(Madame de Staël)
Cela me rappelle une anecdote qui vous plaira certainement. Un jour que j'entreprenais le Premier Consul sur une de ses récentes décisions, il répliqua: "Madame, je n'aime pas du tout les femmes qui s'intéressent à la politique!" Je lui ai répondu ceci: "Monsieur, à une époque où on leur coupe la tête, il est bien normal qu'elles cherchent à savoir pourquoi!"
Mon cher, les femmes doivent rester à leur place. Nous avons vu, durant les années de la Révolution, jusqu'à quels excès la liberté pouvait les porter. Songez à cette Théroigne de Méricourt. Certes, c'était une républicaine qui se battait contre les royalistes; mais elle s'est fait des ennemis parmi les patriotes. N'oubliez pas qu'elle incitait les citoyennes à quitter leur foyer en criant "Brisons nos fers!", et à s'organiser en corps armé. Elle avait tout simplement passé les bornes! Est-ce cela que vous voulez au sein de votre maison? Les femmes doivent être tenues d'une main ferme, c'est tout.
Lorsque Germaine, baronne de Staël, fit son entrée, rayonnante, dans les salons de la préfecture, les invités cessèrent de parler. Mme de Staël, vêtue d'une robe de velours cramoisi à taille haute, bras nus et prodigieusement décolletée, portait un châle de cachemire multicolore . Son turban à l'orientale fait de tissu chamarré , frappait le regard, dissimulant sans doute le négligé de ses boucles de jais. Elle avait le teint légèrement bistre, un nez un peu retroussé, et comme elle souriait volontiers, on remarquait ses dents assez fortes et écartées.
Elle fit quelques pas en direction du préfet, qui s'avançait les mains tendues, et, le fixant de ses grands yeux pleins de flamme, elle lui présenta l'un de ses deux compagnons:
- M. Benjamin Constant, ancien membre du Tribunat, évincé depuis l'année dernière pour ses courageuses prises de position. Bine sûr, trop libérales pour le Premier Consul ! ajouta-t-telle avec un rire grinçant.
Une chose était de redonner à l’Eglise une place, somme toute légitime, une autre était de la laisser prendre possession d’esprits faibles pour les manœuvrer à sa guise.
Un jour que j’entreprenais le Premier consul sur une de ses récentes décisions, il répliqua : « Madame, je n’aime pas du tout les femmes qui s’intéressent à la politique ! »
Je lui ai répondu ceci : »Monsieur, à une époque où on leur coupe la tête, il est bien normal qu’elles cherchent à savoir pourquoi ! »
"Madame, je n'aime pas du tout les femmes qui s'intéressent à la politique!"
"Monsieur, à une époque où on leur coupe la tête, il est bien normal qu'elles cherchent à savoir pourquoi ! "
Le peuple ne souhaitait que vivre en paix, et Bonaparte le disait lui-même : il avait liquidé la révolution. Il avait rétabli le dimanche, le jour de l'An, les culottes, les bas de soie, les livrées. Les grandes familles françaises se pressaient autour de lui : les Montesquiou, les Ségur, les La Rochefoucauld. En même temps, son beau-frère Murat était fils d'aubergiste, le général Lefebvre était menuisier et sa femme lavandière. A la place du nivellement égalitaire des jacobins, il avait inventé la voie du mérite, qui seule comptait pour lui.
J ai adoré le premier roman de cette nouvelle série. Le fait que le personnage principal soit une femme m a plu. De plus, J ai trouvé cela intéressant d apprendre comment est progressivement née la profession de sage-femme. Le format plus compact que les précédents romans rend la lecture rapide et facile. Bravo! Je le recommande !
J'ai dévoré ce nouveau livre en deux nuits. De nouveaux personnages, une nouvelle intrigue, le mélange d'histoire et de suspens, j'ai adoré !
Il existe quelque chose de grand et d'épouvantable dans la mort.
Page 145 Grandin