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3,84

sur 198 notes
Je lis beaucoup d'éloges...J'ose un commentaire plus mitigé.L'écriture me semble magnifique,le contenu de l'histoire me déçoit.Je comprend le concept,les respirations...J'hésite à le terminer comme un gâteau trop sucré.Trop de belles phrases bien construites.
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C'est une histoire d'humus et de sang mêlés. Un roman de sauvagine humanité qui commence comme un conte : Gaspard, un enfant terrifié, s'enfonce dans la forêt en portant son chien blessé. Fuyant les chemins de passage, il pénètre jusqu'au coeur des broussailles, creusant son refuge au plus loin de la société des hommes.
Est-ce un ogre, est-ce un sorcier, est-ce justement un homme, celui qui le découvre et le soigne ? Ce Jean-le-Blanc qui partage les savoirs de la nature agit pour Gaspard comme un passeur de liberté, comme une clé ouvrant sur le monde. Une liberté et un monde que l'enfant continue d'apprendre en suivant la belle Sarah et ses compagnons arpenteurs de chemins détournés. Mais en ce début de XXe siècle, la société bourgeoise et policée, "les braves gens [toujours prêts à] inculquer moralité et honnêteté à grands coups de poing dans la gueule", se liguent pour que disparaissent ces "oiseaux de passage", ces gueux, ces vagabonds aux chevilles ailées et leur mode de vie sans maître. Gaspard aura malgré tout eu le temps de comprendre "qu'il y a des gentils qui sont méchants et des méchants qui sont gentils".
Roman d'apprentissage, roman social qui tresse des passerelles entre passé et présent, poème au lyrisme généreux et charnel, "Le Camp des autres" possède la force tellurique des récits inoubliables. de l'écriture dense, organique, tantôt tumultueuse, tantôt adoucie, s'élèvent des images primordiales, qui saisissent l'âme et s'en vont incruster la mémoire pour y rejoindre celles qui nous font frémir aujourd'hui. Ce roman, je vous l'affirme, est d'une beauté à couper le souffle. Il brûle d'indignation et s'égratigne aux ronces de l'indifférence.
Comme une poussière d'espoir dansant dans un rai de soleil, Gaspard se réfugie dans le ventre de la forêt...
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Gaspard s'est sauvé de chez lui avec son chien car son père alcoolique est violent...
Il se retrouve dans la foret... il a faim, il a froid mais ne retournerait pour rien au monde en arrière. Puis il croise un groupe de personnes hétéroclites et étranges, des nomades, qu'il suivra...

Un beau texte poétique aux phrases courtes, décrivant avec brio l'insouciance et la liberté de l'enfance, la nature et aussi l'insoumission, à travers ses personnages de la Caravane à Pépère, devenue légendaire au tout début du XXeme siècle, à l'époque où Georges Clemenceau a créé les Brigades du Tigre...
Que dire de plus...? Lisez le !
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Lu en 2018. A la fois un récit d'aventures et une biographie romancée, inspirés de faits réels et historiques.
Un récit initiatique de six courts chapitres dénonçant l'individualisme, les préjugés, le racisme, l'injustice et l'oppression exercée par une élite, un pouvoir majoritaire sur une minorité indocile et indésirable... Je découvrais une plume ciselée, percutante et incarnée.
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Livre refuge.
Wow.
Thomas Vinau est un porteur de rêves, d'enfants, de peuples et d'âmes.
C'est doux. C'est dur. Et tendre.
Les chapitres font tous à peine deux pages.
On suit l'histoire de Gaspard, un ptit garçon qui s'est enfuit de chez lui avec son copain cabot.
Ces chapitres courts comme ça, on dirait que tu clignes des yeux et hop, on avance dans son histoire.
On rencontre sa solitude déjà, son amour pour son chien, sa rage, et Jean-le-blanc, Fata', Zo', Sarah, Capello, Maman Honorine ... La Caravane à Pépère ...
ça raconte la guerre de Clémenceau avec ses Brigades du Tigre, et le refus de partager le sol qu'on foule avec "le camp des autres".;
Oh ... Lis le
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Ce n'est pas tellement l'histoire qui m'a plu dans « le camp des autres » .

C'est le style. Dès la première phrase, je suis tombée sous le charme de l'écriture de Thomas Vinau : « le givre fait gueuler la lumière. »

Au début du 20ème siècle, un jeune garçon prénommé Gaspard s'enfuit de la ferme familiale accompagné de son chien bâtard. On comprend vite qu'il a commis un acte irrépar

able pour échapper à la violence de son paternel, brute épaisse.

C'est dans la forêt qu'il se réfugie et tente de survivre. Là, il va être recueilli et soigné par un « homme des bois », un dénommé Jean-le-Blanc qui vit seul dans une cabane plutôt confortable. Gaspard va reprendre des forces et se laisser apprivoiser : « Ils ont continué à parler à l'aplomb cru du soleil de mai. Ils ont continué à jongler leurs méfiances, leurs silences, leurs regards, sans jamais être certains de savoir s'ils jouaient finalement dans la même équipe ou l'un contre l'autre. »

Quand plus tard, une troupe de marginaux viendra rendre visite à Jean-le-Blanc, Gaspard sera subjugué …

» La clarté que l'on nous refuse, nous la volerons avec le feu. (…) La nuit est notre règne, la forêt notre patrie. Nous sommes les fils des bois perdus, de la route, de la boue des chemins. Nous sommes les fauves en exil. Les apatrides. Les moins que chien. (…)Nous sommes la famille de vos sacrifices, les cornus, les sauvages, les bouffeurs d'ombre, les récalcitrants. Nous sommes le vent qui souffle sur les braises, les morts pour rien dans la brume de l'Empire, la rage des chiens. Venez avec moi, je vous offre l'outrage, la brûlure, la ruade, le galop. Je vous offre la liberté des flammes sans lumière ».

Sauf que pour stopper cette caravane composée de voleurs, bohémiens, déserteurs, chauffeurs (ceux qui brûlaient les plantes de pied pour faire avouer où se trouve le magot caché, Georges Clémenceau va créer une toute nouvelle police : « Les Brigades du Tigre ».

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《Le camp de ceux dont on ne veut pas. le camp des nuisibles, des renards, des furets, des serpents, des hérissons. le camp de la forêt. le camp de la route et des chemins aussi. de ceux qui vivent sur les chemins. de la trime et de la cloche. Des romanichels et des bohémiens. Ceux qui parlent aux bêtes et aux nuits. Ceux qui n'ont pas peur de la lune.》
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. J'avais envie de lire ce livre de @almaediteur car j'aime beaucoup l'écriture de Thomas Vinau. Je n'ai pas été déçue, c'est une écriture très poétique une histoire dans laquelle la nature et la forêt prennent une place importante au coeur du récit, elles forment un personnage de plus.

Un enfant s'enfuit et un homme le recueille. Il va connaître tout un défilé de personnages singuliers, égarés de la société, libres et sans chaînes. Une bande de nomades, parmis lesquelles des déserteurs, des bohémiens, des prostitués..., "La caravane à Pépère" dirigée par Jean Capello.

Une histoire inspirée d'un fait réel du début du XXe siècle. Un fait très intéressant que je vous conseille de creuser si vous ne le connaissez pas comme moi avant de lire ce livre.

Une belle histoire de refuges et de réfugiés, de sans-patrie et sans-famille comme le dit l'auteur.
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L'aventure d'un enfant violenté par la vie qui trouve refuge dans la forêt comme tant d'autres exclus. Une écriture charnelle, dense, sauvage. Magnifique.
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Le camps des autres de Thomas Vinau c'est d'abord une langue. Non… c'est d'abord une histoire. Non plus… C'est une langue superbe qui nous offre une histoire magnifique et tragique, c'est une histoire universelle d'amitié et de liberté dans une langue poétique et solaire.

Je ne suis pas écrivain, je vais pas faire mon malin, surtout pour parler de ce livre là, ne vous inquiétez pas.

Les autres ce sont les oiseaux de passages de Jean Richepin, le voleur de pomme que Brassens laisse courir en faisant un croche pied ou cul terreux à ses trousses. C'est Django, Birelli, Tchavalo. C'est les sans-papiers, les sans-abris, les sans-patrie. C'est les déserteurs, les contrebandiers, les anarchistes. Ce sont ceux qui accueillent Gaspard, enfant fuyant la violence, peut être aussi la justice.

J'ai lu que, marqué par la déclaration du ministre de l'Intérieur de l'époque, un certain Manuel Valls, sur l'incapacité des populations Roms à s'adapter à nos « modes » de vie, Thomas Vinau a eu envie d'écrire ce livre. le camp des autres, c'est celui qu'il choisi, contre « le bon droit », le « bon sens » et certain descendant d'exilés catalans qui a, visiblement, oublié son histoire.

Le choix des chapitres courts, tout en donnant du tonus au texte, laisse des respirations régulières et bienvenues, laissant au lecteur / à la lectrice la pause nécessaire pour savourer les mots lus. Chaque petit chapitre comme un poème, un instantané.

Je me suis complètement laissé prendre par la musique des mots, dans les pas de cet enfant.

Un livre qui ne peut que résonner avec notre époque de replis sur soi, de regards de travers en direction des autres. Un roman plein d'humanité pour ces temps difficiles.

Car le camp des autres c'est la petite ceinture parisienne « nettoyée » fin novembre de ces indésirables qui vivaient là. Un camp de fortune « démantelé » dira le monde, comme s'il parlait d'une cellule terroriste.

« La clarté que l'on nous refuse nous la volerons avec le feu »
Lien : https://bonnesfeuillesetmauv..
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Après avoir découvert cet auteur avec "Ici ça va", à nouveau le même plaisir d'une histoire rude écrite toute en poésie.
C'est touchant, attachant, c'est une histoire d'hier qui résonne encore aujourd'hui. C'est une histoire de misère, de lutte, de solidarité mais surtout de liberté.
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