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Citations sur Voyage extraordinaire au centre du cerveau (63)

...En d'autres termes, il est normal de se plaindre de sa mémoire a partir d'un certain âge. Ce sont ceux qui ne se plaignent pas qui devraient s'inquiéter!Cette proposition , volontairement paradoxale, ,'est d'ailleurs pas totalement sans fondement quand on sait que les patients souffrant de la maladie d'Alzheimer ne se plaignent habituellement d'aucun trouble : c'est l'anosognosie, terme médical qui réfère à la non conscience par le patient des troubles qu'il présente.
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À propos des états d'âme : « Imprévisible météo de l’âme qui fait se succéder le beau et le mauvais temps, dans un cerveau qui offre au voyageur le spectacle d’une mer, tour à tour calme et violente, sur laquelle vogue au gré des courants et des vents la flotte innombrable des passions »
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Notre cerveau est bien le lieu d'où naissent et se développent les facultés de l'esprit, y compris celles qui nous conduisent sur les chemins du bien et du mal, sentiers suffisamment obscurs et tortueux pour nous laisser la liberté de nous perdre.
p. 334
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Nos cerveaux sont soumis pendant la journée à des stimulations environnementales qui agissent sur la plasticité neuronale en créant de nouveaux circuits cependant que les traits individuels innés restent les mêmes, y compris chez les jumeaux homozygotes élevés séparément. Comment ce processus d'individuation programmé génétiquement est-il conservé ? Ce n'est pas un problème chez les animaux utothermes dont la neurogenèse continue chez l'adulte, permettant un recâblage permanent de la circuiterie individuelle. En revanche, chez les mammifères homéothermes dont la neurogenèse s'arrête avec la maturité, ce recâblage permanent et à l'identique ne peut se faire. Quel est alors le mécanisme qui préserve l'individuation ?
Mon hypothèse est que le sommeil paradoxal en est le responsable, grâce à quelques neurones sensibles au froid recrutés à ces fins dans la partie du tronc cérébral appelée pont ou rhombencéphale. Le sommeil paradoxal serait alors une sorte de reprogrammateur effaçant (oubli) ou renforçant (mémoire) les acquisitions du jour en accord avec l'individuation génétique. En bref, nous ne rêverions pas mais « nous serions rêvés ». Pendant cette reprogrammation interne, le cerveau serait coupé de l'extérieur. Des entrées stochastiques seraient assurées par des activations générées au niveau du pont, sélectionnant les nouveaux récepteurs synaptiques synthétisés pendant le sommeil lent. Cette théorie est comparable aux théories sélectives rendant compte du système immunologique.
Une énorme quantité d'énergie est nécessaire pour que les 100 minutes de sommeil paradoxal soient capables de remanier la circuiterie synaptique initiée pendant les 600 minutes d'éveil. Le sommeil lent serait alors indispensable au sommeil paradoxal …
p. 97
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Le désir pousse l’humain à la recherche incessante du plaisir, désir inné et illimité, qui ne peut conduire qu’à la souffrance née de sa finitude.
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Tout un jeu de regards se déroule pendant le face-à-face. L'interlocuteur attentif suit des yeux ce que lui montre le locuteur ou scrute ce qui ne s'entend pas. L'auditeur regarde davantage le locuteur que l'inverse. Peut-être s'agit-il de pudeur de la part de ce dernier, une peur de se trahir, une réticence à se dévoiler ? Une autre possibilité serait qu'il veuille se protéger des signaux en provenance de l'autre qui pour-raient embrouiller ou interrompre le fil de son discours. La technique du divan en psychanalyse radicalise cette situation de celui qui parle.
La position de l'auditeur n'est évidemment ni passive ni neutre.
p. 398
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« Voyage extraordinaire au centre du cerveau » Jean-Didier VINCENT, éd. Odile Jacob © oct. 2007
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De ses premiers balbutiements à ses dernières paroles, des millions de mots sortent de la bouche d'un homme (184 800 000 en moyenne sur 70 ans) : des mots de tous les jours, des mots d'esprit, des mots am des mots de la fin, des mots cruels, des mots pour rire, des mots piquants, des mots qui tuent. Un mot, ce peut être tout ! L'émotion, la douleur, la tragédie, la poésie, l'amour, l'expérience de la vie : tout un monde, toute une philosophie. Les mots ne sont pas seulement « des sons chargés de sens », ils sont aussi porteurs d'une émotion qui pointe vers l'auditeur à la façon d'un aiguillon ou se répand sur lui comme une liqueur bienfaisante.
p. 397
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Malgré toute la science des linguistes, le langage humain conserve bien des mystères. Comment du sens peut-il émerger du vacarme que font les paroles des hommes ? Comment se fait-il que des êtres qui se comprennent si bien, s'entendent parfois si mal ? C'est que le langage ne sert pas seulement l'entendement, mais aussi — et peut-être surtout — les passions. La fonction compassionnelle est peut-être la plus essentielle des fonctions du langage humain.
p. 395
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LA FONCTION ARGUMENTATIVE
Elle a été décrite par Karl Popper et n'appartient qu'à l'homme. Celui-ci excelle à convaincre l'autre, à « l'instrumenter » pour le faire changer d'avis et obtenir son adhésion. J'avance l'hypothèse que le langage lui sert d'outil pour manipuler son prochain. Je rappelle qu'un outil est un objet utilisé pour agir sur le monde et les choses physiques. L'animal emprunte parfois des brins de paille, un bâton, une pierre pour parvenir à ses fins ; l'homme a acquis la capacité d'articuler deux ou plusieurs pièces pour façonner un engin composite en vue d'une opération déterminée : un éclat de pierre au bout d'un bâton pour faire une lance ; des plumes à l'autre extrémité pour obtenir une flèche dirigée contre le gibier ou l'adversaire ; une pierre taillée attachée par des lianes à un manche de bois qui devient hache pour tailler la charpente d'un abri ; et ainsi de suite jusqu'à inventer des outils appelés engins de destruction massive et qui ne servent qu'à se retourner contre l'espèce.
Le langage humain obéit au même principe. La parole est un outil construit à partir d'éléments réunis entre eux selon une double articulation (voir plus haut). Les mots, les phrases ne serviraient à rien s'ils n'étaient reçus par un destinataire.
p. 394
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Les signaux s'échangent entre individus d'une même espèce. Ils sont souvent le résultat d'un processus dit de ritualisation survenu lors de l'évolution. Les signaux d'accueil en sont un exemple particulièrement démonstratif. Encore incapable de parler à la tête de l'autre, le singe s'adresse au derrière de celui-ci. Peut-être ce dos à dos annonce-t-il le face-à-face caractéristique de l'espèce humaine : convenez avec moi qu'un visage est plus expressif qu'un cul.
p. 393
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