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EAN : 9782258145078
192 pages
Presses de la Cité (05/04/2018)
3.36/5   73 notes
Résumé :
La porte s'ouvrit brusquement, laissant apparaître un grand monsieur âgé, ses yeux souriant tandis qu'il me prenait la main et m'embrassait sur les deux joues. "Ma chérie ! Je vous attendais."

Afin d'apaiser une amie installée loin de New York et de son père nonagénaire, Isabel accepte d'aller dîner avec Edward, dévasté par la récente disparition de son épouse. Journaliste, la quarantaine, Isabel traverse aussi une crise : à peine débarquée dans la Gr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (53) Voir plus Ajouter une critique
3,36

sur 73 notes
Ce diner a t-il le pouvoir de stimuler l'appétit du lecteur?

C'est l'histoire d'une amitié peu conventionnelle qui se tisse entre une jeune femme ordinaire (pour un décor mettant en scène la classe moyenne à New-York ), tiraillée par ses problèmes de couple, et la conscience qu'elle a de ses imperfections (et ça c'est plutôt bien vu) et un senior, encore bien alerte bien que profondément blessé par la perte de son épouse, et passionné de gastronomie, passion qui ne peut s'épanouir et se justifier que dans le partage.

Autant de diners que de chapitres, le menu en titre. Et un peu comme un plat qui finit par être plus que la somme de ses ingrédients, le contexte affectif et émotionnel des rencontres successives se mêle aux saveurs et textures dégustées, fixant à jamais les goûts et les ressentis. C'est adroitement fait et digne d'éloge.

Les deux personnages évoluent ,la jeune femme vivant une sorte de parcours initiatique, tandis que le cuisinier hélas subit les affres du temps, mais leur rencontre somme toute assez arrangée, pour la tranquillité de la fille du vieil homme, déléguant son amie pour veiller sur son père, aboutit à une alchimie intéressante.

J'ai donc partagé ces soirées dégustation et partage avec plaisir, pleine d'empathie pour ces personnages attachants, donnant meilleur d'eux même en faisant fi des épreuves qui les ont secoués, (deuil pour l'un, difficultés familiales pour l'autre ) au moins le temps de ces agapes vespérales.

Douce écriture, sans affectation, à l'image des personnages, conscients de leurs limites. C'est une leçon de bien vivre ensemble, une rencontre constructive entre générations.

Dommage qu'il n'y a ait pas en exergue les recettes concoctées par Edward.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Ce livre pourrait se résumer à des chocs, chocs générationnels, chocs relationnels, chocs émotionnels, chocs culinaires, en plein New York. Nous retrouvons à intervalles réguliers une femme en rupture amoureuse et le père veuf d'une amie qui a le double de son âge et l'invite à partager avec lui les petits repas qu'il mitonne. Ils vont tous deux s'entraider à affronter leur solitude et beaucoup échanger sur le sens de la vie.

Autant le personnage d'Edward peut susciter de la tendresse et de l'empathie, autant son amie se révèle rapidement un peu terne. L'auteur est malheureusement trop bavarde et s'entendre raconter la vie de cette femme fut rapidement lassant.
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Si vous avez aimé la rencontre entre Claude le routinologue et Camille la mère de famille dépassée de Ta vie commence quand tu comprends que tu n'en as qu'une, si vous êtes gourmet (e), si vous aimez la (très) bonne cuisine, alors ce livre est fait pour vous.
Mais pas seulement.

Après un début laborieux, car je ne croyais pas vraiment à cette insolite rencontre (je découvrirai finalement que ce roman est autobiographique après l'avoir fini ! ), je me félicite d'avoir insisté dans cette lecture y relevant, dès le début, un je-ne-sais-quoi de profondément humain qui me disait
« Poursuis…. Ne t'arrête pas ».
Je ne le regretterai pas.

Il y a d'abord cette ode à la grande cuisine, la vraie, celle qui permet la rencontre entre le bon produit de terroir ou de l'artisan, et le savoir-faire du cuisinier traditionnel. Pas le cuisinier des émissions culinaires, non, celui qui sait encore ce qu'est un vrai fond à base de « demi-glace » et qui connaît l'art délicat des sauces composées élaborées avec soin. Celui qui ne compte pas ses heures pour cuire son poulet, qui sait que les oeufs brouillés se font en trois étapes au moins, etc, etc …

Ecouter les cuisiniers comme tels parler de leur Art m'a toujours époustouflée, car en tant que petite-fille de cuisiniers, dans ma bibliothèque « Le manuel du restaurateur » de H.HEYRAUD publié en 1920 (ayant appartenu à l'un de mes grands-pères) raconte exactement « ça », cette cuisine INCROYABLE dont se délectent les invités d'Edward tout au long de ce roman singulier.

Amateurs de Picard et Mac Do passez votre chemin, vous ne comprendrez rien aux joies créatives de cet amateur de délicate chair qui puise son inspiration dans son immense savoir et également dans son amour des autres.

Mais, dans sa cuisine, ce nonagénaire enseigne aussi à Isabel des préceptes « bien plus fondamentaux que les techniques du volailler ». Non pas que l'auteure use et abuse de métaphores (elle est trop maline pour ça), son écriture intelligente lui permet avant tout de louer aussi le partage, l'amitié et le respect de l'autre, quel qu'il soit.

Vous l'aurez compris, ce texte est plus profond qu'il en a l'air au premier abord, grâce à une jolie plume, pas simpliste pour un sou, Isabel Vincent nous amène là où ça fait mal par le biais des échanges entre ces deux âmes en quête de réconfort.

Attention, le lecteur/trice qui s'attend à trouver en Edward un sage donneur de conseils à la Bocuse a tout faux. Il est beaucoup plus subtil que Claude le routinologue !

Au-delà des répits apportés par ces dîners, c'est en effet une relation profonde (et parfois ambigüe sur la fin) qui s'instaure entre le cuisinier et la journaliste déprimée.

Entre références bibliographiques et musicales, découverte insolite de New York et récits de vie narrés, ce mentor au caractère bien trempé est d'autant plus étonnant qu'il ne donne pas de conseil, car sa personnalité joviale goûtant l'instant présent, malgré ses douleurs physiques et morales, est une leçon de vie à lui tout seul.

Ce roman ne nous dit qu'une seule chose : ce qui compte, ce qui fait de nous des êtres emplis d'humanité, ce sont les HISTOIRES que nous racontons, que nous nous racontons. La création culinaire, comme toute création, n'est pas une thérapie, mais elle peut se révéler hautement thérapeutique quand elle permet de donner autant que de recevoir, quand elle fait le lit de CES histoires.

Merci à Babelio et aux Editions PRESSES DE LA CITE pour cette belle et gourmande découverte ! Je me suis régalée.
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J'ai voulu commencer ce roman en prenant un bain, je pensais lire quelques pages et continuer plus tard, mais j'ai finalement passé plus d'une heure et demie dans l'eau, absorbée par cette jolie rencontre entre un veuf de 90 ans et l'amie d'une de ses filles.
Vivants chacun une période difficile (le deuil de son épouse pour Edward et un mariage en déroute pour Isabel), ces deux êtres fragilisés vont peu à peu reprendre pied autour de succulents dîners.
J'ai trouvé beaucoup de charme à cette histoire, j'ai adoré les descriptions des plats préparés par Edward, j'ai salivé, j'ai humé les pages, j'ai eu des envies de viande mijotées dans des sauces épaisses et goûteuses, de pommes de terre sautées à l'ail et au persil, j'aurais adoré goûter les fameux soufflets au Grand Marnier, j'ai regretté de ne pas pouvoir tester les cocktails glacés, les tartines croustillantes de pâté de foie maison, les mousses aériennes aux abricots…
Les épreuves que traversent chacun des personnages m'ont semblé assez justes, les situations ne sont pas caricaturales et les personnages m'ont semblé à la fois ordinaires et fantastiques, chacun pouvant donner énormément selon les moments et les circonstances de la vie.
Petit bémol concernant la couverture qui est un peu terne à mon goût et ne reflète pas la joie de vivre et l'envie de partage de ces deux personnages.
Je remercie chaleureusement Babelio et les éditions des Presses de la Cité pour cet envoi, la lecture de ce roman fut un véritable régal, une gourmandise que j'ai à mon tour envie de partager.

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Je remercie Babelio et les Presses de la Cité pour cette opération Masse Critique privilégiée qui me permet de recevoir Dîner avec Edward d'Isabel Vincent.

L'éditeur présente ce livre comme un roman « jalonné de préceptes de savoir-vivre, un petit précis d'optimisme et de gourmandise, un magnifique texte sur le pouvoir de la résilience, l'importance de la lenteur et la force de l'amitié ».
C'est l'histoire d'une rencontre, d'un duo improbable entre une femme mal dans sa vie et un veuf qui a promis de survivre… Mais l'un pourrait être le grand-père de l'autre. L'intrigue est très simple et peut se résumer ainsi : afin de rendre service à une amie installée loin de New York et inquiète pour son père, Isabel accepte de dîner avec Edward,
Le récit est à la première personne ; rien ne dit si cette Isabel quarantenaire qui prend la parole pour nous raconter son amitié avec Edward le nonagénaire représente le JE de l'auteure mais les nombreux points de concordance ne laissent aucun doute sur le caractère non totalement fictionnel de ce roman…

L'auteure nous propose un parcours humain, gastronomique et culturel. le sous-titre « une amitié inattendue » souligne cependant le noeud thématique principal à ne jamais perdre de vue.
L'amour d'Edward pour Paula, son épouse récemment décédée, est à la fois exemplaire, touchant, profondément romantique et porteur des valeurs de concessions mutuelles propres à leur génération. Entre promesse faite à sa femme mourante, correspondance posthume, souvenirs et mémoire, Edward est une métaphore de l'amour inconditionnel et éternel. Les déboires d'Isabel meublent sa vie, le raccrochent à l'existence, l'obligent à continuer à penser aux autres ; elle devient « sa mission spéciale », un but pour aller de l'avant.
Le talent culinaire d'Edward et les parfums de ses plats ainsi que ses cocktails raffinés font de son appartement un véritable « sanctuaire » où vont se ritualiser les dîners qu'il prépare pour Isabel. le chapitrage sous forme de menus devient pour le lecteur une suite de rendez-vous privilégiés ; parfois même, selon l'humeur du moment, ce roman prend la tournure d'un livre de recettes ou d'un relevé de trucs et astuces « secrets » utiles en cuisine.
Sous la plume d'Isabel Vincent, le récit se fait historique, relate l'évolution urbaine de certaines îles de Manhattan et même « artistico-littéraire » à l'instar du salon d'Edward et de ses réceptions éclectiques. La narration se veut très descriptive, avec un rythme assez lent, cadencée sur la peinture de la ville, de certains quartiers de Manhattan avec ses restaurants, ses commerces, les saisons, la vie quotidienne et sociale d'une certaine société de bobos newyorkais… C'est un véritable dépaysement littéraire et touristique.

Je réalise que j'ai davantage été attirée par le personnage d'Edward, même si ses postures conventionnelles m'ont parfois irritée.
C'est un ressenti très personnel : mon père a le même âge, veuf également, anéanti par le décès de ma mère et reprenant malgré tout goût à la vie, véritable guerrier du quotidien. Comme lui, Edward ne mâche pas ses mots quand il a un message à faire passer, une réflexion à dire, une idée fixe à mettre en oeuvre, toujours « direct et sans préambule », évoquant de plus en plus souvent sa mort prochaine et inéluctable ; il a ses mystères, ses amies, des choses qu'il ne faut pas me dire… Il des moments très dignes et d'autres vraiment pathétiques, pleins de colère et de frustration…
La comparaison cependant s'arrête là car Edward a vraiment un côté « too much », parfois très moderne et éclairé, apte à déclencher les confidences intimes, à influencer la vie d'autrui. C'est un poète, un conteur émérite, un phénomène.
Le personnage d'Isabel est plus convenu, entre ses difficultés conjugales et professionnelles, l'éducation de sa fille, ses amies et ses relations avec les hommes, ses inquiétudes sur son pouvoir de séduction… Elle ne m'a pas vraiment touchée, à la fois prévisible et naturellement résiliente, puisqu'accompagnée par Edward.

Je suis rentrée assez laborieusement dans Dîner avec Edward… J'étais sensible à la beauté de l'écriture, mais l'intérêt s'arrêtait là. Il suffisait en fait de fractionner la lecture, de savourer un dîner à la fois, au rythme de la démarche et du calendrier du vieux monsieur…
Je vais garder en mémoire l'idée de cuire les oeufs en deux fois : ce sera ma manière de penser à Edward une fois le roman rangé dans la bibliothèque…
Un bon livre sur l'amitié, traitée de manière originale.
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critiques presse (1)
LaLibreBelgique
17 avril 2018
Autour d’un divin repas, Edward (90 ans) dispense ses leçons de vie à Isabel. Un ouvrage salutaire et salvateur de la journaliste canadienne Isabel Vincent.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
"Il y a quelque part quelqu'un qui s'estimera heureux de vous connaître. Et, avec un peu de chance, de vous aimer". Tels étaient les mots d'une des premières lettres d'Edward - un message tellement crucial qu'il avait fait le trajet à pied sur des trottoirs dangereusement glissants et verglacés pour le remettre au portier de mon immeuble à Roosevelt Island. Aujourd'hui ses propose me revenaient dans un flot d'émotion. Mais je devais admettre que c'était moi la chanceuse.
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"Le secret c'est de traiter la famille comme des invités et les invités comme la famille", m'avait-il expliqué un jour. Si abattue que je sois avant de frapper à sa porte, je quittais toujours l'appartement d 'Edward souriante, avec le coeur rempli d'une joie sans mélange.
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"Il y a quelque part quelqu'un qui s'estimera heureux de vous connaître. Et, avec un peu de chance de vous aimer." Tels étaient les mots d'une des premières lettres d' Edward - un message tellement crucial qu'il avait fait le trajet à pied sur des trottoirs dangereusement glissants et verglacés pour le remettre au portier de mon immeuble à Roosevelt Island.
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Il me dit qu'il se félicitait que j'aie surgi dans sa vie juste après la mort de Paula, quand il avait un si grand besoin d'attention et d'affection... Nous nous sommes apportés mutuellement le courage de continuer nos vies. Chacun donnait et recevait autant que l'autre durant cette période, et cette réciprocité a été cruciale pour vous comme pour moi, dit-il.
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J'avais toujours vécu avec l'idée que le paradis se trouvait ailleurs. Mais Edward n'était pas dupe. Il savait que le paradis n'est pas un lieu, mas les personnes qui peuplent votre existence. Combien de fois m'avait-il répété:" Le paradis, c'était Paula et moi "?
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