Le Testament (1461), écrit par un Jean-François
Villon de trente ans, deux ans avant sa mort, rassemble vingt-quatre poèmes, en général octosyllabiques, dont la Ballade des dames du temps jadis qui comporte le fameux vers «Mais où sont les neiges d'antan» repris par Brassens. Poète maudit et marginal,
Villon finit par être exécuté, non sans avoir composé auparavant la célèbre Ballade des pendus :
« Frères humains, qui après nous vivez,
N'ayez les coeurs contre nous endurcis,
Car, si pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tôt de vous mercis... ».
Lors d'une masse critique, j'ai reçu ce qui n'est pas un livre, mais un CD MP3 sans accompagnement de texte. Il provient des éditions Thélème qui se sont faits une spécialité de l'enregistrement d'oeuvres littéraires lues par de grands acteurs. On y trouve la plupart des grands auteurs français, mais aussi
Cervantès,
Pouchkine,
Dostoïevski, Samuel Becket,
Aristote, les soeurs Brontë,
Agatha Christie,
Epictète,
Freud,
Oscar Wilde,
Gogol, Kafka,
Lao-Tseu, Machiavel,
Karl Marx,
Rilke,
Tchékhov,
Schopenhauer, Tolstoï, et bien d'autres. le catalogue est d'une grande richesse.
Ces merveilleux vers de Villon, qu'on découvre ou retrouve avec plaisir, sont récités en rendant toute la saveur du français de l'époque, de manière fort expressive, par
Arthur H, dont on peut cependant regretter un certain «recto tono». Il lit par exemple, sans élever la voix, «Je suis presque enragé» (Ballade en vieil langage françois), sur le même ton que «Dame, soyez dans mon coeur» (Belle leçon aux enfants perduz) ou «Elle a en soi des attraits bien à souhait» (Ballade de la grosse Margot). J'ai d'autres CD des éditions Thélème où la déclamation colle au texte, par exemple les oeuvres de
Proust merveilleusement lues par
André Dussolier.
Il faut souligner que cette oeuvre, comme la plupart de ces CD de Thélème (mais pas tous) sont en version MP3, ce qui ne m'a pas permis d'écouter ces merveilleux poèmes de
Villon en voiture, comme j'ai pu écouter
Proust,
Diderot ou
Guillaume Apollinaire.