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EAN : 9781092016346
Jigal (16/02/2015)
3.9/5   73 notes
Résumé :
Hyenae : dans les quartiers, les campagnes, aux abords des écoles, des fêtes foraines, des prédateurs rôdent, chassent et emportent nos enfants. Quatre ans que Camille a disparu. À la sortie de l'école, elle est montée dans une camionnette blanche, et depuis, plus rien. Quatre ans sans nouvelles, sans demande de rançon, sans la moindre piste. Et brusquement, une vidéo surgie de nulle part. Depuis quatre ans, Sébastien Touraine, détective privé, s'est coupé du monde.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
3,9

sur 73 notes
Enfer.

Gilles Vincent va vous faire vivre un enfer à travers ce thriller. le genre de roman qui vous prend aux tripes, entre nausée et fascination. le genre de récit qui fait tant souffrir ses personnages que vous vous demandez jusqu'où l'auteur osera aller (et vous serez loin d'imaginer le pire).

Hyenae est un uppercut. Une raclée d'une violence inouïe, menée à un rythme d'enfer par un auteur qui ne nous avait pas habitué à aller aussi loin dans la noirceur et la violence.

Un récit court (210 pages) où Vincent va à l'essentiel, privilégiant la cadence infernale à coup de chapitres très courts.

Une noirceur de tous les instants, parfois brisée par une lueur d'humanité ; le déchaînement de violence n'en est que plus éprouvant.

Des personnages jusqu'au-boutistes, un sujet ultra-sensible qui met en scène des enfants et un auteur qui n'a pas peur de frapper là où ça fait mal. Très mal.

Je dois dire qu'un tel déferlement de fureur et de sauvagerie m'a étonné de la part de Gilles Vincent. le moins que l'on puisse dire, c'est que dans ce registre là, il est également parfaitement à l'aise.

Il a beau aller à l'essentiel et épurer au maximum son écriture, il maîtrise son intrigue. La brièveté du récit aurait pu être un réel handicap, mais ce n'est globalement pas le cas, tant cette plongée en apnée doit se faire d'une traite.

Un récit à ne clairement pas mettre entre toutes les mains, mais de l'obscurité jaillit parfois la lueur d'humanité (ou pas…). Une éprouvante lecture, à l'image de la couverture. Plutôt une réussite dans le genre.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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L'auteur de ce polar m'avait mis en garde avant que je débute son bouquin, en me déclarant: "Attention, vous n'en sortirez pas indemne". J'ai ris intérieurement, secoué un peu la tête et j'ai murmuré, un peu pour moi-même: "C'est ça, cause toujours...".

"Vous n'en sortirez pas indemne".

Franchement, je ris déjà nettement moins, je secoue toujours autant la tête et je crie cette fois-ci haut et fort: "Merde, il avait raison bon sang!".

Nous sommes à Marseille, pas dans les plus beaux quartiers, loin de là, et nous arpentons les escaliers d'une tour d'habitation, en compagnie de la commissaire Aïcha Sadia et de son équipe. le but de la manoeuvre: obtenir des informations sur l'enlèvement d'une fillette, quatre ans auparavant. La petite n'a jamais été retrouvée; aucune nouvelle depuis.

Les flics sont tendus; une vidéo retrouvée par un petit branleur lors d'un cambriolage va donner une forte impulsion à l'enquête sur ce fait divers tragique et incompréhensible. Une vidéo qui fait froid dans le dos, une vidéo qui donne envie de gerber et qui réveille en nous un puissant sentiment de haine; c'est du moins mon cas, et certainement aussi celui des flics.

Deux personnes vont jouer un rôle clé dans cette affaire, deux personnes dont les actions noircissent les pages des polars de Gilles Vincent depuis quelques années déjà: la sulfureuse Aïcha Sadia, une femme au caractère bien trempé, qui ne lâche plus son os lorsqu'il se retrouve dans sa gueule, une flic de choc dont l'autorité naturelle a largement fait ses preuves. Mais c'est aussi une femme fragile.

La seconde personne dont je fais mention est l'ex-détective Sébastien Touraine, ex-flic des stups, un homme au bout du rouleau, un mec qui n'en peut plus, qui garde un lourd fardeau sur ses épaules, sans jamais pouvoir le déposer. Sébastien Touraine est en survie depuis quatre ans, depuis qu'il enquête sur la petite fillette disparue, cette petite fille qui s'est retrouvée dans un fourgon blanc; puis plus rien.

L'affaire semble être bien plus complexe qu'elle n'en a l'air; et les petites victimes peut-être bien plus nombreuses qu'il n'y paraît. Nous en aurons la preuve assez rapidement.

Aïcha Sadia et Sébastien Touraine, c'est une belle histoire de passé, mais également une terrible histoire à venir. Touraine s'est isolé depuis quatre ans, n'a plus donné signe de vie mais s'est accroché à son enquête sur l'enlèvement comme à un dernier appui avant de dégringoler définitivement dans le vide. Cet homme a tout planté car il n'avait plus le choix.

La commissaire et l'ancien détective - à présent libraire - vont être amenés à se revoir pour affronter ensemble l'horreur à l'état brut, pour combattre le mal absolu, main dans la main.

Nous apprendrons que l'homme qui est responsable de ces enlèvements est un bourreau en puissance, jusqu'au plus profond de ses tripes bien pourries. Pour la police, c'est l'heure de l'ouverture de la chasse: tous les coups seront permis, respectivement ils auront l'avantage d'être proportionnés au danger. Celui-ci demeurera d'une perversité sans nom; donner un nom à celui qui crée une telle menace serait un véritable sacrilège.

Quoique, dans son milieu, il paraît qu'on l'appelle la hyène. Charmant.

Gilles Vincent nous brosse le portrait d'un Marseille peu reluisant; ceci en quelques phrases, en quelques situations de la vie de tous les jours, une vie sans espoir pour certains. L'ambiance est sombre, tendue, le peu de lumière que nous percevons nous éclaire des visages inquiets, tourmentés et angoissés.

Nous plongerons - très bas - dans l'univers du très hard, dans un milieu où s'organise l'élaboration d'une marchandise très prisée par certaines personnes, qui se vend à prix d'or, sur la base de scènes d'une perversité et d'une déviance absolues. Notre haine déborde et se déverse tout autour de nous.

L'auteur nous enfonce la tête dans cet univers malsain sans aucune retenue, sans aucune censure; aucun garde-fou n'est installé pour nous permettre de nous retenir et souffler un moment. La souffrance est relatée à son état brut, froidement, et cette souffrance nous l'emmagasinons, nous l'accumulons jusqu'à son paroxysme. Être témoins d'actes inhumains perpétrés sur des enfants engendre une haine viscérale.

Les personnages mis en scène par Gilles Vincent sont d'une magnifique épaisseur, dotés d'une puissante aura. Je pense par exemple à Sébastien Touraine, un personnage qui laisse des traces - des sillons! - sur les pages que nous tournons. Dans cette aventure qui va terriblement le malmener, Touraine endossera le rôle du gibier, mais un gibier qui ne va pas se laisser pister aussi facilement, qui va même se mettre en position de chasse. Pour arriver à ses fins, il devra se soumettre à un examen difficile: fouiller dans les tréfonds de sa mémoire.

Aïcha Sadia ne sera pas en reste en ce qui concerne l'aspect charismatique des personnages. Cette femme va nous en mettre plein la vue, ses méthodes que je qualifierais de barbares seront juste ce qu'il faut pour anéantir un tel danger. Une question de dosage...

Ce qu'il faut également retenir dans cette histoire, c'est qu'on ne devient pas ce que l'on est sans raison; il y a parfois des actes commis qui nous détruisent à jamais. Alors, soit on se terre et on encaisse comme on peut, ou alors on agit. Et là, les dégâts - surtout collatéraux - surviennent un "beau" jour, parfois bien longtemps après. Mais, bien évidemment, notre base en est aussi pour quelque chose, c'est inéluctable. Les actes dont je parle sont peut-être juste la petite impulsion, ou alors, carrément, la bombe qui a fait sauter les barrières de notre raison.

Bref, dans cette histoire, un sadique psychotique joue avec les nerfs des membres de la police avec une certaine délectation; l'auteur de ce polar / thriller, présentant peut-être les mêmes symptômes (?), joue méchamment avec les nôtres.

Puis, bien évidemment, nous arrivons au dénouement. le roman s'achève, et il en fait de même avec nous...

Et ensuite? Ensuite, c'est une autre histoire... Vous comprendrez!

Bonne lecture.
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Quand j'ai rencontré Gilles Vincent, il parlait de son héroïne Aïcha comme d'une femme réelle, comme si elle prenait chair sous sa plume. Sous les doigts agiles de l'auteur, la créature prend vie et devient presque humaine tant il manipule l'encre comme de l'argile. A croire que certains hommes aiment incarner une femme quand ils écrivent, assurément Gilles Vincent fait partie de ceux-là.

Une femme qui « les cumule » pour citer à nouveau l'auteur. Femme, flic, marseillaise et beurette. de quoi être combative, de quoi être pugnace et en tout état de cause, de quoi faire un très bon personnage.

Roman court d'à peine 200 pages, Hyenae est un thriller au rythme enlevé et scénaristique. Gilles Vincent permet au lecteur de s'immerger dans son monde sans pour autant être contraint de lire les précédents volumes de la série. Tout est là pour familiariser le lecteur avec les personnages, pour poser l'intrigue avec des rappels bien placés, pour donner la sensation d'un épisode d'une série familière dont on aurait raté les aventures précédentes mais dont on retrouverait le fil aisément.

En revanche, ce format réduit m'a privée de certains développements sur les protagonistes. Une légère frustration toute relative a freinée l'empathie que j'aurais aimée ressentir. Pour autant, la part sombre est efficace, Gilles Vincent a une maîtrise de l'écriture étonnante et sait utiliser les ingrédients d'une bonne recette de thriller pour frapper là où ça fait mal.

Roman à ne pas laisser traîner entre toutes les mains, la violence qui se dégage des pages de Hyenae est sans concession et heurte de plein fouet. Gilles Vincent ne fait pas dans la suggestion et certaines scènes sont à la limite du supportable. A contrario, elles servent le récit et ne l'alourdissent pas.

Les thrillers aussi violents ne sont habituellement pas mes lectures préférées mais l'auteur a semé suffisamment de petits cailloux blancs pour qu'ils éclairent le récit et m'incitent à poursuivre la route à ses côtés. C'est ce que j'appelle le talent.

Lien : http://sous-les-paves-la-pag..
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Loin de moi l'idée de vous décortiquer toute l'histoire, en faire des tonnes ce n'est pas mon truc, je trouve que ça gâche tout le plaisir de la découverte. Ce sera donc mon ressenti que je vais vous livrer …

Il m'aura fallu un peu de recul pour en parler, parfois certains livres vous bousculent tellement qu'on a besoin de temps pour les assimiler et surtout pour pouvoir en parler, HYENAE en fait partie, dès le premier chapitre le ton est donné, et dites-vous que ce n'est que la première baffe dans la gueule que vous allez prendre.

Là où le sujet demande de la délicatesse, l'auteur vous livre la vérité crue, c'est très visuel et percutant, d'une violence extrême, et cependant on est embarqué malgré nous dans le rythme effréné de cette traque ou presque tous les personnages n'ont rien à perdre pas même leur intégrité.

C'est une lecture sans concessions comme ses protagonistes, dérangeante, perturbante mais un peu obsessionnelle, elle marque au fer dès les premières lignes, le rouge et le noir se superposent au coeur d'un univers sordide dans lequel se débattent nos « héros » et qui laisse à l'espoir une marge infime pour s'épanouir.

C'est une histoire aux confins du supportable qui fait naître et se tapir la peur au fond de soi, qui imprime des images qu'on voudrait oublier, et pourtant, sans voyeurisme, et juste dans les faits, on suit l'auteur aveuglément pour connaître l'issue de l'horreur, si issue il y a …

Le style est incisif et très convaincant, Gilles Vincent va jusqu'au bout et j'aime ça parce qu'il le fait bien et qu'il maîtrise sa plume.

Voilà, je ne dirai rien de plus, je vous laisse découvrir cette histoire qui vous laissera le coeur transi, le souffle court, et l'âme un peu écorchée, cette histoire qui vous fera hurler et vous demandera je l'espère comme à moi un peu de recul pour reprendre une vie normale ….
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Je le confesse je suis passée à côté de la sortie de Hyenae à cause de son sujet cauchemardesque, surtout pour une maman.
Seulement j'ai tellement aimé Djebel... des remords? Et si j'étais passée à côté d'une bombe? Et si l'appel du noir était le plus fort?

Aïcha, commissaire de police mène son équipe masculine d'une main de maître, voilà quatre ans qu'elle est à la recherche de Camille, enlevée l'année de ses treize ans.
Constatant l'échec cuisant de l'enquête, elle va contacter l'homme qui était sur la piste au début de l'affaire et qui a tout plaqué, elle y compris, après le décès de sa fille.
La traque du tueur peut commencer et elle sera sous le signe de la douleur...

Vous n'allez pas me croire mais j'ai terriblement eu peur pour les membres de l'histoire, à en serrer les dents.
L'équipe de flics court après un grand psychopathe, adepte du passage à l'acte puis de la menace.
Habituellement on voit l'inverse, après une sommation il y a exécution, du coup c'est flippant et la tension est maximale.

J'ai retrouvé une écriture que j'aime beaucoup, aiguisée, maîtrisée et sans pitié.
Alors oui le sujet est dur mais il est bien incorporé entre la traque de la Hyène et de tout ce qu'il se passe autour mais dont je ne vous parlerai pas bien sûr.
En gros il passe presque au second plan (j'ai dit presque) et le lecteur se concentre davantage sur la vie des personnages.

C'est donc un fait avéré je serais passée à côté d'une bombe, ça me fait pester car ce n'est pas la première fois que ça m'arrive.
Comme quoi il est bon de retenir qu'il ne faut pas se mettre de barrière, tout dépend de la façon dont l'auteur traite son sujet.

Gilles Vincent ne fait pas semblant, c'est dur à s'en arracher les tripes, j'ai souffert mais dans un sens positif, son histoire m'a tellement remuée que j'y pense encore.
Lien : https://leshootdeloley.blogs..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
La commissaire sent qu'il faut passer à la vitesse supérieure. Manzzini, c'est du coriace. Dans sa putain de vie, des coups, il a dû en recevoir autant qu'il en a donné. Seule la peur de crever dans d'extrêmes souffrances a une chance de le vaciller. Et encore...
De toute façon, il faut tout tenter. Touraine, comme s'il avait lu dans les pensées d'Aïcha, ouvre la trappe du four. Les flammes crépitent et une bouffée de chaleur envahit la pièce.
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— On décolle dans deux minutes. Vous me suivez jusqu’au bloc H. Pas de gyro, ni de sirène et faites gaffe à ne pas claquer les portières. Dans ce putain de quartier, il y a un mec sur deux qui rêve de se faire du flic, alors on se la joue courants d’air. Mathias, Camorra et moi, on grimpe jusqu’à l’appart’ de Bertaux, au sixième. Blanchard et Perridon, vous montez avec nous. Borelli et Chaumet, vous restez sur place à surveiller les véhicules jusqu’à ce qu’on redescende avec le suspect. Ça ne devrait pas prendre plus de dix minutes... Des questions ?
Le grésillement de la fréquence radio pour toute réponse.
Top départ.
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La 407 blanche s’immobilise en double file, suivie de près par deux Clio grises. Moteurs au ralenti, vitres baissées, cigarettes grillées nerveusement.
À l’avant du premier véhicule, la commissaire Aïcha Sadia distribue les consignes dans son émetteur radio.
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— La Hyène, c’est un spécialiste du genre. Un solitaire qui assume son business de A à Z. Enlèvements, séquestrations, viols, tortures, jusqu’à l’exécution filmée de ses victimes. Je peux vous dire que dans le Milieu, il est craint comme le diable. Faut dire que les petits malins qui ont essayé de monter un business parallèle pour faire chuter les prix, on les a tous retrouvés en puzzle. Les couilles dans la gorge et le corps brûlé à petit feu. Sans parler des morsures.
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Videos de Gilles Vincent (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Gilles Vincent
http://www.passion-bouquins.com http://www.facebook.com/pages/Blog-Passion-Bouquins/327561607257926
Entretien avec Gilles Vincent, lauréat du Prix Cezam Inter CE 2014 avec Beso de la muerte, publié chez Jigal
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