Un fort joli roman, et je suis étonné du si petit nombre de lecteurs.
Un directeur de prison se rend compte qu'un de ses prisonniers à des talents musicaux. Il lui fait alors écrire des morceaux de musique, des chants jusqu'à un opéra et fait croire à tous que c'est lui-même qui a écrit tout cela.
Un joli divertissement, un livre que je conseillerai aussi aux âmes sensibles.
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Le titre est à l'image de l'auteure, le livre est un bijou. Correspondances
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A mon âge, ça fait toujours un drôle d'effet de penser qu'on a été petit et qu'on a eu des parents. Il n'y a pas à dire, quand on perd son monde il ne vous reste pas grand-chose ici-bas. Moi, j'ai dans l'idée que c'est la mort de nos proches qui nous change. Ils emportent beaucoup de nous-même avec eux : des jeux, des paroles, des sentiments, toutes sortes de petites choses, de petits riens, que personne d'autre ne pourrait comprendre. Si je ne retrouve plus mes yeux d'autrefois dans ma figure d'à présent, c'est que je les ai perdus avec ceux qu'ils avaient l'habitude de regarder. Ils les ont emportés dans la tombe.
«Son visage cerné d'ombre et ses yeux, dont il distinguait la large place sous son front, avaient l'expression que l'on voit à certains portraits d'inconnues dans les châteaux : quelque chose de fatal et d'éperdu qui rend plus touchante la beauté de la jeunesse et fait haïr le temps.
"Qui est-elle ?" murmura-t-il. Comme il se posait cette question, une chauve-souris vint se coller à la vitre illuminée et sembla coiffer Marie-Dorée d'un présage de malheur.»
Il s'appelait Olivier. Il avait aimé une jeune fille qui courait après les grenouilles dans les marécages, leur patrie. Elle rêvait de les apprivoiser. Il avait embrassé ses pieds nus et démêler ses orteils pleins d'herbe et de sable. Chaque fois que sa robe devenait trop courte il se réjouissait. Plus tard, lorsqu'elle eut quinze ans chacun regretta de la voir quitter son enfance gracieuse.
Pendant le déjeuner trop long et trop copieux, Madeleine aborda le sujet des vacances. Elle aimait le bord de mer.
-Le sable chatouille si agréablement les orteils, dit-elle. Moi, je suis pour les pieds nus: ça détend et ça repose. En ville on a toujours les pieds si chauds, si gonflés, et puis ce n'est pas sain .Moi, le soir, si j'ai trop marché j'en ai des élancements.
Toutes les jacinthes fleurissaient. Les insectes bourdonnaient. Marie-Dorée se levait et par la porte de sa chambre ouverte sur le salon, on pouvait la voir debout, en courte chemise de nuit, ses orteils posés sur le tapis à fleurs devant son lit.
Avec Diglee, Sophie Daull, Héloïse Luzzati, Laurianne Corneille & Marielou Jacquard
La poésie est loin de n'être qu'une affaire d'hommes ! Avec son anthologie très personnelle "Je serai le feu", Diglee nous emmène dans ce qui a été pour elle un voyage, une épiphanie : la découverte d'un matrimoine littéraire oublié et méconnu d'oeuvres de poétesses, principalement du 19e et 20e siècles. Cinquante femmes, devenues sa famille, dont elle exhume les écrits pour leur redonner une seconde vie.
À l'image de l'autrice, la violoncelliste Héloïse Luzzati est une « passeuse ». Avec l'association Elles women composers, regroupant un collectif d'artistes, elle travaille à la réhabilitation du matrimoine musical et à la diffusion des répertoires de compositrices invisibilisées, effacées de l'histoire… Il n'y avait donc qu'un pas pour réunir ces deux univers artistiques en une création originale et inédite réalisée pour la clôture du festival Hors limites 2021, qui a pris la forme d'une lecture musicale dessinée, hautement poétique.
Mis en scène, incarnés et incantés par la comédienne Sophie Daull pour lesquels elle prête sa voix, les vers des poétesses Anaïs Nin, Marie Nizet, Marceline Desbordes-Valmore, Louise de Vilmorin ou encore Claude de Burine (re)trouvent leur correspondance musicale.
Alternant entre duo ou trio, la violoncelliste Héloïse Luzzati, la pianiste Laurianne Corneille, et la chanteuse mezzo-soprano Marielou Jacquard jouent ces compositions inconnues de tou·te·s, sous la plume de Diglee qui, quant à elle, dessine en direct et redonne un visage à toutes ces poétesses injustement oubliées.
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Une coproduction de l'Association Bibliothèques en Seine-Saint-Denis, les bibliothèques de Montreuil et Elles women composers
Une création réalisée dans le cadre du festival Hors limites 2022 et enregistrée à la bibliothèque Robert Desnos de Montreuil à partir de l'ouvrage "Je serai le feu" (La Ville brûle, 2021) de Diglee.
Captation vidéo : Wael Sghaier & Thomas Dudan
Production : Association Bibliothèques en Seine-Saint-Denis
Crédit photo d'illustration : Charlène Yves
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