda cette position, en fixant ses pieds. Il entendit les soldats qui repartaient en empruntant le tunnel. Le bruit de leurs bottes résonnait sur le gravier. Mais il n’osait pas lever les yeux, car il savait qu’il n’était pas seul. « Il » se tenait là. Il parvenait à distinguer, devant ses pieds nus, deux bottes noires de cavalier et il savait que le Colonel – comme l’appelaient ses subordonnés – était resté à ses côtés et l’observait.
Jean-Baptiste était un homme intelligent et il comprenait que s’ils l’avaient enchaîné, et que si le Colonel était demeuré seul avec lui, c’était pour que l’officier lui fasse ses adieux. Et cela signifiait qu’aucune échappatoire ne s’offrait à lui : il était arrivé à la fin de son voyage. Le tuerait-il avec son épée, qu’il maniait si bien ? Ou avec un des poignards qui l’avaient torturé ? Le laisserait-on mourir de faim dans ce lieu abandonné ?
Le Colonel agrippa ses cheveux, souleva sa tête et le regarda dans les yeux. Jean-Baptiste vit son chapeau noir, ses yeux d’oiseau de proie, son sourire torve, et fut convaincu que cet homme, si on pouvait l’appeler un homme, jouissait intensément de cet instant. Il fut pris de dégoût. Le Colonel devina peut-être ses pensées, car son sourire s’effaça sur-le-champ et il le lâcha. Jean-Baptiste appuya de nouveau son menton sur sa poitrine, ferma les paupières et se prépara au pire.
– Vive l’Empereur ! cria-t-il, avec les dernières forces qui lui restaient.
Mais il ne se passa rien. Le Colonel se retourna et, tout comme les soldats, se retira. Ses pas se perdirent dans le tunnel.
Profitant de la lumière de la torche, Jean-Baptiste leva la tête et parcourut l’endroit du regard. C’était une pièce circulaire, taillée à même la roche brute. Les murs semblaient avoir de nombreux trous. Ce n’était qu’en plissant les yeux qu’il découvrit que les trous étaient les orbites vides de crânes de douzaines, de centaines de squelettes qui s’amoncelaient, parfaitement empilés, du sol au plafond. C’était un échafaudage complexe dans lequel les têtes étaient maintenues, alignées par couches successives, sur des branches mortes. Non, ce n’était pas des branches. Il regarda à nouveau. C’étaient des os, des restes humains poreux et jaunâtres, qui servaient de support à cette architecture macabre.
Cette vision terrifiante informa Jean-Baptiste : il se trouvait dans les catacombes de Paris.
La salle circulaire était traversée par un couloir qui, des deux côtés, communiquait avec l’intérieur de ces souterrains. Au centre trônait un puits dont les bords en pierre surplombaient le sol de près d’un mètre et demi.
Jean-Baptiste se souvint qu’on lui avait mentionné l’existence des catacombes, bien qu’il n’y soit jamais descendu auparavant. Mais c’était la première fois qu’il entendait parler de la présence d’un puits à cet endroit. Il se demandait s’il contenait encore de l’eau, qui l’avait construit et pourquoi.
Il entendit une éclaboussure, mais le bruit venait de très loin, comme si le puits était très profond et que l’eau se trouvait à des dizaines de mètres plus bas. Puis, il perçut un souffle lourd et le son métallique de divers outils – c’est du moins ce qu’il croyait -, martelant l’intérieur des murs de pierre de ce vieux trou. Pendant un instant, il se dit qu’il devait s’agir d’un tailleur de pierre – car il avait entendu dire que les catacombes étaient à l’origine des carrières – et il eut l’espoir d’être sauvé. Mais il écarta rapidement cette idée. Qui pourrait travailler la nuit dans ces labyrinthes et sans le soutien d’autres collègues ? Il ne voyait pas non plus de cordes ou de madriers servant d’échelle pour sortir du puits. Mais le grincement des pierres retentissait de plus en plus près, et celui qui s’approchait faisait beaucoup d’efforts pour se frayer un chemin à travers le puits jusqu’à la surface.
Une ombre frappa avec force la grille qui fermait le puits. Il y avait en effet une grille circulaire, mais les soldats du Colonel avaient pris la précaution de la laisser déverrouillée peu avant de partir. Grâce à cela, le visiteur passa une main à travers les barreaux et commença à la soulever. Alors, Jean-Baptiste découvrit que le nouveau venu n’utilisait aucun équipement. Ni le moindre vêtement.
Avant même que son esprit n’eût compris ce qui allait advenir, son instinct l’avait poussé à crier. Alors que le volume de ses cris désespérés augmentait, Jean-Baptiste le vit sortir du puits et, à la lumière de la torche, eut la confirmation de sa pire peur.
Ce n’étaient pas des outils aux mains de l’inconnu.
C’étaient des griffes.
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Il était six heures du soir, ce 4 février 1826, quand Lord Thomas Alexander Cochrane, amiral à la retraite des flottes chilienne et brésilienne, arriva à l’entrée principale du Palais du Louvre. L’obscurité hivernale était tombée sur Paris quinze minutes plus tôt et un vent glacial laissait les rues presque désertes.
Bien enveloppé dans le manteau de laine avec lequel il avait rejoint la prison de King’s Bench à Londres douze ans auparavant, le marin écossais avança à grands pas jusqu’à la porte du musée, où il présenta aux gardes les accréditations qui l’identifiaient, sous un faux nom, comme secrétaire du consul britannique à Paris.
Il n’aimait pas utiliser ce genre de subterfuges en dehors du champ de bataille. Mais après avoir réfléchi à la question, il avait considéré que, tant qu’il serait en France ou dans n’importe quel autre pays d’Europe, il était obligé de mentir, car c’était ni plus ni moins que sa propre sécurité qui se retrouvait en jeu. Pour la deuxième fois de sa vie, il fuyait la justice britannique et, au regard des risques qu’il prenait, aucune des précautions qu’il pouvait adopter, dans une capitale comme Paris, n’était de trop.
Les raisons de ces démêlés avec la justice remontaient à 1814, cette année fatidique où, après un procès expéditif – mené à coups de séances nocturnes épuisantes qui n’avaient pas laissé à ses avocats le temps de préparer leurs plaidoiries -, il avait été condamné pour fraude perpétrée contre la Bourse du Commerce de Londres. Son oncle Andrew Cochrane-Johnstone et lui-même avaient tous deux des participations dans un groupe d’investisseurs poursuivi pour escroquerie. Il avait échoué à convaincre le juge de son innocence.
La sentence du tribunal fut un ouragan qui anéantit la vie qu’il avait jusqu’alors construite.
Dès l’annonce du verdict, Lord Cochrane fut expulsé de la Royal Navy.
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Videos de Gilberto Villarroel (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Gilberto Villarroel
À l'occasion du festival Hypermondes qui s'est déroulé à Mérignac les 23 et 24 Septembre 2023, Gilberto Villarroel vous présente sa saga "Lord Cochrane" aux éditions Aux forges de Vulcain.
Retrouvez le dernier tome : https://www.mollat.com/livres/2680706/gilberto-villarroel-lord-cochrane-et-les-montagnes-hallucinees
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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