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Critique de JML38


Thomas Volner va mal. Sa femme Ingrid est partie. Tout est de sa faute à lui puisqu'il a joué au con une fois de trop. Reporter-photographe, il voudrait fuir au bout du monde pour soigner sa déprime, mais le patron de son agence n'a que l'Andalousie à lui proposer, et c'est donc en direction d'Almeria qu'il s'envole avant de rejoindre Nijar. Sa mission: un reportage sur le « jardin de l'Europe » où dans des serres à perte de vue des travailleurs africains, esclaves des temps modernes, cultivent de quoi fournir la moitié des fruits et légumes consommés par l'Union européenne. Un reportage entre écologie et humanitaire pour dénoncer ce que certains appellent « une infamie à l'échelle nationale, voire européenne ». Je n'ai pas été surpris de voir Gilles Vincent traiter à nouveau, comme dans « Ce pays qu'on assassine », le sujet de la condition des migrants.

Mais Thomas découvre que la région est surtout en ébullition en raison d'une sordide affaire de disparitions et de meurtres d'enfants à laquelle il décide de s'intéresser en plus de son objectif premier. L'auteur nous plonge dans une enquête à plusieurs intervenants, à laquelle participent en plus de Thomas, une policière native de l'endroit, un spécialiste des disparitions dépêché de Madrid, puis Ingrid venu à la rescousse de son photographe de mari.

Les enquêteurs ne sont pas toujours sur la même longueur d'onde sur la façon de mener les investigations, dans une affaire dans laquelle ils piétinent alors que le facteur temps est primordial pour arrêter le massacre d'enfants innocents, pas tous persuadés qu'il faut privilégier la recherche du mobile au détriment de celle des disparus. Même si l'auteur évente bien avant la fin le mystère sur l'identité des coupables, l'intrigue est prenante, l'intérêt se situant surtout dans le rythme donné au récit dans une course contre la montre et une plongée dans le passé de l'Espagne. Que l'origine de ces tragiques événements puisse remonter aux heures sombres du franquisme ne m'a pas étonné non plus, l'auteur ayant déjà placé une de ses intrigues à cette époque dans « Beso de la muerte ».

Ayant découvert Gilles Vincent il y a déjà quelques années, j'ai de nouveau apprécié ses qualités de conteur qui aime placer son récit dans un contexte social ou historique, les deux en ce qui concerne ce roman, se faisant un peu le défenseur de causes qui lui tiennent à coeur.
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