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EAN : 978B00A18AKD8
Paris, Aubry (01/01/1943)
4/5   5 notes
Résumé :
Un amour plus fort que la mort ; la disparition mystérieuse d'un jeune duc ; une nuit de terreur dans une auberge espagnole qui fait mentir le proverbe qui dit que l'on y trouve ce que l'on y a apporté ; un jeune poète chinois qui rêve d'épouser la fille du roi ; un inquiétant médecin qui réagit
bizarrement à la guérison de ses malades ; au siècle de l'Inquisition, la torture la plus cruelle qui soit... Villiers, le gentilhomme conteur, entraîne son lecteur d... >Voir plus
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Que lire après Contes cruels : Véra - Les demoiselles de Bienfilatre - L'Intersigne.Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un petit mot sur la nouvelle de L'intersigne, moins connue que Véra.

Il y a des récits qui vous glacent le sang, alors qu'il ne s'y passe rien, ou peu de chose. L'Intersigne est de ceux-là.

Un manteau est ici la médiation d'un va-et-vient troublant entre le monde des vivants et celui des morts: une houppelande oubliée à l'auberge, un manteau tendu en rêve -ou est-ce en cauchemar?- par une haute silhouette noire aux yeux de feu, un autre manteau - ou est-ce le même?- prêté dans le froid de la nuit puis rendu dans celui du tombeau et qui franchit la barrière invisible entre les morts et les vivants.

Presque rien.

Et pourtant une grande angoisse: celle de la mort qui rode et porte son sombre signe sur une maison tout à l'heure accueillante et débonnaire, sur un visage soudainement pâli, sur un paysage rustique et tout à coup funèbre...jetant un doute vertigineux sur les êtres, les choses et l'imperméabilité du monde sensible au monde de l'au-delà: "Était-ce bien la maison que j'avais vue tout à l'heure ? Quelle ancienneté me dénonçaient, maintenant, les longues lézardes, entre les feuilles pâles ? — Cette bâtisse avait un air étranger.."

Je relis souvent ce petit conte cruel plein de profondeur - un narrateur un peu philosophe y défend l'esprit des Lumières et un abbé très saint, la lumière de l'Esprit-.

La lande bretonne prête sa sauvagerie à cette rencontre dérangeante des Signes de la mort dans un univers cartésien et terre-à-terre.

Ces Intersignes qui comme un fil maléfique se faufilent d'un monde à l'autre et ouvrent soudain des brèches béantes sur tout ce que l'on ne comprend ni n'explique...

Lisez et frissonnez: l'Intersigne est une parfaite réussite de cruauté et d'effroi, à peu de frais et sans grands effets!
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Mais, à peine eus-je de nouveau jeté sur elle un regard distrait, que je fus forcé de m’arrêter encore, me demandant, cette fois, si je n’étais pas le jouet d’une hallucination.

Était-ce bien la maison que j’avais vue tout à l’heure ? Quelle ancienneté me dénonçaient, maintenant, les longues lézardes, entre les feuilles pâles ? — Cette bâtisse avait un air étranger ; les carreaux illuminés par les rayons d’agonie du soir brûlaient d’une lueur intense : le portail hospitalier m’invitait avec ses trois marches : mais, en concentrant mon attention sur ces dalles grises, je vis qu’elles venaient d’être polies, que des traces de lettres creusées y restaient encore, et je vis bien qu’elles provenaient du cimetière voisin, — dont les croix noires m’apparaissaient, à présent, de côté, à une centaine de pas. Et la maison me sembla changée à donner le frisson, et les échos du lugubre coup du marteau, que je laissai retomber, dans mon saisissement, retentirent, dans l’intérieur de cette demeure, comme les vibrations d’un glas.
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Maintenant j’étais seul sur le grand chemin. J’entendais les mille bruits de la campagne. En rouvrant les yeux, je vis l’immense ciel livide où filaient de nombreux nuages ternes, cachant la lune, — la nature solitaire. Cependant, je me tins droit et ferme, quoique je dusse être blanc comme un linge.

— Voyons ! me dis-je, du calme ! — J’ai la fièvre et je suis somnambule. Voilà tout.

Je m’efforçai de hausser les épaules : un poids secret m’en empêcha.

Et voici que, venue du fond de l’horizon, du fond de ces bois décriés, une volée d’orfraies, à grand bruit d’ailes, passa, en criant d’horribles syllabes inconnues, au-dessus de ma tête. Elles allèrent s’abattre sur le toit du presbytère et sur le clocher dans l’éloignement : et le vent m’apporta des cris tristes. Ma foi, j’eus peur. Pourquoi ? Qui me le précisera jamais ? J’ai vu le feu, j’ai touché de la mienne plusieurs épées ; mes nerfs sont mieux trempés, peut-être, que ceux des plus flegmatiques et des plus blafards : j’affirme, toutefois, très humblement, que j’ai eu peur, ici, — et pour de bon.
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Comme je m’approchais de la porte, une tache de braise, partie du trou de la serrure, vint errer sur ma main et sur ma manche.

Il y avait quelqu’un derrière la porte : on avait réellement frappé.

Cependant, à deux pas du loquet, je m’arrêtai court.

Une chose me paraissait surprenante : la nature de la tache qui courait sur ma main. C’était une lueur glacée, sanglante, n’éclairant pas. — D’autre part, comment se faisait-il que je ne voyais aucune ligne de lumière sous la porte, dans le corridor ? — Mais, en vérité, ce qui sortait ainsi du trou de la serrure me causait l’impression du regard phosphorique d’un hibou !

En ce moment, l’heure sonna, dehors, à l’église, dans le vent nocturne.

— Qui est là ? demandai-je, à voix basse.

La lueur s’éteignit : — j’allais m’approcher…

Mais la porte s’ouvrit, largement, lentement, silencieusement.
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Un premier amour jette dans le cœur de profondes racines qui étouffent jusqu'aux germes des sentiments antérieurs.
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Il est de certaines douleurs qu'on ne cherche pas à consoler.
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Vidéo de Auguste de  Villiers de l'Isle-Adam
Auguste VILLIERS DE L'ISLE ADAM – Relecture (France Culture, 1981) L'émission "Relecture", par Hubert Juin, diffusée le 1er mai 1981 sur France Culture. Présences : Patrick Besnier, Pierre Citron et Jean Claude Renault. Lecture : Jean Topart, Manuel Denis, Catherine Sellers.
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