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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le sourire de Noé à travers la vitre embuée lui rappelle à quel point son fils est sa bouée de sauvetage. Son nuage. Son équilibre. Même précaire. Vaciller. Espérer. Attendre le soir qui tarde, grimpé là-haut dans sa cabane. Pour seule compagnie la voisine flûte traversière qui le berce. Fuite en avant pour mieux se retrouver. Contempler le ciel et les nuages. S'étendre. Trouver refuge dans un arbre, les pieds suspendus, les yeux au ciel, le coeur en jachère. Parenthèse enchantée et enchanteresse...

Thomas Vinau n'est pas un écrivain mais un poète. Dans ce roman vibrant, hommage aux choses qui nous entourent et que l'on ne prend plus la peine de regarder, l'auteur dessine les mots, réenchante le quotidien et nous invite à un véritable voyage vers les nuages. Epuré, sensible, doux-amer, poétique, parfois mélancolique, ce roman ouvre le champ des possibles. Economie de mots et courtes phrases pour une profusion de sentiments. Thomas Vinau ne se raconte pas, il se lit.

La part des nuages... des étoiles dans les yeux...
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Une affaire de nuages.
Un long poème sur l'instant qui passe et toutes nos journées perdues à se donner l'illusion. le café du matin. le travail. Les courses au supermarché. L'attente des congés payés. le pavillon, et son petit jardin. de temps en temps, une pizza.
Une banalité affligeante qui étrille nos rêves, qui tue l'amour.
Un jour, celle pour qui on aurait fait dix fois le tour de la terre, s'en va, déçue, amère, fatiguée. Elle s'en va sans se retourner, construire une autre vie ailleurs, en prenant le gosse par la main.
Joseph, 37 ans, n'a rien vu venir. Il n'a pas vu venir grand-chose dans sa vie. Il se retrouve seul, complètement vide de lui-même, à attendre le retour à heure fixe de Noé, le fils prodigue, celui qui illumine dans la grisaille.
Mais Joseph n'a pas dit son dernier mot. Il cherche à petits pas à ranimer ses rêves, à bousculer son quotidien trop sage. Et d'abord, prendre son temps. Cette impression de tenir tête à la tempête. Il le fait pour Noé. Pour essayer de retrouver son amour perdu, mais sans trop y croire.
Perché sur un cerisier, il va découvrir le monde qui l'entoure. Qu'il n'avait jamais pris la peine de regarder. Il va savourer chaque seconde qui passe. Il va s'ouvrir aux autres, à d'autres éclopés de la vie. Il n'attend plus rien des autres, même du visage rieur de la « voisine flute traversière ».
Noé peut vivre de ses rêves. de tous ses rêves. Son papa sera désormais là pour l'accompagner. Il en a de la chance.
Un beau livre qui, mine de rien, avec tendresse, et désespoir, et beaucoup d'amour, parle de nous.

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J'aime tout chez Thomas Vinau.

Sa brièveté qui n'est jamais frustrante. Sa tristesse qui n'est jamais pesante.
J'aime les poètes qu'il fréquente- Lowry, Pessoa, Brautigan, Pirotte, Péret..

La part des nuages est comme son joli titre: un saut cotonneux dans un coup de blues, un coup de mou, un jour sans.

Huit jours, plutôt.

Une semaine sans son fils pour un papa fraichement -douloureusement?- divorcé. Une semaine sans Noé pour Joseph.

Un boulot qu'on n'aime plus, une femme qui ne vous aime plus, un enfant qu'on n'entend plus , une tortue, même, qu'on ne retrouve plus. Et la pluie qui a trop plu, qui plussoie tout ça de son vilain gris pluvieux....

Et pourtant quelle pêche il nous dépêche, ce livre-là!

J'aime Thomas Vinau parce qu'il a un véritable don d'enfance. Celui d'enchanter les moments gris.

Joseph est tout fragile, tout ébréché. Un grand enfant lucide. Son fils parti, il s'autorise à régresser. Il se fait des faux mots d'absence, il dévalise de bonbons la supérette, il déménage dans la cabane de Noé, en haut du cerisier. Il y sirote , il y fumote, il s'y dorlote.

Puis il descend de son arbre , il s'ouvre aux autres. Un compagnon charpentier déchu mais qui sait voir le monde d'en haut. Une flûtiste toute griffée qui rit et qui pleure. Et une tortue furieuse et fugueuse.

Tous ces petits mondes l'enrichissent et le remplissent. Le réjouissent.

J'aime Thomas Vinau pour ses mots légers, ses mots profonds, sa musique grave et tendre, qui chantonne en nous quand il fait silence, qui rayonne en nous quand il pleut.

J'aime Thomas Vinau qui dit si bien, si vite, les ruptures du quotidien, si juste, si près, les vertiges de la conscience, si fort, si chaud, la générosité des rencontres, la tendresse des animaux, la ferveur de la terre et la rêverie du ciel.

Et si haut, si loin, les nuages, là-bas, les merveilleux nuages...


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Dans le cadre de l'opération « j'ai encore pris un grand pied grâce à un billet lu sur babel » je remercie cette fois ci soazcongar.
Après « Imaginer la pluie » puis « Trouée dans les nuages », aucune raison de ne pas rester là haut puisque je m'y sens si bien. C'est maintenant « La part des nuages » qui vient mouiller mes côtes.

« Les choses arrivent sans qu'on les voie. Si les mauvais coups avaient des clochettes aux pieds on le saurait. C'est la faute à personne. Chacun obligé de mettre un jour devant l'autre. Pour être tout à fait sincère il avait un peu vu la grisaille pointer son nez. Une sorte de déception latente dans les yeux de sa femme »
Quelle banalité que cette histoire et pourtant…
Joseph aurait pu sombrer comme tant d'autres mais son petit Noé est là pour le sauver au milieu du déluge, pour lui éviter le naufrage en ouvrant l'arche de son coeur dans une tendre complicité.
Euh… oui bon, je sais que c'est pas terrible le truc de l'arche de son coeur et en fait la totalité de la phrase mais c'est pas mon truc ce genre de choses. Même si j'ai été touché, je ne suis pas « famille » du tout, donc je ne sais pas trop comment m'en sortir. En même temps c'est autre chose qui m'a embarqué dans ce bouquin alors pour ce qui est du « bon sentiment » … j'arrête là.

La part des nuages c'est la période que va passer Joseph sans son fils, parti une semaine chez sa mère. D'un manque, il va faire une force.
Thomas Vinau invite le lecteur à retrouver son âme d'enfant, à grimper aux arbres, dormir dans une cabane, à sauter dans les flaques, parcourir la vie sur des sentiers hors piste.
Une absence comme une révélation, la découverte d'une voie oubliée, celle d'une renaissance. de celle qui fait faire ce qui ne sa fait pas, ou plus, ou si peu, comme regarder les autres, s'y intéresser.
Et puis il y a cette rencontre avec un exilé de la vie qui fait du crépuscule un baume apaisant qui protègera des morsures de l'aube. le genre de rencontre où on est le maître du monde, ce monde que l'on refait comme seule la nuit le permet.
Un monde rempli de poésie, de celle qui transpire dans les courtes phrases de Thomas Vinau. Poétique et rythmé en même temps, quelle belle lecture.
Pères isolés, pères entourés, peu importe, impossible de ne pas embarquer dans ce merveilleux voyage.
Mamans seules ou pas, comment ne pas craquer devant tant de tendresse d'âme.
Bon, c'est vrai que pour les psycho rigides maniaco truc qui parleront d'immaturité du pôv mec qui promène sa tortue (s'appelle Odile la bébête et pas Caroline, preuve qu'il se laisse pas influencer le pôv mec) et dont le gamin n'est pas au lit à 19h pétante avec la raie bien au milieu et je sais pas quoi, ben perdez pas votre temps, ce bouquin n'arrangera pas votre ulcère, mais pour tous les autres, foncez, c'est tout court, tout frais, une vraie friandise qui laisse des traces de chocolat partout autour de la bouche.
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Le temps s'est arrêté ...rêveuse née, ce roman par le rythme et la musique poétique des phrases, m'a transporté en un éclair, en une fraction de secondes, au plus près des nuages...........!
envie de rêver ? c'est nécessaire peut être pour échapper à
la solitude, au silence, aux traces d'un divorce, à l'amour filial...le héros est un père divorcé qui par la garde alternée, dépose son fils chez sa mère..et vaque...à ses occupations.
L'auteur nous laisse sur le fil du trapéziste tout en douceur, comme des instantanés photographiques, des petits bonheurs qui nous arrivent et qui disparaissent aussi vite , pour apprécier ou relativiser les malheurs qui traversent entre temps le cours de nos vies... la légèreté de cette belle plume rend le roman atypique ! très belle balade arc en ciel !

et vous pouvez vous précipiter aussi sur son autre roman "Ici , ça va" magnifique !
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Il n'a pas la grande forme Joseph. Ça fait un petit moment que ça grise mine dans son quotidien de papa fraîchement quitté, un peu largué, moyennement motivé pour la grande farce de la vie. Il n'a plus envie de courir (après quoi ?), de réparer le toit, de jouer le jeu. Joseph est en dormance. Son boulot l'ennuie, il n'y a plus de siestes pour boire l'air tiède du temps ni de siestes crapuleuses. Il y a le rosé parfois, qui aide à se sentir plus léger. Heureusement il y a Noé, le fils, qui enchante et colore les jours. Qui met de la poésie partout. Qui bouillone d'envies, qui s'émerveille. Alors quand Noé part chez sa mère pour les vacances, Joseph dégringole un peu plus. Jusqu'à la bonne idée. Celle du sursaut tranquille. Se mettre dans sa bulle, en apesanteur, perché dans une cabane. Être à rebrousse-temps, se laisser mener par ses envies, sa paresse, sa gourmandise, les libertés nouvelles qu'il s'autorise. Faire le travail buissonier. Retrouver le goût de la sieste, des plaisirs régressifs, pisser dans l'herbe, manger des chamallows, contempler le ciel. Entrer à l'intérieur de soi, reprendre du souffle. Retouver le chemin de l'envie. Retrouver le goût des autres, des rencontres. Partager. Ouvrir à nouveau les yeux sur la beauté qui l'entoure. Se remettre en mouvement. Avoir à nouveau envie de jouer le jeu...
La plume de Vinau m'a totalement séduite. Poésie du rien, peinture pointilliste des merveilleuses insignifiances du quotidien, où le bonheur est partout à condition de le regarder en face.
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Après les pluies drues du printemps, Joseph et son fils Noé aiment observer le ciel et ses nuages. le père et le fils enlacés l'un à l'autre s'amusent à deviner les contours et dessins que forment ces cotons blancs et moelleux dans la voûte céleste.
Quand Noé part en vacances chez sa mère, Joseph ne voit plus aucun signe dans les nuages, il ne voit que l'immensité du vide au dessus de lui. Où vont ses rêves ?
Pour les retrouver, Joseph n'a qu'une envie : se défaire de la gravité : "Vivre consisterait à s'évaporer".
le père livré à sa solitude veut être comme le nuage, rincé de la pluie. Délester les obligations, stopper la folle course du temps et la cavale effrénée des jours.
Joseph déserte son travail, fugue de sa maison pour vivre dans la cabane nichée dans les arbres, oublie sa présence au monde "Le matin, quand chacun court et que le monde reprend sa ronde, ce qui est bien, c'est de se lever, de manger, et de se recoucher. Voilà le pouvoir absolu se dit Joseph en se glissant entre le matelas et la couette. Cette impression de tenir tête à la tempête".
Joseph vagabonde la nuit dans les rues sans se douter encore qu'il va puiser auprès des autres et de leurs histoires toute la matière et l'énergie à devenir un homme libre et vivant.
J'ai profondément aimé toutes les pages de "la part des nuages", de Thomas Vinau. Les phrases poétiques vrillent au coeur en nous invitant à lever les yeux, ne serait-ce qu'un instant, pour ne pas perdre tout ce qui nous relie à l'essentiel.

Je remercie vivement Babelio et les éditions Alma pour m'avoir fait découvrir l'écriture comme une pierre précieuse qui est celle de Thomas Vinau.

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Je cherchais ce qui pouvait caractériser Thomas Vinau, pour ce roman-ci , je dirais : funambule des mots ...

De la description des nuages avec son fils Noé à sa retraite dans la cabane du vieux cerisier , Joseph, le narrateur promène sa mélancolie .

Les jours s'étirent alors que l'absence de l'enfant ne dure qu'une semaine -remplir à sa façon le vide qu'il laisse lorsque Noé n'est pas là ...

Il faut se laisser porter par le rythme sinon le lecteur pressé sombre dans l'ennui .
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Quelle poésie dans ces nuages!
Encore une fois, Thomas Vinau sait faire d'une petite vie un ciel immense, et de l'absence un poème.
Joseph a 36 ans et vit avec son fils Noé.
Une vie de complicité, de partages, le père et le fils contemplent souvent les nuages, ils ont construit une cabane là haut tout près du ciel.
Mais Noé est parti pour quelques jours chez sa mère et Joseph s'invente une vie sans son fils, faite de rêves et de silence.
Il rencontrera Robin et la fille à la flûte, nouera de petits liens de quelques mots et Noé reviendra car ce roman n'est pas un drame, mais un petit bout de vie, comme Thomas Vinau sait si bien les écrire, avec poésie, avec réalisme, avec du silence aussi.
J'aime beaucoup les petits livres de cet auteur, ce sont de petites perles.
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Une sorte de livre de chevet qui explore la vie à l'horizontale des jours, en cherchant à tâtons dans les moments ce qu'il y a de beau, ce qu'il y a d'étonnant. Et pourtant les jours ne se ressemblent pas. Il est question d'un fils qui prend toute la place. Mais il en reste encore, alors Joseph prend des libertés.
Une recueil de poésie en prose. Pour s'évader, par petites touches.
Lien : https://ecrire-partagerlectu..
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