Je m'interrogeais de plus en plus sur la finalité du
journalisme actuel, à savoir cette volonté effrénée du bad buzz, de la fast news sans arguments et ce déversement d'opinions personnelles là encore peu argumentées. Je me demandais pourquoi et dans quel but... Et la masse critique de Babelio est passée par là et proposait "
Journalisme" d'
Olivier Villepreux. L'occasion peut-être d'avoir des réponses.
Dans ce cours essai, l'auteur, journaliste lui-même, redéfinit le métier et expose ses travers. Et autant dire qu'on est loin des grandes heures du Monde et consorts. Entre appartenance à de grands groupes financiers qui font du business plus que de la culture, politisation, uniformisation de la formation et surtout Internet, difficile de fournir des informations détaillées et neutres.
La nécessaire immediateté, ce besoin de vitesse perpétuel instaurés par Internet ont changé la face du
journalisme. Aujourd'hui il n'est plus question d'aller sur le terrain, de prendre le temps d'enquêter pour ensuite pondre un papier avec thèse, antithèse et synthèse. Non aujourd'hui il faut de l'information en continu, si possible sans bouger de son bureau, alors on passe par des tiers, par des on-dit, on recoupe et on interprète les publications de la concurrence. le métier de journaliste s'est appauvri, il n'est plus un métier de terrain et de contacts. Aussi, toujours à l'heure d'internet, n'importe qui peut s'improviser journaliste pour le meilleur ou pour le pire.
Se pose aussi la question de l'indépendance des médias, à travers les subventions gouvernementales au nom de "la liberté de presse et d'opinion" et les copinages des grands patrons avec les chefs politiques, on peut légitimement s'interroger sur l'orientation donnée à l'information.
Dans tout ce déversoir, difficile de trouver des publications neutres qui permettent d'apprendre des choses et de se forger sa propre opinion.
Le format cours de cet essai : petits chapitres, données claires mais bien synthétisées, est à la fois positif et négatif. Positif car il permet de se faire rapidement une idée de la situation sans lassitude ou longueurs et négatif car parfois j'aurais apprécié plus de détails. On serait tenté de dévorer cet ouvrage mais il vaut mieux faire des pauses pour bien laisser le temps de tout monter au cerveau.
L'objectif est atteint pour moi, cet essai m'a apporté des réponses. le constat est sombre mais il permet d'y voir plus clair et pousse forcément à revoir sa consommation d'informations.
Je remercie Babelio et les éditions Anamosa pour ce service presse.