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EAN : 9782849531488
124 pages
La Boîte à Bulles (06/09/2012)
3.78/5   49 notes
Résumé :
- Je suis infirmière à domicile, et Joséphine fait partie de ces rencontres importantes de ma vie d'infirmière. J'ai eu de la chance de la rencontrer, elle, qui se disait la fille d'Arsène Lupin ! L'humour était notre langage, notre terrain de jeu et notre lien. Elle était drôle et étonnement vivante malgré les troubles dont elle souffrait.
Joséphine a questionné des choses essentielles pour moi, m'a aidé à mieux penser mon travail pour ne pas me perdre dans ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Joséphine est octogénaire, habite seule dans son appartement et dispose d'une aide à domicile deux fois par semaine pour l'aider dans ses tâches. Parce que la pauvre a beaucoup de trous de mémoire qui se répètent de plus en plus souvent et l'empêchent de vivre indépendamment. Mise sous tutelle, grâce à un hôpital de Paris, elle va pouvoir bénéficier dorénavant d'une infirmière. Et c'est Valérie Villieu qui viendra lui procurer les soins dont elle a besoin. Au début, le contact se fait difficilement, Joséphine ne se laisse pas apprivoiser, se méfie même de Valérie et une certaine tension naît entre elles. Valérie se rend compte que les deux auxiliaires de vie ne s'occupent pas bien d'elle, ne la lavent que sommairement et ne se préoccupent pas de savoir si la vieille dame mange ou non les repas qu'elles lui apportent. L'infirmière va alors prendre tout particulièrement soin d'elle, la laisser l'approcher à son rythme et c'est une tout autre relation qui va se créer entre les deux femmes, bien plus qu'une relation infirmier-patient. Joséphine va s'habituer à voir le même visage et une amitié va se nouer entre elles, la confiance s'installe et il y aura alors de véritables moments d'échange et de partage entre elles...

Valérie Villieu écrit son histoire, ou plutôt celle de Joséphine, petite bonne femme drôle et un peu perdue dans la vie et dans ses pensées. L'auteur nous montre ainsi cette facette un peu pathétique des conditions dans lesquelles vivent les personnes âgées et le burlesque de certaines situations telles que les mises sous tutelle abusives, le manque de soin et de suivi de ces personnes. A travers cet album, Valérie Villieu s'insurge contre ce sombre et triste état dans lesquelles vivent les personnes âgées, sans tomber dans le pathos mais tout en sensiblerie. Pour ce qui est de la mise en page, elle est incroyablement explicite, amusante et Raphaël Sarfati s'est amusé avec le cadrage dans lequel Joséphine évolue. Il joue avec les formes, les couleurs et superpose photographie et dessin. Il nous offre ainsi un travail hors norme et finement bien vu.

Little Joséphine... au grand coeur...
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Que voilà une thématique peu abordée en BD : les maladies neurodégénératives et Alzheimer en particulier.
Comme un puzzle aux pièces de plus en plus manquantes, la mémoire de Joséphine se troue. Elle ne peut compter que sur son infirmière et les auxiliaires de vie. Et c'est justement son infirmière qui conte la fin de vie de cette femme, son obstination pour trouver une auxiliaire de vie bienveillante et efficace, ses combats contre la tutrice pour ne serait ce que suffisamment d'argent pour les courses...
Ce n'est pas seulement le quotidien d'une infirmière et de sa patiente, c'est également un état des lieux peu reluisant de la situation des personnes âgées en France. Auxiliaires de vie peu compétentes et qui ne connaissent ni la compassion ni la chaleur humaine (heureusement, toutes ne sont pas comme ça), isolement, solitude. Et la gériatrie n'est toujours pas dotée de moyens suffisants, alors même que le nombre de personnes âgées augmente, malades ou non.
Le propos est admirablement bien servi par le travail graphique, qui rend compte des évolutions de la maladie ; les planches sont le véhicule du désarroi de Joséphine. Cases blanches et vides qui s'effondrent, qui sont chamboulées. Personnages et objets qui sortent des cases, ou occupent l'intégralité de la planche... Un beau travail graphique en plus d'une chronique sociale.
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Bien qu'atteinte de la maladie d'Alzheimer, Joséphine vit toujours chez elle, seule. Les infirmièr(e)s et aides-soignant(e)s se succèdent. Faute de temps, d'expérience, de formation, de 'vocation', la plupart accomplissent le minimum syndical (voire beaucoup moins), ce qui s'avère catastrophique pour cette vieille dame qui a besoin de repères solides, de constance, et de beaucoup de tendresse. Et puis Valérie, infirmière à domicile, arrive dans son quotidien ; elle est sensible, patiente, et la confiance s'installe peu à peu entre les deux femmes.

Cet album est magistral, intense et bouleversant. Tant sur le fond que sur la forme.
La maladie d'Alzheimer est parfaitement décrite. Les alternances épuisantes pour le malade et totalement déroutantes pour l'entourage : pertes de mémoire, paranoïa, souvenirs heureux, lucidité sur son état donc souffrance, désespoir intense, angoisses, agressivité, fugues, décrochage total de la réalité, besoin essentiel de stabilité et surtout d'affection.
Ce récit est brillamment illustré de dessins riches en symboles et pleins de poésie, mais aussi de photos. le tout exprimant à la perfection les différents états d'âme qui visitent la vieille femme.

L'ensemble est douloureusement mignon, vraiment émouvant, et même parfois gentiment drôle.

Il serait dommage de se laisser rebuter par les premières pages, dans lesquelles on peut être complètement perdu… comme Joséphine lorsqu'elle perd pied.
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C'est incroyable le nombre de BD qui sortent actuellement sur le marché et qui constituent des témoignages fort utiles de personnel soignant par rapport à la santé, à une maladie, à une épidémie.

Little Joséphine va aborder le problème des 800.000 personnes qui souffrent de la maladie d'Alzheimer au sein de notre société et qui sont pour la plupart délaissées. Fort heureusement, certains soignants prennent leur rôle à coeur pour dénoncer certaines dérives. C'est le cas de l'auteure Valérie Villieu qui est une infirmière à domicile de la région parisienne.

Elle va nous raconter l'histoire de Joséphine qui est une vieille dame seule vivant dans 15 mètres carrés depuis 50 ans. C'est parfois assez poignant mais également assez attendrissant. Pour autant, je pense que la bd doit aborder des sujets parfois aussi graves afin d'en humaniser l'approche. Il faut néanmoins réussir sur le fond et la forme. En l'espèce, le pari est réussi grâce à une certaine exigence des auteurs.

Je retiens que ce n'est pas seulement des soins mais une véritable assistance qui peut être également sur un autre plan. Cela permet évidemment de réduire un peu la solitude quotidienne de ces personnes âgées malades et retarder ainsi l'inévitable. On se rend compte de la vulnérabilité de ces personnes qui sont parfois laissées à l'abandon malgré des structures qui s'occupent d'eux mais tout en faisant le minimum syndical faute de temps ou de moyens. Qu'importe si Joséphine n'a pas touché à ses plats !

Je serai toujours reconnaissant et plein d'admiration pour ces soignants du quotidien ainsi que les auxiliaires de vie payés au SMIC et qui font un travail extraordinaire pour changer la vie du quotidien de ces gens. Ce sont des métiers concrets dont on a besoin face à une multitude de métiers superflus de représentation.

C'est une bd que j'appelle d'utilité publique afin de changer notre regard sur nos aînés qui partent à la dérive. La condition humaine en fin de vie est un sujet qui nous concerne tous. Une BD qui aborde cette terrible maladie avec humour, respect et dignité.
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La citation de la quatrième de couverture est de Valérie Villieu. Ce sont les mots d'une infirmière à domicile, des mots qui évoquent une rencontre forte, une rencontre qui a bouleversé sa vie.

Lorsque je me suis lancée dans la lecture de cette bande dessinée, j'avais un apriori plutôt positif. Je connais un peu de la difficulté qu'il y a à s'occuper de personnes âgées aux capacités déclinantes. Pourtant les premières pages m'ont chagrinée. J'ai trouvé le ton de départ un peu moralisateur. J'ai eu peur que la BD présente un point de vue vraiment centré, avec d'un côté les gentils (peu nombreux) et de l'autre tous les méchants pas beaux égoïstes intéressés.

Au fil de ma lecture, j'ai doucement changé d'avis. Bien sûr, l'auteure dresse un portrait accablant du système, mais c'est sa manière à elle de mettre en lumière les mécaniques sociales et administratives qui ne fonctionnent pas. Et surtout cela reste son propos de fond, celui qu'elle soutient tout au long du récit, mais ce n'est pas, pour moi, le plus important.

Le plus important c'est Joséphine, le portrait qu'elle dresse de cette femme âgée perdue dans son corps et dans son quotidien est bouleversant de justesse et de tendresse (une tendresse dont les personnes âgées manquent bien souvent). Joséphine vit seule dans son petit appartement, le même depuis très longtemps, c'est son dernier refuge mais elle commence à y perdre pied. le pire c'est quand elle sort et qu'elle ne se souviens plus où se trouve sa maison. Après l'une de ses sortie elle est déclarée incapable de s'occuper d'elle même, elle est donc placée sous tutelle. Cela veut dire que son argent est géré par une autre personne, une tutrice qu'elle ne connait même pas, de plus tous les jours des auxiliaires de vie viennent lui préparer ses repas et une infirmière passe la voir une à deux fois par jour pour effectuer les soins médicaux. Malheureusement chacun est très occupé et a peu de temps à accorder à la vieille femme. Les auxiliaires de vie changent souvent et n'ont pas toute la vocation. Joséphine prend mal ces intrusions dans sa vie, dans son intimité. Il faudra beaucoup de temps et de patience pour que Valérie et sa collègue arrive à briser sa carapace pour voir une très belle relation se nouer.

La maladie de Joséphine, ses hauts, ses bas sont très bien décrits, on ressent parfaitement le désarroi de l'infirmière ainsi que de Joséphine elle même. le lecteur la voit décliner au fil des pages, la fin même si elle est inéducable n'apparaît pas comme une sentence, mais une ouverture vers autre chose. Finalement les professionnels de santé, du secteur social, de l'aide à domicile lorsqu'ils sont passionnés par leur travail deviennent bien plus que de simple encadrants, ils deviennent des soignants, des accompagnants et parfois des proches de ces personnes en souffrance. C'est ce que Valérie Villieu arrive à nous montrer dans cette bande dessinée, ce témoignage qui pourrait presque faire office de manifeste.

Les dessins apportent une autre dimension au récit. Les couleurs sont peu variées, le noir et le blanc sont omniprésents, et tout cela est adapté au déroulement de l'histoire, aux différentes phases de lucidité de Joséphine. le découpage est très réussi alternant les planches de 9 cases très régulières et les planches beaucoup plus fantaisistes sans cadre fixe, parfaitement adaptées aux délires de la vieille dame.

Au final, Little Joséphine m'aura surprise et touchée par sa justesse.
Lien : http://calokilit.wordpress.c..
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critiques presse (2)
BulledEncre
11 décembre 2012
Little Joséphine est l’exemple parfait de la BD salutaire. Extrêmement bien réalisée, elle est aussi un témoignage juste et impartial sur la place des personnes âgées dans notre société.
Lire la critique sur le site : BulledEncre
ActuaBD
28 septembre 2012
Le sujet pourrait sembler purement descriptif, mais Valérie Villieu, qui raconte ici son expérience, y insuffle un humanisme prenant. Et surtout, le portrait de Joséphine bénéficie du dessin mouvant de Raphaël Sarfati.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
[Une infirmière à domicile, à propos d'une veille femme atteinte d'Alzheimer]
Puis elle me tend les bras du fond de son lit pour que je vienne l'embrasser. Des manifestations de tendresse, elle n'en a jamais assez : lors de la toilette, elle se penche doucement pour m'embrasser dans le cou !
Parfois, elle se lève, et vient s'asseoir sur mes genoux... C'est une petite fille désarmée que je tiens, une détresse sans nom.
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Et puis, sans qu'on le sache vraiment, la fin s'immisce, s'approche à pas feutrés.
Tous les signes sont là. On le sait mais on ne connaît pas encore sous quelle forme elle va se présenter.
La répétition du vide, inlassable, contre lequel on se heurte, m'entraîne parfois et je ne sais plus ce qui est bien pour Joséphine : rester à la maison, aller dans une maison de retraite ? Son monde trouverait-il un autre sens dans un endroit plus peuplé ? pourrait-on chasser les fantômes, ou bien au contraire, l'envahiraient-ils davantage ?
Finalement, il n'y a pas eu de choix à faire : un dimanche, une auxiliaire de vie paniquée de voir Joséphine si mal, a appelé les urgences médicales...
Le médecin l'a hospitalisée.
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Cela fait désormais plus de trois ans que je vais régulièrement chez Joséphine [atteinte d'Alzheimer], étrangement, elle me surprend toujours, il n'y a pas d'ennui possible avec elle.
Elle fait, d'une certaine façon, partie de ma vie, tout en conservant sa place de patiente. (...)
Trois ans faits de moments de calme, de répit dans l'avancée de la maladie, mais aussi de passages difficiles, d'oublis, de délires, de visions, où il faut tout faire pour la maintenir "hors de danger", et la ramener à la réalité.
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Sa psychologie, son isolement social, en font une personne très fragile dans ce milieu où le personnel et les moyens manquent, et où la gériatrie est tellement dévalorisée, qu'y travailler peut vraiment être vécu comme une punition.
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Ces manies sont fréquentes chez les vieilles personnes ; certaines accumulent sacs et boîtes de toutes sortes, comme si ça leur donnait une contenance. D'autres cachent de l'argent partout. Certaines abandonnent la machine à laver et lavent tout à la main, ou bien font des échafaudages de casseroles et de couvercles ! Il y a toujours un sens à ces actes et il s'agit souvent d'une notion de contenant et de contenu.
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