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EAN : 9782381910147
112 pages
Anamosa (18/03/2021)
3.85/5   10 notes
Résumé :
Quatrième pouvoir, voix de son maître ou contestataire, support de publicité ou de propagande, la presse (ou « les médias ») est, au même titre que le monde politique, soumise à la musique sournoise des soupçons, des critiques désordonnées. À tel point que les journalistes enquêtent sur les pratiques de leurs confrères. Ce qui en démocratie n’est pas pour rassurer le lecteur dans la mesure où, par ailleurs, il doute du politique. Cela induit aussi le risque d’un dés... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Fort d'un parcours atypique, Olivier Villepreux interroge la notion de journalisme, alors que les principaux médias appartiennent à des groupes financiers ou industriels, que l'information défile en continu sur nos écrans et que le « droit d'informer » s'est élargi aux non-professionnels, lesquels s'imposent pas nécessairement de respecter certain nombre de préalables éthiques avant de livrer une nouvelle.
(...)
Excellent état des lieux sur une profession, une pratique, un « mot trop large pour ceux qu'il désigne » et vaste questionnement des différents écueils qui entravent l'approche « au plus juste, au plus près de la vérité ».

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Je m'interrogeais de plus en plus sur la finalité du journalisme actuel, à savoir cette volonté effrénée du bad buzz, de la fast news sans arguments et ce déversement d'opinions personnelles là encore peu argumentées. Je me demandais pourquoi et dans quel but... Et la masse critique de Babelio est passée par là et proposait "Journalisme" d'Olivier Villepreux. L'occasion peut-être d'avoir des réponses.

Dans ce cours essai, l'auteur, journaliste lui-même, redéfinit le métier et expose ses travers. Et autant dire qu'on est loin des grandes heures du Monde et consorts. Entre appartenance à de grands groupes financiers qui font du business plus que de la culture, politisation, uniformisation de la formation et surtout Internet, difficile de fournir des informations détaillées et neutres.
La nécessaire immediateté, ce besoin de vitesse perpétuel instaurés par Internet ont changé la face du journalisme. Aujourd'hui il n'est plus question d'aller sur le terrain, de prendre le temps d'enquêter pour ensuite pondre un papier avec thèse, antithèse et synthèse. Non aujourd'hui il faut de l'information en continu, si possible sans bouger de son bureau, alors on passe par des tiers, par des on-dit, on recoupe et on interprète les publications de la concurrence. le métier de journaliste s'est appauvri, il n'est plus un métier de terrain et de contacts. Aussi, toujours à l'heure d'internet, n'importe qui peut s'improviser journaliste pour le meilleur ou pour le pire.
Se pose aussi la question de l'indépendance des médias, à travers les subventions gouvernementales au nom de "la liberté de presse et d'opinion" et les copinages des grands patrons avec les chefs politiques, on peut légitimement s'interroger sur l'orientation donnée à l'information.
Dans tout ce déversoir, difficile de trouver des publications neutres qui permettent d'apprendre des choses et de se forger sa propre opinion.

Le format cours de cet essai : petits chapitres, données claires mais bien synthétisées, est à la fois positif et négatif. Positif car il permet de se faire rapidement une idée de la situation sans lassitude ou longueurs et négatif car parfois j'aurais apprécié plus de détails. On serait tenté de dévorer cet ouvrage mais il vaut mieux faire des pauses pour bien laisser le temps de tout monter au cerveau.

L'objectif est atteint pour moi, cet essai m'a apporté des réponses. le constat est sombre mais il permet d'y voir plus clair et pousse forcément à revoir sa consommation d'informations.

Je remercie Babelio et les éditions Anamosa pour ce service presse.
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Je ne connaissais pas cette collection "le mot est faible", pas plus d'ailleurs que l'éditeur anamosa et je remercie Babelio qui, dans le cadre d'une masse critique m'a permis de les découvrir. Journalisme est un ouvrage court mais dense et ressemble bien à la manière dont est décrite la collection : ici, arracher le mot "journalisme" aux significations convenues, faire émerger la complexité remarquable des enjeux qui lui sont associés. Habituée à des lectures peut-être davantage académiques, voire à des articles de journaux au format plus convenu, j'ai été un peu décontenancée par le bouillonnement du propos. Olivier Villepreux a une prose touffue, presque orale parfois et si sa réflexion est largement étayée, elle n'a rien d'universitaire ou d'éthérée. On sent le terrain à chaque ligne. C'est sans doute là le succès de l'ouvrage, livrer une réflexion pas vraiment polie, ébouriffée de tous les points de vue qu'elle embrasse, campée dans une expérience réelle. J'ai particulièrement apprécié aussi de comprendre le métier de journalisme dans le cadre plus global d'une rédaction, de voir reconnu le mérite de tous les métiers adjacents et nécessaires à la production d'un ensemble éditorial de qualité. On aurait envie de poursuivre la discussion, d'écouter la verve et les anecdotes que l'auteur doit avoir à foison. Et on se promet d'acheter régulièrement la presse écrite, toujours davantage, de privilégier les contenus payants et indépendants pour que puisse se poursuivre cet échange fécond entre journalistes et lecteurs.
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« Journalisme », le livre d'Olivier Villepreux, tout récemment publié dans l'excellente collection « le mot est faible » des éditions Anamosa, redonne tout son sens au métier de journaliste, en rappelant ses principes déontologiques autant que ses lettres de noblesse lorsqu'il est bien exercé, montrant quel mauvais bain idéologique l'amène à se dévergonder, quels cadres politiques et économiques menacent la pertinence, la rigueur et l'intégrité, qui devraient rester ses fils conducteurs. Partant du constat que le règne de Trump, à la fois parce qu'il a suscité un regain d'intérêt pour une presse qui suivait chacun de ses mouvements (et l'on voit bien que depuis son effacement – pourtant récent et relatif…- de la vie politique, les grands médias américains se plaignent déjà d'un fort déclin de leur audience !) et parce qu'il a fait naître, ou, en tout cas, fortement accru le phénomène des « fake news », a accentué la crise du journalisme, révélant tous les périls qui peuvent menacer l'information et son rôle de nourriture du débat démocratique, l'auteur décrit un contexte où les réseaux sociaux permettent à chacun de s'autoproclamer informateur, créant ainsi une sorte de journalisme collectif où se diluent les limites de la fonction et le contrôle sur la qualité des nouvelles. Il déplore un développement numérique de la presse mal maîtrisé et qui ruine, par la désertion des régies publicitaires, les grands médias papiers, et critique le formatage à l'oeuvre dans les écoles de journalisme, racontant comment, dans son propre parcours, l'acceptation d'un rôle humble de petites mains du journalisme sportif a donné le meilleur tour à son apprentissage du métier. Il montre, enfin, toute la puissance de l'argent, tant privé que public, dans les différents organes d'information, décrivant les entraves qu'elle crée à l'indépendance des acteurs… Un petit livre essentiel pour invoquer l'urgence d'interroger notre rapport à l'information et la nécessité de reformuler un code de bonne conduite du journalisme, si sa fonction doit rester de nourrir notre regard critique sur le monde et diriger nos actes de citoyens !
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Un état des lieux concis et intéressant sur une profession souvent décriée, assez peu protégée, à laquelle les professionnels du secteur arrivent par des voies très diverses. J'ai beaucoup aimé la structuration de ce petit ouvrage, les éléments d'information, et la prise de position très éclairante de l'auteur qui a vécu un parcours avec des positionnements très différents d'une expérience à l'autre. A conseiller aux étudiants en journalisme... mais aux autres aussi !
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Aucun grand patron de presse n'a investi dans cette nouvelle technologie suffisamment pour en tirer parti. On s'est contenté d'utiliser le réseau d'abord comme vitrine élargie afin d'attirer de la publicité et de réduire la distance entre éditeur et lecteur. Durant la période où cette extension du journal papier était gratuite, les directeurs de rédaction ont été naïfs, se contentant de reproduire des articles en ligne, ou pire, de les enrichir, mais entre-temps des plates-formes commerciales se sont créées et ont drainé toute la valeur de la publicité, exploitant des échelles d'exposition bien supérieures aux possibilités d'un seul journal. De fait, la presse n'a plus eu de publicité pour elle. Elle n'a pas su sécuriser son biotope en créant ses propres réseaux sociaux, ses plateformes, ce que pourtant d'autres entreprises ou institutions ont réalisé.
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Certains journalistes peuvent ainsi animer des débats ou participer à des événements hors de leur profession dans un cadre privé, voire tenir la plume pour d'autres employeurs et être rémunérés sans craindre d'être sanctionnés. Ces "extras" souvent admis ne sont pas ou peu dénoncés au nom d'une belle mansuétude.
Pourtant la charte de déontologie prévoit qu'un "journaliste professionnel ne peut accepter pour la rédaction de ses articles d'autres salaires ou avantages que ceux que lui assure l'entreprise de presse à laquelle il collabore" et qu'il ne doit "en aucun cas présenter sous la forme rédactionnelle l'éloge d'un produit, d'une entreprise, à la vente ou à la réussite desquels il est matériellement intéressé".
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Art. 1. La presse n'est pas un instrument de profit commercial, mais un instrument de culture ; sa mission est de donner des informations exactes, de défendre des idées, de servir la cause du progrès humain.
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La presse n'a tiré aucun avantage de ses économies sur les coûts d'impression et diffusion.
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Le journalisme est devenu un mot trop large pour ceux qu'il désigne. Resserrer le terme à une exigence professionnelle paraît urgent. Comme dans d'autres secteurs, une clarification est nécessaire pour mettre fin à la confusion des métiers. Que certains soient des animateurs n'a rien d'injurieux, mais ils ne pratiquent pas dans les faits le journalisme.
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