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EAN : 9782757004104
Jacques André Editeur (09/09/2019)
3.61/5   9 notes
Résumé :
Ce recueil de poèmes choisis brille de mille feux, à l’image de son auteur : entier, vrai, ébloui par la nuit, amoureux comme un soleil noir
Paul Vinicius vit avec la poésie : il sort avec elle, il veille avec elle, il partage avec elle la plus belle étreinte. Il lui boit les mots, il lui panse les blessures, il lui offre sa biographie.
Ainsi, souvent, la ligne de démarcation entre Paul Vinicius et la poésie se confond avec l’horizon.
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Merci à Babélio et à Jacques André éditeur pour l'envoi de « La chevelure blanche de l'avalanche » dans le cadre de l'opération masse critique.
Voila, ça c'était les bonnes nouvelles.

Avant de commencer, dites-moi à quoi vous pensez spontanément si on vous dit « avalanche » ?
Bah oui, j'aurais du y penser, l'indice était assez explicite. Ah, j'vous ai pas dit ? J'ai un problème avec la neige en général et encore plus quand elle se fait tête de gondole dans un titre de bouquin. Je me traine la malédiction du Yéti ou je sais pas quoi mais une fois encore bah… c'est raté.
Ca me désole de ne pas pouvoir dire que j'ai aimé ce recueil, de ne pas tenter d'éveiller l'intérêt d'un lecteur pour cet ouvrage. La poésie étant si délaissée voir méprisée, ce recueil ne mérite pas que je le malmène juste parce qu'il ne m'a pas touché, parce qu'il ne m'a pas parlé un langage que je connais. J'avoue avoir trop souvent trouvé au long des textes, que l'estampillage « Poésie » devenait parfois un label genre fourre tout et n'importe quoi, même si cette notion de poésie est plus que subjective. Certains textes dans leurs premiers mots ont des accents connus par mon ressenti et puis d'un coup ça part en cacahuète. Je décroche parce que je ne suis plus l'auteur ni dans sa pensée, ni dans quoi que ce soit qui pourrait nous relier le temps d'une lecture. Ca manque de fluidité pour moi, ça manque d'émotion, ça manque de rythme, de musique, de ruptures, ça manque de ce qui me fait vibrer en poésie. Il n'y a rien de grave, ce n'est juste pas à mon gout.
Contrairement à un recueil de Brautigan sur lequel je me suis un peu lâché récemment, « La chevelure de l'avalanche » n'a rien à voir avec ce que j'appelle une escroquerie, pour preuve, le genre de texte qu'on peut y trouver et qui est à mon gout :

« le cri n'a trouvé personne
Mais son écho a peigné
Pendant une poignée de secondes
La chevelure blanche
De l'avalanche ».

« Mademoiselle :
Si vous m'offrez
Le grain de beauté
Endormi
Entre vos seins
Je vous réciterai
(par coeur)
Toute la peau ».

Contrairement à d'autres comme celui-ci, beaucoup plus… je trouve pas mes mots…

« Tu vas t'acheter un kilogramme de sel
Même pas fin
Même pas bon marché

Du sel

Quand
Après un coin de rue
Apparaît une des créatures

De retour chez toi
Tu constates avoir acheté du sucre vanillé
Du poivre en grain
Ou des bananes

Et ta faim n'avait même plus besoin
D'un quelconque ingrédient

Non mais
Vous êtes fous

De sortir
Chercher du sel
En plein jour

Laissez tomber
Vous irez plutôt demain
Ou après demain
Il n'y a pas mort d'homme

Car de toute façon
Elles apparaîtront
Après le premier
Coin de rue

Et après
Il va vous falloir
Sortir la tristesse expirée du frigo
Et lui montrer
Où est

La poubelle ».

Voilà le genre de truc qui me laisse aussi songeur que devant la fameuse toile « point blanc sur fond blanc ». C'est le vide total.

Au milieu de tout ça il y a des textes qui allient les deux. Une manière de dire qu'il y en a pour tous les gouts dans ce recueil, même si le mien n'est représenté que très minoritairement.

Rencontre manquée donc, dommage mais pas grave.
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Je rédige cette note au fur et à mesure de ma lecture, ce qui me semble bien convenir à un recueil de poésie.

J'attends beaucoup de cette lecture d'un écrivain qui m'est inconnu chez un éditeur que j'apprécie et estime.

La présentation de l'auteur et du traducteur est déjà chargée de poésie.
Le livre est soigné.
Je reprends à mon compte les mots de l'éditeur Jacques André : les textes sont nus sous l'éclairage sans concession d'une typographie elle-même dépourvue d'artifices. Seule la chaleur du papier, ivoiré et bouffant, va permettre aux mots de reposer sur une surface douce, profonde et bienveillante.

Un poème m'apparaît confus, un autre plus clair, un autre incompréhensible, un autre limpide, souvent, d'autres noirs, tristes, amoureux, érotiques, amusants.
Et puis certains sont simplement superbes.

Le rouge et le sang sont là, souvent. le coeur aussi.

Les mots s'enchaînent, les verbes se placent, les phrases se créent et le sens se devine, se faufile, s'illumine, prend forme comme une impression variable ou bien reste dans une abstraction agréable.

Là est la beauté des poèmes de Paul Vinicius.
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"Sur les cimes de l'amour

le cri n'a trouvé personne
mais son écho a peigné
pendant une poignée
de secondes-
la chevelure blanche
de l'avalanche"
Ce vers qui donne son titre au recueil La chevelure blanche de l'avalanche m'a donné envie de connaître Paul Vinicius, poète roumain, traduit par Radu Bata et publié aux éditions Jacques André.
Je ne connais pas du tout le poète aussi ai-je été surprise en cherchant dans Wikipédia pour en savoir un peu plus sur lui de découvrir que la page qui lui était consacrée avait été supprimée par un administrateur roumain au motif que ce poète était peu connu. Je me suis demandée si la censure se cachait sous un justification aussi peu convaincante ! Ce n'est pas parce que Paul Vinicius n'est pas connu du grand public qu'il ne l'est pas dans les milieux littéraires comme en témoignent les festivals de la poésie auxquels il participe, les prix qu'il a reçus, les articles de presse, la revue de poésie qu'il dirige, et la traduction de son oeuvre en plusieurs langues. La quatrième de couverture nous apprend qu'il a été interdit de publication en 1987 par la censure communiste. Oui, d'accord, mais maintenant, qu'en est-il ? Je me trompe peut-être mais, de ce fait, je me suis intéressée de plus près en le lisant à ce qui transparaît de ses idées et de sa vision de la société roumaine. Et c'est très difficile de tout comprendre quand on ne sait pas quand les poèmes ont été écrits et s'ils renvoient à des évènements précis. Finalement, je vous livre ce que j'ai ressenti en lisant sa poésie sans plus me poser de questions si ce n'est celle-ci :

Et d'abord quelle est sa conception de la poésie ?

"Non, un poète ne se cache jamais
derrière les murs

Il sort en pleine lumière
parler avec les balles
qui viennent à lui…"

Un poète engagé ? Ce n'est pas le terme que j'emploierai car dans le concept du mot "engagement" entre en compte le désir du poète de servir une idée, de détenir la vérité et de lutter pour elle. Ce qui n'est pas le cas de Paul Vinicius. Il décrit un pays, son pays, dans lequel « tu as beau prendre un sentier lumineux/tu tomberas toujours/ sur la main d'un monsieur kafka/ jouant au Backgammon/ au milieu de la route / avec le chapeau absurde / de monsieur Ionesco. ». Un pays absurde?
"Un pays triste
plein de barges voleurs velléitaires et branleurs de succès
de nids de poule et de chaussées
de mauvaises herbes et de verger"
Certes, Paul Vinicius exprime sa colère, une colère qui explose devant la corruption, l'« orage électoral » qui « frappe à la porte » devant les politiciens véreux, l'hypocrisie :

« La ville est pleine de grosses pancartes
de photos avec des idiots
qui nous emmèneront à la tombe"

Et certes, il dénonce, il explose, il s'expose. Mais il n'entre pas dans la lice et même il se met en marge :

"Je crois que vous et la loi, n'êtes pas sur le
même longueur d'onde »
Je ne l'ai même pas contredit
car je me sentais ainsi cette année-là -1987

Un poisson en moins
dans l'espace public

un poisson bien décidé de vivre en l'air."

Un poisson qui ne vit plus dans un aquarium. Paul Vinicius, c'est le refus de rentrer dans le moule, la volonté de ne pas suivre la foule, de pas se soumettre au conformisme de la société. Mais c'est aussi la solitude et l'ennui, les jours qui passent et se ressemblent, l'alcool et la cigarette qui réduisent la durée de la vie mais qu'importe ! Et toujours, la tristesse, « ma soeur cadette », « un immense écoeurement/ comme un champignon nucléaire/ sur la ville »… Il est celui qui refuse de se « convertir à la vie ».
Dans cette noirceur, pourtant, quelques trouées de lumière : la poésie se confond avec l'homme pour ne former qu'un et les livres qu'il aime nourrissent sa vie.

« Les jours passent
à côté de moi
comme un chapelet de détenus

bonjour
bonsoir
bonne nuit

le cendrier
plein de mégots

le verre vide

et
sur les étagères
les livres qui m'habitent »
Et puis, quelquefois, un moment d'espoir, un souvenir de jeunesse heureux, l'amour des femmes, d'une femme.

"tout à coup
sans crier gare
un souvenir arrive

il se met au chaud
contre ta poitrine
et commence à ronronner

et le jour ressemble
à un aquarium
vide"

Un style imagé

Ce qui n'empêche pas l'auteur de manier l'humour. J'ai apprécié, par exemple, les moments où fusent les réparties ironiques qui provoquent le rire tout en permettant au poète de régler quelques comptes :

A la fille du rayon légumes frais

avec ses 13 kilomètres de gambettes
et un rouge si fort
sur les lèvres courbées
que les URSS te tombent sur la tête

J'ai aimé la beauté surprenante et simple qui émanent de certaines images

"et tu es tellement belle quand tu dors
que j'ai de plus en plus sommeil de toi »

"Il y a pourtant des champs
de coquelicots
d'où
bleue
la poésie
s'élève comme une montgolfière"

« et toujours cet oiseau de plâtre
la fatigue
qui se niche doucement
dans la cage de tes os »

Et si, parfois, quelques-unes de ces poésies ne m'ont pas touchée ou si je n'ai pas aimé certaines images moins réussies, j'ai goûté ce recueil, j'ai été sensible à cette tristesse qui prend dans ses filets, et qui fait lever des images récurrentes et lancinantes comme celles de l'aquarium et des poissons, liées à l'enfermement, à l'effacement des sons et des couleurs, images d'une vie qui ressemble fort à la mort comme dans un tableau d'Edward Hopper, et « que traversent des poissons aux grands yeux et aux ailes translucides. »


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Je remercie tout d'abord babelio ainsi que l'éditeur pour la réception de cet ouvrage.
Et maintenant la critique.
C'est bien compliqué de noter ce recueil de poésie, d'abord parce que justement ce n'est pas un recueil "première fournée " mais un recueil de textes choisis, soit si je comprends bien, un best of. Et bien que grand fan de Michaux, ma lecture de "l'espace du dedans" m'a semblé déconcertante et peu propice à une découverte de l'auteur.
J'en retrouve ici les caractéristiques. On pourrait séparer le recueil en trois parties distinctes que je nommerai ainsi : La lumière du zoo, L'Aube et l'aurore, L'a-mort et le sang.
Le tout reste lié par le goût de la chair, sous forme de la femme et de l'amour physique mais aussi de la blessure et de la souffrance charnelle.

Prenons les parties une par une

La lumière du zoo

Je dois dire que cette partie m'a vraiment séduit. J'en ai ennuyé ma compagne à force d'exclamations bruyantes. On sent une beauté donnée à l'ordinaire de façon très singulière, une jungle du quotidien et son bestiaire fantastique. Dans cette partie, malgré tout les déboires que l'on y croise, un renversement vient toujours nous tatouer la banane sur le visage.
Le rythme joue le jeu sans souci et participe à cette ambiance de zoo de l'ordinaire.
Cette partie seule, je l'aurais certainement notée 4.

L'Aube et l'aurore.

Avant tout, je tiens à dire que j'aime énormément Bukowski, Burroughs, Artaud et d'autres auteurs empreint de la mythologie de la soirée alcoolisée ou sous toxiques et de l'ivresse festive ou solitaire.
Ce n'est pas le thème qui m'a donc dérangé ici. J'ai simplement eu beaucoup de mal à ce que ces textes fonctionnent sur moi. Ce que j'aime chez les poètes alcoolisés, c'est leur lucidité sur des thèmes généraux, leurs points de vue singuliers qui révèlent une ironie sociale. Et j'ai peut-être mal cherché, mais ici je n'ai pas eu l'impression de voir autre chose que de l'autobiographie. Il y a de beaux passages, des trouvailles intéressantes, mais finalement ça ne fonctionne pas avec moi et j'ai attendu de passer à la partie suivante en regrettant les créatures m'ayant entraîné au fond des pages.

L'a-mort et le sang

Et là, ça va saigner. de mémoire pas un texte sans hémoglobine ou mention d'un élément du système cardio-vasculaire et c'est cohérent. Dans cette partie l'auteur traite de la mort des proches, de la vieillesse, du temps, de la vie et comment la vivre au-delà de la condition humaine. Cette partie est pour moi, plus intime et à la fois plus générale sur cette thématique, le trop intime qui me dérangeait sur les textes précédents sert une thématique universelle. Rien de nouveau sous le soleil, mais ce n'est pas ce que l'on demande. C'est beau, le rythme retrouve des embardées qu'on avait perdu dans la monotonie alcoolique. Les images reviennent, sans avoir la force de celles ouvrant le recueil, mais assez pour maintenir un grand intérêt jusqu'à clore le recueil.

En effet, assez compliqué de mettre une note tant le contenu est disparate. On retrouve souvent un goût de la belle phrase, un phrasé intéressant, l'omnipresence du corps et un jeu de funambule entre charme et grivoiserie. J'ai aimé ce recueil, et si je croise le chemin d'un autre texte de monsieur Vinicius je le lirai certainement !
Cependant, la partie centrale m'a réellement paru laborieuse, c'est pourquoi je ne peux allouer un 4 à ce livre.
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Je tiens à remercier Babelio et Jacques André éditeur de m'avoir permis de découvrir un poète que je ne connaissais pas du tout, Paul Vinicius. Ma chronique arrive un peu tardivement mais il m'a fallu longtemps pour l'écrire.

J'aime découvrir de nouveaux horizons, et "la chevelure blanche de l'avalanche" a été un vrai saut dans l'inconnu. Je ne connaissais pas le poète, ni son oeuvre, ni sa vie en dehors de la poésie, je ne connais que très peu l'histoire de la Roumanie et je dois avouer que je ne lis pas beaucoup de poésie. Autant dire que cette lecture et la rédaction de cette critique étaient un véritable défi.

Malgré un titre a priori très romantique, le pressentiment de désastre que m'a inspiré le mot "avalanche" était parfaitement justifié. On est là dans une véritable poésie du XX° siècle : écrite comme on pourrait parler, souvent dure, parfois tendre, toujours franche, à la limite de la brutalité, en bref une poésie parfaitement ancrée dans le réel.
Ce recueil a été composé par Radu Bata, qui est aussi le traducteur, et l'ordre des poèmes n'est certainement pas anodin. La brièveté de certains poèmes s'opposent à d'autres, bien plus longs ; au fil des pages, on passe de descriptions de la femme aimée à des considérations mélancoliques, voire des idées suicidaires, pour revenir à une touche d'espoir incertaine qui finit par se faire plus réelle, tout cela pour "qu'il ne reste rien de nous / RIEN / sauf le souvenir / de l'air".
Chaque poème est ainsi un petit élément d'un tout et le résultat final est un univers impossible à décrire autrement qu'en oxymores et adjectifs contradictoires : rêves terriblement réels, espoirs parfois lumineux mais souvent dénués d'illusions, idées noires mais finalement pas si sombres.

Oui, la lecture de ce recueil n'a pas toujours été facile. Certains poèmes m'ont captivée, d'autres m'ont laissée de marbre, mais ils forment ensemble un univers fascinant qui ne peut laisser, selon moi, personne indifférent.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Je n’ai plus de montre
ni cœur

maintenant
plus rien ne me fait mal

le vin rouge
et ce matin de dimanche
renversés sur la table

la dernière cigarette

et peut-être l’idée
qu’un jour enfin
je serais assez léger
pour pouvoir tenir
dans un oiseau.
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EN INFRAROUGE

mais qui sommes-nous
ceux qui nous cachons
dès que nous rencontrons
un grain de soleil ?
qui sommes-nous
ceux qui jouons avec les veines
et malgré toute l’encre
qui en coule
ne rentrons jamais à la maison ?
qui suis-je moi
et qui es-tu toi
qui passons dans la ville
comme des ombres
piétinées par nos frères de chair
sans dire un mot ?
peut-être dirions-nous quelque chose
si nous ne nagions pas si concentrés
dans le sang frais du jour précédent
dans le cadavre déjà décomposé
du jour qui suit
les mains enfouies dans les poches
comme si on venait de traverser une guerre
comme des archéologues du futur
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ROSE DES VENTS

aujourd’hui j’ai vu une goutte de pluie
dans laquelle habitait une forêt

une fille traversait cette forêt
elle avait les yeux verts et chantait

entre les collines de ses seins
serpentait un train bleu

j’étais dans ce train
je regardais par la fenêtre sa peau de velours
j’écoutais sa musique

les autres voyageurs ne voyaient
qu’une pluie morose
des ombres erratiques
et un vieillard qui faisait la manche
sous un ciel de cuivre
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Je n’ai rien à dire pour ma défense

je sais
des années et des années sont passées
et je n’ai point essayé de me convertir
à la vie

je l’ai vécue
comme une parodie
même quand autour de moi
il pleuvait des tragédies
comme si j’avais été au cœur de la tornade

bien que
ma propre mort
m’ait toujours serré la main
avec fidélité

les grands mécanismes
continuent de moudre
du vieux sang
ou du sang frais
mais je n’en ai cure

je regarde le monde par le même hublot mat
comme à la naissance
je ne suis qu’un touriste âgé
au degré zéro
d’adaptabilité

et si mon univers est plus beau que le vôtre
je ne sens pas le besoin
de m’en excuser

en définitive
vous pourriez à tout moment jouer
dans mon cerveau
qui a commencé à fleurir

comme une horloge
en train
de sonner

***
Traduit du roumain par Radu Bata.
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Le cri n’a trouvé personne
Mais son écho a peigné
Pendant une poignée de secondes
La chevelure blanche
De l’avalanche
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