J'ai reçu ce livre grâce à la masse critique Babélio . Je remercie donc chaleureusement Babélio ainsi que les éditions Kennes pour cet envoi.
Malheureusement, « Gamer » est loin du coup de coeur pour moi.
Je m'attendais à une vraie intrigue tournant autour du monde des jeux vidéos avec du suspense, des rebondissements, de l'action…etc
Mais je n'ai rien eu de tout ça.
J'ai trouvé l'intrigue platonique et sans relief. Elle se résume à la quatrième de couverture et rien de plus.
Dans ce tome 1 nous suivons Laurianne, adolescente geek vivant à la campagne qui est contrainte par son père de déménager en ville et donc d'intégrer une nouvelle école. Elle joue régulièrement en ligne à un jeu vidéo, la plupart du temps avec son meilleur ami Sam (ami de son ancien école). Même si elle pensait ne pas réussir à créer des liens dans sa nouvelle école, Laurianne se fait de nouveaux amis geeks, mais aussi des ennemis. Notamment, Sarah-Jade, la peste populaire qui lui fait des crasses.
Et… à mon grand regret il ne se passe rien de plus.
On suit Laurianne dans son quotidien qui n'a vraiment rien d'extraordinaire. Les seuls « événements » du livre sont les crasses de Sarah-Jade, qui sont du déjà vu (quand elles ne sont pas prévisibles…), et les parties de jeu vidéo dont je n'ai pas compris l'intérêt. le livre s'appelant « Gamer » et la couverture étant pixelée sur fond noir, je lui trouvais un côté mystérieux et je m'attendais à du suspense et à une intrigue bien ficelée autour des jeux vidéo. Mais que nenni, il ne se passe rien. Les descriptions des parties de jeu sont très ennuyantes. Étant donné qu'elles n'ont aucun intérêt pour l'histoire (hormis la description poussée du quotidien de Laurianne) et que ce n'est pas réel, j'ai vécu ces passages de façon interminable. Sachant qu'ils s'étalent sur plusieurs chapitres à chaque fois.
Un contenu décevant donc, où à mon avis un seul tome aurait amplement suffit . Je me demande ce que va bien pouvoir raconter l'auteur dans ses deux prochains tomes, car pour l'instant, je n'ai pas vu matière à développer et je n'ai toujours pas compris le but de cette histoire ; où veut en venir l'auteur ?
Au niveau de la forme, j'ai rencontré quelques difficultés. C'est un roman Québécois, certes. Je le savais, certes. Mais je pensais que la « version Française » serait en Français et non en Québécois. Pour le coup, on est en immersion totale au Québec, ça, on ne peut pas le reprocher à ce roman.
Les mots et expressions typiques sont marqués dans le livre et expliqués à la fin dans un lexique. Et heureusement, car je ne connaissais pas bon nombre d'entre eux. Ainsi j'ai appris, entre autres, que « guts » voulait dire courage, « chick »/fille, « s'ouvrir la trappe »/ révéler un secret, « laitte »/laid …etc d'autres mots/expressions étaient plus évidents : « face »/visage, « job »/emploi, « gang »/bande groupe, « cute »/mignon… etc.
Par contre, il y a tellement d'expressions qu'il est parasitant d'aller constamment se reporter au lexique. Même si je préfère bien évidemment comprendre ce que je lis. Ce qui n'a malheureusement pas été toujours le cas, car il y a beaucoup d'autres termes typiquement Québécois ou geek que je n'ai pas toujours compris : douchebags, bébelles, easter eggs, blitz, full viral…etc. Heureusement, il y en a aussi qui sont complètement dépaysant et perturbant, car ça chamboule nos habitudes de langage, mais qui sont compréhensibles (parfois grâce au contexte parfois pas) : nice, carte de débit, hot, dans ma case (case = casier à l'école), faire les boîtes (boîtes = cartons)…etc
Toutes ces expressions particulières n'ont en rien impacté la compréhension globale du texte mais ont parasité clairement ma lecture. Sans parler de la syntaxe, très Québécoise elle aussi :
« Il est disparu » au lieu de il a disparu, « s'assoyant » au lieu de s'asseyant, « inquiète-toi pas », « que je baragouine », « que je propose », « que je lui réponds », « que je murmure », « qu'il me dit » …etc.
Et un langage très familier : L'auteur écrit comme les jeunes parlent mais pas que dans les dialogues.
Au niveau des références « geek » même s'il y a certains termes dont je n'ai pas saisi l'exact sens, j'ai tout de même saisi et su apprécier toutes les allusions faites au monde du cinéma. Et elles sont nombreuses, on nous parle de game of thrones, x-men, wonder woman, arrow, le seigneur des anneaux, les gardiens de la galaxie, star wars, batman…etc. Un monde de l'audiovisuel que j'affectionne particulièrement.
Au niveau des personnages, j'ai beaucoup aimé Laurianne ainsi que Sam. Ils ont su me toucher. Ils ont une jolie et tendre relation d'amitié. J'ai apprécié les moments de retrouvailles entre eux. Laurianne a un humour et une repartie qui m'ont fait sourire à plusieurs reprises. J'ai beaucoup aimé cette facette de sa personnalité. En revanche, j'ai moins apprécié le fait qu'elle fasse des listes d'hypothèses ( A). , B). , C). ...) de ce qu'il pourrait se passer dans telle ou telle situation. Je dois dire qu'au début cela m'a fait rire mais au bout d'un moment ça m'a lassé. Pour ce qui est des autres personnages j'ai trouvé la nouvelle bande d'amis geeks de Laurianne plutôt sympathiques, mais je n'ai ressenti que de l'indifférence face au groupe « populaire » de sa nouvelle école. Ils sont insipides et stéréotypés.
En conclusion, une histoire décevante car sans but apparent, un Québécois parasitant, mais des personnages principaux attachants. En un mot : dommage. Car je ne poursuivrai pas l'aventure mais j'aurai tout de même bien aimé savoir ce que vont devenir Laurianne et Sam.
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