AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Jean-Claude Delclos (Éditeur scientifique)
EAN : 9782040167103
127 pages
Bordas (01/03/1993)
  Existe en édition audio
3.9/5   10 notes
Résumé :
Cette œuvre poétique est composée en vers octosyllabiques, à l'exception de la ballade dite « des langues ennuyeuses », ou « envieuses » ou « venimeuses » selon les éditions qui elle, est composée en vers décasyllabiques.
François Villon a écrit ces poèmes en 1461. Bien que regroupés sous le titre du Testament, comprenant le Petit Testament et le Grand Testament, les différents poèmes ne constituent pas véritablement une suite et sont autonomes.
"f... >Voir plus
Que lire après Le testamentVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Le Testament (1461), écrit par un Jean-François Villon de trente ans, deux ans avant sa mort, rassemble vingt-quatre poèmes, en général octosyllabiques, dont la Ballade des dames du temps jadis qui comporte le fameux vers «Mais où sont les neiges d'antan» repris par Brassens. Poète maudit et marginal, Villon finit par être exécuté, non sans avoir composé auparavant la célèbre Ballade des pendus :
« Frères humains, qui après nous vivez,
N'ayez les coeurs contre nous endurcis,
Car, si pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tôt de vous mercis... ».
Lors d'une masse critique, j'ai reçu ce qui n'est pas un livre, mais un CD MP3 sans accompagnement de texte. Il provient des éditions Thélème qui se sont faits une spécialité de l'enregistrement d'oeuvres littéraires lues par de grands acteurs. On y trouve la plupart des grands auteurs français, mais aussi Cervantès, Pouchkine, Dostoïevski, Samuel Becket, Aristote, les soeurs Brontë, Agatha Christie, Epictète, Freud, Oscar Wilde, Gogol, Kafka, Lao-Tseu, Machiavel, Karl Marx, Rilke, Tchékhov, Schopenhauer, Tolstoï, et bien d'autres. le catalogue est d'une grande richesse.
Ces merveilleux vers de Villon, qu'on découvre ou retrouve avec plaisir, sont récités en rendant toute la saveur du français de l'époque, de manière fort expressive, par Arthur H, dont on peut cependant regretter un certain «recto tono». Il lit par exemple, sans élever la voix, «Je suis presque enragé» (Ballade en vieil langage françois), sur le même ton que «Dame, soyez dans mon coeur» (Belle leçon aux enfants perduz) ou «Elle a en soi des attraits bien à souhait» (Ballade de la grosse Margot). J'ai d'autres CD des éditions Thélème où la déclamation colle au texte, par exemple les oeuvres de Proust merveilleusement lues par André Dussolier.
Il faut souligner que cette oeuvre, comme la plupart de ces CD de Thélème (mais pas tous) sont en version MP3, ce qui ne m'a pas permis d'écouter ces merveilleux poèmes de Villon en voiture, comme j'ai pu écouter Proust, Diderot ou Guillaume Apollinaire.
Commenter  J’apprécie          41
François Villon a vécu au XVème siècle et sa destinée fut étrange. Etudiant querelleur à Paris, mauvais garçon, voleur, meurtrier, il a échappé à la pendaison presque par miracle. Et après l'âge de 31 ans, on ignore tout de sa vie !
Il a laissé de nombreuses poésies qui, passant à la postérité, ont fait de lui le premier "vrai poète" français. Pourtant ses textes sont vraiment difficiles à lire: il écrit dans un français très éloigné de celui que nous pratiquons maintenant. Pour le comprendre, le lecteur a recours à d'indispensables notes de bas de page - ce qui nuit gravement à son plaisir de lire. Certaines poésies, comme la "Ballade des dames du temps jadis", sont particulièrement célèbres et posent donc peu de problèmes de compréhension; mais la plupart des autres sont méconnus et ne sont pas faciles d'accès. Pour moi, ce recueil est plus une curiosité qu'un agréable chef d'oeuvre.
Commenter  J’apprécie          20
Je ne suis pas une habituée des livres audio, j'ai énormément d'attachement pour le papier! Mais je sais aussi que mes essais de lecture de Villon, comme d'autres poètes, se sont souvent arrêtés en route, alors que j'aime beaucoup entendre Georges Brassens chantant La Ballade des Dames du temps jadis, ou Bernard Lavilliers récitant La Ballade des Pendus. Je me suis donc dit que j'avais peut-être besoin d'une voix pour porter les mots de ce poète, et j'ai voulu tester cette version audio de Testament. Et cela a complètement fonctionné. La voix d'Arthur H est présente et discrète à la fois, sans grands effets mais en donnant du corps aux mots. Un vraie belle manière de découvrir ou redécouvrir ces poèmes.
Commenter  J’apprécie          00
Merci à Babelio et aux éditions Thélème pour l'audition de ce livre audio.

Je ne suis pas un habitué de ce format mais je pense qu'il est bien adapté au genre poétique. J'ai pris du plaisir à écouter le superbe poème de François Villon. La voix chaude d'Arthur H. est agréable à écouter mais elle me semble trop monocorde; du coup les sentiments sont peu exprimés et on perd l'humour présent dans le texte. Je regrette aussi qu'il n'y ait pas de livret accompagnant le disque.
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (3) Ajouter une citation
I

L'AN quatre cent cinquante six,
Je, François Villon, écolier,
Considerant, de sens rassis,
Le frein aux dents, franc au collier,
Qu'on doit ses œuvres conseillier
Comme Vegece le raconte,
Sage romain, grand conseillier,
Ou autrement on se mécompte. . .

II

En ce temps que j'ai dit devant,
Sur le Noel, morte saison,
Que les loups se vivent de vent
Et qu'on se tient en sa maison,
Pour le frimas, près du tison,
Me vint un vouloir de briser
La tres amoureuse prison
Qui souloit mon cœur debriser.

III

Je le fis en telle façon,
Voyant celle devant mes yeux
Consentant a ma défaçon,
Sans ce que ja lui en fût mieux;
Dont je me deuil et plains aux cieux,
En requerant d'elle vengeance
A tous les dieux venerieux,
Et du grief d'amour allegeance.

IV

Et se j'ai prins en ma faveur.
Ces doux regards et beaux semblants
De tres decevante saveur,
Me tréperçants jusqu'aux flancs,
Bien ils ont vers moi les pieds blancs
Et me faillent au grand besoin.
Planter me faut autres complants
Et frapper en un autre coin.

V

Le regard de celle m'a prins
Qui m'a eté felonne et dure:
Sans ce qu'en rien aie méprins,
Veut et ordonne que j'endure
La mort, et que plus je ne dure;
Si n'y voi secours que fouïr.
Rompre veut la vive soudure,
Sans mes ipteux regrets ouïr!

VI

Pour obvier a ces dangers,
Mon mieux est, ce croi, de partir.
Adieu! Je m'en vais a Angers:
Puis qu'el ne me veut impartir
Sa grace, ne me departir,
Par elle meurs, les membres sains;
Au fort, je suis amant martyr
Du nombre des amoureux saints.

VII

Combien que le depart me soit
Dur, si faut il que je l'élogne:
Comme mon pauvre sens conçoit,
Autre que moi est en quelogne,
Dont oncque soret de Boulogne
Ne fut plus alteré d'humeur.
C'est pour moi piteuse besogne:
Dieu en veuille ouïr ma clameur!

VIII

Et puis que departir me faut,
Et du retour ne suis certain,
(Je ne suis homme sans défaut
Ne qu'autre d'acier ne d'étain;
Vivre aux humains est incertain,
Et après mort n'y a relais;
Je m'en vais en pays lointain,)
Si établis ce present lais.

IX

Premierement, ou nom du Pere,
Du Fils et du Saint Esprit,
Et de sa glorieuse Mere
Par qui grace rien ne perit,
Je laisse, de par Dieu, mon bruit
A maître Guillaume Villon
Qui en l'honneur de son nom bruit,
Mes tentes et mon pavillon.

X

Item, a celle que j'ai dit,
Qui m'a si durement chassé
Que je suis de joie interdit
Et de tout plaisir dechassé,
Je laisse mon cœur enchassé,
Pale, piteux, mort et transi:
Elle m'a ce mal pourchassé,
Mais Dieu lui en fasse merci!
Commenter  J’apprécie          10
BALLADE

DES DAMES DU TEMPS JADIS.

Dictes-moy où, n’en quel pays,
Est Flora, la belle Romaine ;
Archipiada, ne Thaïs,
Qui fut sa cousine germaine ;
Echo, parlant quand bruyt on maine
Dessus rivière ou sus estan,
Qui beauté eut trop plus qu’humaine ?
Mais où sont les neiges d’antan !

Où est la très sage Heloïs,
Pour qui fut chastré et puis moyne
Pierre Esbaillart à Sainct-Denys ?
Pour son amour eut cest essoyne.
Semblablement, où est la royne
Qui commanda que Buridan
Fust jetté en ung sac en Seine ?
Mais où sont les neiges d’antan !

La royne Blanche comme ung lys,
Qui chantoit à voix de sereine ;
Berthe au grand pied, Bietris, Allys ;
Harembourges, qui tint le Mayne,
Et Jehanne, la bonne Lorraine,
Qu’Anglois bruslèrent à Rouen ;
Où sont-ilz, Vierge souveraine ?…
Mais où sont les neiges d’antan !

ENVOI

Prince, n’enquerez de sepmaine
Où elles sont, ne de cest an,
Qu’à ce refrain ne vous remaine :
Mais où sont les neiges d’antan !
Commenter  J’apprécie          10
.
BALLADE DES SEIGNEURS DU TEMPS JADIS

Qui plus ? Où est le tiers Calixte,
Dernier decedé de ce nom,
Qui quatre ans tint le papaliste ?
Alphonse, le roi d’Aragon,
Le gracieux duc de Bourbon,
Et Artus, le duc de Bretagne,
Et Charles septiesme, le Bon ?…
Mais où est le preux Charlemagne ?

Semblablement, le roy Scotiste,
Qui demy-face eut, ce dit-on,
Vermeille comme une amathiste
Depuis le front jusqu’au menton ?
Le roi de Chypre, de renom,
Helas ! et le bon roy d’Espagne,
Duquel je ne sais pas le nom ?
Mais où est le preux Charlemaigne ? (...)
Commenter  J’apprécie          10

Videos de François Villon (52) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de François Villon
François VILLON – Improvisations jazz (FILM 2011) Un film intitulé "Villon Jazze" réalisé par Didier Baulès, Jean-Pierre C. Brouat, Franck Halimi, Fabien "Fabix" Rabeaux.
autres livres classés : poésieVoir plus


Lecteurs (29) Voir plus



Quiz Voir plus

Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

Paris
Marseille
Bruxelles
Londres

10 questions
1220 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

{* *}