Le camps des autres de
Thomas Vinau c'est d'abord une langue. Non… c'est d'abord une histoire. Non plus… C'est une langue superbe qui nous offre une histoire magnifique et tragique, c'est une histoire universelle d'amitié et de liberté dans une langue poétique et solaire.
Je ne suis pas écrivain, je vais pas faire mon malin, surtout pour parler de ce livre là, ne vous inquiétez pas.
Les autres ce sont
les oiseaux de passages de
Jean Richepin, le voleur de pomme que Brassens laisse courir en faisant un croche pied ou cul terreux à ses trousses. C'est Django, Birelli, Tchavalo. C'est les sans-papiers, les sans-abris, les sans-patrie. C'est les déserteurs, les contrebandiers, les anarchistes. Ce sont ceux qui accueillent Gaspard, enfant fuyant la violence, peut être aussi la justice.
J'ai lu que, marqué par la déclaration du ministre de l'Intérieur de l'époque, un certain
Manuel Valls, sur l'incapacité des populations Roms à s'adapter à nos « modes » de vie,
Thomas Vinau a eu envie d'écrire ce livre.
le camp des autres, c'est celui qu'il choisi, contre « le bon droit », le « bon sens » et certain descendant d'exilés catalans qui a, visiblement, oublié son histoire.
Le choix des chapitres courts, tout en donnant du tonus au texte, laisse des respirations régulières et bienvenues, laissant au lecteur / à la lectrice la pause nécessaire pour savourer les mots lus. Chaque petit chapitre comme un poème, un instantané.
Je me suis complètement laissé prendre par la musique des mots, dans les pas de cet enfant.
Un livre qui ne peut que résonner avec notre époque de replis sur soi, de regards de travers en direction des autres. Un roman plein d'humanité pour ces temps difficiles.
Car
le camp des autres c'est la petite ceinture parisienne « nettoyée » fin novembre de ces indésirables qui vivaient là. Un camp de fortune « démantelé » dira le monde, comme s'il parlait d'une cellule terroriste.
« La clarté que l'on nous refuse nous la volerons avec le feu »
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