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Une fois de plus Angélique Villeneuve m'a touché en plein coeur, bouleversé, parce qu'elle sait y faire avec sa plume légère, elle connaît les mots, elle sait les phrases, qui troublent, émeuvent, enchantent, c'est une artiste, elle cisèle , elle sculpte, elle peint. Ses romans sont des tableaux, des natures, des portraits, des ombres et des lumières. Elle y met des joies, des peines, des sourires et des larmes.
Dans Maria, Angélique nous parle, une fois de plus, de femmes, elle sait si bien le faire.
Maria, veuve, la cinquantaine, shampouineuse, vit depuis une vingtaine d'années avec William. Elle a une fille, Céline, mariée à Thomas, ils ont un fils de 3 ans, Marcus et attendent un heureux événement.
L'arrivée du bébé va perturber l'équilibre déjà fragile, du monde de Maria.
Portrait de deux mondes qui s'affrontent. Maria, mamie gâteau et compagne amoureuse, perd pied et fait tout pour retrouver le bonheur perdu avec l'arrivée de Noun...
Noun, drôle de prénom me direz-vous ? Mais dans notre société, devons-nous encore nous étonner ?
Céline a fait un choix. Un choix de vie. Quitte à rompre avec ses proches et à se retrouver en marge de la société.
Comportement étrange. L'accepterions-nous de nos propres enfants ?
Un vrai plaisir de lecture, tout simplement.
J'adore l'écriture de cette auteure qui m'avait déjà bouleversé avec Les fleurs d'hiver et Nuit de septembre. Je vais donc continuer à la découvrir et je sais que l'émotion sera encore au rendez-vous...
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Ce livre m'a pris au coeur. C'est tellement doux, tellement fort, tellement plein d'amour. J'ai le coeur chaviré. Maria, oh Maria, si douce, si effacée, prête à renoncer à toutes ses convictions, ses principes, ses certitudes, mais prête aussi à apprendre, à voir le monde autrement...

Ce livre est un petit bijou de poésie, de tendresse, de douceur, de plumes d'oiseaux, de cheveux tricotés, d'amour superlatif. Tout est y dit simplement, tissé patiemment, colorié délicatement. Angélique Villeneuve, dont je découvre l'écriture, est une artiste dont le registre des émotions est infini et multiple.
Elle sait poser les questions, sur l'identité, la différence, les apparences et le formatage, sans insister, simplement en suggérant, en observant. La nature est omniprésente dans ce roman, elle est, je pense, d'une grande consolation ; pas de jugement de la part des arbres et des oiseaux.


Maria, douce femme de cinquante-huit ans, shampouineuse de métier, est la grand-mère ravie du petit Marcus avec qui elle collectionne les plumes d'oiseaux, rêve de s'envoler et entretient des liens d'une grande richesse. Mais Maria est prise en étau entre les principes d'éducation stricts de son compagnon William et ceux très modernes de sa fille et son gendre. Aussi lorsque Céline, sa fille, accouche de son deuxième enfant, son monde bascule. Elle perd ses repères face à ces nouveaux parents qui ne souhaitent pas élever leurs enfants selon les codes établis, garçon-fille, bleu-rose, pantalon-jupe. le nouveau bébé est juste un bébé au nom de Noun. Garçon, fille ? Même Maria ne sait pas. Il lui faut rester en retrait. Et william la quitte, c'est trop difficile écrit-il.

Quand on a que l'amour à s'offrir en partage...


Lien : http://mes-petites-boites.ov..
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Angélique Villeneuve que je découvre à travers ce court roman m'a totalement envoutée par la délicatesse de sa plume pour évoquer une histoire étrange et dérangeante.
Il s'agit avant tout d'une histoire d'amour, de l'amour que Maria éprouve pour Marcus, son petit-fils.
Tout commence comme une histoire heureuse de tendresse et de partage entre l'enfant et sa grand-mère. Ils aiment observer les oiseaux et leur parler.
Lorsque le petit garçon arrive vêtu d'une robe avec les ongles peints en rose, et affirme que désormais il s'appelle Pomme, Maria accepte sans poser de question.

Lorsque sa fille donne naissance à un nouveau bébé et refuse d'en dévoiler le sexe, la grand-mère ne comprend pas.
Elle est malheureuse face à cet enfant dont elle ignore le sexe et ne sait pas comment lui dire son amour.
Il y a un très beau passage lorsqu'elle se retrouve seule avec le nourrisson, elle se pose des questions, il serait si simple de regarder.

Il est difficile de ne pas avoir de tendresse pour Maria, obligée de faire le dos rond face à des parents pour le moins originaux.
Face à la pression sociale, aux réflexions des voisins, à l'intransigeance de son compagnon et de sa fille, elle continue son chemin d'amour vers ses petits-enfants.

L'écriture est magnifique, l'auteur ne prend pas partie, ne juge pas, elle expose les faits en laissant au lecteur le soin de se faire une opinion.

Une très belle lecture pour laquelle je remercie les Editions Grasset et le site NetGalley.

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Céline et son conjoint sont déterminés à affranchir leurs enfants des stéréotypes liés au genre. Pourquoi Marcus, leur fils aîné de 5 ans, ne porterait-ils pas de robes?
Pourquoi ne pas se libérer des contraintes réductrices imposées par les conventions, qui divisent l'humanité en deux catégories distinctes?

Le couple décide donc de ne divulguer à personne le sexe de leur deuxième enfant. Ainsi, ce bébé ne sera ni fille, ni garçon ; il sera les deux.

Maria, la mère de Céline, accepte patiemment les lubies de sa fille concernant l'éducation des enfants. Son profond amour pour Marcus, et ensuite pour «le bébé», est sa raison de vivre.

On perçoit pourtant bien le désarroi de cette grand-mère face à un parti-pris qu'elle ne partage ni ne comprend, qui la met mal à l'aise.
Très affectée d'être exclue du secret, c'est cependant avec tolérance qu'elle s'incline. L'étrangeté de la situation ne constitue pas un obstacle à son amour.
Toute sa vie en est néanmoins bouleversée : son conjoint désapprouve cette nouvelle extravagance et la quitte, elle perd son emploi, se heurte à la désapprobation du voisinage, et surtout, sa fille et son gendre, inflexibles, la tiennent à l'écart, éloignée des enfants qui sont le centre de son univers.

La voilà rejetée, isolée, abandonnée, elle qui est pourtant la seule à avoir fait preuve d'ouverture d'esprit.

Je regrette un peu qu'Angélique Villeneuve se contente ici de décrire. Elle se limite à montrer timidement que Maria a le coeur grand, que son compagnon est passablement borné, que sa patronne et ses voisins sont conditionnés, et que sa fille et son gendre, dans leur volonté de se libérer d'une sujétion, se montrent excessifs et butés.
J'aurais préféré qu'elle prenne un peu plus fait et cause pour son héroïne.

Car, même si la question soulevée par les parents est pertinente, leur position est pour le moins extrême. le sexe d'une personne fait partie intégrante de son identité, il ne résulte pas d'un diktat sociétal. C'est une différence qu'il convient de respecter et non pas de gommer. Naître fille ou garçon n'est pas le problème. le problème résulte en fait des inégalités et des interdits que la plupart des civilisations ont attachés au genre des individus.

Ce roman n'en reste pas moins éclairé par l'infinie tendresse de Maria et sa complicité avec Marcus, par le vol et le pépiement des oiseaux, par les jolies couleurs que la vie revêt parfois.
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Une écriture finement tracée au sang du coeur et à la plume d'oiseaux ! Maria déborde d'amour, pourtant la vie semble vouloir lui couper les ailes, ces ailes qui la poussaient à vivre en complicité avec Marcus, son petit-fils, qui comme elle savait entendre, observer et comprendre les oiseaux du parc, de la ville, de la vie. Mais la naissance du deuxième enfant de Céline va expulser hors du champ familial cette Maria, grand-maman sans droit, grand-maman au coeur lourd. Ne sachant plus que croire, que vivre, Maria va se sentir rejetée loin de tout, de tous. Loin de son compagnon qui est parti, loin de sa fille qui lui refuse désormais la moindre complicité, loin de Marcus qui, devenue Pomme, est un ‘il en robe rose', loin de Noun qui n'est ni ‘il', ni ‘elle'… La vie est devenue l'enfer !
Pourtant, du coeur de Maria va sourdre la volonté de continuer à vivre, à tout le moins de sunsister. de désirs en éloignement, d'appel désespérés en trahison, de rejet définitif en espérance, Maria va s'écraser, tomber au plus bas de la vie pour renaître à l'audace et aux liens patiemment tricotés par une grand-mère aspirant à retrouver sa fille et ses deux petits.

C'est avec beaucoup de pudeur, de respect et de nuances que l'auteur, Angélique VILLENEUVE, aborde le sujet de ces nouvelles parentalités qui veulent rompre avec les modèles anciens et instaurent des postulats éducatifs qui s'apparentent à des croyances sur relents de conflits des générations plutôt que de s'appuyer sur une réelle réflexion sur l'éducation et l'adaptation du et au monde. Comme toujours, la vérité n'est pas aux extrêmes et l'équilibre se trouve multi-centré. Chacun vivant dans sur ses îlots de rationalité.
Pour évoquer ce sujet, les ruptures qu'il provoque, Angélique VILLENEUVE dispose d'une plume qui donne à la lourdeur du sujet la légèreté de l'envol de l'oiseau. Un très beau, très bon moment de lecture.
Ajoutez à cela une couverture qui interpelle. Maria, qui est ce nom ? Une tête d'enfant porteuse d'un regard puissant, observant le monde. Qui est-il ? A moins que ce ne soit qui est-elle ? Une histoire de genre à éclaircir. Derrière cette neutralité de visage, quels sont les coeurs qui battent ?

A lire, sans réserve!
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Maria va être grand-mère pour la seconde fois. Avec Marcus, trois ans, son petit-fils ils s'installent sur le balcon pour examiner le ciel et guetter les oiseaux, plus tard Marcus saura voler, c'est un enfant du ciel. Marcus aime porter une robe et mettre de la couleur sur ses ongles ce qui énerve, William son grand-père.

Quand Thomas le gendre téléphone pour annoncer la naissance, il dit c'est un bébé, ni le papa, ni la maman ne sont disposés à révéler le sexe de l'enfant, il s'agit d'un être humain qui un jour, le plus tard possible ou jamais, décidera du genre qu'il souhaite habiter, comme on choisit d'habiter une maison, une région ou un pays. le bébé s'appelle Noun, un prénom universel, ni masculin, ni féminin. William ne supporte pas, c'est trop difficile, il claque la porte du domicile.

Petit à petit, Maria va évoluer. Les petites filles ont droit aux petites voitures et aux pistolets et les garçons aux poupées et aux dînettes. Maria a la sensation d'avancer. Mais Maria a changé la couche du bébé, elle a trahi, elle est démasquée, c'est fini, tout se referme, on lui tourne le dos, dorénavant, elle ne fera plus qu'apercevoir les enfants au loin dans le square.

Un sujet difficile à aborder, l'histoire de parents militants qui ne veulent pas cantonner leur enfant à n'être que celui ou celle que leur sexe leur impose depuis la nuit des temps, et une grand-mère désemparée, qui essaye de comprendre, mais qui n'a que ses bras à offrir que son coeur à donner, elle rêve de s'envoler avec ses petits-enfants. Une écriture poétique qui nous éblouit dès les premières pages. Un récit tout en finesse et en émotion porté par un personnage attachant qui ne peut que nous émouvoir.


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Tout commence par une nuit de naissance.
Un moment de bonheur attendu et partagé. le bébé est parfait. Et c'est juste un bébé. Il s'appelle Noun. Ni fille, ni garçon. Il choisira plus tard...

Maria, jeune grand-mère, va devoir s'en arranger, se plier aux règles établies par des parents radicaux dans leurs approches éducatives, être mise à l'index en dépit de sa complicité avec son premier petit-fils Marcus. Elle y perd même son compagnon, exaspérée par la situation. Sa solitude désemparée est un calvaire à lire, son quotidien réduit à une quête silencieuse de miettes d'amour, sans rébellion ni jugement.

La théorie du genre a soulevé bien des débats, avec son cortège de propos enflammés et péremptoires face à des réactions septiques voire goguenardes.

Mais comment gérer en famille une querelle sémantique sur la négation de la réalité biologique ?

Il est aisé de se projeter dans le dilemme de grands parents, déstabilisées par les méthodes éducatives et lubies de leurs propres enfants. S'impliquer ou se taire?

L'auteure a le talent d'une plume pleine de sensibilité et de poésie. Elle façonne un contexte d'une tristesse infinie par un sujet de société réduit à sa simple brutalité au sein de la famille.
Un livre tout en délicatesse qui soulève le débat sans prendre position, si ce n'est de l'amour envers et contre tout
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J'ai été très touchée par le personnage de Maria, grand-mère complètement folle de son petit-fils Marcus, nouant avec lui des liens très forts : ensemble ils jouent, se font mille câlins, observent les oiseaux, collectionnent les plumes, respirent l'odeur des plantes et admirent les couleurs des arbres et du ciel… Tout est bonheur de vivre, explosion de joie, de tendresse, d'amour.
Pourtant, une ombre vient mettre un bémol à ce tableau idyllique : Marcus arrive parfois chez ses grands-parents les cheveux un peu longs, les ongles vernis, une robe roulée dans son petit sac à dos. Maria observe sans rien dire mais William, le grand-père (compagnon de Maria depuis qu'elle est veuve) supporte mal. Il ne comprend pas pourquoi, dorénavant, Marcus a le droit de s 'appeler Pomme s'il le désire ni pourquoi Céline et Thomas, les parents de Marcus-Pomme, à la naissance de leur deuxième enfant, refusent de révéler au monde le sexe du petit frère ou de la petite soeur. Un bébé est né, point barre. Il s'appelle Noun. Les grands-parents, Maria et William, n'en sauront pas davantage.
Pourquoi me direz-vous ? Parce que Céline et Thomas refusent d'enfermer leurs enfants dans un genre, dans une « éducation fille » ou une « éducation garçon ». Mais ça va plus loin : c'est l'enfant qui décidera plus tard de son sexe, s'il se sent plutôt fille ou plutôt garçon. Il ne sera pas contraint, la société ne lui imposera aucun schéma. Il sera libre.
« On est autorisé à dire le bébé, comme au premier soir, mais à aucun moment ne seront risqués ni accord ni pronom. le pronom ne se prononce pas, fanfaronne Thomas. Vers cinq, six ans ou plus tard encore, Noun choisira le plus adapté. Il ou elle. Celui qui lui plaira. Il sera même envisageable que Noun en change de temps en temps. Elle ou il. Marcus suivra le pas s'il le souhaite. On verra bien. L'aventure s'annonce passionnante, prévoit Céline… Un enfant, une enfant, le mot lui-même n'est pas genré, poursuit Thomas. Les gens ont tendance à l'oublier. Noun est libre et attendra le plus longtemps possible avant d'être genré(e). Genré. Maria n'arrive pas à se faire à cet adjectif.»
Pour William, le grand-père, toute cette histoire est difficile à avaler. Quant à Maria, ce qu'elle comprend tout de suite, c'est qu'elle ne gardera jamais le bébé. le garder reviendrait à connaître la vérité, avoir la possibilité de découvrir le sexe de l'enfant. Les parents refusent. Maria devra donc s'éloigner de ses petits-enfants. A peine pensable pour elle...
J'ai beaucoup aimé la façon dont l'auteur s'empare de ce sujet d'actualité : le genre. Sujet épineux à ne pas aborder lors d'un repas de famille transgénérationnel...
Le couple évoqué dans Maria est assez radical dans ses choix puisqu'il va jusqu'à refuser de révéler le sexe de l' enfant. le roman d'Angélique Villeneuve nous pousse à nous interroger, à nous poser des questions essentielles auxquelles il est bien difficile de répondre…
Dans tous les cas, son roman n'impose aucun point de vue mais plutôt apparaît comme une invitation à considérer l'autre quelles que soient nos convictions de départ et notre sensibilité, à tenter de comprendre sa façon de concevoir la vie, la liberté, le bonheur… On échappe ici à toute vision manichéenne qui serait très réductrice : il n'y a pas, dans cette histoire, ceux qui ont tort ou ceux qui ont raison ou alors, ceux qui ont tort sont les êtres qui se ferment comme des huîtres et se révèlent incapables de s'ouvrir à l'autre (risque encouru aussi bien par les enfants que par les parents.)
L'écriture poétique et sensuelle d'Angélique Villeneuve exprime magnifiquement la relation fascinante entre Maria et ses petits-enfants, relation qui a quelque chose d'animal. Elle les sent, les caresse, les cajole, les étreint, les couvre, les nourrit, se donne complètement à eux et cette complicité est vraiment très touchante et m'a beaucoup émue. Maria est une vraie grand-mère poule et l'on imagine aisément son désarroi lorsqu'elle se sent coupée, écartée de ses petits…
Un texte magnifique tout en délicatesse et en retenue, un superbe portrait d'une femme qui, malgré l'hostilité de son ami, la raideur de sa fille et de son gendre et les critiques de la société, poursuit coûte que coûte son chemin vers ceux qu'elle aime, quels que soient leur sexe, leur genre, leur nom et leur tenue vestimentaire, comprenant qu'au fond, tout cela est loin d'être l'essentiel...
Parce qu'au fond, ce qui compte, c'est bien l'amour, n'est-ce pas ?
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Quand j'ai vu que Maria de Angélique Villeneuve était disponible sur net galley, je l'ai demandé aux éditions Grasset et j'ai été ravie de le recevoir.
Je n'avais jamais lu l'auteure, mais le résumé me tentait beaucoup, et j'aime beaucoup la photo sur la couverture.
Je l'ai lu d'une traite lundi soir, et j'ai adorée ma lecture. J'ai eu un vrai coup de coeur pour Maria.
Maria est une femme d'une bonne cinquantaine d'années. Elle est veuve, sa fille Cécile était petite quand c'est arrivé. Maria a refait sa vie depuis vingt ans avec William.
Cécile quand à elle est mariée à Thomas, ils ont un fils de trois ans : Marcus et un nouveau bébé est en route. C'est un couple d'aujourd'hui, ils n'ont pas scolarisé Marcus et lui font l'école à la maison. Ils respectent les animaux et sont devenus végétaliens. Ils ont une éducation très libre vis à vis de leur fils. Celui-ci s'habille comme il veut, même avec une robe. Ils ne souhaitent pas "genré" leur enfant. S'il veut garder les cheveux longs, faire des tresses et mettre une robe, jouer à la poupée, où est le problème ?
Maria accepte tout ça, enfin accepte, je dirais plutôt qu'elle tolère car elle adore son petit fils et ne veut pas interféré avec les principes de sa fille et Thomas.
C'est plus compliqué pour William, le grand-père d'adoption, qui voudrait que l'enfant ressemble à un petit mec, un "vrai".
Et puis, le bébé arrive et c'est la goutte de trop. Thomas annonce à sa belle mère la naissance du bébé, un beau bébé, qui n'est ni un garçon ni une fille mais... un bébé ! Ils seront les seuls à savoir ce que c'est et l'enfant lui même décidera en grandissant de ce qu'il veut être.
Joli projet qui va bouleverser la vie de Maria. William se fâche, ne comprend pas le comportement du couple et quitte leurs vies ! Et hop vas y que je tire un trait sur les vingt dernières années.
Maria est brisée, le cherche et une question lui trotte dans la tête : ce bébé est un garçon ou une fille ? Que se cache t'il sous le prénom Noun ?
J'ai adorée ce roman, totalement dans l'ère du temps !
J'étais curieuse de le lire car je ne voyais pas comment un truc aussi banal pouvait bouleverser ainsi la vie de Maria.
Banal me direz vous ? Ben oui, de nos jours certains parents ne savent plus quoi inventer ! Il ne faut plus genré les enfants, ça je l'entends de plus en plus. Les enfants ont le droit de se faire appeler comme ils veulent, de jouer avec ce qu'ils veulent, de s'habiller comme ils veulent, le droit aussi de rester à la maison avec les parents au lieu d'aller à l'école. Un jour les enfants commanderont les parents.
C'est un livre tellement d'actualité ! Et à ma grande surprise, il n'y a pas de clichés dedans, je m'attendais à ce qu'il y en ai, mais non.
L'écriture est très sensible, les personnages très attachants. Maria est touchante, elle essaye de comprendre tout ça mais ce n'est pas évident, elle n'a pas été éduquée ainsi et je dois avouer que je me suis demandée comment je réagirais si un jour mon fils et sa compagne me faisaient un coup pareil ! Ils sont très jeunes, ils ont le temps de me faire un petit fils ou une petite fille mais comment réagirions nous à la place de Maria ??
Maria est un livre que je vous recommande chaudement. je l'ai terminé il y a quatre jours mais je ne suis pas prête de l'oublier.
Je mets avec un immense plaisir cinq étoiles :)
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Seules les plumes légères peuvent se permettre les sujets les plus lourds. Faire jaillir la lumière par la magie d'une phrase, au détour des mots les plus sombres. Angélique Villeneuve possède cette grâce, c'est évident. La Maria qu'elle anime pour nous est un concentré d'amour, d'espoir et d'humanité, malgré les épreuves, malgré ceux qui l'entourent et font le monde gris là où Maria voit des couleurs.

Maria est une jeune grand-mère que rien ne comble plus que le temps passé avec Marcus, son petit-fils de trois ans. Malgré la relation compliquée avec sa fille Céline et son gendre qui entendent bien appliquer des principes novateurs en matière d'éducation et de famille. Classique me direz-vous ? L'opposition entre mère et fille sur l'éducation des enfants, on connaît... Eh bien, non, pas si classique. Céline et Thomas sont bien décidés à ne pas imposer de genre à leurs enfants et à les laisser choisir eux-mêmes. Si Marcus est bien un garçon aux yeux de tous, il n'est pas rare que ses parents le laissent s'habiller avec une robe et coiffer ses longs cheveux en tresse. Quant au nouveau bébé qui pointe son nez, ils décident de ne pas dévoiler son genre, tout simplement. C'est un bébé et il s'appelle Noun. Même Maria est tenue à l'écart, ne peut approcher le bébé qu'en présence de ses parents. Autour, c'est l'incompréhension. Famille, voisins se révèlent incapables de faire face à cette situation et l'hostilité devient palpable. Pour Maria, c'est le désarroi qui prime, le désespoir d'être éloignée de ses petit-enfants, le manque des moments privilégiés qu'elle partageait avec Marcus, l'hostilité et la méfiance des voisins qui rejaillit sur elle. Cette situation atypique agit comme un révélateur sur les comportements des personnes qui entourent Maria ; car l'amour semble-t-il n'est pas inconditionnel.

Avec beaucoup de finesse, Angélique Villeneuve interroge sur nos façons d'aimer, pointe cette manie que nous avons de vouloir formater les autres à notre image, nos difficultés à admettre les différences. C'est une question millénaire qu'elle parvient à brillamment renouveler par le prisme de cet angle de vue inédit et très intelligent. Que faut-il savoir de l'autre pour l'aimer ? Maria et Marcus aiment admirer ensemble les oiseaux, et peu importe que Marcus porte une robe ce jour-là. Seuls les regards que posent les autres sur lui dérangent, et ce sont ces regards que Maria voudrait lui éviter.

Avec Maria, Angélique Villeneuve nous offre une nouvelle fois un concentré d'émotions qui passe par les sens et convoque la nature comme une consolation. Déjà dans Nuit de septembre, l'importance des arbres que l'on retrouve ici enrichis des oiseaux qui ornent leurs branches. Et l'on a envie de suivre Maria, on a envie de plus de Maria sur terre, de plus de gens qui discernent les couleurs des gens, celles qui viennent de l'intérieur.

"Maria sait la couleur des gens, la couleur des sons et des odeurs. Les couleurs invisibles sont son secret et son privilège. William, par exemple, est d'un pourpre dense et terreux, Céline d'un gris très doux. Une brillance d'oignon rouge jaillit de Thomas, et de la mère de Maria l'orange d'une fleur de souci. Son père n'avait pas vraiment de couleur, ou alors elle ne s'en souvient plus, n'a pas eu le temps de la percevoir. Alain, lui, vibrait d'un brun de pain brûlé qui se muait parfois en long grésillement. Pour Maria, la frontière est mince qui sépare les odeurs et les sons. Et puis, bien sûr, il y a Marcus. Marcus est d'un vert splendide, celui d'une soupe de cresson saturée de crème, celui de la première peau d'une fève. Ce soir-là, le vert de Marcus est un baume qui, dans la cuisine, l'aide à reprendre pied."
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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