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sur 3149 notes
Parmi l'avalanche de livres publiés lors de cette rentrée littéraire d'automne, ce premier roman de Marie Vingtras ne terminera pas enseveli parmi tant d'autres car il s'avère excellent !

Le « Blizzard » dont il est question est celui qui souffle sur les terres hostiles de l'Alaska. le genre de tempête qui vous invite à rester cloîtré chez vous, en espérant avoir assez de bois pour survivre et une bonne pelle pour tout déblayer une fois terminé. Malheureusement, Bess a tout d'abord eu la mauvaise idée de sortir avec le « petit », puis de lui lâcher la main le temps de refaire ses lacets. Un bref instant d'inattention qui a conduit à la catastrophe : le « petit » vient de se faire avaler par le blizzard !

Pour son premier roman, Marie Vingtras propose non seulement une course contre la montre haletante avec le mince espoir de pouvoir retrouver ce gosse vivant, mais surtout un huis-clos à ciel ouvert où les personnages partis à sa recherche vont se trouver eux-mêmes. Proposant des phrases courtes et des chapitres de seulement quelques pages, l'auteure rythme son récit comme un thriller à l'américaine, faisant monter la tension crescendo et tenant le lecteur en haleine de la première à la dernière page.

Ce récit choral invite à suivre quatre personnages qui prennent tout à tour la parole au fil des chapitres. Si tout disparaît progressivement sous un immense tapis de neige, des terribles secrets profondément enfouis refont progressivement surface. Quand on vient se planquer dans le trou du cul du monde, on a forcément quelque chose à cacher ! Livrés à eux-mêmes au coeur de cet environnement hostile, ils doivent non seulement affronter la nature, mais également leur propre passé.

En isolant ses protagonistes dans cet endroit reculé du monde battu par des vents glacés, Marie Vingtras nous installe au plus proche de ses personnages. Les seules voix qu'elle partage sont les monologues d'individus en quête d'eux-mêmes, qui se dévoilent au fil de leurs pensées. le gosse demeure introuvable, mais la vérité refait indéniablement surface. Au coeur de la tempête, l'heure est à la confession !

La Grande Librairie n'a pas menti, « Blizzard » fait en effet partie des incontournables de cette rentrée d'automne !
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Alaska. Un enfant disparaît dans le blizzard, il a lâché la main de celle qui l'accompagnait. Des hommes partent à leur recherche. Au total cinq solitaires, mystérieux, aux intentions nébuleuses, mais dont on devine qu'ils ne sont pas là par hasard au bout du monde.

Marie Vingtras réveille tout un imaginaire nord-américain. On sent que l'auteure a lu Ron Rash, David Vann, Russell Banks and co lorsqu'elle convoque des figures masculines récurrentes dans la littérature américaine, de l'homme des bois bourru au vétéran noir du Vietnam. Elle retravaille ce terreau en une succession de chapitres courts d'une remarquable efficacité narrative tant le suspense file dans cette course contre la montre pour retrouver l'enfant. Chaque phrase est à sa juste place et distille très subtilement des éléments qui permettent de comprendre les enjeux et de lever les secrets des personnages. Comme si chaque chapitre était un des fragments de la mosaïque qui se complète sous nos yeux.

Pas d'échappatoire dans le blizzard. La tempête de neige ramène à un temps primitif, loin de la contemporanéité et de la civilisation. Bess, Benedict, Cole et Freeman se confessent à tour de rôle. C'est leur vérité nue qui s'exprime, parfois brutalement, sans filtre, parfois de façon désordonnée tant les traumatismes sont présents et la revisite de leur vie difficile.

Avec une langue claire et précise, Marie Vingtras parvient à faire sentir l'urgence en chacun des personnages. Au-delà de l'urgence à retrouver l'enfant, il y a l'urgence de vivre, tout simplement. Tous sont en suspens. Quelque chose doit se passer pour qu'ils arrêtent de regretter le temps passé, celle de l'équilibre de l'enfance perdue quand tout était facile, le temps d'avant la faute. Avec en sous-jacents les liens de la famille et notamment la difficile paternité, Blizzard est un roman très fort sur la culpabilité qui ronge et fait quitter le monde des vivants. A côté des quatre personnages qui s'expriment à tour de rôle, les absents, les morts sont tellement présents.

Les 190 pages de ce huis-clos à ciel ouvert sont rapidement addictives. Mon seul regret est que le potentiel alaskien n'ait pas été plus utilisé, au-delà du simple rappel de la tempête de neige qui isole les personnages. Sans doute, amoureuse de nature writing type Gallmeister, étais-je trop en attente d'une vastitude enveloppante, de paysages écrasants, non comme simple décor mais pour cadrer les émotions, les accentuer jusqu'à perdre haleine.

Lu dans le cadre du collectif des 68 Premières fois 2022 #2
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Blizzard est un roman écrit à plusieurs voix, un récit magistral signé Marie Vingtras, son premier roman.
Tour à tour, Benedict, Cole, Freeman et Bess s'expriment alors que le petit Thomas a disparu de la maison de Benedict. Nous sommes en Alaska, en plein hiver et la tempête de neige fait rage. le blizzard rend toute sortie très dangereuse.
Bess qui habite chez Benedict, part aussitôt à la recherche du petit qui porte le même prénom que le frère de celui chez qui elle loge. Elle prend tous les risques pour le retrouver. Sans hésiter, Benedict se lance à leur recherche et entraîne Cole, très réticent, avec lui.
Petit à petit, le passé de chacun des protagonistes se révèle et c'est souvent terrible. Marie Vingtras, donne la parole à chacun, à tour de rôle et de nombreuses fois à mesure que l'action évolue. Un seul ne s'exprime pas : Clifford. Ce sinistre personnage se manifestera en fin d'histoire.
Freeman est un retraité, un Noir, qui a combattu au Vietnam, échappant miraculeusement à la mort au contraire de ses camarades. Rentré aux USA en 1972, il se marie avec Martha qui lui donne un fils : Leslie. Son père, entré dans la police, victime du racisme de ses collègues, raconte sans cesse la guerre à son fils qui, à sa grande surprise, entre dans l'armée avant de ne plus donner aucune nouvelle.
De son côté, Benedict était parti à la recherche de Thomas, son frère cadet, très différent de lui. Il a contacté et rencontré toutes les familles portant le même nom que lui : Mayer.
Bess est mal vue dans le village. On apprend qu'un drame a marqué sa vie qu'elle a trouvé refuge en Alaska, chez Benedict, mais son allure, très libre, choque ici.
La recherche du petit Thomas se poursuit et Bess, Benedict et Freeman m'apprennent ce qu'ils ont vécu.
Tout cela me captive, m'intrigue, me passionne. Je passe de l'un à l'autre à un rythme parfaitement maîtrisé. Chacun révèle ses secrets, ses doutes, ses amours et surtout de terribles événements impossibles à révéler ici.
Même si Freeman se réfère beaucoup à Dieu, son personnage est très attachant. Benedict est assez mystérieux alors que Cole n'attire guère la sympathie. Quant à Bess, je la plains et j'espère pour elle une issue favorable alors que les épreuves qu'elle traverse sont terribles. Cette jeune femme démontre une force de caractère admirable dans ce milieu machiste où elle tente de vivre en s'occupant du petit Thomas qui a disparu, hélas…
Blizzard est un véritable coup de coeur, un roman vraiment original qui fait partie des huit livres en lice pour le Prix des Lecteurs des 2 Rives.
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En Alaska, en pleine tempête, dans un endroit quasi désert, alors que le blizzard fait rage, un garçon de dix ans disparaît. Il a suffi de quelques secondes pour que l'enfant échappe à la vigilance de Bess. « Je l'ai perdu. J'ai lâché sa main pour refaire mes lacets et je l'ai perdu. »
Elle se lance à sa recherche et elle est bientôt suivie par Benedict qui les héberge et qui s'est aperçu de leur absence. Il a convaincu Cole, un vieil "ami" de la famille plutôt porté sur l'alcool, de l'accompagner.
Un autre personnage Freeman, ex soldat au Vietnam, tente lui d'affronter et de résister à la tempête, dans sa maison…
De très courts chapitres donnent la parole alternativement à chacun de ces personnages, nous permettant ainsi de faire connaissance avec ces habitants du froid et de comprendre qui ils sont, quelle vie les a conduits dans ce coin perdu de l'Alaska, les drames et les souffrances qu'ils ont vécus, nous dévoilant au fil du récit leurs failles et leurs secrets.
La violence des sentiments qui les anime monte crescendo tout comme le déchaînement des éléments extérieurs et le dénouement inattendu est en parfaite corrélation avec la sauvagerie de la tempête.
Comme les protagonistes, j'ai avancé pas à pas dans la neige et le brouillard affrontant les bourrasques, la neige, le froid et le brouillard, avançant également à l'aveugle dans l'intrigue car ce n'est que peu à peu que les pièces du puzzle finissent par s'assembler. Il faudra que le blizzard se lève pour que l'histoire enfin se clarifie.
La finesse et le réalisme avec lesquels l'approche et l'analyse psychologique des différents personnages ont été faites m'ont particulièrement convaincue.
J'ai apprécié la construction du roman avec ces différentes voies intérieures, ce tissage de monologues immergeant le lecteur dans l'intimité des personnages avec beaucoup de sensibilité, et cette montée en puissance progressive jusqu'à un final inattendu.
À partir d'un fait à la fois banal et terrifiant, Marie Vingtras avec une écriture fluide et un style original et efficace, a construit un roman choral d'aventure humaine rythmé comme un thriller, dont
les thèmes essentiels sont la paternité et la culpabilité.
J'ai été dès le départ happée par ce huis-clos des grands espaces que j'ai trouvée passionnant.
Blizzard, ce premier roman de Marie Vingtras, a été pour moi un véritable coup de coeur !

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En Alaska, alors qu'un violent blizzard souffle, une jeune femme, Bess, sort accompagnée d'un jeune garçon : c'est de l'inconscience, d'autant que, pour refaire son lacet, elle lâche un court instant la main du garçon, ce qui suffit à le lui faire perdre de vue. Son ami Benedict va tenter de les retrouver. ● C'est un roman choral dans lequel chaque personnage cache des secrets (dont l'accumulation est quelque peu excessive). ● Mais le récit est construit de mains de maître ; on apprend la vérité sur chacun par petites touches successives, ce dévoilement progressif est vraiment très habile, d'autant qu'il est comme enveloppé par la question originelle que pose le roman : va-t-on pouvoir retrouver – et sauver – Bess et le garçon ? ● On se croirait dans un roman de « nature writing » qu'affectionnent les Américains et les éditions Gallmeister ! Les chapitres, très brefs, se dévorent. Pour un premier roman, c'est étonnant de maîtrise. Une belle surprise.
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Un bon premier roman, à la lecture duquel je pense que Marie Vingtgras en a encore sous la plume, donc seulement trois étoiles en attendant ses publications à venir.

La structure de ce récit est assez originale, même si déjà rencontrée avec d'autres auteurs. Ce qui est particulièrement réussi c'est la manière dont Marie Vingtgras fait distiller peu à peu les informations sur leur vécu par tous ses personnages et la montée en puissance de toutes ces blessures, tensions, cachées qui débouche sur une belle scène d'action, là encore vue sous l'angle personnel de chacun des protagonistes.

Marie Vingtgras n'a pu résister à donner quelque peu dans la facilité avec le couplet sur les guerres du Vietnam et d'Irak. le niveau ne peut atteindre celui de Ben Fountain avec le soldat Billy Lynn, il est vrai que cet ouvrage était entièrement consacré à la guerre et à ses dommages collatéraux dans la tête de ces jeunes revenus de l'enfer.

Néanmoins, la façon dont chacun apprend les mystères du passé des autres est une autre réussite qui privilégie d'ailleurs le lecteur puisqu'il est le seul à découvrir l'intégralité des tourments de chacun.

C'est donc un roman noir, aux personnages effectivement tourmentés par leur passé, qui portent des blessures ouvertes et, pour certains, vont voir s'en ouvrir d'autres. Un roman noir dans la neige, dans ce blizzard du titre qui souffle autant dans les coeurs que dans l'immensité de l'Alaska.

L'Alaska, à mon regret grand absent de cette oeuvre et, là, il aurait sans doute fallu la plume des grands du "nature writing" américain pour ajouter à la tension par leurs descriptions du sauvage, du "wild" que le lecteur que pouvait attendre du titre et de la première de couverture prometteurs.

Blizzard reste un bon roman, court, parvenant en peu de pages à décortiquer de nombreux sentiments humains avec une fin réussie laissant quelques ouvertures pour l'imaginaire des lecteurs.
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Bess est sortie dans le blizzard. En Alaska, c'est une erreur de débutante ou de touriste. Pire, en voulant relacer ses chaussures, elle a perdu de vue le petit Thomas. le retrouver dans cette purée de pois glaciale est à la fois impératif et impossible.

Un par un, les personnages prennent la parole et à chaque fois ajoutent une pierre à l'édifice : une partie de leur histoire et de celles des autres rares humains à vivre sur ce territoire hostile. Pour des révélations terribles, que l'on découvrira peu à peu, au rythme de la disparition du voile qui masquait contours et reliefs.


Premier roman court mais d'une redoutable efficacité. Chaque mot, chaque phrase sont choisis et placés là où l'histoire prendra tout son sens. Et pourtant, l'intrigue est solide, et les personnages bien cernés : on reconnait leur petite musique stylistique à chaque début de chapitre, et le courant original de leur pensée.

Les souvenirs laissent place à l'action, à la fin du roman, le point de non retour de l'histoire commune des personnages ayant été atteint.

J'ai beaucoup apprécié ce premier roman, pour son intrigue et son décor métaphorique, qui noie le lecteur dans un brouillard inhospitalier jusqu'a ce que la lumière, fût-elle violente, surgisse.
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Woaw. Ca commence sur les chapeaux de roue : Tempête de neige en Alaska, Bess sort avec le môme de dix ans - quelle folie l'a prise ?? Elle le lâche une minute le temps de refaire ses lacets. Elle se relève, il a disparu. C'est déjà le chapitre suivant, ce qui semble être le père du môme se réveille et voit la porte ouverte - là je me demande pourquoi laisser la porte ouverte en sortant mais je n'ai pas le temps d'aller plus loin parce qu'il remarque que les bottes du petit ont disparu en même temps que Bess. Or celle-ci n'aurait apparemment pas deux sous de jugeote… Mais alors, pourquoi lui avoir confié le gamin ? Vite sortir à notre tour pour en savoir plus, aller frapper chez le pote Cole qui a trop bu la veille : C'est déjà le troisième chapitre, c'est addictif ! On nous en donne si peu à chaque fois que l'on demeure curieux. Et puis ces chapitres ultra-rapides nous installent dans cette urgence impérieuse inhérente à la situation de mort imminente que l'on pressent : Personne - et surtout pas la dénommée Bess et un gamin de dix ans - ne peut survivre à une tempête qui les rend aveugles, les empêche d'avancer, les isole en les congelant sur place.


Chaque chapitre est raconté par le personnage qu'il nous fait suivre, qu'ils soient de solides habitants du cru ou de mystérieuses pièces rapportées, des mâles bourrus carapacés de givre ou d'étranges femmes et enfants évaporés… Cela apporte énormément d'humanité dans ce concentré d'actions, puisque nous pénétrons à tour de rôle dans la tête de chacun, au coeur des émotions qui y font rage et des souvenirs qu'elles provoquent. Compte tenu du danger, c'est aussi un shoot d'adrénaline à chaque chapitre dans le décor le plus froid que l'on puisse certainement imaginer. Et c'est justement ce glaçage de poudreuse qui, par contraste, nous fait ressentir toute la chaleur humaine contenue dans les mots, les pensées, les actions de chacun. Une réprimande, une bourrade, un réconfort, un souvenir, un drame : chaque chose, chaque mot ressort du silence blanc épuré et prend toute la place. En peu de mots, un roman d'une ambiance dense et palpable. A chaque chapitre, les pensées des personnages se déroulent, nous laissant entrevoir leurs vies et actes jusqu'à ce jour, cette situation. Chacun se révèle peu à peu à nous, au compte-goutte, jusqu'à nous attacher à certains, et en haïr d'autres…


Au final, ce roman nous plonge moins dans l'ambiance de la tempête extérieure que dans le blizzard qui règne dans les têtes et les vies des protagonistes… et que les recherches vont contribuer à élaircir pour que la lumière soit enfin, et balaye les dernières zones d'ombre. C'était la lecture de saison qu'il me fallait après le difficile Enig Marcheur : un court roman à suspense mais qui glisse tout seul !
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Qu'a-t-il bien pu lui passer par la tête à cette idiote ?
Je suis à ma fenêtre, bien au chaud chez moi, et je vois Bess marcher dans le blizzard, franchement, on n'a pas idée. J'ai toujours pensé qu'elle était un peu limitée celle-là, d'ailleurs on ne peut pas dire que les autres voisins soient très nets non plus !
Voici un huis-clos original car il se déroule non pas dans un espace fermé mais en Alaska, au coeur du blizzard. Bess entreprend de sortir au beau milieu de la tempête avec l'enfant dont elle doit s'occuper.
Nous allons petit à petit faire connaissance avec chacun des personnages qui gravitent autour de Bess, chacun prenant la parole dans de courts chapitres pour révéler sa vérité et les mensonges de son existence.
Avant de commencer un livre, on s'en fait une idée, et parfois il arrive que l'idée que l'on s'en est faite corresponde à ce qu'on avait imaginé, c'est magique, une belle rencontre, et on le referme alors sourire aux lèvres…
Voilà exactement mon ressenti, quel plaisir de lecture pour un roman dévoré en quelques heures !
Un premier texte extrêmement bien maîtrisé, teinté d'une ironie grinçante, qui nous tient par le collet jusqu'à la dernière page. le seul petit bémol que j'apporterais, est que l'intrigue aurait finalement pu se dérouler n'importe où, et j'aurais aimé que l'Alaska et ses paysages aient un rôle un peu plus important.
Un très joli coup de coeur, une auteure dont j'attendrai le prochain opus avec impatience ! Et vu son talent, il aura intérêt à être aussi bon que le premier !
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Un moment d'inattention, et Bess perd dans le blizzard le jeune garçon dont elle a la garde. La poignée d'habitants de ce bout d'Alaska se joint aussitôt à la recherche de l'enfant. Dans la course contre la montre qui s'engage, chacun se révèle, pour le meilleur comme pour le pire…


Personne n'atterrit par hasard dans un bout du monde dont les conditions extrêmes font de la vie quotidienne un enfer. Ainsi, tous les habitants de ce coin isolé d'Alaska traînent de bien lourdes valises, qu'ils espèrent enfin parvenir à poser. C'est sans compter l'irrémédiable et paradoxale promiscuité à laquelle les condamne l'isolement de leur petit groupe dans cet environnement difficile. Lorsque la tempête achève de les enfermer dans sa terrifiante boule à neige, les voici confrontés les uns aux autres dans un huis clos d'autant plus redoutable que l'urgence et le danger libèrent soudain les instincts jusqu'ici réprimés.


Les chapitres brefs et la narration sobre contribuent à l'efficacité du récit, qui, à partir d'une seule unité de temps et de lieu - ces quelques heures dans la neige à la merci les uns des autres -, nous projette dans la tête de quatre narrateurs, et nous révèle peu à peu, à travers leurs monologues, la noirceur dramatique de leurs parcours venus se télescoper en un tumultueux point d'orgue. Secrets et douleurs longuement macérés finissent alors par détoner avec une violence qui n'a d'égale que celle des éléments déchaînés.


Premier roman parfaitement maîtrisé, Blizzard entraîne le lecteur dans une trépidation croissante bâtie sur d'incessants changements de rythme. Tandis que ses grands espaces de nature rude et sauvage y servent d'implacables révélateurs d'une nature humaine soudain dépouillée de tout artifice, s'y déploie un récit dense et noir, très prenant, à la résonance très américaine.

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