AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782070372706
217 pages
Gallimard (13/03/1981)
3.77/5   22 notes
Résumé :
Sous le Second Empire, au temps héroïque des chemins de fer, un vieux demi-solde ivrogne et fou et un jeune " chevalier du chaudron " (un mécanicien) se livrent une lutte acharnée.
Le premier hait l'invasion ferroviaire et industrielle. Le second a la passion du progrès. Une tragique histoire d'amour traverse ce récit de l'homérique bataille où s'affrontent le passé et l'avenir. Un roman grouillant de vie par l'auteur de La Billebaude.
Que lire après Les Chevaliers du chaudronVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Les chevaliers du chaudronHenri Vincenot

Nous sommes en 1857 dans la campagne bourguignonne, sous le règne de Napoléon III. Un braconnier surnommé la la loutre voit passer deux cavaliers qu'il prend d'abord pour des gendarmes avant de s'apercevoir qu'ils portent un costume de hussard de l'armée de Napoléon I°. Puis il entend le bruit caractéristique de cette nouvelle machine de transport appelée locomotive. Prudemment aux aguets, il est témoin de l'arrêt de la machine provoqué par l'obstruction d'un des cavaliers. S'ensuit une altercation entre le chauffeur en colère et les deux sbires. On y apprend un terme propre à la traction à vapeur « le ringard ».
Ainsi commence un roman aux sonorités quelque peu picaresques qui voit défiler un vieil officier de la Grande Armée , le colonel Joubert, conservateur en diable et ennemi jurée du progrès,un jeune chauffeur de locomotive, Lazare Denisot, épris de nouveauté, une belle prétendue tzigane (en fait une métisse mexicaine) dépourvue de talent culinaire (défaut impardonnable chez les Bourguignons), et bien d'autres personnages du petit monde du transport ferroviaire en phase de développement.
Henri Vincenot se sert de l'intrigue pour développer toute une réflexions sur le progrès qui apporte indiscutablement des bienfaits à la population mais plonge les travailleurs dans une forme d'esclavage. La dernière partie tourne autour des conflits sociaux provoqués par les traitements injustes infligés à des chauffeurs de locomotive épuisés par leur travail.
Les chevaliers du chaudron désigne ses hommes – avant tout des mécaniciens chevronnés- qui sont à l'avant garde du progrès et exercent un métier prestigieux mais épuisant.
Charmant roman qui se lit d'une traite sous réserve de connaître de vieilles expressions (un lexique en fin de parcours serait le bienvenu), et qui suscite chez le lecteur bien de réflexions. Sa construction n'est pas un modèle du genre : on passe d'un sujet à l'autre sans trop d'explications. Mis à part cette réserve, ce livre mérite d'être lu voire même relu pour son contenu social.
Commenter  J’apprécie          20
La fauvette noire,
Excellent roman de Henri Vincenot qui relate les premiers pas des chemins de fer.
La folle histoire de cette épopée technologique qui va au gré de ses avancements révolutionner la vie des gens. Toujours au travers de la Bourgogne si chère à l'auteur, il en profite pour nous tracer le portrait de ses habitants, toujours aussi fiers, généreux et prompts à la gaudriole.
Lazare Denizot, jeune roulant plein de sang sillonne la Bourgogne à bord de sa machine quand son trajet est interrompu par deux cavaliers. Irrésistible portrait du passé, incarné par le demi solde Jobert et son cosaque qui se veulent être les défenseurs du cheval et de la France face à l'invasion technique qui va inféoder les hommes et la société.
Des premiers combats d'ouvriers réunis en amicale, contre l'iniquité de l'entreprise, de la rencontre du protagoniste avec Gustave Eiffel, jusqu'aux scènes de fraternité et de romance, tout l'art de Vincenot est présent dans cet ouvrage qui peut passer pour rétrograde et passéiste, mais qui au final nous ramène au bon sens . Exemple : " il faut jouir beaucoup de peu et non pas jouir peu de beaucoup " et puis cet extrait : " Un jour, l'homme méchant dit à ses frères : Vous travaillez pendant six heures et l'on vous donne une pièce de monnaie pour votre travail. Travaillez pendant douze heures et vous gagnerez deux pièces de monnaie. Et ils le crurent. Il leur dit ensuite : vous ne travaillez que la moitié des jours de l'année; travaillez tous les jours de l'année, et votre gain sera double. Et ils le crurent encore... Continuant à les tromper de la même manière l'homme méchant augmenta toujours plus leur travail et diminua toujours plus leur salaire. Et ils moururent, faute du nécessaire, mais d'autres s'empressaient toujours de les remplacer, car l'indigence était devenue si profonde, que les familles entières se vendaient pour un morceau de pain, et l'homme méchant amassa des richesses et devint tout puissant ... Amen.
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Oh, petit frère Lazare, dit doucement le prêtre, penses-tu que le chemin de fer supprime la peine des hommes... penses-tu qu'on puisse jamais supprimer la peine des hommes?
Commenter  J’apprécie          50
... Le chemin de fer défigure la France, cria le colonel. Il abâtardit les hommes, donne la possibilité de voyager à ceux qui n'en sont pas dignes, car monsieur, les joies de l'errance doivent êtres méritées, comme celles de la chasse et de l'amour
Commenter  J’apprécie          30
Voilà pourquoi, Frères, il faut nous unir. Comme nous avons versé notre obole pour défendre notre frère contre la mort, nous rassemblons nos déterminations pour le défendre contre la Société, cette Société qui, transformée par nous, n'a pas su se transformer pour nous!
Commenter  J’apprécie          10
L'eau est pour les vins ce que l'instruction est pour les hommes : elle gâte les bons et n'améliore pas les mauvais!
Commenter  J’apprécie          10
Il faut jouir beaucoup de peu et non jouir peu de beaucoup.
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Henri Vincenot (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Henri Vincenot
23 juin 1989 1125 vues 01h 22min 21s
Pour cette 676 ème émission, Bernard Pivot a choisi sept invités pour nous inciter à lire quelques romans français et étrangers pendant la période des grandes vacances: - romans anglais, avec Frédéric FERNEY (journaliste, proposant "Le négociateur" de Frédéric Forsythe), et Auberon WAUGH (fils du romancier britannique Evelyn Waugh et romancier lui même, pour "La fin d'une époque" d'Evelyn Waugh et "Bagages enregistrés" d'Aauberon Waugh) - un roman espagnol, avec Olivier ROLIN (pour "La joyeuse bande d'Afzavara" de Manuel Vasquez Montalban) - romans des Etats Unis, avec Philippe LABRO (qui présentent "Dalva" de Jim Morrison et "Privilège" d'Eduard Stenard) et Michaël Korda (pour son roman "La succession Bannerman") - -et des romans français, avec Félicien MARCEAU (pour son dernier titre "Un oiseau dans le ciel") et Claudine VINCENOT-GUIHENEUF (fille d'Henri Vincenot qui a préfacé un ouvrage inédit de son père "Le livre de raison de Claude Bourguignon" et qui conseille la biographie de Jean Louis Pierre intitulée "Vincenot") - Claudine Vincenot-Guiheneuf parle longuement de son père (avec un extrait d' Apostrophes de 1978, où Henri Vincenot parle de son roman "La billebaude"), Philippe LABRO évoque la biographie de Jackie Kennedy Onassis, Michaël Korda (auteur et éditeur) que Bernard Pivot présente comme l'observateur privilégié de la jet society new yorkaise, raconte le sujet de son livre (la vie et la mort d'un milliardaire américain) et exprime son plaisir d'écrire, lui qui est éditeur depuis plus de trente ans; Frédéric Forney présente Frederic FORSYTHE, auteur de best sellers qui adore "fabriquer des histoires" ("Le négociateur" se passe dans un futur proche au cours d'une crise pétrolière menaçant les grandes puissances), tandis que Philippe Labro vante deux écrivains américains mal connus en Europe. Puis Bernard Pivot laisse la parole à Auberon WAUGH en lui confiant: "Après Shakespeare, c'est votre père que j'aurais aimé interviewé" (l'écrivain britannique en profite pour raconter de nombreuses anecdotes sur son père qu'il admirait et redoutait) , puis c'est au tour de Félicien MARCEAU d' expliquer le sujet de son dernier livre, et enfin à Olivier Rolin de disserter sur le roman de Montalban.
+ Lire la suite
autres livres classés : littérature picaresqueVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (59) Voir plus



Quiz Voir plus

Marseille, son soleil, sa mer, ses écrivains connus

Né à Corfou, cet écrivain évoque son enfance marseillaise dans Le Livre de ma mère. Son nom ?

Elie Cohen
Albert Cohen
Leonard Cohen

10 questions
307 lecteurs ont répondu
Thèmes : provence , littérature régionale , marseilleCréer un quiz sur ce livre

{* *}