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3,36

sur 73 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Si vous avez aimé la rencontre entre Claude le routinologue et Camille la mère de famille dépassée de Ta vie commence quand tu comprends que tu n'en as qu'une, si vous êtes gourmet (e), si vous aimez la (très) bonne cuisine, alors ce livre est fait pour vous.
Mais pas seulement.

Après un début laborieux, car je ne croyais pas vraiment à cette insolite rencontre (je découvrirai finalement que ce roman est autobiographique après l'avoir fini ! ), je me félicite d'avoir insisté dans cette lecture y relevant, dès le début, un je-ne-sais-quoi de profondément humain qui me disait
« Poursuis…. Ne t'arrête pas ».
Je ne le regretterai pas.

Il y a d'abord cette ode à la grande cuisine, la vraie, celle qui permet la rencontre entre le bon produit de terroir ou de l'artisan, et le savoir-faire du cuisinier traditionnel. Pas le cuisinier des émissions culinaires, non, celui qui sait encore ce qu'est un vrai fond à base de « demi-glace » et qui connaît l'art délicat des sauces composées élaborées avec soin. Celui qui ne compte pas ses heures pour cuire son poulet, qui sait que les oeufs brouillés se font en trois étapes au moins, etc, etc …

Ecouter les cuisiniers comme tels parler de leur Art m'a toujours époustouflée, car en tant que petite-fille de cuisiniers, dans ma bibliothèque « Le manuel du restaurateur » de H.HEYRAUD publié en 1920 (ayant appartenu à l'un de mes grands-pères) raconte exactement « ça », cette cuisine INCROYABLE dont se délectent les invités d'Edward tout au long de ce roman singulier.

Amateurs de Picard et Mac Do passez votre chemin, vous ne comprendrez rien aux joies créatives de cet amateur de délicate chair qui puise son inspiration dans son immense savoir et également dans son amour des autres.

Mais, dans sa cuisine, ce nonagénaire enseigne aussi à Isabel des préceptes « bien plus fondamentaux que les techniques du volailler ». Non pas que l'auteure use et abuse de métaphores (elle est trop maline pour ça), son écriture intelligente lui permet avant tout de louer aussi le partage, l'amitié et le respect de l'autre, quel qu'il soit.

Vous l'aurez compris, ce texte est plus profond qu'il en a l'air au premier abord, grâce à une jolie plume, pas simpliste pour un sou, Isabel Vincent nous amène là où ça fait mal par le biais des échanges entre ces deux âmes en quête de réconfort.

Attention, le lecteur/trice qui s'attend à trouver en Edward un sage donneur de conseils à la Bocuse a tout faux. Il est beaucoup plus subtil que Claude le routinologue !

Au-delà des répits apportés par ces dîners, c'est en effet une relation profonde (et parfois ambigüe sur la fin) qui s'instaure entre le cuisinier et la journaliste déprimée.

Entre références bibliographiques et musicales, découverte insolite de New York et récits de vie narrés, ce mentor au caractère bien trempé est d'autant plus étonnant qu'il ne donne pas de conseil, car sa personnalité joviale goûtant l'instant présent, malgré ses douleurs physiques et morales, est une leçon de vie à lui tout seul.

Ce roman ne nous dit qu'une seule chose : ce qui compte, ce qui fait de nous des êtres emplis d'humanité, ce sont les HISTOIRES que nous racontons, que nous nous racontons. La création culinaire, comme toute création, n'est pas une thérapie, mais elle peut se révéler hautement thérapeutique quand elle permet de donner autant que de recevoir, quand elle fait le lit de CES histoires.

Merci à Babelio et aux Editions PRESSES DE LA CITE pour cette belle et gourmande découverte ! Je me suis régalée.
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Diner avec Edward d'Isabel Vincent est un surprenant roman ! Empruntant beaucoup à sa propre vie Isabel Vincent nous offre un roman touchant où l'émotion affleure au fil des pages, masquée le plus souvent par une grande pudeur . Notre héroïne est journaliste . Elle a quitté Toronto avec fille et époux pour venir s'installer à New-York. Très vite ils s'installent à Roosevelt Island au plus près de la communauté serbe .. Bientôt le couple bat de l'aile . Isabel se sent de plus en plus mal . Heureusement elle va faire la connaissance du père de son amie Laura , Edward, veuf de fraiche date et complètement déboussolé depuis la mort de Paula après plus de 60 ans de mariage . S'installe alors un rituel . Edward est un fin cuisinier et pour Isabel il se remet aux fourneaux .Leur diner devient hebdomadaire et une tendre complicité s'installe entre ce nonagénaire et Isabel .
J'ai été très touchée par ce "couple "improbable , ravie pour l'un et l'autre . J'ai à de multiples occasions senti la salive me monter à la bouche à l'évocation de ces mets appétissants concoctés par Edward .Mon seul regret qu'il n'y ai pas eu à la fin du livre un récapitulatif des diverses recettes.
Un grand merci aux Editions Les Presses de la Cité pour cette lecture gourmande .
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note 4/5)
Un apaisement du coeur et de l'estomac.
*
En voilà un bien joli roman tout doux. L'auteure canadienne nous raconte - par le menu - sa savoureuse rencontre avec Edward, un veuf nonagénaire encore fringant.
Presque cinquantenaire, l'auteure, aux prémices de son divorce, va dîner régulièrement chez Edward. Ce cher homme qui va panser ses plaies avec des plats élaborés.
*
C'est une amitié bien insolite que l'on voit s'amorcer entre ces deux êtres blessés par la vie (lui, encore amoureux de sa chère épouse décédée et elle, fragile et mélancolique).
Chaque chapitre débute avec le menu du repas. J'en ai eu l'eau à la bouche.
Edward nous laisse quelques astuces (comme le Martini glacé, la sauce demi-glace, les oeufs brouillés en 2 temps...). J'ai fait le parallèle avec la renommée Julia Child si haute en couleur.
*
Il est souvent question de gastronomie française, parfois italienne ou portugaise.
Le lieu aussi est mythique. Une île près de Manhattan (dans un ancien asile psychiatrique).
Si Isabel se souvient si bien de ces fameux repas, c'est aussi que ces moments sont tellement chargés d'émotions positives.
Edward ne fait pas que nourrir physiquement, mais il écoute, observe, conseille et "soigne".
*
Je suis tombée sous le charme de ces deux personnages. Un moment doux et riche , un effet salvateur sur mon appétit aussi (comme une envie de velouté de chou-fleur à l'huile de truffe:).
Une gorgée de Martini, un zeste de bonheur, un soupçon d'amitié, une rasade de tendresse.
Ne passez pas à côté de ce petit bijou de gourmandise.
*
Encore un grand merci à Masse critique privilégiée et les éditions Presses de la Cité pour m'avoir fait sortir des sentiers battus.
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J'ai aimé suivre ces rencontres autour de la cuisine entre le personnage d'Edward et celui d'Isabel qui vont ensemble se relever des épreuves auxquelles ils doivent faire face.

Chaque chapitre débute par un menu ce qui donne faim dès que l'on entame la lecture et Isabel Vincent arrive à nous faire saliver avec ceux-ci car Edward est un cuisinier hors pair, il va aider Isabel à aller de l'avant et se rencontres vont devenir une bouffée d'oxygène pour ces deux personnages.

L'écriture est fluide et ce roman se lit vraiment tout seul, on ne voit pas les pages qui défilent pour cette jolie histoire.

Une belle découverte.
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Une journaliste new-yorkaise, en pleine débâcle sentimentale, presque dépressive, fait la connaissance du père d'une amie, un vieux monsieur au veuvage récent et douloureux. Elle s'engage à lui rendre visite régulièrement. Edward aime la cuisine et les mets fins, et se fait un plaisir de convier régulièrement Isabel à sa table. Petit à petit, une amitié se crée autour de ces dîners.

Voilà un joli roman autobiographique, et l'histoire d'une amitié pleine de respect et de tendresse. Edward parvient à dompter son chagrin, Isabel à prendre la décision de quitter son mari. Elle semble prête pour une nouvelle vie, tandis qu'on se doute bien qu'Edward, du haut de ses 93 ans, risque de ne plus guère préparer de bons dîners, mais c'est en grande partie grâce à lui qu'elle a parcouru tout ce chemin, d'où ce récit dont on sort attendri et ému.

Roman lu dans le cadre du Prix des Lectrices de Elle

Lien : http://www.usine-a-paroles.f..
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Histoire d'une amitié improbable entre un nonagénaire et une narratrice quadragénaire. Enfin, amitié? La dernière page nous oblige à réfléchir à la définition de ce mot, finalement très imprécis.
A travers de dialogues ou des situations, l'auteure nous fait vivre a naissance et le développement d'une amitié. On y retrouve l'importance d'un prétexte (la cuisine, un moment de vie difficile) qui va progressivement donner la place à des échanges plus personnels: " je ne vous ai jamais vue rire franchement, à gorge déployée, tête en arrière, comme si vous étiez vraiment amusée". Cette amitié permet une expression libérée: "étant donné qu'il me transmettait la vérité suprême, il n'avait pas besoin de mâcher ses mots".
Finalement la cuisine raffinée n'est que le prétexte, le catalyseur de cette amitié. Il est vrai que les noms de chapitre en forme de menus, les récits de préparations culinaires mettent l'eau à la bouche du lecteur (rappelons nous quand même qu'il s'agit d'un livre américain: porterait on au pinacle, dans une version française, une "simple" cote de boeuf pommes de terres nouvelles et haricots verts ;-))?M ais j'avoue, je suis malhonnête en citant cette partie de menu: le même menu prévoit aussi un velouté de chou fleur à l'huile de truffe et aux cèpes (mais pourquoi diable est il précisé "réhydratés"?)
Par ailleurs, comme le précisent plusieurs critiques, le contexte est très new-yorkais et plus précisément bobo NY.
Mais cela n'a rien enlevé au plaisir de cette lecture effectuée en deux jours, même si elle ne figurera pas dans mes livres pour une île déserte,
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C'est l'histoire d'une belle amitié qui se tisse entre deux amateurs de bonne cuisine : d'une part, Isabel, dont le mariage bat de l'aile à la suite de son emménagement à New York et d'autre part, Edward, nonagénaire qui, après avoir perdu son grand Amour, perd également le goût à la vie. Voulant simplement rendre un petit service à une amie en changeant les idées à son père, Isabel était loin d'imaginer le pouvoir qu'aurait cette rencontre sur son destin.

La grande originalité de ce livre : les titres des chapitres sont en fait les menus partagés par les héros principaux de ce roman doux et tendre. Chacun des chapitres est un repas qu'Isabel et Edward vont partager depuis leur rencontre. Pour les amoureux de gastronomie, des petits conseils de cuisine sont égrenés au fil des pages, sans que cela ne se transforme pour autant en manuel de cuisine.

J'ai aimé parcourir Roosevelt Island car malgré plusieurs voyages dans la Grande Pomme, il s'agit d'un endroit que je ne connaissais absolument pas de visu. J'ai aimé m'y promener et y découvrir son passé carcéral et psychiatrique et ce, dans les grandes lignes.

C'est un roman assez court mais qui garde un regard assez optimiste sur la vie. Même si dans notre parcours de vie nous subissons des épreuves, il faut savoir apprécier le bonheur là où il est, dans les petites choses du quotidien. L'auteure place le rôle de l'amitié au centre de son livre, amitié belle même si pas conventionnelle aux premiers abords.

En savourant ce récit, j'ai quand même une déception assez conséquente quant à sa fin. Sans la dévoiler (bien entendu ;), je suis restée sur ma faim, si je puis me permettre cette expression vu le titre du roman :-D Mon esprit assez cartésien m'empêche d'apprécier les fins d'histoire ouvertes, laissant le lecteur s'imaginer celle qu'il souhaiterait. Si je devais donc retenir un point négatif, cela serait celui-ci car c'était comme si pour moi, il manquait les toutes dernières pages de la fin. C'est dommage car c'est une des choses qu'on retient le plus le «final», mais j'ai quand même passé un délicieux (pour rester dans le sujet) moment en compagnie d'Isabel et d'Edward.
Lien : https://musemaniasbooks.blog..
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Deux séparations, l'une imposée, l'autre désirée. Deux êtres en peine que leur douleur va rapprocher dans l'intimité de repas pris ensemble. Un très vieil homme et une femme mure, l'un presque arrivé au bout du voyage, l'autre au moins à un de ses tournants essentiels.
Un peu à la manière de ces auteurs japonais que j'affectionne tant, un peu comme Taniguchi nous a conté les dérives culinaires de ses promeneurs solitaires, Isabel Vincent avec délicatesse et simplicité nous raconte ses rencontres avec Edward au cours de diners amoureusement préparés.
Alors que l'on perd ses repères, le confort d'un petit appartement, de bons vins et un vrai repas chaud réconfortent le corps et l'âme. Et Edward surmontant sa propre peine va, par amour de l'autre, mettre tout son coeur dans la préparation de chacune de ses rencontres avec Isabel qu'il va tenter de sauver de la dépression.

Ce texte simple cache en réalité tellement de questionnements sur nos vies : la séparation, la fin d'une existence passée aux côtés d'un être aimé, l'approche de la mort, la solitude au milieu des autres, nos apparentes frénésies de fausses communications, l'écart des générations et des cultures qu'il serait stupide de croire qu'il veut nous parler de cuisine !
Et comme si toute cette richesse d'aquarelle ne suffisait pas, il y a aussi New-York, ses habitants, ses quartiers, ses boutiques snobinardes ou populaires, ses artistes à la Woody Allen. J'ai lu ce livre avec régal tout en consultant Google maps et en me baladant virtuellement dans la grande Pomme, mais aussi en allant comprendre comment se prépare une "glace de viande" !
Un très beau moment d'humanisme et de découverte et un grand merci à Babelio et aux Presses de la Cité pour cet envoi.

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Isabel est arrivée à New-York pour travailler au New- York Post. Tout va mal : son couple bat de l'aile et son travail est difficile. Son amie Valérie lui propose de dîner avec son père, vieil homme dépressif après le décès de son épouse Paula. C'est un excellent cuisinier et contre toute attente la soirée sera merveilleuse. D'autres dîners suivront. Nous verrons grandir une amitié forte entre ces deux-là, soutenue par l'amour de la cuisine. le personnage de Edward est très attachant avec des idées bien arrêtées sur le grand âge, l'acharnement thérapeutique et le choix de sa fin de vie. C'est aussi un conteur qui exprime les plaisirs de la vie. Nous assistons à une transmission émotionnelle entre deux générations différentes. Chacun fait du bien à l'autre dans New-York trépidante.
Un livre court qui se déguste.
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Le point de départ de ce joli roman est original : une femme travaillant au Canada charge une de ses amies de dîner de temps en temps avec son vieux père qui est veuf depuis peu afin de le distraire et veiller un peu sur lui.
Le vieil homme de 92 ans est un excellent cuisinier, la femme a la cinquantaine, est journaliste et a des problèmes de couple.
Le roman raconte les différents dîners entre ces deux personnes qui, a priori, n'ont rien en commun.
Chaque chapître commence par le menu et le vin du dîner et cela met souvent l'eau à la bouche. Petit à petit, les deux protagonistes apprennent à mieux se connaître et s'apprécier et s'entraident mutuellement.
Le style est très agréable. C'est un roman assez positif car les personnages ne se lamentent jamais sur leur sort. J'ai aimé aussi la pudeur et l'élégance de ces personnages.
J'ai passé un bon moment en leur compagnie.
Un petit roman sans prétention et qui fait du bien. Je le recommande !
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