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Quelle lecture extraordinairement enrichissante ! Angélique Villeneuve, découverte lors de Correspondances de Manosque 2020, m'avait étonné puis ému avec la présentation de son nouveau roman : La belle lumière.
Alors qu'Helen Keller est devenue mondialement célèbre, première femme aveugle et sourde à obtenir un diplôme universitaire, il fallait du courage et du coeur pour oser remonter dans le temps et écrire sur sa mère, Kate Keller, née Adams.
Comme elle l'explique dans la postface, Angélique Villeneuve n'avait que très peu d'éléments sur cette femme qu'elle a su faire magnifiquement revivre. Un point commun les réunit cependant : avoir traversé de bien rudes épreuves.
Après un premier chapitre où Kate, enceinte de son deuxième enfant, cherche Helen, sa fille, cachée dans la masse des rhododendrons sauvages, en 1886, voilà Kate qui, à 22 ans, doit apprendre à vivre en Alabama. Sans trop savoir pourquoi, elle a accepté d'épouser Arthur Keller, veuf, de vingt ans son aîné. Ils habitent à Tuscumbia, dans ce sud des États-Unis encore profondément marqué par les années d'esclavage et la guerre de Sécession (1861 – 1865). D'ailleurs, tout au long du livre, l'autrice montre bien la vie de ces anciens esclaves noirs toujours au service des riches propriétaires blancs et subissant un racisme des plus violents.
Février 1882, Helen, son bébé, est victime d'une très forte fièvre qui dure dix jours. Scarlatine, typhoïde… on n'a jamais su exactement. Alors que le médecin annonce sa mort prochaine, elle guérit mais elle reste aveugle, sourde et muette.
Avec beaucoup d'imagination et de délicatesse, Angélique Villeneuve m'a plongé dans le quotidien de cette famille et sa domesticité. Elle décrit toutes les tentatives pour essayer de guérir l'enfant et les échecs.
Kate, en mère admirable, supporte tout ainsi que son entourage. Helen touche tout, dévaste tout, ne respecte rien, agit souvent avec violence. Les conseilleurs parlent d'asile, poussent les parents à se débarrasser de cette enfant qui accumule les catastrophes.
Kate a une relation fusionnelle avec sa fille qui accepte mal la naissance d'une petite soeur, Mildred, alors qu'elle va avoir 7 ans. Heureusement, Kate a lu Voyage en Amérique de Charles Dickens où il parle d'une institution, à Boston, où vivent normalement des enfants sourds-muets.
Malgré l'éloignement, 1800 km, arrive Miss Sullivan, envoyée par l'Institut Perkins de Boston. C'est le début d'une bataille fantastique qu'il faut vraiment lire car elle est racontée avec tellement de force et de douceur, permettant de comprendre comment la petite Helen a commencé à apprendre l'amour et l'obéissance. Petit à petit, grâce à Ann Sullivan, elle signe avec ses doigts et s'approprie son environnement jusqu'au jour où, déchirement terrible, Kate doit accepter de laisser partir sa fille pour Boston, seule condition pour progresser encore…
Roman doux et violent à la fois, La belle lumière constitue un élément essentiel à la compréhension des familles vivant de pareilles épreuves. Il permet d'appréhender tout l'amour infini dont doivent faire preuve parents et proches pour permettre à leurs enfants d'atteindre la belle lumière.

Pour moi, ce livre est un énorme coup de coeur !

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La majorité des gens ont entendu parler un jour ou l'autre de Helen Keller. Ces quelques mots pour la présenter : Elle est née en 1880 et est devenue sourde, aveugle et muette après de fortes fièvres à l'âge de 19 mois. Cette enfant farouche et considérée comme idiote par beaucoup, Ann Sullivan, jeune éducatrice parviendra à la mener jusqu'à la lumière du langage et elle deviendra notamment la première personne handicapée à obtenir un diplôme universitaire.
Des films, livres et une BD relatent son parcours. Mais Angélique Villeneuve, elle, a voulu s'intéresser à la mère d'Helen, Kate Adams Keller, cette mère aujourd'hui repoussée dans l'ombre et sans qui, pourtant, Helen n'aurait sans doute jamais pu accéder au miracle de la connaissance. Angélique Villeneuve, se sentant assez proche de Kate, pour avoir elle aussi subi de terribles épreuves a dû prendre quelques libertés pour imaginer les pensées, les sentiments, la douleur de cette femme et les tourments qu'elle a pu endurer. Cependant, tout repose sur des faits réels.
Pour cela, l'auteure s'est glissée dans la peau de son personnage, au plus proche de son coeur et nous offre un livre remarquable et bouleversant.
Nous assistons tout d'abord à cet immense bonheur qu'est la naissance de cette enfant pour Kate qui, pour suivre son mari, un veuf de vingt ans plus âgé qu'elle, a dû abandonner sa famille et venir s'installer à Tuscumba, cette petite ville du nord de l'Alabama.
Mais la fillette est soudain victime de terribles fièvres dont elle sortira aveugle, sourde et muette, malgré tous les soins prodigués. Kate est ravagée par la douleur mais ne s'avoue pas vaincue et tente toutes les solutions possibles pour la sauver. En vain. Même son frère Fred lui conseille l'asile.
En dernier recours, c'est un livre de Charles Dickens, Voyage en Amérique, qui la mettra sur la voix de l'Institution des Aveugles à Boston. Elle sera alors mise en relation avec Ann Sullivan.
Prête à tout pour sauver sa fille et lui donner une chance de communiquer, elle acceptera en 1888, malgré le déchirement et une séparation quasi inhumaine, de laisser partir Helen avec Ann pour rejoindre l'Institution Perkins à Boston. L'auteure décrit admirablement cette méthode nouvelle de la langue des doigts et ce qu'a été la difficulté pour Helen d'arriver d'abord à se maîtriser, puis apprendre à obéir pour ensuite apprendre à communiquer et ensuite ce désir intense d'apprendre toujours plus.
Le portrait que fait l'écrivaine de cette mère dépeint une femme déchirée, rongée par la culpabilité mais dont l'amour pour sa fille est sans bornes. Avec une écriture sensuelle, viscérale et tellement sensible, Angélique Villeneuve, nous donne à vivre sa solitude, son amour de la nature, des roses, ses doutes, ses colères, cet amour fusionnel entre elle et sa fille, sa force de caractère et sa combativité sans faille.
Cette vie se déroule dans un contexte historique spécial, à la fin du 19e siècle, dans ce Sud des États-Unis, encore marqué par la guerre de Sécession et les tensions raciales.
Avec Kate, nous traversons donc une période sombre et la force de l'auteure est de nous faire découvrir, en fin de roman, comme un cadeau en quelque sorte : La belle lumière.
J'ai pu assister, en septembre dernier, aux Correspondances de Manosque, à la présentation de ce livre par son auteure et l'émotion transperçait fortement dans ses mots lorsqu'elle parlait de cette mère qu'avait été Kate et nous disait être encore habitée par son personnage, ce qui était très perceptible dans ses propos.
La belle lumière est une fiction basée sur la réalité, très documentée, à la fois pleine de force et pleine de sensibilité que je recommande chaleureusement !

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Née en 1880 en Alabama, Helen Keller perd la vue et l'audition à moins de deux ans, suite à une congestion cérébrale. Privée de moyens de communication et couvée par sa mère, Kate, qui lui passe tous ses caprices, l'enfant sans langage grandit comme un petit animal indomptable et passe bientôt pour une folle violente. Désespérée quant à l'avenir de sa fille, Kate fait appel à Anne Sullivan, éducatrice dans une école pour aveugles. En lui enseignant le braille et la langue des signes, la jeune femme transformera Helen qui, par sa brillante carrière d'auteur et de militante politique, sera la première à prouver au monde la capacité des personnes sourdes à communiquer et à trouver leur place dans la société.


Les célèbres Helen Keller et Anna Sullivan ont fait l'objet de maints ouvrages, et même de films. L'auteur a choisi de se glisser dans la peau de Kate, la mère, pour imaginer son ressenti à partir des faits réels connus. Après avoir failli perdre sa fille face à la maladie, voilà que peu à peu cette femme doit faire le deuil de l'avenir de son enfant, à mesure que le handicap s'avère sans recours malgré toutes les tentatives entreprises. Culpabilisée dans son rôle maternel, écorchée par la stigmatisation et le rejet, Kate se retrouve seule et démunie dans un quotidien devenu un enfer, et dans sa recherche désespérée d'un avenir pour sa fille quand tous l'ont déjà condamnée à l'asile psychiatrique. L'on frémit au passage du sort de toutes ces personnes sourdes qui, faute de langage et de moyens de communication, se sont retrouvées bloquées dans leur développement et considérées déficientes mentales.


Angélique Villeneuve recrée à merveille le contexte historique et l'atmosphère de cette demeure du sud des Etats-Unis qui n'a pas encore digéré la victoire des Yankees et l'abolition de l'esclavage. Ce n'est qu'ébranlée par son drame maternel que Kate finit par s'ouvrir au sort des plus faibles et à réaliser l'insupportable intolérance des blancs de son milieu...


Portée par une écriture fluide et sensible, cette fiction construite autour de personnages réels est une formidable leçon d'amour maternel et un lumineux plaidoyer pour l'acceptation de la différence. Coup de coeur.

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Après avoir épousé, presque à contrecoeur, Arthur, un capitaine de 20 ans plus vieux qu'elle, Kate quitte la maison familiale pour s'installer à Tuscumbia, dans l'Alabama. Dans le cottage, elle doit cohabiter avec sa belle-soeur et les deux garçons de son mari. Elle est également perdue face à ses devoirs de maîtresse de maison qui lui imposent de gérer les réceptions, l'élaboration des menus, la direction des domestiques, la récolte des légumes et certainement les bébés à venir. La jeune femme peine à s'épanouir dans son mariage. Heureusement, l'arrivée d'un enfant la comble de joie. Si les premiers mois se passent bien et qu'elle entretient une relation fusionnelle avec Helen, une fièvre féroce s'empare de l'enfant, alors âgée d'à peine 2 ans. Une fièvre qui dure malgré tous les médecins appelés à son chevet. Lorsque Helen guérit enfin, Kate se rend très vite compte que sa fille ne réagit plus à la lumière... avant de ne plus réagir aux sons...

Ce n'est pas tant le portrait d'Helen Keller que tout le monde connaît (auteure et conférencière qui fut la première personne aveugle et sourde à être agrégée d'une licence en lettres, grâce notamment à Ann Sullivan) mais bien celui de sa mère, Kate, qu'Angélique Villeneuve a tenté de dépeindre, avec finalement le peu d'éléments qu'elle a réussi à trouver. Solidement basé sur des faits réels, avec quelques libertés prises, comme le souligne l'auteure dans la postface, ce roman met en lumière toute la force, le courage, la ténacité et l'amour de cette jeune mère pour que son enfant s'épanouisse au mieux et vive le plus normalement possible. Tout cela malgré les doutes, les découragements, les obstacles et le peu de soutien de son entourage mais aussi une certaine forme de jalousie envers Ann Sullivan qui s'accaparera Helen et lui substituera en quelque sorte son rôle de mère. Tout en finesse, s'imprégnant parfaitement des émotions et des sentiments de Kate Keller, Angélique Villeneuve rend un bel hommage à celle qui, parfois le coeur meurtri, aura permis à son enfant de découvrir sa propre lumière...
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Un titre lumineux pour un roman qui ne l'est pas moins !


Angélique Villeneuve se penche sur le destin hors norme de la célèbre Helen Keller, aveugle, sourde et muette et qui, malgré ce lourd handicap deviendra universitaire !

C'est en 1882 alors qu'elle a à peine 2 ans , que l'enfant perd la vue et l'ouïe, autant dire les capacités de s'exprimer par le langage, atteinte à cette période de la vie où tout se met en place. La fillette devient une sauvageonne, indisciplinée, réagissant avec ce qui lui reste de capacités sensorielles pour explorer le monde, les odeurs et les sensations orales, dussent-elles se manifester par des morsures. C'est la persévérance d'Ann Sullivan, une éducatrice qui deviendra une véritable amie, qu'Helen apprendra à se socialiser et deviendra l'auteur et la militante que l'on connaît.

Son histoire a déjà été contée dans Miracle en Alabama, pièce de théâtre puis film et l'originalité du roman d'Angélique Villeneuve est de replacer du point de vue de la mère de l'enfant, en étau entre un amour fusionnel et une incapacité de contraindre pour faire grandir. D'autant que cette mère est une jeune fille de vingt ans, épouse en seconde noce d'un homme beaucoup plus âgé qu'elle, héritant ainsi de grands enfants, dans un ménage où il ne lui est pas facile de trouver sa place.

Le roman est également replacé dans son contexte historique, en cette fin de dix-neuvième siècle , avec des connaissances médicales balbutiantes et on mesure la chance, pour la jeune handicapée de bénéficier d'une méthode nouvelle et efficace pour la sortir de son isolement sensoriel. Une part de chance, mais aussi l'obstination de la mère, qui essaye tout ce que est possible et de l'éducatrice, dont le pari n'était pas gagné d'avance.

Transcrite avec une grande sensibilité et une évocation omniprésente du sensoriel, l'histoire séduit par sa délicatesse et son humanité.

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Angélique Villeneuve est une auteure que j'apprécie énormément. J'ai adoré « Les fleurs d'hiver », « Nuit de septembre » et « Maria ». Totalement. Inconditionnellement. C'est une auteure qui sait trouver les mots pour parler de l'âme et du corps blessés.
Aussi quand j'ai commencé ce livre et que l'enthousiasme ne fut pas immédiat, je me suis dit : mais que m'arrive-t-il ? Oui à moi. Pas à Angélique Villeneuve. Pas à l'auteure qui sait si bien combler les manques, les absences, les vides. Ces mots sont toujours si pleins, si bien choisis pour comprendre, pour accepter... Et la nature si présente pour adoucir les peines et calmer les angoisses.
Alors ? Alors j'ai posé le livre et l'ai repris quelques jours plus tard pour ne plus le quitter. Il faut pouvoir abandonner ses propres clichés (et ce ne sont pas quelques aller-retour dans le temps qui allaient me perdre) pour porter attention aux autres. Et là j'ai entendu la longue plainte de cette mère. Une longue plainte muette, sourde et aveugle à tout ce qui n'était pas sa fille, son Helen.
J'ai senti les peurs, les angoisses devant l'innommable, j'ai écouté tous les souhaits non formulés pour que revienne la vie d'avant, les reproches formulés par l'entourage, j'ai vu les regards moqueurs ou ahuris face au handicap. Mais j'ai surtout compris l'incommensurable amour de cette mère pour sa fille qui a sacrifié son lien du sang, sa peau, son coeur pour qu'Helen puisse apprendre, vivre et s'épanouir sans elle.

Vous connaissez tous l'histoire d'Helen Keller et son parcours incroyable : cette petite fille aveugle, sourde et muette qui est devenue une universitaire de renommée internationale. Mais connaissez-vous celle de Kate Keller, sa mère ?
C'est cette histoire là que vous conte Angélique Villeneuve. C'est à partir de trois fois rien que l'auteure a commencé à broder la vie de Kate et c'est sans doute les épreuves qu'elles ont traversées qui ont permis de tisser ce lien et de créer ce patchwork d'instantanés qui rendent cet ouvrage si délicat et si animal en même temps.


Je remercie infiniment l'auteure pour cette lecture si pleine de vie et d'amour ainsi que Babelio et les éditions le Passage pour ce très beau cadeau.
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Ce livre est une fiction basée sur des faits réels. L'histoire se passe à la fin du XIXème siècle dans le sud des Etats Unis. Helen, la fille de Kate Keller âgée de 19 mois tombe malade, elle a de fortes fièvres. Les médecins pensent qu'elle ne va pas survivre mais sa mère ne perd pas espoir et elle a raison, elle va vivre mais elle va être sourde, muette et aveugle. Cette petite fille que les autres qualifient de « pauvre sorcière », «d'idiote », « de sauvage» qu'il faut conduire à l'asile, va être protégée, aimée par sa mère. Kate va alors commencer un long combat… Un passage résume bien l'histoire : « Muette. Aveugle. Sourde. Elle ne s'habitue pas. Ne s'en remet pas. Ne se résout pas ».

Ce roman a été une très belle découverte, on peut parler d'un coup de coeur. J'ai énormément apprécié le style d'écriture d'Angélique Villeneuve, tout doux, qui vous enveloppe par ses mots. Elle a su transmettre tout l'amour que Kate a pour sa fille Helen, toute l'énergie, le combat qu'elle a mené pour créer un lien fort avec ses différences, pour que celle-ci soit heureuse et autonome. Sans l'obstination de sa mère, Helen n'aurait surement pas eu cette vie car les personnes condamnaient cette fille qui s'avère surdouée à un placement en asile. Elle est la première femme aveugle et sourde de l'histoire à obtenir un diplôme universitaire. Très bel hommage rendu par l'auteure. Une histoire qui pourrait sembler sombre est en réalité tout le contraire, elle ouvre sur l'amour, l'espoir, sur une histoire remplie de lumière.
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Été 1878, Kate vient s'installer en Alabama dans la propriété de son mari le capitaine Arthur, un veuf de vingt ans plus âgé qu'elle. Dans cette maison où règne Evaline la soeur du capitaine, la jeune Kate va avoir beaucoup de mal à se faire une place. Heureusement la naissance de sa fille Helen est la promesse d'un bel avenir. La fièvre jaune va s'emparer de la fillette, et malgré tous les soins prodigués, l'enfant est sourde-muette et aveugle. En grandissant, Helen devient violente et mentalement atteinte, son placement dans un asile semble être la seule solution.

Ce roman est basé sur l'histoire vraie d'Helen Keller qui fut la première femme aveugle et sourde à obtenir un diplôme universitaire. Angélique Villeneuve nous brosse le portrait magnifique et émouvant d'une mère rongée par la culpabilité et qui est prête à tout pour sauver sa fille, pour lui donner une chance de renouer avec le monde. Porté par une écriture sensible, précise et sensorielle, ce récit nous parle d'un amour fou, d'une relation presque bestiale entre une mère et sa fille handicapée.

Parfaitement documenté sur cette nouvelle méthode évoquée par Charles Dickens où les enfants aveugles communiquent à travers les lettres de l'alphabet formées par les doigts, la langue de doigts, le roman d'Angélique Villeneuve nous retrace le long et difficile apprentissage d'une petite sauvageonne pour apprendre la patience, l'obéissance et le plaisir d'échanger avec les autres et retrouver enfin sa place au milieu d'une société qui l'a longtemps rejetée.

Angélique Villeneuve m'avait particulièrement ému dans son précédent roman « Maria », autant dire que j'ai ressenti la même émotion à la lecture de cette histoire située dans le sud des États-Unis, à une époque où les Blancs régnaient encore en maîtres.

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La belle lumière.
Quel titre approprié.
Angélique Villeneuve est une romancière qui, depuis que je l'ai découverte, illumine les rayons de ma bibliothèque par son écriture toute en douceur.
Elle vous prend la main et vous emmène dans son univers, sans bruit, presque en chuchotant son histoire au creux de votre oreille.
Elle m'a de nouveau envoûté avec ce dernier roman.
Là encore, c'est une histoire de femmes (Précision : histoire de femmes ne veut pas dire histoire pour les femmes), elle en a fait sa spécialité et elle en parle si bien. Elle sait si bien leurs sensibilités, leurs audaces, leurs peurs, leurs violences, leurs plaisirs  leurs joies et leurs peines, mais surtout, elle sait si bien l'écrire.
La belle lumière est une histoire d'amour. L'amour d'une mère pour sa fille. Une fille différente, pour laquelle elle est prête à se battre contre vents et marées. Une fille, qui, grâce à l'obstination de cette mère connaîtra un destin hors du commun.
Lorsqu'Helen vient au monde, c'est un beau bébé choyé par ses parents, Kate et Arthur. Mais un jour, tout bascule, à la suite d'une forte fièvre, l'enfant est condamnée. Kate n'y croit pas. Elle a raison. Helen vivra.
Mais bien vite, quelque chose cloche.
Le ciel s'assombrit.
Helen est aveugle et sourde.
Alors commence un long combat pour la mère et la fille...
Angélique Villeneuve s'est attaché à la femme de l'ombre. Helen Keller, il n'est pas difficile de savoir ce qu'il advint d'elle, elle fut célèbre dans le monde entier, (vous pouvez le vérifier vous-même sur internet) mais de Kate, elle, on ne sait rien. Alors l'auteure a cherché, au travers de ce roman à lui rendre hommage.
Fin XIXème, en Alabama, quand on a vingt ans et une fille "pas comme les autres", comment la défendre, comment l'aider, comment la soutenir, comment l'aimer face à l'hostilité ambiante.
C'est un roman, certes, rempli d'humanité, de tendresse, d'amour, comme sait si bien les écrire Angélique que je vous engage fortement à découvrir si ce n'est déjà fait.
Un coup de coeur de cette rentrée littéraire, mais pouvait-il en être autrement ?
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Combien l'histoire d'Helen Keller nous avait marquées mes soeurs et moi ! Après avoir lu le livre, nous avions appris l'alphabet reproduit à la fin de l'ouvrage et j'avais même passé une journée dans la peau d'une aveugle à l'âge de huit ans, gardant les yeux soigneusement fermés.
Je ne m'étais jamais interrogée sur son entourage.

Angélique Villeneuve restitue magnifiquement ce qu'elle a imaginé de ce qu'a pu vivre et ressentir Kate, la mère d'Helen.

Elle avait bien peu d'éléments en sa possession et a donc cherché à se le représenter en se glissant dans la peau de cette jeune femme du sud, éprise sans trop savoir pourquoi d'un veuf de vingt ans de plus qu'elle.
Ayant accepté de l'épouser, elle quitte sa famille au Tennessee pour aller vivre en Alabama avec lui, sa soeur et ses deux fils et se retrouve maîtresse de maison totalement inexpérimentée et non préparée à ce qui l'attend.
Volontaire, elle s'attelle à la tâche et apprend à tenir sa maison et "à vivre dans l'Alabama".

Cependant c'est sur le plus important de ses rôles que s'ouvre le roman, celui d'une mère aimante, d'un amour fusionnel et inconditionnel envers sa fille qu'elle a cru perdre, cette "petite est à elle et elle est à Helen". Mais un amour incompris des autres et inutile aux yeux de certains qui "seraient soulagés" si l'enfant n'était plus présente, et si difficile à vivre par moments.

Une écriture chargée en émotions qui fait appel à nos sens. On entend les bruits de la forêt, on sent l'odeur des roses, on ressent la chaleur du soleil, et surtout on vibre avec Kate, ses espoirs, ses attentes et son abnégation pour sa fille.

Ce roman est aussi une plongée dans l'Amérique sudiste, après la guerre de Sécession. Les anciens esclaves Noirs et leurs descendants sont devenus les serviteurs des Blancs qui les possédaient et qu'ils "détestent énormément" et les tensions entre le Nord et le Sud sont toujours affleurantes.

Un bel hommage à cette mère et un bien beau moment de lecture.
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