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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Marc Villemain avait séduit avec un recueil de nouvelles "Il y avait des rivières infranchissables" et ce coup ci, s'essaie avec réussite au ( court, moins de 200 pages) roman avec une beau récit d'apprentissage d'une sensualité lumineuse.

Le romancier suit l'initiation de deux jeunes filles, Mado et Virginie, et parvient largement à se glisser dans la peau de cette dernière d'une adolescente de 14 ans, restée traumatisée par un événement a priori anodin survenu lors de ses 9 ans.

On est au plus près de ces pulsions d'adolescents, de ces instants de la découverte du désir, qui font le coeur de ce roman d'amour passionné où vont se mêler les affres de la jalousie, les pulsions du désir et les plus tendres et plus douces séquences d'éveils sentimentaux.

Ce récit d'apprentissage, dans laquelle la nature joue une grande place- l'intrigue se situe dans un décor de bord de mer, une station balnéaire ensoleillée et inquiétante à la fois - est aussi le récit d'une résilience et d'une libération à une emprise amoureuse trop forte et trop nocive.

On rentre totalement dans le psyché de ces adolescents, car la plume de Villemain, tour à tour aride et caressante sait se mettre au plus près de ces jeunes forcément à fleur de peau.

Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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C'est l'histoire d'une passion, d'un amour incandescent qui naît sur un terrain encore vierge et consume les dernières traces d'innocence de l'enfance. Une histoire de peaux, de soleil, de sel et d'embruns. de plaisir mêlé de souffrance. de sentiments bruts, violents, primaires, comme ils peuvent l'être à quinze ans. C'est l'histoire d'une passion qui, quinze ans plus tard continue à hanter Virginie. Ses souvenirs se font encore plus pressants lorsque se profile l'anniversaire de sa fille, Emilie. Neuf ans. C'est l'âge qu'avait Virginie lorsque Mado a commencé à prendre possession de ses pensées. Mado, lumineuse, radieuse, aventureuse, provocante. Tout le contraire de la timide et peureuse Virginie. Un jeu qui tourne mal, des échanges de regards, une amitié de plus en plus tactile et sensuelle. Les deux jeunes filles grandissent, leurs sens s'éveillent, l'amitié se transforme en passion amoureuse. Un apprentissage douloureux, forcément.

"On devrait tous mourir à quinze ans. Cela accroitrait considérablement nos chances d'être heureux à vie et diminuerait d'autant notre propension à tout foutre en l'air".

Quel pari fou que celui de Marc Villemain ! Se glisser dans la peau d'une adolescente et la faire vivre avec autant de puissance, ce n'était pas gagné d'avance. Ce texte brûle. Il irradie d'une sensualité lumineuse. le lecteur est transporté dans ce décor de bord de mer où vivent les protagonistes de cette histoire ; une nature omniprésente, dont on respire les parfums, dont on goûte les arômes, dont on ressent la puissance des courants marins. Tous les sens sont sollicités dans une succession d'éblouissements tantôt visuels, tantôt charnels. Mais sa force ultime c'est de parvenir à saisir cet état très particulier des moments d'éveil qui président à l'apprentissage et, se succédant, conduisent à l'âge adulte. Comme il est facile de se perdre, de se méprendre, de faire mal. Les sentiments sont alors comme des cordes tendues à l'extrême, qu'un geste trop violent peut briser d'un coup. C'est tout cela que parvient à nous faire ressentir l'auteur. Ces instants qui sont joie et souffrance mêlées. Et qui vous marquent à jamais.

J'avais déjà goûté à l'écriture de Marc Villemain avec son précédent recueil de nouvelles "Il y avait des rivières infranchissables" et ce roman en est en quelque sorte le prolongement, dans le temps et l'espace, et bien sûr dans l'exploration du sentiment amoureux. Il y gagne en force, en percussion, en profondeur, en complexité. Roman d'amour, roman d'apprentissage mais aussi récit d'une libération et d'un possible pardon. Roman qui réveille en chacun de nous le ou la "Mado" enfoui dans les tréfonds de sa mémoire, de son coeur ou de ses sens. Puissant, vous dis-je.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Qui n'a pas connu de ces émois d'adolescence, de ceux qui marquent une vie, même si on en sourit lorsqu'on devient "adulte" ? Virginie est l'amie de Mado. Celle avec laquelle elle partage secrets et fous-rires, et qui, lorsque les corps se transforment, éveille en elle une sensualité toute neuve, brutale, exclusive. Les étés deviennent torrides, la peau est chaude, à peine recouverte par des vêtements qui révèlent plus qu'ils ne cachent. Et c'est au bord de l'océan, dans une cabane de pêcheur, que se vivront les amours, les déchirures, que surgiront les soupirs et les larmes. Ce livre de Marc Villemain est un vrai cadeau ( Merci d'ailleurs à l' amie qui me l'a envoyé). Bravo à cet auteur qui si bien a su se glisser dans un petit coeur d'adolescente. C'est si bien écrit que beaucoup de petites filles devenues femmes s'y reconnaîtront!
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Après Il y avait des rivières infranchissables paru en 2017 aux éditions Joëlle Losfeld, Marc Villemain avec Mado, toujours au même endroit. Cette fois, l'auteur natif de Meaux quitte le monde des nouvelles pour proposer un roman, récit d'apprentissage d'une passion qui ne se dit pas entre deux jeunes filles des sables.

# La bande-annonce

Il n'existe pas de trêve estivale pour les espiègleries des enfants. Virginie, neuf ans, va en subir les conséquences : les frères de sa meilleure amie, Mado, emportent ses vêtements au sortir d'un bain de mer. Terrifiée, elle devra toute la nuit se cacher, nue et impuissante, dans une cabane de pêcheurs abandonnée. Après cet épisode, les deux amies s'éloignent. Elles ne se retrouveront qu'en classe de quatrième, engagées dans des jeux de séduction que domine une Mado toujours plus provocante et libre. Peu à peu pourtant, cette légèreté cédera la place à la convoitise et à l'anxiété amoureuses. Ce qui conduira Virginie, abusée par les apparences, à commettre un acte dicté par la jalousie et, finalement, à une souffrance infinie.

Mado est une histoire d'amour. Une histoire sombre et lumineuse, celle de deux jeunes filles qui, entrant dans l'âge adulte, découvrent ce qui irrigue toute passion : le désir, la jalousie et la peur.

# L'avis de Lettres it be

Deux enfances, des bêtises, un mauvais coup puis des vêtements qui disparaissent. Un premier contact, deux corps, une amitié. Tout a commencé comme ça. du déjà lu dirait-on. du déjà vu même. Pourtant, très vite, Marc Villemain montre une différence, essentielle, majeure. Sans sombrer dans la bluette homosexuelle façon La vie d'Adèle des plages, l'auteur de 50 ans laisse parler sa plume. Charnelle, discrète, pleine et entière. Ces deux filles qui évoluent sous nos yeux se découvrent à la même vitesse que nous. Pas la moindre odeur de stupre, pas une once d'insanité au gré des pages. Tendresse, orages et réflexions du coeur. Demandez le programme.

Mado surprend. Ce roman de moins de 200 pages est l'illustration parfaite de ces livres qui devraient nous tomber des mains tant les premières impressions sont rapides. Puis, page après page, on se demande si on ne ferait pas mieux de continuer, poursuivre la découverte. Enfin, on gagne en assurance et on se dit que le voyage vaut définitivement la peine. Et la dernière page s'annonce nous laissant dans un grand blanc : et si nous tenions entre nos mains une histoire qui avait réussi à nous extraire, juste quelques heures, de nous-même et de l'instant ? Objectif atteint mon capitaine.

La mer s'étend et offre ses bras pour accueillir ce nouveau roman de Marc Villemain. La mer et deux jeunes filles, Mado et Virginie. Pour raconter tout ça, un incessant aller-retour entre hier et maintenant. Ou hier et ce qu'il en reste. Virginie ressasse, repense, retrace cette amitié sensuelle, cet amour timide qu'elle a cru avoir avec Mado dans leurs premières années.

Il y a cette pudeur du corps et de l'esprit qui manque cruellement à nos jours actuels. Il y a cette chaleur diffuse et timide du désir ardent. Mado ne verse pas dans le cru inutile et montre le chemin d'apprentissage d'une jeune fille aspirante femme. Les premiers émois, les premiers papillons, les premières larmes qui ne sèchent jamais. Un corps à nu ouvre le roman, un coeur à nu le clôt. Jusqu'à cette petite fille qui va fêter son anniversaire sous les yeux de sa mère, ailleurs. Mado est un roman réussi, modestement brillant.

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Marc Villemain, cela fait bien longtemps que je le sais dans les parages, mais il n'a jamais vraiment été là, comme une ombre familière qui aurait choisi de se projeter depuis une existence trop différente de la mienne, dont je perçois les ondulations comme en bordure du regard, accommodée, apprivoisée par ses manières polies et distantes, son regard tout entier porté, lui aussi, vers des territoires où mon espèce n'existe pas, ou peu, et dès lors ne peut le contrarier. Il me semble qu'il est de ceux qu'il ne faut pas déranger, avec lesquels la grande gaudriole est exclue, et je sors mes pincettes – chose que je ne fais que très rarement, lorsqu'il me faut l'aborder, d'une façon ou d'une autre.

Et sans doute cette discrétion de tous les instants, cette élégance jusque dans les pitreries auxquelles il consent à se livrer avec ses amis potaches, m'a imposé un respect un peu désuet, de celui qu'un enfant portera à la grande vieillesse, mais avec laquelle, cette grande vieillesse, il se sentira libre de s'épancher, de s'attendrir alors qu'il faut toujours remonter sa garde avec ceux que le temps n'a pas encore tannés. Oui, Marc Villemain, avec ses livres pleins de vieux, d'enfants des années 80, de jeunes qui n'existent plus, me paraît vénérable, parti bien loin et sans personne sur un bateau qui tarde à rentrer quand on scrute au loin sans craindre jamais pour sa vie, avec la bonne sérénité de savoir que sur cette barque, ce n'est pas un marin d'eau douce qui fraie.

J'ouvre Mado, pour voir. Parce que c'est l'été, et que je trie mes papiers avant la grande rentrée. Je lis les connaissances sympathiques que je n'ai pas encore lues, je me mets en règle avec moi-même, je prête une attention plus particulière à ce que je me suis promis, et qu'il est encore temps de purger. Je n'attends rien de Mado, je sais déjà que ce n'est pas pour moi – absolument insensible aux émois de jeunes filles entre elles, qu'on m'a déjà trop vantés par ailleurs comme étant le clou du grand spectacle proustien, ce dont je ne suis pas certaine du tout achevant par ailleurs deux tomes de la Recherche et entamant le troisième.

Mado, ce que j'en sais alors, c'est brutalement deux jeunes nanas qui s'aiment, l'une bouleversée par un traumatisme banal, l'autre, sorte de rock-star des sirènes bien gaulée et sans gêne, le tout sur un carrelet, ces baraques de pêcheurs en bois comme mes parents en avaient un, près de la Rochelle, avant de s'en séparer. Pas de quoi se relever la nuit. On le dit sombre et lumineux, comme à chaque fois qu'on drague le CNL ou la Grande Librairie.

Villemain sera ma récréation entre deux Proust, pensai-je. Petite barre de chocolat noisettes à tremper dans le thé du maître, comme il nous en régalait déjà dans son précédent recueil de nouvelles, Il y avait des rivières infranchissables, auquel je repense plus souvent que je ne l'aurais imaginé. Villemain le doux, rafraîchissant l'atmosphère après les heures torrides où j'étais partie – sans jamais bouger de mon Centre, bien sûr – en Argentine, chez les dompteurs de livres-chevaux dans la poussière, sur les traces incertaines des écrivains de Buenos Aires. Villemain l'ombre amicale, capable d'une sournoise morsure dans le coeur au détour d'une phrase faussement habillée comme pour un jour de repos, qui finit par ronger le cuir fatigué d'une qui voudrait seulement que cette saison pénible se termine.

Oui mais voilà : je n'y étais pas, moi non plus. Pas là. Pourtant, en deux bourrasques de lecture, sans doute, quoi, deux fois deux heures, allez savoir, j'avais pris toute son atlantique écriture dans les cheveux. Avec cette désagréable sensation d'être observée depuis un de ces rêves obsessionnels qui nous angoissent terriblement des nuits durant, sur des années, pour un jour cesser complètement. La belle fissure dans le ventre, le courant d'air d'un qui n'a rien à faire là. Envie de lui dire « mais comment tu le sais ? C'est impossible que tu le saches, personne n'a jamais réussi, à cet âge, à le dire, on ne fait que beugler, on se déforme sous l'acide des hormones, on s'effondre comme un tas outrancier duquel aucun son intelligible ne perce, dans une vieille démolition fumante d'organes à peine terminés. On serait nourrisson que ce ne serait pas plus brillant, un vagissement, des fluides et la terreur qu'il n'y ait jamais plus rien, parce que de ce « plus rien », on en vient, on n'a guère connu autre chose. Alors comment tu le sais ? »
La suite sur mon site perso
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